Nantes-OM (0-2) : La Canebière Académie montre les muscles

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Qu’il est loin le temps du lapin.

Aïoli les sapiens,

Habitués à voir l’OM enchaîner les multiples tournants de la saison comme un slalomeur bourré qui se prendrait les deux-tiers des piquets en pleine poire, c’est avec une heureuse stupéfaction que nous voyons notre OM de cœur godiller comme un dieu entre les multiples embûches. Les résultats ? Ils sont bons. Le style de jeu ? Il est ambitieux. Les départs des joueurs ? Ils se font sans drame et rapportent des espèces. Les recrutements ? On aligne la moula sans trembler mais d’une manière qui paraît cohérente.

On en viendrait presque à espérer que l’OM redevienne sous peu ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, à savoir un occupant régulier des premières places du classement, voire un candidat au titre en cas de crise de nerfs des starlettes d’en haut.


Houlà, houlà, tout toux, on ne se connaît que trop bien, me direz-vous. Une enculerie arbitrale de bon aloi contre le PSG dans trois semaines, suivie de quelques autres, un relâchement coupable ensuite, et tous ces beaux espoirs prendront rapidement une sale gueule, un peu comme quand la tronche de Michel Houellebecq débarque dans tes onglets Pornhub. On sait. Mais n’empêche. Quand bien même la saison actuelle partirait en jus de slip, il paraît raisonnable d’envisager que l’OM a passé un certain palier dans le sérieux, et d’espérer que notre club soit assez solide pour endurer les péripéties inhérentes au sport de haut niveau sans verser immédiatement dans la crise cyprècide. Voyons. Espérons. Et n’oublions pas de savourer tant qu’on peut.

Les Longorious Basterds 

Lopez
Mbemba (Clauss, 57e) – Gigot– Balerdi
Nuno Tavares – Rongier– Veretout– Kolasinac
Ünder (Payet, 73e) – Malinovskyi (Guendouzi, 57e)
Sanchez (Ounahi, 73e)

Lopez revient de blessure, tandis que Clauss reste ménagé sur le banc. Il en résulte l’expatriation de Nuno Tavares sur le côté droit, Kolasinac prenant place à gauche. Devant, Sanchez est soutenu par Ünder et Malinovskyi.

Sur le plan mercatal, Pablo pose deux bourses bien remplies totalisant une trentaine de millions d’euros pour recruter le très prometteur avant-centre portugais Vitinha. Ce recrutement s’ajoute à ceux d’Ounahi et de Malinovskyi, pour des montants importants mais qui paraissent maîtrisés. Dans le sens des départs, nous voyons notre deuxième et dernier Sénégalais nous quitter, Pape Gueye rejoignant en prêt le Séville de Sampaoli. Au final, l’effectif reste certes tendu et à la merci d’une blessure (encore qu’on s’accommode pas trop mal de celle d’Harit et de celles multiples reçues ou causées par Bailly), mais il émane a priori de ces mouvements un sentiment de cohérence voire – osons les grands mots – de ligne directrice. L’OM ne semble plus être ce cavalier paniqué qui tire sur les rênes dans tous les sens tout en donnant de gros coups de talon au hasard, pour finir par se ramasser les gencives sur l’obstacle : l’évolution reste à confirmer, mais elle est tout sauf anodine.


Le match

L’air de rien, nos deux derniers matchs se sont déroulés dans un contexte slipométrique inhabituellement élevé, notre équipe affichant une maîtrise du jeu bien moins complète que lors de ses sorties précédentes. Les raisons en paraissent évidentes : Rennes puis Monaco, comme qui dirait, c’est d’un autre calibre que nos victimes ordinaires. Aussi quand nous nous présentons à la Beaujoire, l’occasion est belle d’adresser à nos adversaires un message limpide : vos espoirs de nous voir traverser un temps faible, vous pouvez vous les rouler et vous les insérer où bon vous semble (sauf au PSG, eux ils ont déjà le contrat d’Hakim Ziyech à cette place).

Cela étant, ne le dites pas trop fort mais c’est vrai que les premières minutes ressemblent à un temps faible, avec un dangereux oai foutu dans notre surface dès la deuxième minute. L’OM ne parvient ni à enclencher son pressing ni à conserver la balle, jusqu’à un moment « mon vier maintenant » qui se produit aux alentours de la vingt-cinquième minute. Nos joueurs sortent les muscles et parviennent enfin à priver les Nantais du ballon. Cela se traduit par quelques timides occasions : pétard mouillé ukrainien sur le gardien, volée manquée d’Ünder, et lourde bien plus jolie mais hors-cadre de Malinovskyi sur coup-franc. Ruslan chipe ensuite un bon ballon, mais ne parvient pas à tirer avant le retour du défenseur. Pour autant, l’embellie reste timide. On reste notamment mitigé devant la facilité avec laquelle nous offrons à nos adversaires des boulevards en contre, jusqu’ici compensés très brillamment par un repli aussi solidaire qu’intelligent.


Une fois n’est pas coutume, c’est Nantes qui manque de nous planter un but à la reprise, échouant par la faute d’un dernier centre un poil trop haut. De son côté, Veretout s’essaie avec succès au pressing de buffle et s’offre un face-à-face avec le gardien, proprement vendangé. Tudor n’attend pas l’heure de jeu pour chambouler l’effectif : Clauss entre, Nuno repasse à gauche, Kolasinac recule en défense, Guendouzi remplace Malinovskyi.

Nuno Tavares a également remplacé quelques neurones naguère défaillants, ce dont témoigne sa percée axiale : au lieu d’être conclue par un dribble de l’espace ou une frappe à la ouaneguène, son action se poursuit par une admirable passe pour Ünder. Remplaçant Nicolas Palourde blessé, le Nantais Joao Victor se montre digne du Maître par un tacle désespéré qui touche certes le ballon, mais en glissant icelui entre les jambes de son propre gardien (0-1, 57e).


S’ensuit un quart d’heure de tranquille maîtrise, avant les entrées de Payet et Ounahi. Nantes se découvrant, l’OM accentue ses contre-attaques, dont une magnifique ouverture de Guendouzi pour Clauss. Le fort joli piqué de Jonathan échoue hélas au ras du poteau. Echaudé par cet échec, notre latéral salope ensuite un autre contre, en refusant le face-à-face pour tenter une passe en retrait anale. Ces occasions manquées sont une incitation à prendre le menu « tartare de gonades sauce vinaigrette », d’autant que Nantes concentre ses offensives dans les dernières minutes. Une RAIE de Pau Lopez rattrape ainsi un oubli de marquage, avant une nouvelle alerte sur le corner qui s’ensuit.

La dernière contre-attaque est la bonne : la balle ressort jusqu’à Clauss, qui alerte Ounahi d’un bel extérieur. On peut admirer le contrôle de notre recrue devant Girotto, ainsi que son crochet intérieur devant ce même Girotto, voire son deuxième crochet extérieur toujours devant Girotto. Bref, Girotto en est réduit à essuyer les traces d’urine sur ses pieds pendant qu’Azzedine peut aller battre Lafont une main dans le slip (0-2, 93e). Voici qui parachève une soirée encore mieux que parfaite : une soirée d’équipe de haut de tableau, de celles qui assument et empochent ce qu’elles sont venues chercher.


Les joueurs

Lopez (4/5) : Comme un gardien de handball, il a moins le mérite d’avoir fait de nombreux arrêts, que d’avoir sorti celui qu’il faut au moment-clé. A la différence près que, là où le gardien de handball célèbre ses arrêts en hurlant comme s’il avait enculé Conan le Barbare, Pau est humble et se replace comme s’il venait juste d’aller faire caguer son berger allemand entre deux 8.6.

Mbemba (3/5) : En soutien à la grève contre les valeurs macronistes, Chancel a cessé de cumuler les postes de défenseur, de latéral et d’ailier pour se limiter au service minimum (mais toujours consciencieux).

Clauss (57e, 3+/5) : Le résultat n’incite pas à trop blâmer sa propension à vendanger hors-saison (encore, on a vu pire : samedi dernier au marché, il y a un parisien qui a demandé à Mamie Michelle si elle vendait des abricots ; autant dire que Mamie Michelle, elle est en train de le rendre célèbre dans tout Pertuis). Bref. Hormis ce problème de finition, ce retour s’avère très sympathique.

Gigot (3/5) : Si l’on enlève le talent, le cerveau, la barbe et les cheveux, son style a un je-ne-sais-quoi de Nicolas Pallois.

Balerdi (4/5) : L’autre jour, quand j’ai commis une maladresse quelconque, ma fille a cru bon de préciser « comme Balerdi », ce qui m’a contraint à la gifler. « Mais-euh, Papa, c’est toi qui m’as dit que Balerdi il faisait que des conneries.  – Bah ça c’était il y a six mois, maintenant tu respectes s’il te plaît. »

Tavares (4/5) : Il a pris la même potion d’intelligence que le Gremlin savant dans Gremlins II. Reste à espérer que ses effets soient permanents.

Rongier (3/5) : Le Rongieur sur les contre-attaques adverses, c’est une vitre dans un palais des glaces : tu crois avoir trouvé un passage, tu fonces, et là tu te le prends dans le pif. Tu cherches un passage à l’opposé, du le trouves, tu fonces, mais il est encore là et tu le reprends dans le pif.

Veretout (3-/5) : Un match moyen, où seule son occasion créée tout seul mais manquée de même le fait remarquer.

Kolasinac (3-/5) : Un menhir fiché sur le côté gauche de notre défense et orné d’une pancarte : « non ».

Ünder (2+/5) : Que faire lors de ces soirs où l’on se découvre incurablement maladroit ? Facile : obliger le défenseur à l’être encore plus.

Payet (73e) : On a beau l’insulter pour avoir salopé une contre-attaque en tentant un lob improbable, il nous demeure toujours à l’idée que le bougre aurait tout à fait été capable de le réussir.

Malinovskyi (2/5) : C’est pas encore ça mais ça s’en rapproche.

Guendouzi (57e, 3+/5) : Le mercato d’hiver et sa perspective de devoir annoncer à Madame : « Chérie, demain on déménage à Birmingham » sont désormais derrière lui. On sent un regain d’enthousiasme.

Sanchez (2/5) : Si on lui branchait une turbine, l’énergie produite par Alexis résoudrait définitivement le débat entre les décroissants et les bandeurs d’atome sur la meilleure solution contre le réchauffement climatique. Faute d’une telle technologie, les courses d’Alexis ce soir n’ont été converties ni en mégawatts ni en buts, ce qui est encore plus ennuyeux.

Ounahi (73e) : Buteur dès sa première titularisation, il rejoint les plus grands comme Christian Gimenez ou Cédric Bakambu.


L’invité zoologique : Moses Saumon

Jadis mets noble et raffiné des repas de fêtes, le saumon est devenu une denrée d’élevage polluante et vulgaire. Né dans la rivière, grandi dans la mer et désormais engraissé dans des HLM à poissons, l’espèce suit le même chemin que le FC Nantes, né dans la collaboration, grandi dans l’amour du beau jeu et désormais aux mains d’un allongeur de bites.

  • Les autres : C’est du Kombouaré, basique mais efficace (jusqu’à un certain point).
  • Le classement : Bonne nouvelle : Lens perd contre Nice et nous voit les dépasser à la deuxième place.
  • Coming next : Mauvaise nouvelle : Nice n’a apparemment plus grand-chose à voir avec la serpillière que nous avons essorée en début de championnat, et il se trouve que nous les recevons ce dimanche. Suivra l’affiche de coupe contre un PSG dont les stars semblent occuper à ne rien branler dans l’attente de produire leur match de l’année contre nous.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,
Blaah

2 thoughts on “Nantes-OM (0-2) : La Canebière Académie montre les muscles

  1. M. Blaah,
    Mon cher camélidé,
    Vous que je ne courtise point puisque je suis marié, mais voilà la seule et unique raison que je puisse admettre,

    J’ai ri 7 fois. En vous lisant, d’une traite ou presque, j’ai éclaté sept fois de rire. Non, je ne compte pas quand on pouffe à l’évocation d’un minable prostitué tel Houellebecq, non, je parle de vrais éclats de rire. Je dis 7, mais en fait j’ai envie d’en compter 6: mettre icelui dans la phrase décrivant le csc du pauvre défenseur à peine arrivé d’un pays tropical, franchement Cornelius, entre nous, t’as pas le droit. Merci de ne plus recommencer de tels coups bas.

    Grosses bises, plus anales avec ce retard, mais fécales. Tanpis. Tant pis. Je l’aurais mérité.

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