L’air est électrique sur Varsovie en cette première soirée de juillet. Plus que l’humidité ambiante, c’est la tension qui est palpable à cette heure où les deux équipes les plus fortes et les plus intelligentes d’Europe vont se recontrer, et cela dans moins d’une heure à présent. Les rues de la capitale sont étonnamment vides, seul Ludovic Obraniak fut aperçu à pieds sur la voie royale, percutant tous les murs à force de zig-zag un Assimil en main.

Ce fut la grande interrogation de ces derniers jours qui en parurent plusieurs semaines dans la presse à force de répétition : quelle tactique Prandelli allait-il adopter face à la grande Espagne dont tout le monde se cogne à l’heure actuelle ? Cesare Prandelli avait pris sa décision il y a bien longtemps de cela, en 2007, tandis qu’il n’était pas encore à la tête de la Nazionale. C’est à l’époque que l’entraîneur transalpin perd son épouse bien-aimée, victime malheureuse du crabe du téton. Prandelli se jure alors de ne plus téter qu’au sein laiteux de l’honnêteté et de la clairvoyance. Se refusant à ressasser et ranimer ses démons du passé, Prandelli ne pouvait choisir autre solution que d’ériger face à l’Espagne et ses Espagnols des amoureux de la vie pour mieux faire l’amour à cette adoratrice de la mort. Le tacticien suivant son flair et, en accord avec ses principes et ses sentiments, put alors avec aisance faire comprendre à son groupe qu’ils devraient suer sang et eau et créatine pour désarçonner la froide équipe qui les attendait : il voulait la plus belle des mises à mort et ferait tout pour l’obtenir.

Prandelli ne tremble pas. A moins d’une heure de l’événement de sa vie, tiré à cinq épingles, parce qu’il faut lui rendre son élégance, il dévoile à son groupe son projet de 3-5-2 au tableau noir. Protestation de Balotelli qui enlève sa chasuble non sans efforts, Leonardo Bonucci le rattrape et lui explique que le coach n’a aucun problème avec les tableaux, encore moins avec les noirs . L’attaquant mancunien se ravise, l’oeil vide.

Pendant ce temps, chez les Espagnols, Vicente Del Bosque affiche la tranquillité de ceux qui ne décident de rien. Il se tient seul, debout dans le vestiaire entouré de ces joueurs qui devraient être les siens. Le sélectionneur se tient droit, la tête légèrement penchée vers l’avant. Son œil droit est terne et sa paupière semble s’endormir dessus, une légère liquidité verdâtre s’émancipe d’une narine pour retrouver les pâtures d’une moustache maintes fois rêvée. Sa lèvre inférieure légèrement pendante bien que le goitre soit parfaitement droit, il paraît s’affaler dans son costume et intrigue par cette posture le médecin de l’équipe. Fernando Torres, qui connaît bien ce genre d’attitude, reste perplexe un instant avant de comprendre et de demander au médecin de servir un « bon jus de fruit » à Del Bosque, lequel après administration se met à courir en cercle dans le vestiaire.

Les gradins sont effroyablement vides, ce dont se félicite Michel Platini, expliquant aux media que la lutte contre le hooliganisme et le racisme n’a jamais été aussi loin et que le succès est donc total. Dans sa tête, Frédéric Thiriez acquiesce avec cette logique. Mario Monti est arrivé en deltaplane à Varsovie afin de se rendre à cet événement non sans avoir loué l’aéronef lui-même. Quant à Mariano Rajoy, il est venu à pied juste après un rendez-vous médical de routine et a pu battre sept fois le record du monde du 50 kilomètres marche entre Madrid et Varsovie. Seul problème, il a été flashé a trois reprises sur notre territoire et devra régler les amendes sur son propre porte-feuille. Le président polonais, lui, n’est pas venu : il n’aime pas le football, ni Damien Perquis.

Les Italiens sont prêts à sortir, les derniers détails sont en train de se régler. Gigi Buffon tente de chanter « Fratelli d’Italia » sur plusieurs tons quand la sonnerie de son téléphone retentit, sonnerie qui est d’ailleurs « Fratelli d’Italia ». C’est un texto de Domenico Criscito qui souhaite bonne chance à son capitaine. Gigi l’arrête main opposée en répondant « Qui êtes-vous ? ». Eteignant son téléphone, le portier italien laisse échapper entre ses dents « Cruscificato », révélant ses lectures francophiles.

Cesare Prandelli est en train de lire les préceptes de Saint-Augustin tandis que le groupe se prépare. Abate épile Giovinco, Andrea Pirlo écoute l’intégral d’Iggy Pop, Mario Balotelli cause avec un cintre. Antonio Cassano tente de limer le nez de Chiellini avec sa joue. Le défenseur de la Juve commence à complexer depuis qu’il a découvert qu’il pouvait fumer sous la douche. Dans leur coin, De Sanctis, Bonucci, Barzagli et Balzaretti parient sur le score de la finale. De Sanctis proteste parce que Bonucci mise sur une défaite de l’Italie alors qu’il est titulaire, et que c’est trop facile.

Daniele De Rossi est le premier à ouvrir la porte du vestiaire et s’arrête, interdit. Quelques têtes cherchent à passer par-dessus l’épaule du Romain pour mieux se rendre compte de ce qu’il se passe. « C’est un poisson dans un journal ». Balzaretti prévient, c’est un message mafieux, quelqu’un dans le groupe est visé, si ce n’est le groupe. Bonucci et Buffon n’y croient pas un instant, tandis que Cassano demande à De Rossi comment se porte son beau-père. Balotelli, qui avait un peu faim, décide de récupérer le journal entre les pieds de De Rossi, se le lève pied droit et gobe le poisson. Applaudissements du staff. Prandelli ramasse le journal, c’est le Luzerner Zeitung. Au marqueur est écrit « Bonne chance et bon appétit, c’est la première carpe de mes vacances à Sion, bisous, Gennaro ». Quel con ce Gennaro, se dirent de concert les Italiens qui changèrent de shorts.

Les Espagnols sont prêts, Del Bosque court toujours partout et la couleur de Sergio Ramos a été stabilisée par le médecin de l’équipe d’Espagne qui a un « shampooing aux oeufs » très efficace. C’est fou ce que ce type peut faire comme clins d’oeil quand il s’exprime, il doit être toqué.

Casillas demande au dernier moment à Fabregas, Torres et Negredo de s’approcher de lui pour tirer la courte paille, Cazorla proteste et Jesus Navas pleure mais tout le monde se calme au moment où Del Bosque entonne « Tireli pin pon sur le Chihuahua » en ouvrant sa braguette. Cazorla enjoint ses équipiers à accelérer le rythme et Jesus Navas pleure, mais pour autre chose. Negredo est comme toujours le premier à dégainer mais se retrouve avec une tige énorme, il sait qu’il ne sera pas titulaire. Ne restent que le milieu catalan et le blond blond. Torres hésite, longuement, et c’est Fabregas qui attaque finalement en premier, mais sa tige est assez longue. Torres sourit, il sera titulaire cependant que Casillas prend la brindille de Fabregas et la casse en deux. Torres pleure avec Navas.

En cabine, Christian Jeanpierre vient de prendre l’antenne et peut donc lancer une page publicitaire. Bixente Lizarazu et Arsène Wenger sont bien sûrs présents, le premier pour se comparer à Balzaretti et Jordi Alba, le second parce qu’il a un contrat.

Au sol, Frédéric Calenge est largement handicapé par sa houppe, le vent étant assez fort en cette soirée, ce qui n’empêche pas la pelouse d’être bien verte.

Les deux équipes se trouvent à présent dans le couloir, les regards se cherchent, se croisent, se tordent et finissent par loucher, surtout Chiellini. Sara Carbonero s’approche de Gigi Buffon pour TVE, au grand désarroi de son portier de mari. La journaliste demande à l’Italien s’il est heureux de se retrouver en finale de la coupe du Monde. Consterné et compatissant, Gigi vient tapoter l’épaule de Casillas après avoir bredouillé une réponse comme il le pouvait.

Les deux équipes sont à présent en place après avoir salué les arbitres portugais de la rencontre, on est entre nous dans ce stade, semblent se dire les plus riches des pays pauvres. Les hymnes retentissent, les Espagnols ne chantent pas, ce qui est logique, sauf Sergio Ramos qui fredonne.

Les Italiens, eux, s’époumonent lorsque retentit « Fratelli d’Italia », sauf Balotelli qui n’aime pas se fatiguer. Prandelli, l’oeil attendri, vient placer un panneau suspendu aux épaules de Mario sur lequel sont écrites les paroles afin qu’aucune polémique ne naisse de cet instant.

 

Les compositions :

Espagne : Casillas Alba-Piqué-Ramos-Arbeloa Busquets-Xabi Alonso-David Silva-Xavi-Iniesta Fabregas.

Italie : Buffon Chiellini-Barzagli-Bonucci Balzaretti-De Rossi-Pirlo-Marchisio-Abate Cassano-Balotelli.

 

20h44 : Le coup d’envoi va être donné sous les yeux de beaucoup de téléspectateurs, mais le coup d’envoi fictif doit d’abord s’effectuer, et c’est Karim Benzema qui a accepté de le donner, un geste fort.

20h45 : Coup d’envoi donné par l’Espagne avec Fabregas, qui donne à Xavi, qui donne à Busquets.

20h46 : Busquets qui passe à Piqué, qui passe à Casillas lequel relance vers Alba.

20h47 : Les Italiens pressent sans succès une Espagne qui passe par l’arrière sans parvenir à trouver une stabilité au milieu de terrain. La balle circule « chiantement ».

20h48 : Perte de balle stupide d’Arbeloa qui voulait dribbler Pirlo et De Rossi pour voir s’il était galactique. La réponse étant évidemment non, De Rossi peut transmettre à Balzaretti qui déboule dans son couloir en grand jeté, puis centre d’une pirouette fouettée. Sergio Ramos, ébahi, applaudit le spectacle mais l’insensible Piqué parvient à placer sa tête pour dégager en corner devant Balotelli.

20h49 : Andrea Pirlo cherche la tête d’Abate, sans succès, le gel du Milanais n’avait pas encore pris, touche pour l’Espagne.

20h51 : La touche a été effectuée par Alba à Iniesta, qui a joué avec Busquets, qui a joué avec Xabi Alonso, qui a trouvé Xavi au milieu du terrain. Le Catalan, pressé par le milieu italien préfère jouer avec Piqué, qui passe à Ramos.

20h53 : Gerard Piqué tente une longue balle en direction de Fabregas. Consternation d’Iniesta qui se dit qu’au moins, quand Torres est sur le terrain, Gerard ne tente même pas ce genre de gestes.

20h54 : Ignazio Abate récupère le ballon qui lui a été adressé par Buffon et tente le long ballon en profondeur. Cassano fait savoir à Ramos qu’il a un escalier, le défenseur coupe son effort laissant l’Italien s’échapper. Le contrôle de la poitrine est bon et Fantantonio tente la reprise acrobatique mais son oreille interne lui joue des tours et il dégage finalement le camp espagnol.

20h55 : Le ballon a été récupéré avec aisance par Balzaretti, ses entrechats font merveille. Passe carpée pour Pirlo qui a vu Balotelli baisser le short de Piqué. Le caleçon Bob l’éponge du défenseur catalan se noircit au fur et à mesure que Balotelli s’avance face à Casillas. Le Castiallan pointe alors la lune du doigt, ce qui désarçonne totalement l’attaquant italien qui laisse échapper le ballon en s’en désintéressant totalement au profit des phalanges de l’Ibère.

20h58 : Piqué, pour Busquets. Pour Xabi Alonso. Pour Xavi qui tente de trouver Fabregas, bien pris par Bonucci qui l’avait parié. Relance de Barzagli en direction de Marchisio.

20h59 : Cesare Prandelli est inquiet sur son banc, il semble qu’un détail lui échappe. Accroupi à la limite de sa zone, les sourcils dressés, il sent que quelque chose manque à son équipe mais ne sait encore poser le doigt sur ce mystère.

21h02 : Les Italiens posent enfin le ballon au sol et tentent à leur tour de faire courir les Espagnols. Tandis que les derniers nuages s’effacent du ciel de Varsovie, une lune brillante et pleine éclaire le stade d’une lumière blafarde et mortifère. Et, alors que l’Italie a le ballon et qu’Iniesta devient de plus en plus blanc et scintillant, Marchisio s’effondre et lève le bras. L’arbitre propose un « soininho » au Turinois qui, recourbé sur ses genoux, la tête entre les épaules, ne peut que grommeler une réponse.

21h03 : Se redressant malgré une douleur inconnue qui le terrasse au ventre, Marchisio se relève. Voyant les regards inquiets de ses équipiers et de l’arbitre, qui arrête d’ailleurs le temps de jeu, il s’aperçoit qu’il possède deux crocs, sortant de sa mâchoire inférieure, placés au devant de ses canines et qu’il a le poil brillant. « Ça doit être dû au jus de fruit » se dit alors Prandelli…

21h04 : La partie reprend et les Italiens récupèrent le ballon. Hésitant d’abord franchement à passer la gonfle à Marchisio, devenu plus loup qu’homme, ses coéquipiers se rendent ensuite vite compte que ses griffes sont restées dans les chaussures et que le ballon restera donc intact, son sens du jeu ne s’étant pas évaporé pour autant.

21h05 : Superbe décalage créé côté droit par un déboulé de Balzaretti. Une-deux avec Pirlo qui le sert dans le dos d’Arbeloa, totalement à la rue.

21h06 : Balzaretti peut centrer tranquillement et trouve au second poteau, libre de tout marquage, Claudio Marchisio qui d’un bon spectaculaire propulse le ballon de la tête au fond des filets, 1-0 pour l’Italie.

21h07 : Les Espagnols déposent une plainte auprès de la FIFA pour lycanthropie.

21h08 : Reprise du jeu, les Espagnols jouent vers l’arrière mais pas vers Arbeloa, la leçon semble avoir été retenue.

21h08 : Casillas passe à Alba qui donne à Piqué qui commence à avoir des fourmis dans les jambes et décide donc de monter balle au pied. Ne trouvant personne de libre il continue de percuter et se trouve alors à 40 mètres des buts italiens.

21h09 : Jouant entre les lignes avec Fabregas, Piqué parvient à trouver Iniesta qui accélère et donne à Alba qui « dédouble aussi vite que moi, j’ai envie de dire » dixit Bixente Lizarazu. Abate est collé dans la pelouse comme un poil sur une bande à épiler et le latéral espagnol peut centrer.

21h10 : Alba choisit de taper fort entre les six mètres et le point de penalty, Xavi attendant le ballon à trente mètres, Iniesta étant à gauche de la surface, Fabregas étant nul de la tête. Buffon prend le ballon et 100€ à Barzagli qui avait misé sur le premier poteau.

21h12 : Grosse faute de Busquets sur Pirlo par derrière, l’arbitre sort le jaune, Marchisio montre les dents mais Prandelli le calme avec du Royal Canin en le caressant entre les oreilles, mais pas question de le gratter sur le ventre, précise-t-il d’emblée.

21h14 : Grosse faute de Marchisio qui mord Arbleoa à la gorge, carton jaune logique de l’arbitre qui a toutefois hésité, constatant que l’Italien n’était pas totalement rassasié.

21h15 : Xabi Alonso exécute le coup-franc en l’envoyant vers Alba, qui joue avec Piqué, qui joue avec Ramos, qui joue avec ses cheveux.

21h16 : Arbeloa tente une longue passe lobée vers Casillas, ce qui est extrêmement dangereux. Pressé par Cassano et De Rossi, le gardien madrilène dégage en catastrophe directement sur Andrea Pirlo, qui contrôle de la poitrine et provoque alors un ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre.

21h17 : Alors que le temps semble s’égrainer plus lentement que lors d’un match de l’équipe d’Espagne, Andrea Pirlo attend que le ballon redescende au bon endroit, il ira, il le sait. Il lève les yeux au ciel, et que voit-il ? Il voit les étoiles qui brillent si fort. Le ciel est fait pour lui ce soir.

21h18 : Le ballon est propulsé par une reprise parfaite, techniquement impossible à réaliser, physiquement difficile à comprendre. La trajectoire du ballon est courbe, la frappe est puissante, comme un anti-symbole de Casillas. Chez eux, Trézéguet et Zidane se rhabillent. 2-0 pour l’Italie.

21h19 : C’est officiel, La la la la la la la la a remplacé po po lo po po po po .

21h20 : En tribune, Mario Monti est déchaîné et offre des tickets-restaurants à tous ceux qu’il voit. Rajoy, lui, décide de reprendre du vin d’appellation d’origine espagnole étiqueté commerce équitable national à tarif modéré.

21h21 : Vicente Del Bosque arrive enfin sur le banc de touche non sans tremblements, chez lui Laurent Blanc se dit qu’il aurait pu entraîner l’Espagne et tire la chasse d’eau.

21h22 : Les Italiens ne quittent plus le ballon et font tourner les Espagnols qui n’ont pas l’air de souffrir outre mesure de la fatigue. « Les jus d’orange doivent être frais » affirme Lizarazu en cabine. Wenger se met à tousser fort.

21h23 : Les Espagnols récupèrent un ballon perdu par Marchisio, qui grattait la terre parce qu’il avait senti quelque chose. Après vérification, il s’agirait de la gourmette de Madar. Xabi Alonso peut alors lancer Andres Iniesta qui décale avec Alba qui piétine littéralement Abate qui aime bien ça, repasse par Iniesta, qui peut centrer, le ballon est contré par le nez de Chiellini alors que Fabregas était à la réception, l’arbitre siffle penalty.

21h24 : Les Italiens sont stupéfaits, personne n’aurait pu miser sur une telle décision, et ça ça leur en bouche un coin. Iniesta se présente face à Buffon, prêt, tendu. Alors que l’enfant-lune détourne la tête vers l’arbitre pour attendre l’ordre de frapper, son crâne reflète l’astre maudit qui vient éblouir Gigi Buffon, lequel ne peut plus rien voir. L’arbitre non plus. Iniesta convertit l’offrande. 2-1.

21h25 : Antonio Cassano s’approche de son capitaine en rigolant et en lui proposant un œil. Rire jaune de Buffon qui recouvre la vue peu à peu.

21h26 : Les Italiens tentent de percuter immédiatement pour bousculer cette équipe espagnole qui reprend confiance.

21h28 : Balotelli en pivot peut donner en retrait pour De Rossi qui a du champ pour une lourde frappe. Le Mancunien hésite, parle une langue inconnue du commun des mortels, agite un peu les bras et fini par tenter une frappe. Six mètres.

21h30 : La mi-temps est sifflée sur ce score de 2-1 en faveur de l’Italie, Prandelli est relativement heureux de son coup, Del Bosque demande où se trouve Raul. Arbeloa, lui, semble toujours souffrir de sa morsure. Le médecin affirme qu’il n’a pas de complément alimentaire pour ça au grand regret du défenseur madrilène.

21h42 : Après une belle page de publicité où il apparaissait en compagnie de cacahuètes fort talentueuses pour vanter les mérites d’une société de paris mutuels urbains, Bixente Lizarazu explique qu’il dansait aussi très bien quand il jouait au Bayern et qu’il a été champion du monde, lui. Nouvelle page de publicité. A Madrid, l’écran géant de la Puerta del Sol a été volé par des indignés pour en faire un parterre de plantes et de mousses participatif. A Rome, Milan, Palerme et Naples, ils l’ont aussi étés sauf que les plantes et le côté participatif, ils s’en foutent.

21h45 : Reprise des programmes et Frédéric Calenge précise qu’Arbeloa ne va toujours pas mieux et qu’il est incertain pour la seconde période. Xavi, qui est le cerveau de l’équipe (et oui) explique à Arbeloa que sa blessure est due à la morsure de Marchisio. Mais là où Xavi est inquiet, c’est que si Marchisio est un loup, Arbeloa tient plus de la chèvre. Le milieu catalan est donc très inquiet à cet instant.

21h46 : La seconde période démarre sans aucun changement et avec un léger retard de prise d’antenne pour TF1, rapidement contre-balancé par un superbe ralenti d’une femme en tribune, puis des cuisses de Piqué, puis d’un ralenti sur la chaussure de Cassano, qui est rouge. Corner pour l’Italie.

21h47 : Pirlo au corner, tente une frappe directe dans la lucarne gauche de Casillas. L’Espagnol qui l’avait vu venir, dégage le ballon derrière son but d’une manchette sûre.

21h48 : Corner frappé de l’autre côté par Pirlo mais l’arbitre siffle car une faute a été commise. L’ennui, c’est que c’est Albiol qui a mordu Gerard Piqué au cou. Cette fois c’est clair, Xavi vient de comprendre, Albiol est devenu le Chupacabra et il craint désormais pour les vies de Torres et de Ramos.

21h49 : Xavi demande le remplacement immédiat de Gerard Piqué qui, étant donné son QI, ne sera pas spécialement dangereux, aucun joueur espagnol ne s’apparentant au poulpe depuis que Puyol est forfait. Javi Martinez entre en jeu. Arbeloa est lui remplacé par Mata parce qu’il l’a dit le premier.

21h50 : La désorganisation régnante chez les Espagnols rend la tâche des Italiens (et plus largement des républicains) aisée : sur un ballon récupéré par Marchisio qui a fait peur à Busquets en grognant, le Turinois passe rapidement à De Rossi qui donne tranquillement à Pirlo qui saura quoi faire.

21h51 : En se recoiffant, Andrea Pirlo suspend de nouveau le temps. La balle sous la semelle, le regard au loin, le visage figé par une classe naturelle, il est beau et envoie un ballon parfait sur le dos de Cassano, qui, faisant une Brandao, se repasse la balle devant le pied et fusille Casillas. 3-1, mais sur le banc, Thiago Motta fait salement la tronche jusqu’à ce qu’il consulte de nouveau son contrat.

21h52 : Les nuages commencent à revenir au-dessus de Varsovie et la pilosité de Marchisio s’en ressent. Jesus Navas sort de nouveau des vestiaires et oserait même entrer sur le terrain s’il le fallait. Arbeloa lui, se réveille avec une carotide dans la gorge sans se souvenir de grand chose, à part d’un voyage à Miami qu’il a fait récemment.

21h53 : Nouveau penalty pour les Espagnols. Sur le coup d’envoi, alors que Balotelli cherchait son papa dans les tribunes vides, le couloir droit espagnol fait merveille et sur un grand pont de Mata sur Pirlo, David Silva se manifeste enfin et déborde avant de se retrouver face à Balzaretti. L’Italien se trompe dans son programme court et exécute une arabesque au lieu d’un jeté pas de bourrée. Bien que techniquement propre, l’arbitre se montre inflexible et siffle un penalty.

21h55 : Gigi Buffon vient d’envoyer un texto à Fabregas : « Tu loupes ton peno et jte file un bureau de tabac ? ». Fabregas raccroche, parle au ballon, lui demande des nouvelles de sa famille, lui fait la bise, et le pose au sol. Sur le banc espagnol, Sara Carbonero demande à Vicente Del Bosque s’il n’est pas déçu d’avoir tiré durant cette séance de tirs aux but.

21h56 : Fabregas frappe fort au centre de la cage. Buffon, qui était parti sur sa droite parvient à détourner la balle de la jambe sur sa transversale. Barzagli, qui s’était précipité pour dégager le ballon le place dans le but vide. Interrogation du regard de Gigi Buffon vers son défenseur, lequel répond en repartant se placer « Bah, un pari stupide… ». 3-2.

21h58 : Cesare Prandelli décide de sortir Antonio Cassano, qui était sur le bord du terrain en train de se faire ranimer grâce au seul défibrillateur portatif de Mazovie. Antonio Di Natale entre sur le terrain, fringant. Marchisio, qui n’arrête pas de se gratter le cou avec son pied est remplacé par Nocerino, et Pirlo, qui est sur les rotules, est remplacé par Giovinco. Tout le monde se fait la bise, ça prend un peu de temps.

22h08 : Les changements ont enfin été effectués, non sans discussions. Alou Diarra loue la technique de marche des Italiens.

22h09 : Mario Balotelli se plaint de la cuisse, trop tard, lui fait savoir Prandelli qui lui apporte quand même une compote de pomme. Jesus Navas est un peu jaloux.

22h10 : Drame côté italien, sur un contact plus physique qu’irrégulier, Xabi Alonso blesse Daniele De Rossi qui avait déjà une main bandée. Le Romain poursuit toutefois la rencontre.

22h11 : Voyant qu’il ne marquera pas durant cette rencontre, Ignazio Abate soulève son maillot et laisse apparaître le haut d’un boxer dont l’élastique vante les mérites de la marque Yves Rocher. Giovinco se marre, il est chez Saint-Algue. L’arbitre étant sous contrat avec Marionnaud, il lui adresse un carton jaune logique.

22h12 : Chez lui, Mathieu Valbuena se dit que le slip a un bel avenir devant lui, et, voyant que ses parents ne sont pas dans son salon, s’effondre, en larmes, la tête dans sa montre.

22h13 : Nouvelle faute de Busquets sur Daniele De Rossi qui appelle la civière malheureusement la toile a été usée par un usage trop intensif de la Squadra Azzura et de Balotelli en particulier. De Rossi se traine hors du terrain, sa jambe droite entre les dents.

22h14 : Marchisio sur le banc, Jesus Navas n’est pas rassuré et commence à sangloter demandant à entrer sur la pelouse. Busquets le gifle et lui explique que comme ça, il sait pourquoi il pleure.

22h16 : Daniele de Rossi fait signe, il ne pourra pas reprendre la partie, les Italiens devront terminer la rencontre à dix. Tandis que le médecin de l’équipe d’Italie tente de recoller la jambe du Romain avec du « jus de fruit », CJP annonce un coup dur. Wenger acquiesce, Lizarazu indique qu’il a connu pire.

22h18 : Très beau mouvement au milieu de terrain entre Xavi et Iniesta qui s’approchent de la surface de réparation italienne. Alors qu’Iniesta est prêt à frapper, Chiellini vient tacler le ballon parfaitement. Xavi qui avait suivi tente de reprendre dans l’axe mais sa frappe est dévissée et son genou lâche. « Ça, c’est une excès de « jus de fruit » »explique doctement Wenger. « C’est pour ça que je préfère le café » ajoute-t-il .

22h21: Après réflexion de Xavi, qui a pris du jus de fruit à la morphine pour calmer la douleur, c’est Cazorla qui rentre. Pendant la discussion, Navas a préféré se cacher le visage avec ses bras.

22h23 : Tentative désespérée des Espagnols côté gauche. Ça percute, ça transmet bien, mais le bloc italien, très bas, ne cède pas. Chiellini détourne une tentative de David Silva, très remuant en cette fin de partie, et Bonucci remporte tous ses duels de la tête. « Champagne » pense-t-il d’ailleurs.

22h25 : Tentative de contre des Italiens, le ballon ressort très vite entre les pieds de Giovinco qui s’épile pour une meilleure pénétration dans l’air. D’un savant extérieur pied droit, il envoie la balle vers Di Natale qui, sur un pas, laisse Ramos à son CAP coiffure. Il sert d’un bon plat du pied Balotelli qui avait suivi et frappe de toute ses forces, en tribunes.

22h26 : Frédéric Calenge, n’écoutant que son courage, s’est rendu sur les lieux du drames où le supporter a été assommé par la frappe de Balotelli et c’est la papa adoptif de l’attaquant italien lui-même qui en est la victime « comme un symbole d’Oedipe » pense alors Vincent Duluc qui se dit qu’il ne reste plus à Mario qu’à appliquer un précepte bien connu de Samir Nasri pour accomplir le présage des oracles.

22h29 : Coup franc à 20 mètres pour l’Espagne à la suite d’une faute grossière de Nocerino. Buffon lui demande s’il fait des paris à la con lui aussi, le Milanais répond que c’est juste son jeu.

22h30 : Iniesta demande à Fabregas d’arrêter de causer au ballon, ça le déconcentre. Buffon place son mur et demande à Chiellini de garder le nez le long du corps. Eclats de rire dans le mur italien, même l’arbitre semble rigoler. Andres, qui n’a pas d’humour, frappe immédiatement et fait de ce fait tourner le monde un peu moins vite.

22h31 : le ballon monte, sa rotation est puissante. Buffon, bouche bée, voit le ballon plonger sur son côté droit et se sent battu quand soudain, un choc sourd retentit. Le ballon s’écrase au sol, crevé, transpercé de part en part par un projectile inconnu. Les Espagnols protestent, Chiellini explique que balle + balle s’annulant, le coup de sifflet final doit être donné, ce que l’arbitre trouve juste, l’Italie devient championne d’Europe grâce à un diplôme de physique et un nez qui s’allonge. Tapis dans l’ombre, rangeant sa lunette de précision du haut du stade, un homme, fine moustache, regarde l’écran de son téléphone et lit le dernier message reçu, il est d’Andre Pirlo. «Now I wanna be your dog ». Puis un autre, de De Rossi « Grazie per la guistizia » Répondant rapidement, avec calme et précision, il renvoie « De rien, c’est gratuit pour les chiens ».

22h33 : Les Espagnols sont effondrés et portent réclamation parce qu’il y avait deux balles sur le terrain au moment du coup-franc, ce qui est malheureusement peine perdue. Et tandis que l’orage reprend soudainement, un éclair illumine les hauteurs du stade où l’on peut alors apercevoir une silhouette se dresser sur ses deux pieds dans un rire sardonique. Et, relevant la capuche, ouvrant son imperméable, celui qui priva les Espagnols d’un nouveau titre se démasqua dans un un rire redoublant de folie : c’était Zlatan. Et dans un bon prodigieux, il disparut en même temps que la foudre s’abattait sur Varsovie.
Entre ses dents, Xavi marronnait sérieusement et se dit « putain de « jus d’orange »…

 

 Rico Di Mécouille.

1 thought on “Rico Di Mécouille a vu Espagne-Italie

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