Real Madrid – Valence (1-1): La Meringue Académie livre ses notes

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La plèbe se réjouit du retour de la noblesse.

Message à caractère informatif : cette introduction laborieuse n’est pas obligatoire, elle ne contient pas de données techniques permettant de mieux aborder le match traité plus bas. Bien que conseillée, elle s’adresse essentiellement aux masochistes et aux fans inconditionnels de l’homme mystérieux, grâce leur soit rendue. Merci.

Attention, cette académie contient de la mauvaise foi.

 

19 août. An de grâce 2012. Château Le Buitre de Hierro. Tour sud. Le chemin de ronde. Troisième créneaux en partant de la droite.

Je scrute l’horizon infini, la forêt centenaire, le petit chemin tracé par mes ancêtres, la grille électrifiée sur laquelle reste le corps décharné d’un pèlerin en maillot bleu et grenat. Tout a un gout de victoire. Ma retraite estivale s’achève, après moult festoiements, moult ripailles et beuveries, il est temps de repartir au combat. Je m’offre un dernier instant ludique, un dernier « qui suis-je ? » – jeu que j’affectionne – juste pour moi-même, dans ma tête.

« J’ai pris les rênes de mon équipe au moment où la génération de joueurs la plus talentueuse que le football moderne ait connu arrivait à maturité. Grâce au travail de formation sans précédent de mes prédécesseurs et des techniciens du club, j’ai disposé d’une équipe de cracks déjà programmés pour jouer ensemble. Sans surprise, j’ai tout gagné avec cette dream team pré-façonnée, avant de me retirer à la première défaite, parce que c’est fatiguant de se remettre en question.  Mais je n’exclus pas d’entrainer à nouveau, sous certaines conditions :

– Je veux les meilleurs joueurs au monde

– Je souhaite qu’ils aient été formés ensemble et se connaissent par cœur de sorte que je n’ai pas besoin d’intervenir

– Je veux un bon adjoint pour faire les entrainements sans moi

– Je veux un gars qui plante 60 buts par saison parce que j’ai remarqué que c’était bien pratique

– Je ne veux pas avoir à recruter

Inventeur de la devise « On gagne ensemble, vous perdez sans moi », je suis, je suis…. »

Fichtre ! Pas facile. Se pourrait-il que je me batte moi-même ? Et en même temps, qui d’autre serait plus apte à me battre que moi-même ? Allez, je me donne un indice : je portais encore le costard alors que la mode était manifestement à la doudoune.

Eurêka ! Je suis Pep Guardiola. Par Dieu, je suis décidemment imbattable. J’ai fière allure, c’est indéniable.

Je terminais de m’auto-congratuler à juste titre lorsque qu’un inopportun mécréant fit son apparition sur les remparts.

– Monsieur De  « Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip » de « Biip » !

– Mais tais-toi donc, fiente de moineau, personne ne prononce mon nom dans ces pages. Heureusement que le service censure d’Horsjeu.net est rodé comme les gargouilles de Notre-Dame (est rodé, érodé. J’avoue elle vient de loin, mais c’est aussi mon rôle de remonter le niveau sur ce site).

– Il est temps monsieur, l’heure approche.

– Et ne m’appelle pas Monsieur, Hippolyte, on dit « Sir », ou « Seigneur ».

– Ah, mais moi je suis Maximilien, je remplace Hippolyte.

– Quoi ? Comme Robespierre, hors de question, je t’appellerai Jean-Eude. Au moins, Hippolyte m’appelait « Sir » lui. Bien, je suis prêt. Qui affrontons-nous ?

– Valence, un gros morceau, troisième l’année dernière, autrement dire premier de la Liga « normale ».

– Billevesées. Les Che ne me font pas peur. Je suis tombé dans un puits petit, j’y ai affronté ma peur des chauves-souris. C’est là que j’ai pris le nom de « chevalier noir » !

– Comme Batman ?

– Connais pas… Mais pas d’inquiétude jeune palefrenier, Ronaldo et Higuain ont marqués 10 buts à Valence sur les 6 derniers matchs. De plus, les Blancs n’ont plus perdu un match d’ouverture à domicile depuis 1984 alors confiance.

– Sir, vous parlez comme Jean-Philippe Doucet !

– Mon Dieu non !!! Je ne suis pas un monstre, je suis un être humain… John Hurt, dans Elephant Man.

– Là ça fait plus Laurent Weil…

– Bon allez, on y va. On prend l’hélico jusqu’à Bernabeu ?

– Ah non, l’hélico a été vendu pour refaire la toiture, je vous ai préparé un streaming de mauvaise qualité.

– La noblesse perd son lustre d’antan…

– Forcément, il est tombé avec la toiture. (Il s’agit ici d’un cas typique dit de « la ligne de trop », on passe au match.)

 

Avant-Match :

100 points. 121 buts. Qui a fait mieux déjà ? Ah oui, personne ! Un petit rappel qui fait du bien par où il passe (c’est-à-dire l’anus de Fernando Nandrolonas, qui en a vu d’autres) mais qui appelle une nouvelle question : comment faire mieux que ça ? C’est ce qu’on va voir cette saison.

J’en profite pour faire un point sur le mercato du Real. Voilà, c’est fait. De rien, ça me fait plaisir.

Les matchs amicaux se sont bien passés dans l’ensemble, malgré une défaite face à Benfica, avec notamment 4 victoires de rang, dont une face au Milan AC. Bon c’est vrai, le reste, c’est des équipes Américaines.

Pas grand-chose à ajouter dans cette avant match. Sauf peut-être que José va entrer dans le top 10 des entraineurs Madrilènes au nombre de matchs joués mais avec un pourcentage de victoires, 79%, largement supérieur à tous les autres. Merci José.

 

Les hommes, les vrais :

Pas mal de changements à Valence, notamment sur le banc, où la transition s’annonce délicate pour Pellegrino, aucun rapport, fils unique, l’ancien Che qui aura la lourde tâche de faire aussi bien qu’Unay Emery, qui en avait marre d’être en déficit tous les ans.

L’équipe présente tout de même un visage sympathique, Mathieu profite du départ d’Alba chez les maillots moches pour reprendre sa place d’arrière gauche, l’attaque Soldado épaulé par Jonas est à surveiller et le milieu dirigé par Tino Costa reste solide, même sans Banega.

 

A moins que vous ne lisiez cette académie pour la première foi (auquel cas je dis bravo, belle initiative) et que vous n’ayez pas suivi le Real auparavant, vous ne serez pas surpris par la compo de Mourinho, puisque c’est exactement la même que l’année dernière, avec les mêmes joueurs. Autrement dit, on prend les mêmes et on recommence.

Revoilà donc le 4-2-3-1. Casillas forcément dans les bois, brassard au biceps. Arbeloa est toujours là pour donner des sueurs froides à votre mystérieux serviteur, qui adore. L’axe reste aux mains calleuses de Ramos et Pepe. Coentrao prend la gauche, Marcelo étant de retour des JO, d’où préparation tronquée, d’où le banc. Surprise du chef au milieu, Xabi a Lassana Diarra pour partenaire, préféré à Khedira. Il s’agit ici d’une célèbre manœuvre du Mou, la spéciale « regarde, je te fais jouer à ton poste, pars pas ! », suivie trois matchs plus tard de la non moins célèbre « quoi tu joues plus ? Ben si, défenseur droit à l’occasion. Ça te plait pas ? Promis, je te laisse partir à la fin de la saison ! ». Ozil mène le jeu, Di Maria remue à droite, Ronaldo brille, surtout des cheveux, à gauche. Devant, le Mou a choisi Higuain plutôt que Benzema.

Casilas – Coentrao, Pepe, Ramos, Arbeloa – Xabi Alonso, Lass’ – Ronaldo, Ozil, Di Maria – Higuain.

Tout le monde est là, sauf Sahin, sans doute en instance de départ, et Carvalho, sans doute trop mauvais. Les jeunes sont en deuxième division, l’occasion de bien s’aguerrir cette saison.

 

Le différé du match en direct :

2’ et 3’ : Toujours à fond dans les JO, CR7 et Angel s’exerce au tir à 25 mètres mais ne touchent pas la cible.

7’ : Ozil tombe dans la surface, l’arbitre ne dit rien. Et en effet, il n’y a rien.

9’ : Passe magnifique de DiMaria par-dessus la défense. Higuain, parfaitement lancé dans le dos de la charnière centrale, contrôle et frappe immédiatement sur Diego Alves, sorti promptement au-devant de l’attaquant. Le gardien repousse sur Pipita qui dégaine une seconde fois, mais Alves se détend tout juste pour contrer une nouvelle fois. La troisième est la bonne pour Gonzalo, qui propulse la balle au fond en demi-volée. 1-0. Ça démarre fort pour les Merengues. Higuain 1, Benzema 0.

13’ : Joli CF de Costa, repoussé par Casillas. Si Costa l’avait mise au fond, il nous aurait coulés. Hop, jeux de mots filés.

22’ : V’là Pepe, qui rappel à Jonas que c’est pas bien de trainer sur son territoire, le tout sans faire faute.

25’ : Casillas sort devant Soldado, fort opportunément.

28’ : Feghouli perd son duel devant Casillas, pour la forme, vu qu’il était hors-jeu.(net)

34’ : Coentrao frappe, d’accord, mais cadre ! Ça, c’est inattendu. Alves détourne, c’eut été trop beau.

36’ : Sur une passe en retrait de CR7 à l’entrée de la surface, Ozil craque son short, son slip, tout ce qu’il a, et frappe dans le vent.

40’ : Cristiano tente le lob à 45 mètres. Et pourquoi pas ? Mais non.

41’ : Corner pour l’inévitable Costa. Casillas sort au-devant du ballon tandis que Pepe fait de même dans l’autre sens, le crane du capitaine vient dire bonjour à l’arcade du Portugais qui éclate de joie à l’impact. Jonas en profite pour marquer de la tête en devançant tout le monde. A noter que ni le gardien, ni le défenseur n’était sur la trajectoire du ballon, puisque Jonas était déjà passé par là au moment du drame. 1-1. Décidemment, tout comme l’année dernière.

Mi-temps.

Casillas sonné lors du but retrouve ses cages mais pas Pepe, encore étourdi, qui cède sa place à Raul Albiol. Le Real domine mais ne se procure que peu d’occasion tandis que les Valencians s’en remettent au pied de Costa. Et ça marche. C’est un peu étonnant de voir les Madrilènes si brouillons malgré le peu de changement opérés à l’intersaison.

49’ : Jaune pour Victor Ruiz. Super…

52’ : Di Maria trouvé dans l’axe par Ozil a le choix de décaler Ronaldo seul au point de pénalty, ou de frapper en lucarne sans pression. Il choisit la frappe molle dans les panneaux publicitaires. Une décision discutable.

56’ : Soldado marque mais il est hors-jeu. Pour l’instant, on ne l’a vu qu’à terre, ou hors-jeu.

59’ : Cette fois, c’est CR7 qui craque sa reprise au point de péno. Guigne.

60’ : Benzema remplace Lass’. Tant mieux.

63’ : Suite à une jolie action collective des blancs, Alves relâche le ballon sur sa ligne mais Benz’ n’en profite. Flute et reflute.

64’ : Service trois étoiles de DiMaria en balle piquée pour la tête d’Higuain qui s’écrase sur la barre d’un Alves battu. Ha mais alors merde quoi…

66’ : Encore l’Ange pour Ozil qui frappe sur Alves dans la surface. Allllleeeez heuuu…

67’ : DiMaria crocheté dans la surface, c’est franchement limite, l’arbitre est plutôt laxe du sifflet.

70’ : Le Soldat Do laisse sa place à Parejo et Callejon remplace DiMaria.

78’ : Xabi pour Callejon dans la surface mais Bueno ne peut qu’effleurer le ballon sans quoi c’était but assuré. Aaaaaaaarrrrrrrrggh

80’ : Frappe d’Albiol, la déprime guette.

81’ : Arrêt inhumain de Diego Alves face à Callejon dont la frappe puissante à moins de 10 mètres prenait le chemin de la lucarne. Laissez-moi mourir…

90’ : Une demi-occas’ pour Valence et l’arbitre siffle.

Fin  du match.

Le Real laisse 2 points face à une équipe bien regroupée et bien organisée mais franchement inoffensive. Manque de chance et de réussite, c’est certain, mais pas seulement, l’équipe n’a pas fait un bon match dans l’ensemble et José a du boulot.

 

Le retour des notes vengeresses :

Casillas (3/5) : Un match sérieux et appliqué jusqu’au corner fatal et cette sortie pleine de conviction dans la tête de Pepe. Une anticipation coupable puisque Jonas avait coupé la trajectoire du ballon deux mètres plus tôt (remarquez comme le temps et l’espace se confondent, c’est beau non ?). En deuxième mi-temps, chômage technique ou presque. La tragédie des gardiens, une seule décision imparfaite et vlan, c’est le drame.

Arbeloa (3/5) : Bon match du Réveillere Espagnol, donc 3, faut pas trop en demander non plus mais il n’a pas commis d’erreur et c’est déjà beaucoup.

Pepe (3/5) : Une bonne mi-temps, on retrouve le Pepe de la fin de saison dernière, de l’assurance, de la puissance. Petit point négatif au niveau de la solidité crânienne. Aux dernières nouvelles, tout va bien.

Ramos (3/5) : Sans doute pas étranger  au fait que Soldado n’ait pas eu un seul ballon exploitable, sauf lorsqu’il était horsjeu.net. En revanche, son positionnement sur le but reste un mystère : où ? Pourquoi ? Comment ? On ne sait pas. Il a quand même joué avec un gros pansement sur la tête, en mode warrior.

Coentrao (3/5) : De plus en plus affligeant techniquement, surtout si on compare à Marcelo, mais il donne toujours son maximum en défense. On pourrait s’en contenter, s’il n’avait pas couté aussi cher à l’achat. Et en même temps, comparé à Kaka, ça reste acceptable comme investissement.

Xabi Alonso (2/5) : Deux-trois gestes dont il a le secret mais très discret la plupart du temps, trop parfois. Reste que le milieu n’a pas pris l’eau, c’est donc qu’il a fait le boulot. Au marquage, enfin presque, de Jonas sur le but, donc -1.

Lass’ (1/5) : Soit il veut faire chier Mourinho, soit il n’a plus l’habitude de jouer au foot, soit il y a une raison médicale mais il a certainement balayé les inquiétudes de Khedira. Peut-être une stratégie en vue d’un transfert avant la fin du mercato.

Di Maria (4/5) : Le seul à surnager pendant la majeure partie du match, à coup de passes géniales et d’appels intelligents et alors même qu’il semble encore juste physiquement. Une passe décisive magistrale et une autre qui aurait pu l’être également. Sauf qu’il croque une occasion énorme qui vaut deux points au championnat. Donc -1.

Ozil (2/5) : Satisfaisant mais pas transcendant. Pas mal de déchets, surtout dans la finition, et trop peu d’éclairs de génie pour compenser. Ça ne suffit pas. Non, non, non…

Ronaldo (1/5) : Où comment très mal débuter sa saison. Il a marché, il a fait la gueule, il n’a quasiment pas permuté et surtout il n’a pas marqué, ce qui est inacceptable. Le Real aurait pu prendre l’avantage à plusieurs reprises mais jamais grâce à lui. Dans aucun bon coup, directement ou indirectement. Effrayant !

Higuain (4/5) : C’est sans doute généreux mais il a le mérite d’être à son niveau. Une action, un but, à l’ancienne. Et presque deux, sauf que la barre, dommage. Sur sa lancée en somme. Bien.

 

Les remplaçants :

Albiol (3/5) : Pas beaucoup de travail en seconde période mais il est bien rentré dans son match, sans faire de boulette. Pas décidé à laisser le jeunot lui piquer sa place.

Benzema (3/5) : Son entrée a fait du bien à l’équipe, il a créé des décalages devant, fait quelques appels et une bonne frappe mais il n’a pas eu l’occasion de faire la différence. En tout cas, ça fonctionne toujours assez bien avec Higuain.

Callejon (3/5) : Pas loin d’être le héros du match mais Alves était sur une autre planète dans ce match. Il conforme son statut de « meilleur 12éme homme » en se créant au moins deux grosses occasions par ses appels et sa disponibilité de bon aloi. Oui, de bon aloi. Un vrai joker qu’il est bien.

 

C’est déjà maintenant, sans surprise, la supercoupe nous offre un clasico. Deux matchs pour pas grand-chose mais deux matchs pour prendre la température de cette saison à venir, avec un impact psychologique qui pourrait être important pour la suite. Les beaux champions dans leurs beaux maillots blancs et bleus (bleu Roy, sans aucun doute. Quel bon gout !) face au dauphin nain mal habillé, c’est jeudi soir.

L’Homme Mystérieux

Les images sont gratuites. Valence est en bleu, oui.

L’homme mystérieux est désormais sur Facebook et il accepte tous les amis même les gueux, les communs, les ordinaires, les bélîtres et les républicains.

4 thoughts on “Real Madrid – Valence (1-1): La Meringue Académie livre ses notes

  1. J’ai vu une frappe de Ronaldo et j’ai arrêté de regarder. 1/5 mais pas 2/10

  2. c’était un match ultra-dominé par le real qui a juste foiré à la finition, je ne me fais pas trop de soucis, c’était valence en face, pas la real sociedad et on commence souvent par un match nul, la stabilité fait du bien au groupe.
    j’aurai mis 3/5 à ozil, toujours aussi classe mais c’est que le début

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