Aïoli les sapiens !

« A toute chose, malheur est bon », déclara le philosophe avant d’ôter les dents en or de sa mamie fraîchement décédée. Ces sages paroles me revinrent en mémoire, lorsque le directeur de la ménagerie chargea une jeune vétérinaire stagiaire d’examiner mes rougeurs anales, apparues cette semaine à la suite de deux classicals particulièrement douloureux.

Tandis que mon côté face se trouvait ainsi massé et oint par des mains charmantes, mon côté pile pouvait se concentrer sur le retour aux affaires courantes du championnat. Troyes venait nous rendre visite au Vélodrome, nimbé d’un total extraordinaire de trois victoires en Ligue 1 cette saison. En d’autre temps, c’eût été l’adversaire idéal pour tourner la page au bénéfice d’une sévère correction infligée à notre victime du jour. Mais pour l’OM de 2013, Troyes, c’est avant tout la promesse d’un bon match de merde au résultat imprévisible.

 

L’OM attaque dans son 4-2-3-1 classique, la seule modification résidant dans la présence de Jordan Ayew au lieu de Foued Kadir à l’aile droite (il permutera quelques fois avec son frère, placé à gauche). Les premières minutes montrent d’excellentes dispositions de la part des joueurs olympiens, qui pressent haut et proposent de belles offensives. Bien que Mathieu Valbuena gâche consciencieusement tous les corners qui s’offrent à lui, il n’y a pas de quoi être inquiet quant à la tournure du match. C’est donc fort logiquement qu’à la 25e, J. Ayew se trouve à la réception d’un centre de Gignac pour marq… AH MAIS PUTAIN, IL L’A RATÉ, CE MASTRE ! Heureusement, dès la 29e minute, Jo le Sconse se rattrape en adressant un centre parfait pour Gignac qui, du point de pénalty, envoie une reprise imparabl… MAIS MON VIER MAINTENANT, JAMAIS ILS ARRETENT DE CAGUER LEURS FRAPPES ?

Et là, si on pouvait croire enfin à un match facile, on commence à sentir qu’il nous faudra serrer les sphincters pendant toute la partie, comme d’hab. Marseille domine et propose toujours quelques actions, sans succès. En fin de mi-temps, Nivet conclut la seule occasion auboise par un tir en tribune, croyant sans doute qu’imiter Jo le Sconse et Gignac est la meilleure façon de séduire nos recruteurs.

L’OM baisse nettement de régime en 2e mi-temps. Nous conservons toujours le ballon, mais en l’exploitant bien moins qu’avant la pause (en quatre mots comme en quinze : on se fait chier). Troyes commence à venir titiller notre défense puis, comme Nkoulou déteste les préliminaires interminables, il décide de hâter les choses en offrant le but à Marcos. A partir de cette 70e minute, le jeu déjà poussif de l’OM se liquéfie totalement, si bien que ma vétérinaire-stagiaire s’absente pour aller chercher un litre supplémentaire de pommade, par précaution.

C’est quand elle est revenue dans l’enclos à la 82e minute que les choses ont dérapé. J’aurais dû m’en douter, la pauvre : un dromadaire qui fait l’hélicoptère avec son sexe en hurlant « Et là, tu la sens ma grosse andouillette ? », elle n’a pas dû voir ça souvent sur National Geographic. En tout cas elle aura de quoi rédiger son mémoire de stage, quand elle sera sortie de l’hôpital. Il faudra d’ailleurs que je lui explique ce qui a causé ce trouble : 81e minute, Sougou déborde et centre pour Nkoulou, qui rate sa reprise mais voit son tir détourné par Jarjat dans son propre but. 82e : Sougou toujours, après un bel une-deux avec Valbuena, trouve Gignac tout près de commettre le raté de l’année mais qui inscrit tout de même le 2e but.

La fin de match est un peu confuse : sur le terrain, de multiples changements cassent le jeu tandis qu’au Jardin des Plantes, douze soigneurs me tombent dessus sur ordre du directeur pour m’envoyer au mitard. Bon, eu égard aux circonstances du match, le patron s’est montré clément envers mon comportement, mais il m’a prévenu : la prochaine fois que je traumatise une stagiaire, il remplacera les chinchillas par des porcs-épics dans mes toilettes.

 

Ceci étant dit, passons aux notes.

S. Mandanda (2/5) : Impuissant sur le but, peu sollicité par ailleurs. Quelques sorties aériennes en deuxième mi-temps lui ont permis d’honorer son contrat hebdomadaire avec Imodium.

N. Nkoulou (tilt/5) : Tu prends 69 minutes de grande classe. En une seule action, tu me salopes tout ça du mieux que tu peux, mais vraiment bien comme il faut. Enfin tu marques l’égalisation, de la manière la plus dégueulasse possible. Une fois que tu as tout ça, tu mélanges et tu te démerdes pour donner toi-même une note cohérente à Nicolas.

L. Mendes (3/5) : Un match sérieux : Lucas a décidé de laisser son partenaire assumer à la fois les coups d’éclat et les conneries.

R. Fanni (2/5) : Un match encore plus brouillon que d’ordinaire, un peu comme si Vuillemin se mettait à dessiner sur du papier cul en pensant que son trait habituel est trop soigné.

J. Morel (1/5) : Le Morel Comedy Club revenait à la maison ce dimanche. Même s’il n’a pas sorti ses meilleures blagues, il y avait tout de même de quoi trouver ton bonheur. Pour autant que tu aimes l’humour régressif.

J. Barton (2/5) : Pour fêter cette année capitale, Joey a intégré le meilleur de la culture à la française : le statut d’intermittent.

A. Romao (2/5) : Ayant déjà noté cette semaine sa forte volonté de choper Pâris par les couilles, nous étions en droit de nous attendre à le voir assiéger les Troyens avec plus de détermination.

A. Ayew (3/5) : A subi un coup de boule adverse et un tir de Romao dans la tronche, à croire que les autres joueurs s’étaient mis en tête de rapprocher ses capacités cérébrales de celles de son frère. Ces péripéties n’ont pas nui à son activité offensive et défensive, un peu plus éventuellement à son efficacité.

M. Valbuena  (3/5) : Même s’il a autant souffert que les autres dans les moments creux, il a néanmoins été de quasiment toutes les actions dangereuses olympiennes, et a notamment proposé un une-deux décisif en fin de match. Et puis, ce garçon a enfin appris à lever ses corners : j’en ai même vu un dépasser la hauteur de la tour France 3, c’est dire s’il est en progrès.

Mathieu, puisque tu sembles encore rechercher le geste parfait, la Canebière Académie te communique cette astuce infaillible :

  1. Tu poses le ballon sur l’arc de cercle et tu te concentres très fort ;
  2. Tu cherches du regard un équipier, par exemple Joey Barton ;
  3. Tu lèves la main pour attirer son attention, et surtout tu vérifies qu’il t’a bien repéré ;
  4. Tu t’éloignes et TU LE LAISSES TIRER CE PUTAIN DE CORNER.

J. Ayew (2/5) : Aurait pu avoir plus dans la mesure où il a montré plusieurs beaux mouvements. Mais il commet une faute stupide dans une position dangereuse, et régisse salement une belle passe de Gignac.

AP. Gignac (3/5) : Je crois qu’aucun Marseillais ne peut se vanter de ne pas s’être chié dessus l’espace d’un dixième de seconde, en le voyant armer sa frappe du 2e but. A part ça, il dépense beaucoup d’énergie, propose quelques actions intelligentes (si, si) et régisse salement une belle passe de Jordan Ayew.

Les remplaçants :

M. Sougou (5/5) pour AP. Gignac (72e) : Entré dans une ambiance commençant à puer méchamment du vier, Modou a rétabli la situation avec sa décontraction habituelle.Sougoubatlioncourt

S. Diawara pour Jérémy Morel (85e) : entré pour apporter plus de solidité défensive. Si.

F. Kadir pour J. Ayew (86e) : pour permettre à Jo le Sconse de finir un match sans carton.

 

L’invité zoologique du jour : Benjamin Civet

Insignifiant au possible, le lapin de garenne a pour seul but dans l’existence de finir sous les plombs plutôt que sous les pneus. Les carnivores le croquent distraitement, les herbivores se torchent avec. Il s’agissait donc bien de l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre l’adversaire le plus inoffensif de la Ligue 1, pour peu qu’on se méfie un minimum. Au match aller, on ne s’était pas méfié.

1°) Les autres : Alors qu’ils auraient dû en prendre plein l’anus en première mi-temps n’était notre maladresse, ils n’ont finalement ouvert les fesses qu’une fois la victoire en vue. Un sabordage que nous ne pouvons qu’apprécier en connaisseurs.

2°) Vu du ciel : Bob-Loulou vous propose un plan à Troyes.

3°) La semaine : on se fait violer deux fois par le PSG, on galère comme des tarés pour battre le dernier, on a la 8e différence de buts du championnat, on est 3e en revenant à 5 et 3 points du PSG et de l’OL.

Want to believe

 

4°) Le réseau : Blaah est sur Facebook, venez lui dire des Modoux.

 

Bises massilianales,

Blaah.

12 thoughts on “OM-Troyes (2-1) : la Canebière académie livre ses notes

  1. Sougou pour Gignac à la 72e ??? Les hemmoroides te montent à la tête à priori !
    Sinon l’utilisation abusive du terme régisser pour définir une cagade devant le but est à déplorer, d’une parce que ça va à l’encontre de l’origine étymologique du mot – rex-régis : roi en latin, or on ne peut pas définir cette finition caguesque spécialement royale, et puis je m’appelle Régis, alors ça fait chier !
    Merci pour ton acad’ :)

  2. Les hémorroïdes qui montent à la tête, c’est un effet secondaire du massage, je vous le recommande. Sougou est bien sûr entré à la place de Barton, merci de suivre. Bises anales.

  3. @blaah :je peux me tromper mais je crois que pieronegro quand il dit « les images », il parle de la jeune vétérinaire

  4. L’OM c’est le cheval de Troie de la ligue 1, si on finit champion ce sera le plus beau et le plus long hold-up jamais réalisé, en plus du viol infligé aux qatarisiens.

  5. bien fait pour nkoulou c pas la premiere fois que je le voit plonger de maniere guignolesque pour une petites fautes , sa devrait le calmer !
    le rater de jordan il me semble que le defenseur la devie un tt petit peu juste avant… c un peu plus excusable
    blaah n10 dans ma team !! , fait son match comme d’hab et envoie du lol ;)

  6. @blaah : ben mon salaud, elle envoie la rouquine !! pis elle a l’air amoureuse, quel tombeur…

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