Rennes-Lyon (1-2), la Breizhou académie est back dans les bacs

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Pour combien de temps ? Avec quelle régularité ? Steven Moreira est-il joueur de foot ? Trois questions, une seule réponse : personne n’en sait foutrement rien.

Salut les kids,

C’est déjà la deuxième journée de Ligue 1 et, à l’image du Stade Rennais, la Breizhou a claqué un faux départ. Revenons donc rapidement sur l’intersaison rennaise et ces deux premières journées de championnat.


Ar mercato :

Deuxième saison de Christian Gourcuff à la tête de l’équipe, le génial génie a donc pu recruter et virer à sa guise. D’autant que tonton Pinault était de bonne humeur et a fait pleuvoir les biftons sur la capitale bretonne. On a donc eu :

Départs :
Benoît Costil (fucking Bordeaux), Papy Armand (retraite), Pedro Mendes (Montpellier), Ermir Lenjani (Fion), Gelson Fernandes (Francfort), Adama Diakhaby (Monaco), Habib Habibou (Lens), Pedro Henrique (Salonique), Wesley Saïd (Dijon), Giovanni Sio (Montpellier)
Prêts : Clément Chantôme (Lens), Denis Will-Poha (Orléans)

Arrivées :
Hamari Traoré (Reims), Benjamin Bourigeaud (Lens), Faitout Maouassa (Nancy), Thomas Brandon (Majorque), Ismaïla Sarr (Metz), Jordan Tell (Caen).

Ce mercato a donc vu le départ de notre dernier rempart Benoît Costil, au club depuis six ans. Bien qu’il ait (trop) souvent fait part de ses envies de départ au fil des saisons, il a toujours eu un comportement irréprochable sur le terrain, nous a rapporté un nombre de points conséquents et aura renfloué moult tiroir-caisses des bars et boîtes de la ville. Benoît aime Rennes et Rennes aime Benoît. Mais il avait envie de voir autre chose, l’heure était venue. Il avait notamment envie de jouer l’Europe : c’est chose faite, avec une belle élimination face aux terribles Hongrois de Videoton en tour préliminaire d’Europa League. On ne se débarrasse pas comme ça du karma rennais, Benoît. En tout cas, merci pour tout, bon vent et sans rancune, camarade !

 

On notera aussi le départ de papy Armand, faisant valoir ses droits à la retraite après avoir accumulé un nombre de trimestres largement suffisant. En plus de s’occuper des barbecues, papy est désormais adjoint au recrutement des Rouge et Noir. Kenavo aussi à notre sympathique et polyglotte Gelson Fernandes, qui rejoint son dixième club, rep a sa Xavier Gravelaine. Notre grand espoir mais pas trop quand même Diakhaby a rejoint l’AS Monaco, tandis que Montpellier et son savoir faire dans les camions-bennes nous a délestés de Pedro Mendes et Giovanni Sio. Les autres, bon débarras.

Côté arrivées, c’est séduisant sur le papier : comme à la braderie, on a la sensation d’avoir fait de bonnes affaires en arrivant à 5h du mat’ avec la frontale. Traoré, Bourigeaud et Maouassa, venus respectivement de Reims, Lens et Nancy, viennent pour être titulaires. Tell et Brandon semblent plutôt là pour intégrer la rotation, tandis que le gros coup est évidemment le recrutement de Sarr, le jeune messin que la planète convoitait. Deuxième plus gros achat du club, va falloir assurer, petit.

C’est terrible : chaque année, on se dit qu’il ne faut plus y croire, que ce club ne nous apporte que des désillusions, et chaque année le destin s’en mêle et nous refout dedans. Cette saison, la raison est ce mercato, pour l’instant réussi : on s’est enfin débarrassés de joueurs dont on ne voulait plus, on a plutôt bien vendu et on a réalisé un recrutement intelligent avec en point d’orgue l’arrivée d’Ismaïla Sarr, la truculente pépite messine, pour la coquette somme de 17 millions d’euros. Au total, le Stade Rennais a lâché 35 millions lors de ce mercato estival et ne compte pas s’arrêter là, puisqu’on est toujours officiellement à la recherche d’un 9 et plus officieusement d’un milieu offensif. Pas peu dire que cette année, le Pinault il n’avait pas d’oursin dans les poches ! Une fois n’est pas coutume, on a d’ailleurs vu le patron assister à certains matches amicaux de préparation, ainsi qu’au premier match de L1 à Troyes, fait rare pour un match à l’extérieur. Autant d’éléments qui nous font dire, comme d’hab’, que « cette année, c’est la bonne ».

Et si nous allions vérifier ça sur le terrain, mes amis ? (passion transition)


1ère journée : Troyes – Rennes (1-1)

Pour son premier match en Ligue 1 Conforama (PPR reprezent), le Stade Rennais se déplace chez le promu troyen, qui a la particularité de faire jouer Benjamin Nivet. Titulaire. Pourquoi pas.

Avec tous les mouvements lors de l’intersaison, l’équipe est largement modifiée :

rennes

Diallo est donc le titulaire en ce début de saison dans les buts, tandis que ça sent la fin pour la Danzé, poussé sur le banc par Traoré et dont le brassard a été confié à Benjamin André, nouveau capitaine des Rouge et Noir. En l’absence de plusieurs cadres (Amalfitano, Gourcuff, on ne rit pas), Hunou est titularisé. Veuillez respecter une minute de silence en mémoire du football.


Ar match (vite fait) :

Des regrets. Match globalement équilibré, avec deux équipes offensives et pas mal d’occasions, mais les Rennais ont attendu l’ouverture du score adverse en tout début de deuxième période pour s’exciter. Points positifs : ils ont bien réagi, ont égalisé très vite et auraient pu prendre l’avantage en fin de match avec un Sarr très en vue. Points négatifs : Troyes est un cran en-dessous et c’est dommage d’avoir laissé filer des points alors qu’il y avait largement la place. L’équipe a montré une fébrilité défensive assez moche, notamment Gnagnon qui semblait avoir 10 kilos dans chaque poche. Chiant, d’autant que c’est Lyon qui se pointe la semaine suivante pour la première de la saison au Roazhon Park.

En parlant de ça… (deuxième transition habile, Bill)


Rennes-Lyon (1-2)

Premier match de la saison au Roazhon Park face à Lyon et son armada offensive qui en a collé quatre à Strasbourg lors de la journée précédente. Autant dire qu’il faudra être bien meilleurs qu’à Troyes, surtout défensivement.

Toujours privé de certains cadres, notre génial génie nous pond une compo ne comprenant qu’un changement par rapport au match à Troyes : Hunou est remplacé par Mexer, qui glisse en défense centrale tandis que Bensebaini occupe le côté gauche et Baal se positionne devant lui.

rennes

 

Dès le premier match dans son jardin, le RCK décide de montrer à la france du foot qu’il est sinon le meilleur, parmi les boss du tifo game en L1 avec cet hommage à Breaking Bad de toute beauté :

 

De leur côté, les Lyonnais annoncent aussi la couleur d’entrée :

 

« Lyon ville de zeub ». D’accord. Après un hommage à Louis Roué, bénévole du club décédé fin juillet, le match peut commencer. On aperçoit Sylvain Wiltord dans les tribunes, le patron du Délicat’ se frotte les mains devant sa télé.

D’entrée de jeu, on comprend qu’on va en chier. Les Lyonnais contrôlent le ballon, Fekir est en jambes et combine bien avec Mariano. Les Rouge et Noir ont toutes les peines du monde à enchaîner deux passes et à ressortir le ballon. Cette domination se concrétise par une grosse occasion pour l’OL, qui se conclut par un sauvetage sur la ligne de Gnagnon. Vous avez demandé un changement de slip express ? Ne quittez pas.
Au quart d’heure de jeu, les Rennais sortent la tête de l’eau. Maouassa se montre, repique souvent dans l’axe et envoie quelques frappes, peu dangereuses. La pression lyonnaise se relâche un peu, mais les Bretons perdent trop vite le ballon. A la demi-heure de jeu, Bensebaini déboule sur le côté gauche et adresse un centre que Morel enlève juste devant Sarr. Dans la foulée, un corner rentrant de Maouassa manque de tromper Lopes. L’ailier rennais est chaud : quelques minutes plus tard, sa frappe enroulée prend la direction de la lucarne, mais Lopes la sort au prix d’une belle envolée.
Après ce temps fort rennais, l’OL réagit et nous oblige à un deuxième changement de slip : Mariano, malgré sa coupe de hyène, est à la réception d’un centre et décoche une tête que Diallo repousse. Après un cafouillage, c’est au tour de Mexer de sauver sur sa ligne. Deux minutes après, Diallo doit encore s’employer sur une frappe de Fekir. Juste avant la mi-temps, le Stade Rennais place une dernière accélération avec Bensebaini qui s’appuie sur Mubele, mais la frappe du défenseur est repoussée par Lopes.

 

Au retour des vestiaires, les Rennais semblent décidés à jouer plus haut et à se projeter vers le but adverse. Lopes fait encore montre de son physique d’enfant en restant au sol puis en étant à deux doigts de demander l’amputation de la jambe suite à un tampon avec Baal. Le public ne se trompe pas et le siffle copieusement.
Juste avant l’heure de jeu, Traoré obtient une faute malicieuse (ou de bâtard, c’est selon) en se heurtant à Bourigeaud. A une vingtaine de mètres du but, Memphis de pute (voilà, c’est fait, dossier suivant) s’en charge. Sa frappe côté gardien est anticipée par Diallo, mais le gardien se fait avoir par un rebond vicelard. Reviens, Benoît… Rennes 0-1 Lyon.

Et là, stupeur : nos Rennais réagissent ! Je veux dire, directement après le but. Les mecs continuent à presser, à aller vers l’avant. Comme s’ils voulaient marquer, quoi. Le tout sous l’impulsion de Sarr et Maoussa, j’en suis tout chose.

66e minute, premier changement côté Rouge et Noir : Baal cède sa place à Tell. Cela a le mérite de remettre chacun à son poste : Sarr passe sur l’aile, tandis que Tell vient épauler Mubele devant. ENFIN. Sauf que le match tombe dans un rythme de merde, où Rennes doit être à la manœuvre mais se montre assez inoffensif. Et ce qui devait arriver arriva. A un quart d’heure du terme, CONTRE LE COURS DU JEU BORDEL, Fekir centre à destination de Mariano, qui prend le dessus de la tête sur Traoré et envoie le ballon hors de portée de Diallo. Rennes 0-2 Lyon. Sport de merde.
Mais encore une fois, les Rouge et Noir ne se laissent pas abattre et Bourigeaud réduit la marque d’une magnifique coup-franc direct à cinq minutes de la fin. Rennes 1-2 Lyon.

La fin du match est débridée et les Bretons poussent pour égaliser. Malheureusement le score en reste là et le Stade Rennais enregistre sa première défaite de la saison.


Ar notes :

Diallo : 2-. Il a été mis à contribution et a plutôt bien géré, mais il est coupable d’une faute de main sur le premier but et ne dégage pas une sérénité incroyable globalement. Laissons-lui le temps, mais l’époque où notre gardien nous rapportait des points semble révolue.

Traoré : 2. A plutôt bien attaqué, a plutôt mal défendu. C’est chiant, il n’est pas ailier.

Mexer: 3. Un sauvetage sur la ligne, un boulot plutôt bien fait le reste du temps.

Gnagnon: 3. Ouf, on a retrouvé le vrai Joris, celui qui relance proprement, qui sauve sur la ligne et qui en impose. Espérons que son sosie obèse soit un lointain souvenir.

Bensebaini : 3-. Quand un mec donne envie de le reconduire à un poste qui n’est pas le sien, c’est que son match est réussi. Seule ombre au tableau : il s’est fumé une clope tranquille pendant que Fekir centrait sur le deuxième but lyonnais.

Bourigeaud : 2+. Beaucoup de ballons perdus, des difficultés à prendre la mesure des milieux adverses et il provoque la faute qui amène le premier but. Pour autant, il cherche constamment à jouer vers l’avant et nous a redonné l’espoir avec ce joli coup franc. Reste plus qu’à bien tirer les autres CPA. A failli prendre -1 pour cette coupe de cheveux scandaleuse.

André : 2. Qui dit brassard, dit responsabilités. Et force est de constater que Benji a pris l’eau en début de match comme son compère et n’a pas eu l’impact attendu pendant le reste de la rencontre. Va falloir vite se ressaisir, Captain.

Maouassa : 3+. Le meilleur Rennais sur la pelouse samedi. De l’activité, de l’impact, de l’envie et des frappes au but. Il a tendance à trop porter le ballon, mais il laisse entrevoir un beau potentiel, que ce soit individuellement ou collectivement.

Baal: 2+. Ah bah forcément, quand tu mets un latéral au poste d’ailier, tu ne peux pas t’attendre à mieux qu’un dépannage correct. Don’t blame the player, blame the coach.
Remplacé par Tell : pas vu, pas pris.

Mubele : 2+. De bonnes intentions, mais trop brouillon et de biens mauvais choix. Espérons que les automatismes viennent vite.

Sarr : 3. Même s’il a peu touché de ballons en début de match, il a été un poison pour la défense adverse et a d’ailleurs subi beaucoup de fautes, preuve qu’en face le trouillomètre était à zéro. Et dès qu’il avait le ballon, on sentait qu’il pouvait se passer quelque chose, un sentiment qu’on avait un peu oublié ces derniers mois. Rien que pour ça, merci Ismaïla.

Deuxième journée, encore des regrets. Après avoir subi pendant le premier quart d’heure, les Rennais ont pris la mesure des Lyonnais et ont même dominé pendant une bonne partie du match. Même si il y a eu de nombreux soucis – défense encore fébrile, Diallo peu rassurant, dernières passes pourraves – tout n’est pas à jeter, loin de là. L’équipe a montré du caractère pour réduire la marque et a failli prendre le point du match nul en fin de match. Les joueurs ont fini cramés et le public ne s’y est pas trompé et les a chaleureusement applaudis. Il est tôt pour faire des projections, mais cette équipe a le potentiel pour nous montrer de belles choses. Cela dit, avec un point en deux matches, une victoire contre Dijon samedi à la maison nous permettrait de relâcher les sphincters.

On ne choisit pas le Stade Rennais, c’est le Stade Rennais qui nous choisit : je serai en tribunes pour la réception de Dijon samedi prochain, je devrais donc venir vous en parler ici bas.

 

Kenavo les kids,

Marco Grossi

2 thoughts on “Rennes-Lyon (1-2), la Breizhou académie est back dans les bacs

  1. Quel est le plan? On aura droit à d’autres académies si Rennes est moins lamentable que d’habitude?

    Pour Traoré je ne sais pas si c’est selon, je crois que c’est précisément ce qu’on appelle une faute de malicieux bâtard.

    1. Il y aura des académies tant que j’aurai la santé mentale suffisante pour regarder les matchs. Vu comment la saison a démarré, ça pourrait ne pas durer longtemps.

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