Aioli les sapiens,

On ne te refait pas le topo : quand tu vois écrit « Gwen Tagrenmer », tu n’es pas obligé de cliquer.

[sauter l’intro et passer au résumé]

L’un des – déjà – derniers matches au sommet de ce championnat devait nous permettre, au-delà du plan comptable, de claquer le bec aux vautours ne manquant pas de rappliquer dès que nous connaissons quelques tourments sportifs. En période de turbulence, il arrive régulièrement que Marcel Pagnol perde sa place de Marseillais le plus connu du 11e arrondissement au profit du fameux Jean-Michel Sourcinternovestière, fournisseur officiel des caniveaux depuis 1899. Alors que la presse sportive en ligne se transforme en rue Curiol aux cris de « Tu veux voir mon Malaise Bielsa, mon minou ? », on se prend à regretter que le club ait tout fait pour se mettre les journalistes à dos. Un discernement qui rappelle cet État s’imaginant que faire chier Poutine sur les droits de l’homme représente la meilleure stratégie pour lui vendre des navires de guerre.

Sans attendre de notre président qu’il s’abaisse au niveau des sinistres pitreries électroniques du constipé rhodanien, à tout le moins pourrait-on suggérer à Vincent Labrune de s’imposer davantage pour maîtriser l’image renvoyée par le club, ce qui suppose soit fermeté soit dialogue avec les journalistes, mais certainement pas le mépris actuel. Un effacement présidentiel tout aussi regrettable lorsque ses confrères n’ont aucun scrupule à s’épancher sur les interprétations arbitrales défavorables : si Jean-Michel Aulas ne fait pas grand-chose pour promouvoir la dignité humaine, son omniprésence permet en tout cas à sa face de hyène de s’incruster durablement dans l’inconscient footballistique collectif, hommes en jaune compris.

Quant à ce malaise des joueurs, nous l’espérons surtout fantasmé, tellement nous serait cruelle l’hypothèse de voir des enfants gâtés pleurer dans la presse sur les méthodes d’entraînement d’un type considéré comme un dieu vivant par la moitié de la planète football. On ne veut pas l’imaginer, ne serait-ce que pour continuer à nous gausser de ceux qui ont déjà préféré Laurent Blanc à Carlo Ancelotti.

Bref, sur la situation actuelle, malgré une fin de match en forme de recto-colite hémorragique, ce Saint-Étienne-Marseille est rassurant à plus d’un titre : des changements pertinents et tournés vers l’offensive, un groupe qui paraît uni et va chercher ce qui reste malgré tout un bon résultat : il ne faudrait pas que nos défauts criants masquent de réelles perspectives d’avenir pour cet OM-là.

 

L’équipe

 

Lemina est toujours suspendu, Barrada est forfait quasiment jusqu’à la fin de saison et, surtout, les problèmes de genou de Nkoulou pourraient lui valoir aussi une longue indisponibilité. Victime du choléra à son arrivée à Saint-Etienne, où la pauvreté et les faibles conditions d’hygiène continuent à faire des ravages, Thauvin est in extremis laissé sur le banc au profit d’Ocampos.

 

Le match
[passer directement aux notes]

Il ne faut pas cinq minutes aux Stéphanois pour transformer mon slip en jardin public syrien, lorsqu’un coup-franc est repris par Hamouma au ras du poteau de Mandanda. Milieu inexistant, défense fébrile : si nos vingt premières minutes ne manquent pas de combativité, nous encaissons néanmoins la pression adverse, menée par un Gradel en mode « Marc Dutroux à l’Ecole des Fans ». Progressivement, le pressing des Verts s’assouplit, et nous pouvons enfin développer une ou deux actions. Devant se démener depuis le début pour proposer une solution de passe correcte, Payet est peu à peu trouvé dans des situations plus intéressantes, sans cependant nous procurer des occasions très dangereuses.

Si nous parvenons à la pause sans avoir grand-chose à raconter, on assiste néanmoins à un match engagé, rythmé voire, n’ayons pas peur des mots, agréable. Il nous reste juste à espérer que l’inversion des rapports de force se poursuive, et que notre milieu de terrain parvienne enfin à s’imposer, histoire que nos joueurs offensifs soient servis à un peu moins de 50 mètres du but de Ruffier.

C’est tout le contraire qui se produit : systématiquement à contretemps dans les duels, nous nous faisons laminer au milieu de terrain, permettant aux Verts de provoquer des espaces dans une défense déjà peu resserrée en elle-même. La partie de Fanni et Morel vire à la séance d’accouchement sans épisiotomie, et arrive alors ce qui doit arriver : ça craque. Perturbé par l’émotion d’avoir enfin remporté un duel sans commettre de faute, Romao rend immédiatement le ballon aux Stéphanois. Hamouma est servi et, on ne sait trop comment, finit par se retrouver à chevaucher un Jérémy Morel en pleine imitation de la table Ikea. S’ensuit un pénalty logique, transformé par Gradel (1-0, 53e).

Le ralenti le montre clairement : Hamouma était en avance sur Jérémy Morel.

Alors que Dja Djédjé frôle le carton rouge pour accumulation de toxines dans le cervelet fautes et que Lucas Ocampos est averti pour simulation de faute – ce qui s’ajoute à ses nombreuses simulations d’interventions défensives tout au long du match – l’affaire paraît encore moins bien embarquée qu’une soixantaine d’Erythréens sur un canot pneumatique. A l’heure de jeu, Bielsa tente la transfusion de la dernière chance :

  • Romao va essayer de rejoindre le banc de touche sans lui coller un tacle en retard, pendant qu’Ayew passe au milieu et qu’Alessandrini fait son entrée à gauche ;
  • Gignac s’assied pour voir si un joueur qui bosse peut faire mieux que lui [spoiler : la réponse est oui] : Batshuayi prend sa place ;
  • Trompé par les interventions de Dja Djédjé qu’il prend à tort pour une crise d’épilepsie, El Loco sort l’Ivoirien pour faire rentrer Aloé.

55 secondes après ce changement, Alessandrini ouvre pour Michy, qui s’infiltre dans la surface, récupère le ballon à la hargne devant Perrin et s’amuse avec Bayal Sall avant de poser la balle dans les filets (1-1, 64e). Et le troisième entrant, me diras-tu ? Eh bien, Aloé aussi s’illustre dès son premier ballon, avec un tirage de maillot qui lui vaut un carton jaune immédiat : d’un joueur nerveux et déjà averti, notre côté droit passe à un joueur nerveux, déjà averti et inapte au football, ce qui nous autorise à parler d’un coaching gagnant aux deux-tiers.

Assommé mentalement et faiblissant physiquement, Saint-Etienne ne parvient plus à ressortir la balle. Transfiguré par la présence d’André Ayew à ses côtés, Imbula récupère la balle à 30 mètres du but et, après un relais avec Mendy, sert Alessandrini, dont le centre tendu au premier poteau trouve Batshuayi pour le doublé (1-2, 67e).

Une énorme occasion d’Hamouma trouble à peine le vrombissement des hélicobites dans la nuit provençale. De plus en plus impuissants, les Stéphanois ne parviennent plus à nous inquiéter et s’exposent même à nos récupérations de balle hautes. La sérénité n’est cependant pas de rigueur tant la capacité de notre défense à déconner, combinée à la légendaire propension de M. Turpin à la sodomie active, rendent plus que probable une enculerie de dernière minute. Aggraver la marque serait donc plus qu’un luxe : un quasi-impératif. Hélas, des contre-attaques moins bien finies qu’une branlette sur Maryse Joissains nous privent de ce troisième but. Comme prévu, l’arbitre y va de son pénalty non sifflé pour une faute sur Payet, si bien que notre vieille compagne, la trouille des dernières minutes, nous rend de nouveau visite. Reculades, absence de pressing, manque d’opposition face aux passeurs : tout est en place pour que le fist rémois se reproduise. Ocampos oublie de suivre son attaquant, devenant de ce fait le seul humain au monde à ne pas anticiper le fait qu’Aloé puisse perdre un duel défensif. Rod Fanni vient immédiatement compenser en faisant opposition à Tabanou de la même manière que tu fais opposition à ta carte bleue, c’est-à-dire à distance. A la réception du centre, Théophile-Catherine vient percuter Alessandrini le genou en avant, à la grande satisfaction de Clément Turpin qui jugeait justement que l’on n’avait pas assez insulté sa mère ses derniers temps : avec délectation, l’arbitre omet donc de siffler la faute évidente du Stéphanois, tandis que le ballon cafouillé s’élève. En cette période de salon de l’agriculture, Mandanda la charolaise et Morel la limousine peinent à élever leur gros cul et permettent à Erding de leur claquer le fessier comme le premier président de la République venu (2-2, 91e).

Nous nous ruons à l’attaque pendant les trois minutes restantes, mais nos centres ne parviennent pas à extraire de nos anus la courgette plantée conjointement par l’arbitre et notre propre nullité défensive.

A la vue du ralenti de l’égalisation, Clément Turpin aurait déclaré : « Je ne vois pas où est le problème. Et par pitié, épargnez-moi votre envie d’entretenir un rapport sexuel avec ma mère, ma femme et ma sœur devant moi avant de m’arroser de votre semence. Il y a assez de fange comme ceci dans cette ville. »

 

Les joueurs

Mandanda (2/5) : Longtemps rassurant, jusqu’à cette 91e minute sous tranxène.

Fanni (1+/5) : Son match face aux Verts, c’est encore Gwen Tagrenmer qui l’illustre le mieux.

Morel (1/5) : On retrouve nos repères.

Dja Djédjé (1+/5) : A force de faire des conneries, il a fini par se confondre avec Romao, ce qui explique peut-être que, par peur de ne pas reconnaître le vrai, Bielsa ait sorti les deux.

Aloé (1/5) : Bon maintenant Kassim, tu arrêtes tes conneries et tu repars immédiatement à Evian, on t’a reconnu.

Mendy (3-/5) : En difficulté comme les autres en première mi-temps, il s’en est cependant mieux tiré et a même montré quelques choses intéressantes dans notre bonne période.

Romao (1/5) : Certains voient en lui un Xavi inversé, d’autres un Gaston Lagaffe dans sa version « non seulement il ne fout rien, mais en plus il est contagieux. » Invisible les trois quarts du temps, chacune de ses apparitions déclenche le coup de sifflet de l’arbitre aussi sûrement que l’éclair annonce le tonnerre.

Alessandrini (4-/5) : L’une de ses meilleures entrées, ponctuée de deux passes décisives et quelques beaux mouvements. Il a le tort de s’arrêter de jouer au moment de l’égalisation, influencé par l’idée curieuse selon laquelle se faire défoncer par un adversaire justifierait d’un coup-franc en sa faveur.

Imbula (3-/5) : Révélation : quand il est accompagné d’un vrai joueur de football au milieu de terrain, Gianelli joue mieux. Etonnant, n’est-il pas ?

Ocampos (1+/5) : Intéressant pendant notre temps fort après une première période à la limite du Khalifesque. Le problème est qu’en l’état actuel des choses, il ne faut pas lui demander de défendre, ce qui s’avère très gênant à son poste.

Ayew (3+/5) : Je t’aime. Reste. Et reste au milieu de terrain, tant qu’à faire.

Payet (2/5) : De belles passes données avec trop de parcimonie. En contre-attaque, des choix si foireux et incompréhensibles qu’ils auraient pu lui valoir une investiture socialiste aux élections départementales dans les Bouches-du-Rhône.

Gignac (1/5) : Tais-toi et bosse.

Batshuayi (5/5) : Une entrée belle comme un jet de foutre à la face des Stéphanois, de Gignac et des Locophobes de tous ordres. Il reste à confirmer, et à faire encore mieux puisqu’il est entendu qu’un but d’avance ne suffit pas.

 

L’invité zoologique : Eric de Laboutiqueduloup.

Dans les sombres et humides contrées, l’humble mineur regagne son taudis à mesure que le crépuscule étend sa noirceur sur les tristes monts du Forez. Le règne du loup commence : le sinistre hôte des forêts ligériennes se risque jusqu’aux faubourgs dans l’espoir de se repaître de quelque enfant que la famine et la misère ont condamné à l’errance, loin d’un dérisoire foyer où l’alcoolisme s’appliquait à briser le cocon familial à coups de ceinturon paternel. Mais prends garde, Ysengrin ! acculé au désespoir, il arrive que l’humain rassemble ses dernières parcelles de dignité et de courage pour affronter ses démons. Prend garde, frère animal, que l’indigence de sa pitance ordinaire ne conduise l’affamé à voir dans l’efflanqué un comestible. Triste fin, que celle du prédateur réduit à l’inoffensivité au fond d’un âpre chaudron, sous les hourras d’une assistance parvenant pour un temps à leurrer son appétit de quelques restes insipides.

[Un témoignage de Florence Aubenas, in « Viendez chez nous », extrait de la brochure éditée conjointement par l’office de tourisme, le Pôle emploi et le centre médico-psychologique de Saint-Étienne]

  • Les autres : Très solides et créatifs tant que le physique leur permettait de tenir un pressing important en milieu de terrain, ce qui n’a somme toute pas duré très longtemps. Une fois dans le dur, ils ont eu les pires difficultés à s’organiser. Individuellement, Gradel nous aura particulièrement chatouillé la rondelle.
  • Vu d’en face : Chez Roland et ses acolytes, c’est pas la joie non plus.
  • Le classement : Ces quatre points de retard sur Lyon nous sont offerts par David Ngog et Mevlut Erding. Tu es autorisé à rire.
  • Les bonus : une Romaothèque et un ou deux bonus Ayew sont en cours de préparation : surveille les commentaires.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter.

 

Pendant ce temps, Steve Mandanda essaie de se relever pour disputer un duel avec Mevlut Erding.

Bises massilianales,

Blaah

10 thoughts on “Saint-Étienne-OM (2-2), La Canebière Académie mâche ses couilles

  1. J’ai la rage quand je pense à la manière qu’on avait de gagner à Caen et là…

    Heureusement qu’on va pouvoir très vite revenir sur nos adversaires directs et prendre la tête du championnat après les victoires contre Lyon et Paris.

  2. Sans oublier notre future victoire à Bordeaux…lol prout xptdr
    Le coup de poker tenté par Bielsa à l’heure de jeu restera quand même dans les annales, en espérant qu’il en tire quelques enseignements, à commencer par fixer Ayew au milieu, mettre un peu plus en concurrence Gignac ne serait pas un mal et à défaut d’être efficace face au but Alessandrini a prouvé qu’il savait se rendre utile à l’équipe.
    Il ne faudrait pas que le but de merde encaissé à la dernière minute devienne notre marque de fabrique, ces 2 dernières journées font mal d’un point de vue comptable mais la dernière demi-heure de jeu hier soir a ravivé nos espoirs.
    Pour le reste je cliquerai sur les liens dans la soirée, lire les académies au boulot dans leur intégralité est devenu une discipline trop risquée.

  3. Donc Bielsa est surnommé El Loco, intéressant.

    Sinon Imbula s’en est aussi sorti à côté de faux joueurs de football, notamment Lionel Mathis qui est boucher charcutier à la vie.

  4. Deux buts encaissés de N’Gog et Erding en 1 semaine? Il y a moyen de faire une dépression. Alors, un petit conseil amicanal: faites gaffe à Jallet pour le match contre Lyon et à la menace Chantôme pour Bordeaux. Les ex-parisiens pourraient scorer, vu que c’est la mode apparemment. Ça va saigner les cagoles!

  5. Ben fin mars on saura si faut regarder en haut ou en bas du podium…Mais que ces 30 minutes on été bandante quand même

  6. Bavo pour cette académie qui relate ce match comme une passe de Zidane pour Trézéguet déboutonne un chemisier milanais; avec facilité élégance et rapidité.
    Si Bielsa reste, suis-je le seul à croire à un mois de mai 2016 conclu par une dégustation dans la coupe aux grandes oreillles?

  7. J’étais au stade et je trouve honteux que le drapeau marseillais ait été volé par des voyous stéphanois.

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