Bourpe-OM (2-3), La Canebière académie passe

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L’homme bressé

Aioli les sapiens,

Après Liberec la semaine dernière, l’OM visite une nouvelle localité improbable à l’occasion de ce 1/8e de Coupe Moustache contre le FC Bourpe – anciennement fusion des patronages de Bourpe et Ronas, ou quelque chose dans le genre et de toute façon on s’en fout. Je ne vois pas comment prendre au sérieux une équipe jouant dans un stade André Verchuren accompagnée par une fanfare réussissant à fausser « Les Sardines ». En plus, la Bresse, personne ne sait où ça se trouve.

Des Racines et des Ailes a voulu réaliser un épisode sur la Bresse, avant de se dire qu’1h30 d’émission là-dessus aurait peut-être raison des spectateurs.

 

L’équipe

Les blessures se chargent d’apporter le turnovaire attendu, avec les titularisations de Romao (je te dis tout de suite qu’il est capitaine, ou j’attends un peu pour t’offrir un AVC ?), Ocampos et Sarr. Derrière, la charnière de la peur Sparagna-Rekik figure sur la feuille de match. Enfin, dans les buts, Pelé a l’occasion de travailler quelques minutes pour ne pas perdre son statut d’intermittent.

 

Le match

Après quelques minutes d’échanges au milieu de terrain contrôlés sans trop d’émotion par l’OM, notre première vraie occasion est la bonne. Un magnifique une-deux entre Isla et Manquillo envoie l’Espagnol dans la surface, pour un centre tendu facilement repris par Sarr (0-1, 13e).

L’OM poursuit une domination non outrancière, mais régulièrement ponctuée de situations intéressantes. Nous sommes cependant handicapés par notre propension à toucher la balle huit fois plus que nécessaire, à l’exception de Mauricio Isla et, dans un autre registre, de Batshuayi. Pour une fois, ce déchet technique ne finit pas sanctionné par notre incompétence défensive, mais par celle de l’arbitre. Sur un centre venu de notre gauche, Sparagna vient naïvement au contact de l’attaquant, ou plutôt tente de venir au contact étant entendu que celui-ci est déjà au sol en train de pleurer sa mère alors que notre défenseur est encore à 50 centimètres.

[Aparté – Nous venons de nous souvenir de l’endroit où se trouve la Bresse. C’est de toute évidence à proximité de Lyon]

Contre toute attente, l’arbitre siffle un pénalty plus que généreux pour Bourpe-Pèraulas, transformé par Boussaha malgré le beau plongeon de Pelé (1-1, 27e). Le quart d’heure qui s’ensuit constitue notre seul vrai moment de doute du match, avec un OM patinant dans le jeu et toujours incertain défensivement.

L’optimisme n’est pas de mise au retour de la pause, puisque Michel remplace Isla par Silva, nous privant du seul joueur capable de proposer des passes verticales rapides. En conférence de presse, l’entraîneur explique ce changement non par une raison tactique, mais à cause d’une douleur au genou du Chilien.

Fort heureusement, l’OM se donne très vite de l’air grâce à nos deux parias du moment. Sans doute touchés par la même vision de la Vierge qui a transformé Xavier Bertrand et Christian Estrosi en hommes de dialogue, Ocampos et Mendy combinent sur l’aile gauche. Le premier percute et préfère libérer la balle pour le second au lieu de dribbler comme un abruti. Benjamin accélère, élimine un défenseur et centre pour Lucas, qui conclut face à une défense trop abasourdie pour réagir (1-2, 50e).

Dans la foulée, Batshuayi rate une grosse occasion d’assommer les Bourpistes, ce qui se paie de dix minutes de pression sur notre surface, passées sans encombre à coups de tirs déviés et hors-jeu au poil de slip. Dans le souci de préserver notre avant-centre autant que faire se peut, Michel entreprend un changement qui aura causé plus d’une rupture d’anévrisme dans le périmètre anal de nos supporters, mais qui s’explique aussi par la nécessité de racler les fonds de tiroir. Ainsi, Michy sort pour Détchéyé ; après tirage au sort pour déterminer quel latéral gauche sera le moins nuisible en défense, celui-ci prend place devant Mendy et envoie Ocampos en pointe.

Si les changements se paient d’une certaine léthargie au milieu, les percussions de Cabella parviennent à mettre en difficulté la défense. Si ses combinaisons avec Ocampos sont le plus souvent salopées par l’Argentin, un nouvel une-deux permet à Rémy de récupérer le ballon dans les pieds d’un défenseur avant d’aller battre le gardien d’un piqué (1-3, 75e).

Face à des Bourpois démotivés et surtout épuisés, l’OM se dispense de ses habituelles frayeurs en maintenant le ballon dans le camp adverse, notamment grâce au regain d’activité de Sarr en fin de match. La timide pression de fin de rencontre ne nous gêne guère, même si nous ne pouvons pas nous empêcher de ponctuer notre performance d’une petite cerise de merde. Cette fois c’est Sparagna qui s’y colle, en tentant d’arracher un bras à son adversaire en pleine surface : cette fois-ci incontestable, le pénalty est heureusement trop tardif pour être suivi d’autre chose que du coup de sifflet final (2-3, 93e).

 

Les joueurs

Pelé (3+/5) : Irréprochable, et qui plus est pas loin de sortir les penalties. Il gagne donc la queue du Mickey et le droit à un tour supplémentaire.

Sparagna (1/5) : Un pénalty concédé par naïveté, un autre par court-circuit cérébral. Elle est pénible, cette impression d’être face à un dieu pervers jouant au bonneteau avec les boîtes crâniennes des joueurs. « Attention c’est la partie du dimanche : quatre défenseurs, un cerveau, où est-il ? Mendy ? Perdu, c’est vide. Attention, je mélange et on passe à la partie du jeudi, il est où le cerveau ? Sparagna ? Perdu, c’est vide. »

Rekik (3-/5) : Parfois si crispé par la peur de commettre de nouvelles conneries, qu’il a failli commettre de nouvelles conneries.

Manquillo (3/5) : Mauricio-le-velu a pris Javier-le-novice sous son aile pour son dépucelage offensif, passe décisive à la clé. Puis Mauricio est parti, le score s’est aggravé, et après avoir vu les étoiles Javier est reparti à sa vie tranquille de défenseur approximatif.

Mendy (3+/5) : Benjamin a sans doute vu poindre le risque de bientôt devoir occuper son temps libre avec la trilogie marseillaise « Police nationale – agent d’assurance – Leroy Merlin ». Du coup, un match sérieux enrichi d’une belle passe décisive, qui l’éloignera un moment des soucis immobiliers.

Isla (4-/5) : Malgré une faiblesse en fin de mi-temps, il reste agréable de voir au moins un Olympien essayer de dynamiser notre jeu autrement qu’en fonçant tête baissée au milieu des défenseurs. Après des premiers matches d’une analité remarquable, il va obtenir en moins de quelques mois le prix Jérémy Morel du retour d’affection inattendu.

Silva (45e, 2+/5) : Pour remplacer Isla, c’était lui ou un mannequin en mousse. Et jusqu’à ce que Lucas s’affirme un peu en fin de match, j’étais près de reprocher à Michel de n’avoir pas préféré le mannequin.

Romao (4-/5) : L’histoire retiendra que nous avons passé un tour avec une charnière Sparagna-Rekik devant Yohan Pelé, le tout avec Alaixys Romao en capitaine. Et en plus il a été bon, le bougre.

Marine Le Pen vient de créer le scandale sur Twitter en publiant cette vidéo choquante, simplement commentée « Romao, c’est ça ! »

Sarr (4-/5) : Un but, de l’activité et une grande utilité en fin de match pour remonter la balle face à des adversaires à l’agonie. Ca fait tellement plaisir de le revoir qu’on lui pardonnera bien ses quelques dribbles superflus et mauvais choix (traduction : attends le jour où on fera match nul, tu verras ce que tu vas prendre dans la gueule).

Cabella (3+/5) : L’air de rien, même avec la vision du jeu de Ray Charles, il parvient à monter en puissance et à se montrer décisif. Donc pour lui aussi, indulgence et encouragements.

André-Franck Zambo Anguissa (78e) : La caution patronymique de l’académie en l’absence de George-Kévin. Et en plus il a réussi son entrée.

Ocampos (3/5) :
« Enculé. Bâtard. Bravo. Connard. Je t’aime. Nique tes morts.
– Vous, vous êtes bipolaire, non ?
– Pas du tout, je viens seulement de voir le match de Lucas Ocampos. »

Puisque Ocampos a produit du bon et du moins bon, pourquoi diable avoir choisi précisément cette capture d’écran ? C’est bien simple : 1°) nous sommes des putes – 2°) ça lui évitera de choper la grosse tête.

Batshuayi (2+/5) : Une belle activité, quelques occasions et surtout un raté bakayokesque juste avant sa sortie.

De Ceglie (63e) : Entré pour faire le nombre. C’était lui ou un cochon vietnamien ; le choix s’est porté sur celui qui avait le moins de risques de chier sur la pelouse.

 

L’invité zoologique : Sébastien Calamar

Mou, mal défini, probablement malodorant, le calamar (ou calmar, on n’a jamais trop su, ou on s’en fout) reste cette créature curieuse et peu attirante au-delà du raisonnable quoique sans doute sympathique. Il est donc l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre le FC Bourpe (ou Bourpe et Ronasse, on n’a jamais trop su, bref).

  • Les autres : Le type de l’équipe qui nous emmerde : pas géniaux mais appliqués, cohérents, courageux. Sauf qu’eux n’ont même pas réussi à nous battre, ces tocards.
  • La suite : Notre quart de finale aura lieu à Toulouse le 13 janvier. Match pourri en perspective, certes, mais pas par -15°C, c’est déjà ça de pris.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Eric T. remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

9 thoughts on “Bourpe-OM (2-3), La Canebière académie passe

  1. L’AVC j’ai failli le faire en regardant Romao tenter et réussir une ouverture du milieu de terrain sur une touche de balle. Si y avait but derrière, je n’aurais pu dire merci, encore une fois.

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