Après la dernière escale en Lettonie, l’envie d’un long voyage m’est venue. Après quelques hésitations entre des pays du Caucase et d’Asie, le choix s’est porté sur l’Iran. Bienvenue chez Mahmoud Ahmadinejad.

L’Iran ? Un président très médiatique, de nombreuses polémiques sur le manque de libertés accordées au peuple et la censure d’Etat1, une révolution islamique en 1979 et aujourd’hui 80 millions d’habitants. L’Iran, c’est aussi un pays millénaire qui bénéficie notamment d’un énorme héritage perse, parmi lequel la fabuleuse Persepolis.

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Persepolis, c’est pas juste un film…

Pour nous servir de guides, les deux patrons de PersianLeague.com Arman Tamjidi et Amin Beitollahi se sont dévoués ; et ils annoncent la couleur d’entrée : « L’Iran est un pays fou de football. Où que vous alliez (dans les boutiques, chez le barbier, dans les parcs, les métros, etc.), vous entendrez des gens parler de ballon. Le football est plus qu’un sport pour les Iraniens, c’est une passion. »

 

L’équipe nationale comme vitrine mondiale

Si tout le monde a entendu parler au moins une fois de football iranien, c’est en grande partie dû à cet Iran – Etats-Unis du Mondial 1998 qui a été évoqué bien au-delà de la presse sportive2. Pour PersianLeague, ce match reste aussi un excellent souvenir : « La génération de 1998 a joué un match extraordinaire contre les USA, remportant la seule victoire iranienne pendant un Mondial à ce jour. Cette génération était très forte et talentueuse. »

Si les Madhavikia, Azizi, Bagheri et consorts ont joué un rôle important dans cette épopée, nos experts tiennent à souligner le rôle central d’Ali Daei « notre joueur le plus important de ces 30 dernières années parce qu’il a amené de la notoriété au football iranien dans le monde entier. » En effet, Ali Daei a signé en Allemagne en 1996 à l’Arminia Bielefeld en compagnie de son compatriote Bagheri mais il jouera surtout une saison au sein du prestigieux Bayern Munich. Il joua d’ailleurs la Ligue des Champions avec les Bavarois puis avec le Hertha Berlin, devenant le premier Iranien dans cette compétition et un des premiers Asiatiques. Au sein de la sélection, il marqua 109 buts en 149 matchs. Il joua notamment deux Coupes du Monde en 1998 et 2006 et fut sacré joueur de l’année en Asie en 1999. Aujourd’hui, il est devenu entraîneur d’un des plus prestigieux clubs du pays : FC Persepolis.

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La photo souvenir d’Iran-USA à Gerland

Cependant l’histoire du football iranien n’a pas commencé en 1998: « L’Iran a gagné trois Coupes d’Asie en 1968, 19723 et 19764 et cela a de la valeur. Nous ne pouvons pas oublier la gloire que cette vieille génération a offert au football iranien pour la première fois. »

Les trois victoires consécutives de cette génération restent un exploit jamais réédité dans le football asiatique. Certes en 1968 et 1976, l’Iran était l’hôte de la compétition mais cela ne doit rien enlever aux Ali Parvin, Hassan Roshan, Parviz Qleechkhani et autre Gholam-Hossein Mazloomi. Si Ali Parvin, surnommé « Soltan » (le Roi) était le phare de l’équipe en 1972 et 1976 et unique buteur de la finale 1976 contre le Koweit ; Parviz Qleechkhani en fut l’âme lors de ces trois épopées victorieuses. Qleechkhani fut emprisonné à diverses reprises et manqua la coupe du monde 1978 à cause de son militantisme politique. Il vit actuellement en France, publiant un magazine culturel iranien en langue française.

Si les journalistes de PersianLeague ne veulent pas mettre en avant une génération, ils reconnaissent un point commun à toutes ces générations: « L’Iran a toujours eu beaucoup de joueurs talentueux. Je pense que le pays ne s’est pas qualifié pour certaines coupes du monde à cause de problèmes de management, bien plus qu’à cause de la qualité des joueurs. »

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       Debout de gauche à droite : Aghili, Nori, Nouri, Montazeri, Ansari, Nekonam

       Accroupis de gauche à droite : Mahini, Soleimani, Rahmati, Karimi, Khalatbari        

Ces problèmes de management ne semblent pas avoir eu court pour les qualifications au prochain Mondial brésilien. L’Iran a fini premier de son groupe devant la Corée du Sud et l’Ouzbekistan avec 5 victoires, 1 nul et 2 défaites. Lors du match décisif contre la Corée du Sud qui était en tête, l’Iran l’a emporté à l’extérieur 0-1 grâce à un but de Reza Ghoochannejhad5, le joueur du Standard de Liège. « La qualification de l’Iran pour le prochain Mondial a apporté énormément de bonheur aux Iraniens. Les gens ont célébré6 cela dans les rues pendant quelques jours après que nous ayons battu la Corée du Sud à Ulsan le 18 juin. Les qualités de cette équipe sont avant tout la passion et l’énergie des joueurs qui se battent pendant tout le match, mettant leurs cœurs et âmes dans le jeu. Le staff technique est également excellent, particulièrement Carlos Queiroz. Historiquement, nous sommes toujours incapables de courir et fournir des efforts pendant 90 minutes. Mais depuis que Queiroz est arrivé, ce problème a été résolu. »

Les louanges envers Carlos Queiroz continuent au-delà de l’aspect sportif : « Carlos Queiroz est très respecté en Iran. C’est un homme très intelligent et d’honneur. Il a d’énormes qualités en tant qu’entraîneur, notamment du point de vue tactique. Les Iraniens l’aiment surtout parce qu’il démontre une vraie passion pour notre pays. A mon avis, il devrait obtenir la citoyenneté honoraire d’Iran pour sa grande aide apportée au football iranien et à la fierté nationale. »

 

Un des meilleurs championnats d’Asie

Cependant, si la vitrine du football iranien reste sa sélection, son championnat demeure très intéressant également. PersianLeague.com le juge à un très bon niveau : « Bien entendu, les championnats d’Europe de l’ouest sont les meilleurs au monde. L’Iran Pro League mais aussi tous les autres championnats du monde ont encore un long chemin pour parvenir à ce niveau de professionnalisme et de compétitivité. Malgré tout, le championnat iranien est compétitif et les meilleurs clubs iraniens pourraient affronter des clubs européens sans être ridicules. »

PersianLeague estime que les meilleurs championnats asiatiques sont tous au même niveau : « Les meilleurs championnats d’Asie sont ceux du Japon, Corée du Sud, Iran et Arabie Saoudite. Les clubs iraniens sont craints partout en Asie mais je ne dirai pas que nous avons le meilleur championnat. Les 4 championnats cités sont très proche en termes de qualité. »

Ce championnat vaut aussi avant tout pour sa ferveur populaire. Selon nos guides, les Iraniens adorent aller au stade pour voir des matchs de football. Dans ce championnat à 18 équipes (qui passera à 16 dès la saison prochaine), PersianLeague cite 4 grands clubs : « Persepolis et Esteghlal à Téhéran, Sepahan à Esfahan et Tractor Sazi de Tabriz. Dans la phase de groupe de la Ligue des Champions d’Asie, Esteghlal et Tractor Sazi ont eu les meilleures affluences/affluences moyennes avec respectivement 129,960/43,320 et 122,269/40,756 spectateurs. Les grands clubs iraniens ne sont pas seulement les plus grands du pays mais aussi de toute l’Asie. »

Si le championnat iranien est très populaire, il se démarque aussi par sa très bonne organisation selon nos hôtes: « l’Iran a un football très bien organisé comme en France. Nous avons 5 divisions:  Iran Pro League (Persian Gulf Cup), Azadegan League, Second Division, Third Division et Provincial Leagues. Nous avons également une coupe à élimination directe entre 100 équipes appelée la Coupe Hafzi. Cette compétition est importante puisque le vainqueur obtient un billet pour la Ligue des Champions Asiatique. Cela veut dire qu’une équipe de division inférieure peut potentiellement parvenir à la plus prestigieuse compétition asiatique ! »

 

Esteghlal et le derby de Téhéran

La saison dernière, Esteghlal a été sacré champion avec 2 points d’avance sur le Tractor Sazi et 3 sur Sepahan. Pour beaucoup, le club de Téhéran est le plus grand d’Iran. Du coup, j’en ai profité pour trouver un supporter d’Esteghlal pour nous expliquer pourquoi ce club est si spécial. Faites place à Amir Bahdor Hanifeh Zadeh : « Nous avons environ 32 000 000 de supporters en Iran. Esteghlal a gagné 2 coupes en Asie (et en a perdu deux en finale) et 24 titres en Iran. A cause de tout cela, Esteghlal est le plus grand en Iran et un des plus grands en Asie. »

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Le capitaine d’Esteghlal, Fahrad Majidi, soulève le trophée du champion d’Iran

Quand Amir nous explique l’histoire du club, on comprend également mieux son importance dans le football iranien : « Esteghlal fut créé en 1945. Au début ce n’était pas un club de football, c’était une équipe de cyclisme appelée Docharkhe Savaran. Après cela, le général Parviz Khosravani a changé le club en équipe de football nommée Taj (couronne) et a dédiée l’équipe au Shah d’Iran. Après la révolution, le Régime a voulu démanteler le club, mais la pression populaire les a dissuadés et le nom du club fut changé en Esteghlal qui veut dire indépendance. »

Mais si Esteghlal est unique, c’est avant tout grâce à ses supporters : « Les supporters d’Esteghlal sont fous de leur équipe. Dans les matchs importants, nous avons environ 110 000 spectateurs au stade Azadi (Liberté) ! Les fans viennent 6h avant le match pour ne pas perdre leurs sièges. Les supporters d’Esteghlal sont réputés pour leurs chants et slogans de qualité. Nous avons les meilleures chansons de toutes les équipes d’Iran. Je n’exagère pas, c’est la vérité ! Notre symbole est le 4. Nous montrons 4 doigts aux supporters rivaux parce que nous avons gagné 4 matchs consécutifs contre notre vieux rival Persepolis. »

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Les supporters d’Esteghlal en action (source: http://www.aparat.com/v/SY2ia)

Quand il s’agit de rivalité, tout le monde s’accorde à dire que le match entre Persepolis et Esteghlal, le derby de Téhéran, est le match le plus important d’Iran. L’équipe de PersianLeague nous explique : « C’est le derby des Rouges (Persepolis) contre les Bleus (Esteghlal). Le premier derby fut joué en 1968 et depuis la rivalité ne cesse de croître. Les supporters d’Esteghlal aiment se moquer de leurs rivaux en mettant en avant leur nombre de victoires plus important lors des derbys. Les supporters de Persepolis répondent en les appelant les 6è, en référence au 6-0 encaissé en 1973. Le derby de Téhéran est le plus grand derby d’Asie et il attire des supporters de tout le pays. »

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Jour de match entre Persepolis et Esteghlal (source : http://www.aparat.com/v/Xd5TV)

Pour Amir, ce match est un summum pour tout le peuple iranien : « Toutes les rues sont vides dans le pays quand Esteghlal et Persepolis se rencontrent. La veille du match, beaucoup de fans dorment près du stade parce que le match se joue toujours à guichets fermés et il est parfois compliqué d’avoir une place. Vous devez venir en Iran pour voir cette atmosphère ! C’est indescriptible… Dans tous les derbys, les supporters des deux clubs chantent et crient comme des fous. Je suis moi-même un des plus fous, sans exagérer. Je pense que le derby de Téhéran peut être considéré comme le 3è plus important au monde après celui de Buenos Aires et El Clasico (bien entendu El Clasico n’est pas un derby mais je parle en terme d’ambiance). Persepolis a beaucoup de supporters et c’est un club historique également. Esteghlal est plus vieux et plus victorieux. Ces deux clubs sont comme le Barça et le Real en Espagne. Esteghlal est le Real et Persepolis le Barça mais en ce moment, on est meilleurs quand même ! »

Si Amir a du mal à mettre en avant un joueur dans l’histoire du club, l’entraîneur actuel est selon lui le meilleur que le club ait jamais eu : « M. Amir Ghalenoyi, que nous appelons Général Ghalenoyi. Il a les meilleures stats. Il est au club depuis 5 ans, nous avons gagné 3 titres et fini deux fois 2è. Et actuellement nous sommes qualifiés pour les quarts de la Ligue des Champions Asiatique7

 

Le football iranien, sa politique et ses femmes

Bien entendu, il aurait été dommage de traiter du football en Iran sans se pencher sur ses relations avec la chose politique8.  Il apparait qu’Ahmadinejad est un féru de football et en 2010, Wikileaks révélait des câbles diplomatiques américains mettant en exergue la propension d’Ahmadinejad à s’arroger un certain capital politique en utilisant le football iranien.

L’ancien sélectionneur Ghotbi confirmait cela à Al-Jazeera9 récemment: « Mon expérience en tant que sélectionneur de l’Iran m’a montré que le football joue un rôle majeur dans les choix politiques, sociaux et même économiques de la nation et la classe dirigeante de ce pays utilise constamment le football pour leurs agendas politiques. (…) Il y a des bienfaits et des méfaits liés à tout cela. Les ressources financières du gouvernement supportent le jeu mais il devient manipulé politiquement. Il devient trop dépendant du système politique et de l’argent et devient en quelque sorte un business politique. » Il y a de nombreuses histoires prouvant que le président actuel prend notamment un certain plaisir à faire et défaire les sélectionneurs de l’équipe A d’Iran.

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Les joueuses de l’équipe d’Iran 

Mais plus que ses relations à la chose politique, les relations du football iranien avec ses femmes semblent en dire plus sur l’état de ce pays et son évolution.

En 2012, lors des qualifications pour les JO de Londres, une énorme polémique avait vu le jour suite au refus de la FIFA d’offrir la possibilité aux joueuses iraniennes de jouer à Londres en cas de qualification à cause de leur tenue de match. En effet, les joueuses iraniennes évoluent non pas en short et maillot mais avec une tenue qui leur couvre tout le corps hormis leur visage  (le hijab), afin de respecter les règles de l’Islam, très strictement suivies en Iran qui reste une république islamique. Cette tenue ne respecte pas, selon la FIFA, les règlements qui stipulent que la « tenue des joueurs ne doit pas refléter une orientation politique ou religieuse ».

Car ne nous trompons pas, le football est également un sport populaire chez les femmes en Iran. Mais elles ne peuvent jouir de ce spectacle que selon des conditions très strictes. Ainsi les femmes ne sont pas acceptées dans les stades pour les rencontres de football masculin. Malgré la volonté affichée d’Ahmadinejad d’ouvrir les portes des stades aux femmes, il fut retoqué par les Ayatollahs qui lui firent comprendre que cela ne respectait pas les lois de l’Islam.

Cependant, selon Persian League, les choses évoluent. Ainsi jadis, les matchs télévisés étaient souvent coupés par les médias iraniens pour ne pas montrer d’images de femmes ne portant pas d’hijab. Cette censure était une coutume médiatique iranienne. Mais il semble que dans les derniers mois, ces images de femmes habillées à l’européenne dans des stades soient montrées à la télévision iranienne. Cela amène Arman Tamjidi10 à se demander: « si ces images de femmes sans hijab peuvent être montrées, alors pourquoi est-ce que les femmes iraniennes avec un hijab respectueux des règles ne pourraient pas entrer dans les stades pour des évènements sportifs ? »

Finalement, si le football et la manière dont les femmes y sont traitées est l’écho quasi parfait de la place des femmes dans la société islamique iranienne, il se pourrait bien également que ce sport leur permette d’aller de l’avant et de gagner de nouvelles libertés, au-delà de la possibilité de s’exprimer ballon au pied sur un terrain.

 

Un grand merci à Amir, le supporter d’Esteghlal et surtout à l’équipe de PersianLeague.com, Arman Tamjidi et Amin Beitollahi, pour leur disponibilité et leurs sources infinies d’information sur le football iranien.

Tristan Trasca

 

1 Le Monde donnait récemment la parole à 3 réalisateurs iraniens au sujet de la censure dans ce pays

2 Pour revivre le contexte de ce match historique de 1998

3 L’épopée de 1972 racontée en anglais

4 L’épopée de 1976 racontée en anglais

5 Un portrait de Ghoochannejhad sur le site de la Fifa

6 Des images de la fête dans les rues avec la qualif pour le Brésil

7 Cette saison, Esteghlal est encore en lice pour les quarts de finale de la LDC asiatique. Ils joueront les Thaïlandais de Buriram United fin août. Seul les Coréens du Pohang Steelers ont gagné plus de Ligue des Champions que l’Esteghlal. Ce sont d’ailleurs les clubs coréens qui sont devant au palmarès avec 10 victoires, suivis par le Japon (5), l’Arabie Saoudite (4), l’Iran et Israël (3).

8 Article du NY Times sur les relations entre football et politique en Iran

9 Article d’Al-Jazeera sur les relations entre football et politique en Iran

10 Article de Persian League sur la censure médiatique

 

 

10 thoughts on “Rendez-vous en terrains connus: le football en Iran

  1. non mais Tristan, comment tu trouves des gens pour te parler de championnats comme ça sérieusement?
    En tout cas, toujours merveilleux, ça permet de s’évader!

  2. Passionnant, mais c’est devenu une habitude avec tes articles !

    Néanmoins peux tu éclaircir un point? C’est bien de l’ironie quand tu dis y partir en vacances? Depuis le début j’avais cru que tu faisais tes articles au gré de tes pérégrinations mais maintenant je doute avoir bien compris le concept.

  3. La vraie info de l’article c’est quand même que les Iraniens vont encore chez le barbier.

  4. Bravo!! Super article/dossier! Je me souviens que sous le prédécesseur de Mahmoud, il y a un match ou les femmes étaient autorisees en tribune, je crois que c’était un match masculin et cela avait un truc de malade, passé au 20h français, mais unique.
    Au prochain pays!

  5. Ah l’Iran !! J’y passerai bien mes vacances, sans rire, boire une petit coup de rouge sous le manteau à Chiraz…

  6. Merci.

    @Rojito: le miracle d’Internet!

    @Willy: pour les autres pays dont j’ai parlé, je les ai quasiment tous visité ou y ai vécu. Pas l’Iran malheureusement. Enfin pas encore…

    @Max: putain, je pensais la même chose en le traduisant.

    @TheSpooner: y a moyen que ça se reproduise, l’Iran veut accueillir une compétition internationale en 2019.

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