Gazéléc-OM (1-1), La Canebière académie est insignifiante

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On se trompe, ou c’est pas la joie ?

Pensée positive : « L’OM n’a perdu qu’une fois lors de ses 16 derniers matchs de championnat. » Rassurant, non ? Non ? Bon.

 

Aïoli les sapiens,

Il va falloir m’expliquer une chose. A la lecture de réactions raillant les manifestations de jeunes naïfs ce jour, il me semblait avoir adopté la réaction la plus rationnelle qui soit : inviter « la France qui se lève tôt » et autres apôtres de la « valeur travail » à aller se faire enculer. J’aurais plutôt du mal à trouver de la rationalité chez un jeune qui adopterait avec enthousiasme la perspective visant à passer quasi-quotidiennement deux heures d’un transport quelconque à relier un emploi inepte voire toxique à un pavillon de merde, et ce jusqu’à l’âge de 70 ans. Au moins les fils de putes prêts à manipuler leurs semblables et flinguer la planète pour « réussir » montrent-ils une certaine cohérence. Mais pondre des campagnes de pub pour la margarine et reprocher à son fils de ne pas suivre le même idéal au motif que c’est ça ou les Restos du Cœur, là, je ne saisis pas.

Dès lors, et c’est là où je veux en venir, pourquoi bordel de cul m’acharné-je de mon côté à suivre les tribulations de nos pathétiques olympiens ? Si l’on y pense, sur le plan de la servitude consentie, soutenir l’OM est aussi irrationnel que bâtir sa carrière dans la conception de powerpoints à anglicismes au motif « qu’au moins, c’est en CDI ». On y trouve même de temps en temps à fêter une Coupe de la Ligue en guise de vacances à La Baule. Et non contents de nous complaire dans cette souffrance, nous y initions nos enfants, en plus ! Non, en vérité je vous le dis, Labrune comme El-Khomri, quand on a 16 ans, c’est une incitation à se suicider ou à devenir artiste de rue-punk à chien dans la Drôme du Sud.

Et pourtant, c’est sans hésiter que nous reprenons notre dose, à l’occasion de ce match en retard de la 28e journée. Allons-y.

 

L’équipe

Diarra, blessé, est remplacé par Romao. Un temps annoncé forfait, Fletcher est bien aligné en second attaquant. Un temps annoncé titulaire, Rolando est remplacé in extremis par Rekik.

 

Le match

Pour une fois, l’OM n’a guère l’occasion de se lamenter sur son manque de réalisme offensif : en marquant sur notre seule occasion de la seconde période, nous avons été plutôt bien lotis de ce point de vue. Comme il se doit, c’est par une fin de match toute en analité défensive que nous choisissons cette fois-ci de gâcher des espoirs longtemps entretenus par Mandanda.

A moins d’être gynécologue à la clinique Rodcanachi, difficile d’avoir déjà vu une pelouse aussi salement dégradée que ce soir au stade Ange Casanova. Au cas où certains utopistes s’estimaient en droit de passer une bonne soirée de football, ce premier constat avait valeur de rappel à la réalité.

De fait, les beaux mouvements olympiens se comptent sur les doigts d’une bite. Si si, tu peux vérifier, il n’y a eu que celui présenté ci-dessous. Note, cette absence totale de créativité collective ne nous prive pas d’occasions pour autant. Nkoudou se trouve trois fois en situation de tir, par ses dribbles mais aussi par un beau service de Cabella. A chaque fois, Maury s’interpose plus ou moins facilement. De leur côté, les Corses inquiètent Mandanda en fin de mi-temps : dépositaire de l’exclusivité du talent footballistique en l’absence de Diarra, Steve commence son exhibition.

Ceci est une action collective. Modèle unique, très peu servi.

La seconde période reprend comme s’est achevée la première : avec une domination ajaccienne autorisée par les pertes de balle précipitées d’Olympiens trop confus. Peu à peu, l’OM reprend cependant pied, sans se procurer d’occasions autrement que grâce aux erreurs adverses. La première permet à Cabella de partir au but, avant d’être rattrapé par un tacle illicite à l’entrée de la surface. Contre toute logique, l’arbitre avertit notre joueur pour simulation. A ce moment, il me faut souligner que d’autres académiciens, méprisables s’il en est, font profession de foi de haïr l’arbitre au mépris de tout esprit sportif et en toute méconnaissance de la difficulté de cette fonction. Pour eux, une telle décision vaudrait à M. Lannoy de se voir affublé de regrettables qualificatifs tels que « salope », « enculé » ou « Eric Ciotti » voire, avec la pire vulgarité, invité en qualité de fils de pute notoire à s’introduire par l’orifice de son choix un balai à chiottes récupéré au camp de Grande-Synthe en pleine épidémie de gastro-entérite. On ne rappellera jamais assez combien de telles déclarations nuisent à l’image de notre site : aussi me semble-t-il de la première importance de les citer pour mieux les dénoncer.

Qu’à cela ne tienne : après le passage en 4231 suivant la sortie d’un Fletcher plus très frais bien que juste écossé, transformé ensuite en 4141 à l’entrée de Thauvin, Rémy remet le couvert. Renvoyant de la tête le dégagement anémique d’un défenseur, il trouve Michy qui fixe quatre Ajacciens avant de le resservir, seul. Le temps interminable passé par Rémy à prendre sa décision face au gardien augure d’une foirade de grande envergure, mais notre attaquant fait alors taire les médisants que nous sommes : s’il laisse Maury et trois défenseurs revenir, c’est pour mieux leur uriner dessus en deux crochets (0-1, 80e).

Entre temps, Mandanda avait toutefois réalisé un nouveau miracle en faisant obstacle à un tir, né d’une action où le Gazéléc avait pu sans opposition dérouler son jeu sur toute la largeur du terrain. Après un nouveau goinfrage ajaccien, Michel anticipe les procès en slipométrie et convoque incontinent un milieu supplémentaire pour reconstituer son 4231 (Cabella étant peut-être également affaibli, en témoigne son boitillement).

Véritable porte-bonheur de son équipe, Silva voit Ajaccio égaliser sur l’action suivant son entrée. Une intervention dispensable de Nkoulou offre un coup-franc à nos adversaires, que Larbi enroule dans la surface – au passage, il aura fallu attendre la 83e minute pour assister au premier coup de pied arrêté bien tiré de l’une ou l’autre équipe. Ce même Nkoulou ainsi que Rekik interviennent avec l’autorité d’une enseignante d’arts plastique moche et dépressive face à la 4e Segpa du collège Maud Fontenoy des Arnavaux. Surpris, Mandanda ne peut rien pour empêcher le ballon d’achever sa trajectoire vicieuse au fond des filets (1-1, 84e).

Steve se montre en revanche impérial dans le temps additionnel en détournant une ultime frappe. C’est principalement grâce à lui si l’OM conclut cet enchaînement de matchs contre le 19e puis le 18e du classement avec le soulagement de maintenir à huit points notre principal concurrent au maintien. Qui sait, la crainte de la relégation étant maintenant éloignée grâce à ces brillantes performances, peut-être notre équipe pourra-t-elle jouer plus libérée les neuf matchs restants, caressant l’espoir fou de finir dans la première partie du tableau.

Pour le reste, soyons lucides : à moins d’un exploit en Coupe de France, le seul olympien qui va visiter l’Europe l’an prochain, ce sera Vincent Labrune faisant la tournée des clubs chypriotes ou norvégiens pour nous dégotter de nouvelles pépites à embaucher en prêt avec option d’achat.

On a failli oublier de compléter notre collection.

Les joueurs

Mandanda (5/5) : Je lui souhaite sincèrement de signer dans un bon et grand club, même l’on sait tous qu’il ira à Everton ou Aston Villa où il vivra quasi-exactement le même merdier. Courage.

Nkoulou (1/5) : Un soin tout particulier à ne pas rattraper sa faute de pas-subtil en se faisant pourrir au duel sur le coup-franc qui s’ensuit. Ajoutons à ça une fin de match partie en bibe et… pardon ? Le reste n’a pas été si mauvais ? Encore heureux, non, tu ne voulais pas qu’il se fasse souiller pendant 90 minutes par les redoutables Gazélécois ?

Rekik (2/5) : OK, ça manquait un peu de maîtrise, mais pour un match entre potes sur le terrain vague entre la Pataterie et Kiabi, c’était tout à fait passable. On ne lui demande pas d’avoir le niveau Ligue 1, non plus.

Manquillo (2-/5) : « Il me fait penser à Salamix, celui qui est tombé du châtaigner sur la tête. Il était devenu tellement bête qu’avant de lui faire comprendre quelque chose, on avait le temps de tuer son âne à coups de figues molles. »

Mendy (2-/5) : Quelques belles percussions qui ne sauvent ni une défense parfois approximative, ni un apport offensif qui situerait Benjamin entre le citron et la rouille sur un plateau Toinou.

Romao (2/5) : Boueux.

Thauvin (76e) : On critique Michel, mais vu ce que montrent les remplaçants, comprenons qu’il se dise parfois que faire entrer un milieu récupérateur, un ailier ou un poivron jaune, ça ne changerait finalement pas grand-chose.

Isla (2/5) : Cette impression tenace qu’il soupirait « oh, et puis, merde, fait chier », à chaque fois qu’il ébauchait un geste.

Cabella (3+/5) : Présent sur la plupart de nos occasions et auteur d’un but d’une rare sérénité. Un bilan correct, donc. De là à y voir un prophète du football, ce serait confondre la culotte de Régine avec le buisson ardent.

Silva (83e) : Il n’y est pour rien cette fois-ci, mais ce jeune homme semble attirer l’échec comme un supporter attire les flash-balls. La fatalité, ma bonne dame.

Nkoudou (3-/5) : Une grosse activité, y compris sur le plan défensif où son importance s’est paradoxalement avérée criante quand il a commencé à lâcher. Le rendement n’est pas à la hauteur des efforts, caractérisé par quelques tirs de danger moyen et une pelletée de fautes provoquées, ce qui représentera un atout précieux le jour où l’on saura tirer les coups-francs.

Fletcher (1/5) : D’autant plus critiquable que cette pelouse convenait à un Britannique aussi bien qu’un tapis de glands à un sanglier ou à Alizée. (NB : tu auras noté que j’ai retenu tous mes clichés à l’occasion de la journée des droits de la femme ; il était hors de question de tenir un jour de plus).

Sarr (65e) : De bons débordements et des choix de merde. Je ne comprends pas qu’il ne joue pas plus souvent, il est bien au niveau de l’équipe, pourtant.

Batshuayi (2/5) : Sa passe décisive toute en lucidité lui vaut cette note d’une altitude extravagante.

 

L’invité zoologique : Roderic Filippipistrelle

Animal incongru et inoffensif, la chauve-souris ne s’impose que lorsqu’elle a la rage : typiquement un discours de relégable dans la grande course à l’évolution. La pipistrelle est donc l’invitée appropriée pour commenter avec moi ce match contre ce club de l’ombre.

Les autres : Aucun intérêt.
Les images : Et voilà.
Le classement : Nous avons été exaucés : grâce à ce match en retard, l’OM repasse devant Bordeaux à la 11e place. La victoire d’une ambition, si je puis dire.
La lettre ouverte : l’appel aux grands groupes marseillais à investir dans l’OM : si tu n’as pas encore soutenu, c’est ici.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Dromadame remporte le concours zoologique, bravo à elle.

« Bonjour, c’est pour un micro-trottoir. Vincent Labrune cherche des investisseurs pour l’aider à devenir le repreneur de l’OM, quelle est votre réaction ? »

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Gazéléc-OM (1-1), La Canebière académie est insignifiante

  1. Je pense me faire floquer le maillot de Mandanda et l’encadrer.

    Le reste je ne comprends pas. Et ton calcul sur le reste du championnat en regardant plutôt en bas qu’en haut est la conclusion logique de cette série de matchs.

  2. L’éloge du mou, voilà à quoi se résume cette triste saison de l’OM.
    Ventre mou, mou du genou, couilles molles, …
    Une équipe sans âme à l’image de ses dirigeants et qui finira ce championnat dans l’indifférence totale.

    Par ailleurs Blaah, serait-il possible de compiler ces superbes combinaisons sur corner afin de mettre un peu plus en lumière le magnifique travail effectué par Michel depuis son arrivée ? Et merci pour ce résumé encore livré en express, plus rapide qu’un Chronopost.

  3. Merci M. Blaah.

    Je suis le seul à avoir été content de l’égalisation ajaccienne? Je n’ai rien contre la majorité des joueurs (Alessandrini ne jouait pas!) mais je ne puis davantage supporter l’ensemble. Et de jouer contre Gazelec m’a ravivé la nostalgie des années de D2 (quand j’étais titulaire). Isla et De Ceglie ne viendraient pas jouer en L2, n’est-ce pas?
    Personne pour relever Cabella sur la non-simulation. Aucune solidarité. Aucun collectif. Aucune de nos valeurs: ni l’élégance, ni la force de caractère, ni la domination étouffante qu’avait réussi à recréer Bielsa. Labrune peut continuer tout seul ses petits calculs fourbes et parfois malins, il ne représente plus rien (du moins à mes yeux) si ne c’est que la caricature des dérives du football.

    Pour revenir au match, le 4-4-2 que vous réclamiez ici même me semble bien triste. Mais il ne faut point y voir la faute du système sinon celle de l’absence d’un plan de jeu clair et cohérent.

    Il y a pas si longtemps c’était le moment que choisissaient Anigo, Clemente ou Troussier pour faire jouer les Gafour, Mouret ou Nasri.

    On prolonge Mandanda, on garde Diarra et on vend quiconque (ou presque) a plus de 21 ans, chiche?
    ——–El gatito negro
    —-Aloé-Sparagna-Rekik
    DDD Isla Diarra Sané
    Sarr N’Koudou Chevelle

    Banc: Escalettes- Boutoba- Nlate Zambo- Mouhamadou – Lpez Sané et consorts.

    Quitte à jouer la 14ème place, autant le faire avec panache.
    Non?

  4. Pourquoi la canebière académie est encore dans la partie « Elite » du site ? Vu ce que font sur le terrain ces idiots, j’aurai plutôt vu l’académie dans la partie amateur…

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