OL-ASSE (2-0) : La Gones Académie gagne le derby la main dans le slip

4

Pas de triomphalismsme.

« Courage. Abnégation. Réussite. » – Christophe Galtier, De comment gagner un derby. Pris à son propre jeu par Bruno Sanchez Alazeubito, sur un centre du droit de Fékir pour une tête de Darder. Succulent.

Lors du « dernier derby à Gerland », par ailleurs une opération marketing du tonnerre – précédant ainsi le « dernier match de Ligue des Champions », le « dernier match de Ligue 1 », le « dernier match de Coupe de la ligue » et le dernier euro dans la besace des supporters – l’Olympique Lyonnais avait triomphé, largement. Néanmoins, le club avait ensuite plongé et le destin d’Hubert Fournier était scellé quelques mois plus tard, le flop des maillots à 120 balles « Spécial dernier Derby » n’étant probablement pas étranger à ce licenciement. Mais à présent, tout va mieux, Lyon a fini 2e après le redressement spectaculaire signé Bruno Génésio. Mieux, la forme actuelle tout bonnement transcendante de l’OL fait tomber ce premier derby au Parc OL à point nommé. D’ailleurs, le marketing a encore bossé dur pour l’occasion : on aura le droit à des maillots spéciaux « Premier Derby au Parc OL », seulement 99€. Quelle vie quand même. Voyons donc ce que des places en virages à 60€ nous offrent en termes de compo.


La compo

Ce onze a clairement des relents de Gazelec-Lyon il y a 10 mois. Tolisso en arrière-droit, Valbuena titulaire, Paul Igarque commence à ressentir un picotement au football tandis que je m’applique personnellement une pommade anti-hémorroïdes sur les globes oculaires.


Le match

Le coup d’envoi est donné et force est de constater que Saint-Etienne n’a pas aligné son « centre de formation », comme annoncé. A priori, après un lobbying intense de la WWE, Christophe Galtier se serait résigné à aligner des joueurs de football. Côté lyonnais, on n’ôtera pas au crédit de Bruno sa capacité à motiver les joueurs pour les grandes rencontres. La première contre-attaque lyonnaise aboutit à un tir de Fékir, repoussé par Ruffier.

Putain d’arabes anarchistes de gauche.


A cela, la vermine répond par un gros pressing sur Tolisso. La perte de balle est sans pitié, Monnet-Paquet déboule à gauche et centre pour Pajot. Le tacle de la tête de Lucas Tousart n’y changera rien, ça va au fond… Non ! Beric dévie la frappe en 6 mètres. Les yeux revolver de Ferri en début de match ont dû peser dans la balance. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Romain Cyril Hamouma (blague signée des mecs qui affichent les compos sur les écrans du stade, on n’aurait pas osé vous nous connaissez) se blesse. Les 25% de possession stéphanois s’inquiètent. Une frappe supplémentaire de Pajot à la 36e fait croire aux Verts, peu habitués à tant d’occasions, qu’ils dominent une rencontre où ils n’ont la balle qu’un quart du temps. Quart dont la moitié revient à Tannane, aussi inquiétant que Ghezzal quand ce dernier menace de partir libre.

Jeremy Morel n’ayant pas compris ce sarcasme, l’ancien Marseillais s’empresse d’aller délester l’international marocain de sa cheville. L’arbitre sort un jaune assez clément, se disant qu’être Jeremy Morel suffit déjà à la peine de quiconque. Sur l’action suivante, Monnet-Paquet propose un numéro invraisemblable d’air-défense, digne du Grand Maître Aly Cissokho. Fékir se glisse dans l’espace et Selnaes se voit effacé sur une vulgaire accélération. On raconte qu’on n’avait pas vu pareille défense au très haut niveau depuis Lexie Najas aux Horsjeuïades 2016. Le centre du droit qui suit est impeccable et c’est Sergi Darder qui conclut de la tête au second poteau, devant Pajot et Malcuit. 1-0. Une action d’école, les détracteurs de Bruno Génésio mangent leur chapeau.

La mi-temps est sifflée et vous noterez que, sans mauvaise foi, nous n’avons pas cité une seule fois le nom de notre meneur de jeu du soir : Mathieu Valbuena. Tiens tiens.

Au retour des vestiaires, Beric sort pour Soderlund. Les Stéphanois n’ont pas abdiqué et le font savoir avec deux grosses occasions coup sur coup mais qui, selon l’hypothèse des pieds carrés, n’avaient aucune chance d’aboutir. Le poteau et la faiblesse du quadriceps de Pajot sauvent tour à tour l’OL, non sans réussite (ou bonne chatte portugaise velue) pour Anthony Lopes dans le dernier cas. Notre cher Olympique laisse tranquillement s’épuiser des Verts, déjà usés avant même de fouler la pelouse, avant de placer des flèches, notamment par le biais de Tolisso, qui rate par deux fois ce qu’un supporter stéphanois aurait appelé « normalement un but » et ce qu’on nomme, côté Rhône, « une occasion ». A la 88e, tandis que Saint-Etienne pousse pour égaliser (= monte sa ligne défensive à 25m de son but), Ghezzal hérite du ballon et frappe sans réfléchir. 2-0. Il célèbre donc sans réfléchir et risque bien de prolonger, sans réfléchir. Vis ma vis de Rachid Ghezzal, sans jamais réfléchir.

Et après c’est fini et tandis qu’on se prélasse de telle victoire, on savourera d’autant plus l’interview d’après-match de Dabo, qui dit en substance : « Ils ont eu du bol et pas nous ». La routourne a tourné, mes coquins, et la victoire en est d’autant plus délectable.


Les notes

Lopes (4/5) : Cage inviolée et cette célébration sur le premier but… On lui pardonne toutes ses erreurs. Y compris la quantité de gel dans ses cheveux.

Morel (3/5) : Quand Morel emploie l’expression « les pieds devant » dans une confrontation, on sait très bien qui va mourir. Pas lui.

Nkoulou (3/5) : 97% de passes réussies. Tout va mieux quand Nicolas ne prends pas de risques inconsidérés à la relance. Pas de vanne, l’appréciation est sincère.

Mammana (4/5) : Nous étions les premiers à dire qu’un gamin avec une saison pro venu d’Argentine, aussi international était-il, mettrait du temps à rentrer dans le bain. Que nenni. On attend maintenant la baston à GG pour définitivement l’adouber.

Rybus (3/5) : Un repère solide et fiable voyant occasionnellement passer devant lui le 32 tonnes Jordan Ferri. Abrybus.

Darder (5/5) : Sa faculté à pénétrer les surfaces adverses n’a d’égal que sa faculté à pénétrer nos cœurs. L’Amour.

Tousart (4/5) : Mis dans la panade par Rachon sur la fin de match, il a n’a pas démérité du reste. Un 6 avec des crampons sous les chaussures, inédit à Lyon depuis 18 mois.

Ferri (4/5) : 3+1 pour le fauchage gratuit sur Dabo. L’esprit derby qu’on aime.

Tolisso (3/5) : Quand vous achetez un batteur de cuisine, ce n’est pas pour vous masser la prostate de l’intérieur avec. Certes, ça fonctionne, mais on sent bien que ça n’est pas sa fonction première.

Valbuena (1/5) : Certains crieront à la tête de Turc facile mais ça fait plus d’une saison qu’il doit entendre « lâche le ballon », « reste à ton poste ». Ça commence à faire long.

Fékir (4/5) : Peu de ballons touchés mais tous dangereux ou décisifs. Un regain de forme et de confiance qui fait grand bonheur à voir. L’atelier recousage de slip est de retour, pour notre plus grand plaisir.


Ainsi s’achève ce récit tout simplement épique d’une victoire qui fait peur autant qu’elle fait plaisir. Les individus sont de talent mais semblent beaucoup trop souvent jouer en impro. Qu’importe pour l’instant, ça fait 2-0.

BA

LN & PI.

4 thoughts on “OL-ASSE (2-0) : La Gones Académie gagne le derby la main dans le slip

  1. Genesio a dit post-match qu’il sentait pas Gaspard capable de gérer l’intensité du match. Ha bon. Me semble qu’il a très bien géré son 1er match en pro en Chigue des Lampions, mais apparement Bruno Martinez pense que l’équipe B voir C stéphanoise est plus dangereuse que Séville. Ha bon.
    Je dis ça parce que si on avait mis le petit Gaspar à son poste (oui je sais, faire jouer les joueurs à leur poste, quelle idée farfelue), ben Tolisso aurait pu jouer en lieu et place de Valbuena et mon petit doigt me dit qu’on aurait vu un match bien mieux maitrisé.
    Je l’aime bien Bruno Sanchez, et j’aime pas taper sur les entraineurs, mais je commence vraiment à avoir des doutes sur ses qualités de coaching. Encore une fois, comment peut on considérer qu’un joueur a les épaules pour faire son 1ER MATCH EN PRO CONTRE LE VAINQUEUR DE LA C3 EN 2016, mais pas pour jouer un derby contre des verts en mode CFA. Moi pas comprendre.

  2. Enfin Lacazette va revenir et on va arrêter avec ce 3-5-2 qui montre ses limites à chaque match. Sinon quelqu’un sait ce que fout Jaja depuis 2-3 mois?

  3. Ce qui est bien dans le 3-5-2, c’est le 2 pour Fekir – Lacazette. Et le 3 aussi puisque quitte à avoir deux mauvais centraux (Mapou – NKoulou), autant en mettre 3. Et puis finalement nos latéraux savent attaquer, alors bon. Un 3-5-2 pourquoi pas. M’enfin Burno Sanchaise peut encore nous surprendre…
    Concernant l’ami Jallet, il a des problèmes de dos. Pas étonnant vu son âge et surtout vu son Euro si intense physiquement. A quand un retour ? On sait pas. A quand une vraie chance au petit Gaspar ? On sait pas non plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.