« Des principes rigoureux donnent plus de déceptions que de joies » – Euripide. L’observation de l’OL de Bruno Genesio n’échappe malheureusement pas à ce précepte, une passion sempiternellement déçue semble être notre tragique destin.

Salut les Gones,

Si la moutarde vous est montée au nez en constatant l’absence d’académie pour OL-Dijon, cette exécrable blague vous permettra certainement de comprendre pourquoi l’inspiration fut difficile et le brouillon envoyé prestement à la corbeille. Nous revenons néanmoins ce jour avec du peps, du punch ou du tonus (choisissez selon la décennie ringarde à laquelle vous appartenez) pour parler coupe d’Europe. Ah comme vous dites ma bonne dame, ça ne rigole plus du tout. A Lyon tout particulièrement, personne ne se marre puisqu’avec un nul concédé à Chypre, l’OL a laissé passer une occasion de prendre 3 points face à la plus faible équipe d’un groupe considéré, sur le papier, comme plutôt serré. Ceci étant, Jean-Michel Aulas ne renoncerait à ce tirage pour rien au monde puisque cela lui permet d’affirmer que sachant que l’équipe A est aussi forte que l’équipe B qui devrait être plus forte que l’équipe C mais sachant aussi que A a gagné contre B et B n’a pas gagné contre C alors tout résultat contre A, B ou C est une forme d’exploit et vous n’avez rien compris mais rassurez-vous, dans la tête de Jean-Mi l’enculade est limpide.


La compo

Questionné sur un éventuel piston dont bénéficierait Memphis en raison de son prix, Bruno Genesio porte ses couilles et répond en titularisant une nouvelle fois Houssem Aouar. Le reste est très classique, 4-5-1 avec les joueurs habituels. On aurait cependant pu attendre un Rafael à droite sachant que l’Atalanta a l’habitude de jouer bas lorsqu’elle n’est pas favorite mais cette fois encore, Genesio n’en fait qu’à sa Tete. Des académiciens esthètes, qui redoublent leur jeux de mots dans les épithètes, serait-ce ça l’exploit mentionné dans l’en-tête ? Ta gueule. Le match.


Le match

L’Atalanta engage et rend le ballon à l’OL dans la foulée. Certainement floués par la communication d’OL Groupe et le palmarès ronflant de l’Olympique, les Bergamasques abordent la rencontre de façon extrêmement prudente, à l’image de leur déplacement à Naples cette saison. Très bas, compact, le bloc de la Dea coulisse bien et empêche Lyon de trouver des décalages. Visiblement, Bruno Genesio et Gerald Baticle ne s’attendaient pas à devoir faire le jeu et l’OL se retrouve avec la possession du ballon sans savoir quoi en faire, à l’image d’un trisomique devant un Rubik’s Cube. En parlant de trisomique, à la 16e Mariano Diaz tente une frappe en pivot de 35 mètres. Berisha est légèrement surpris de l’initiative mais parvient à détourner en corner. L’Atalanta réplique avec un centre de la gauche vers la droite. Hateboer manque le cadre de façon miraculeuse et il nous semble important de souligner le côté valbuenesque d’un tel raté afin de ne pas oublier qu’être encore à égalité à ce moment-là tient de l’exploit. L’OL répond lui-aussi : Berisha est mis 2 fois en difficulté coup sur coup par Mariano puis Tete. Sauvé par la transversale sur le deuxième essai, Bergame resserre les boulons et durcit le jeu. Côté OL, Aouar et Fékir montent en puissance et parviennent à la 45e à un bel enchainement. Nabil humilie en direct, sur une chaine de télévision nationale, son adversaire, sans aucune considération pour la femme de celui-ci et ses enfants. Un centre tendu, Traoré reprend en Madjer. Comme dans 99,9% des cas, le geste ne fonctionne pas mais le Burkinabé hérite à nouveau du ballon. Sa tentative en demi-volée à 2 mètres du but déchire le filet supérieur de Berisha. 1-0. Juste avant la pause, impeccable.

Au retour des vestiaires, Castagne rentre en jeu pour Bergame dans l’espoir de donner un peu de punch à son équipe. L’effet escompté se produit puisqu’après un bon pressing haut de la Dea, Tete perd le ballon et commet une faute dans la foulée. Papu Gomez se charge du coup-franc. A l’aide du bête une-deux, Gomez parvient à illusionner le mur lyonnais qui se disloque. La frappe sèche de l’Argentin termine au fond des filets d’Anthony Lopes qui n’avait pas l’air d’avoir plus compris la feinte que ses camarades. 1-1. Aussi, puisque Jean-Michel Aulas a dit que ce but n’était qu’un fait de jeu, nous ne prendrons pas la peine d’analyser en quoi ce coup-franc, aussi mal défendu soit-il, fut concédé par la faute d’une relance mal organisée. Ceci étant, on notera que sans cette erreur de mur nous aurions très certainement pu rester à 1-0 à ce moment-là du match et donc réaliser un exploit encore plus grand : gagner à domicile contre une équipe à 50 millions d’euros de budget. On se contentera malgré tout du nul face à un tel ogre européen dont le palmarès quasi « néant » n’était visiblement qu’un moyen habile de cacher son jeu.


Les notes

Lopes (2/5) : N’a quasi rien eu à faire mais l’a mal fait. Un stage à la communication de l’OL devrait s’ouvrir pour lui très prochainement.

Tete (2/5) : Précédé d’une réputation de mur infranchissable, il démontre de bonnes aptitudes au duel mais des manquements dans le placement défensif qui n’ont rien à envier à Rafael.

Marcelo (2/5) : Certes pas aidé par Tete et par une organisation tactique rigide, on a néanmoins pu constater sa frilosité balle au pied et son manque de vision du jeu à la relance. Handicapant.

Morel (3/5) : Puissant, rude au duel, provocateur dans la prose, Jerem murit son rôle de défenseur central à l’italienne. Rien d’étonnant à le voir prolonger jusqu’à ses 35 ans donc.

Mendy (3/5) : Hyper athlétique, généreux dans l’effort pas trop malhabile techniquement il démontre malgré tout une grande naïveté défensive et un manque de compréhension du jeu en attaque. Un club comme l’OL devrait lui permettre d’améliorer ces points, à moins que…

Tousart (3/5) : Un début de match tambour battant pour finalement retomber dans ses travers du début de saison : choix trop ambitieux par rapport à ses capacités techniques, positionnement irréfléchi (ceci n’étant pas forcément dépendant de son unique volonté, ce qui lui permet de valider la moyenne, bénéfice du doute).

Ndombele (4/5) : Comme son compère Tousart, nous l’avons surnoté car de toute évidence le choix tactique de Genesio avec deux 6 resserrés nuit à leur rendement offensif, cependant il démontre une meilleure aisance et une meilleure compréhension du jeu que Lucas. Point d’amélioration : la passe latérale foireuse de 20 mètres qui met l’équipe en danger en cas d’interception.

Fekir (4/5) : Dommage pour lui que Didier Deschamps préfère regarder les rediffusions de NCIS sur M6. D’un autre côté que celui qui n’a pas remis en question ses choix de vie devant l’OL de Genesio nous jette la première pierre.

Aouar (4/5) : Difficile de qualifier notre avis sur ce joueur autrement que par des termes hyperboliques suintant d’amour (sans croiser le regard cependant). Nous noterons simplement qu’au moment du match où il est devenu vraiment chaud, un mirage a opéré sur son flocage et nous avons cru lire « Iniesta 8 ».

Traoré (3/5) : Un but, une nonchalance presque insolente et des passes de bourrin pour Mariano. Le tout saupoudré de quelques dribbles. Du potentiel mais une intelligence de jeu qui a du mal à décoller.

Mariano (2/5) : Recruter un renard des surfaces avec 8 matches en pro pour le faire jouer comme Lacazette. Oui mais non.

Genesio (2/5) : Le staff avait anticipé une équipe d’Atalanta joueuse contre qui « il faudra bien défendre ». Résultat, 63,5% de possession pour nous et aucune idée de quoi en foutre de façon collective. La lumière est venue de la connexion Aouar-Fekir mais l’OL continue à bégayer un semblant de football. Très insuffisant.

On en termine donc ici avec cette académie express, délais obligent. On notera néanmoins la fréquence à laquelle Jean-Michel Aulas emploie le terme d’exploit depuis le début de la saison, signe de l’enfumage constant de la communication et de la baisse d’exigence sportive qui entourent l’OL depuis maintenant trop longtemps.

BA,

LN&PI

3 thoughts on “OL-ATA (1-1) : La Gones Académie salue l’exploit

  1. J’ai l’impression que les ambitions du club en ce moment sont du niveau: « match nul = très bon résultat; victoire = exploit retentissant »
    Bon c’est bien de pas se voir trop beau et d’avoir des objectifs réalistes, m’enfin faut pas déconner quoi. Elle est où la culture de la gagne? La grinta? Les couilles sur le terrain. (Lisandro on t’aime)
    Y’en a marre de justifier les contre-perfs par « c’est la faute à pas de chance ». Faut arreter quoi, meme pas foutu de faire un mur correct sur coup franc. C’est vraiment une attitude de loser, et que les joueurs aussi se cachent derrière ces excuses à 2 balles, ça m’inquiète beaucoup pour la suite.

  2. On en redemande, même quand l’OL gange et qu’un bug dans la matrice voit Traoré marquer d’une Madjer sur un centre de Cornet!

    1. Il fallait lire gagne, ca arrive tellement souvent que je ne sais plus comment cela s’écrit

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