« Les faits ne cessent pas d’exister parce que nous les ignorons » – Aldous Huxley.

Salut à tous,

Depuis un fabuleux derby gagné 2-0 sur des buts non moins fabuleux dans leur construction, Jean-Michel Aulas avait annoncé qu’il trouvait son OL guéri et que nous allions par la suite gagner nos 2 prochains matches, à savoir Nice et la Juventus. Si le match à Nice a été âprement disputé jusqu’à l’expulsion largement contestable de Nabil Fékir, il fut encourageant de noter que les 29 premières minutes de jeu nous ont fait tenir tête à l’omnipotent leader de la Ligue 1, avec seulement un but encaissé et un total impressionnant de 2 ballons joués dans la surface, ce qui montre donc bien que Bruno Genesio avait raison, nous avons manqué de réussite quand nous luttions à armes égales. Ensuite, le rouleau compresseur de l’argent sino-américain nous a roulés dessus et il n’y avait plus rien à faire. Cependant, cette rencontre de Ligue des Champions est différente : magie de la coupe et match à domicile, les ingrédients sont réunis pour faire mentir les bookmakers et les dissidents, les traîtres, les mauvaises langues du Café du Commerce, ceux qui vilipendent une institution dont ils ne connaissent rien si ce n’est leur médiocre place en tribune (debout pour certains en plus, ces tocards) et les matches auxquels cette même institution leur permet d’assister, ces gens qui n’ont d’autre raison de vivre que d’aller au stade et qui essaient de se sentir importants en ayant un avis divergeant de ceux qui ont fait vœu de remonter ce club de la turpitude il y a 30 ans et qui y sont parvenus. En somme, nous autres faux supporters allions tous manger notre chapeau, c’était sûr.


La compo

En effet, dès l’annonce des compositions d’équipe, nous ne fûmes pas loin d’ingérer un couvre-chef mais pour des raisons très différentes : Jeremy Morel se trouvait latéral gauche, au sein d’un 3-5-2. Les serpents criaient déjà au loup et les moutons suivaient mais des personnes plus avisées auraient remarqué que Max Allegri alignait, quant à lui, Patrice Evra défenseur central, laissant présager une équipe relativement offensive et fluide. Le coup tactique de Bruno, bien que difficilement explicable logiquement, était présent. Et ce serait toujours mieux que Rafael milieu droit pour bloquer Hulk.


Le match

Tout vient à point à qui sait attendre. Nos gones l’ont bien compris et c’est pourquoi ils laissent la possession du ballon à la Juve pendant 3 bonnes minutes. Après 24 minutes, ça donne 62% en faveur de la Vieille dame. Le roseau plie mais ne rompt pas et les contres lyonnais menés côté droit, là où la Juve a lâchement aligné 2 arrières latéraux, aboutissent souvent en corners. Ou en 6 mètres quand Darder tente de lancer Gonalons dans la profondeur. On a tous bien ri.

Sur un de ces corners, justement, Fekir botte au point de penalty, Diakhaby utilise sa grande taille pour amener le danger mais se trouve plaqué au sol par un Bonucci, qui s’en va sans honte protester auprès de l’arbitre. Cet homme a une capacité à nier l’évidence qui force le respect. Les gens aveugles quant à leurs torts, c’est vraiment le fléau au haut niveau. Heureusement qu’à Lyon, nous pouvons nous targuer de posséder des personnalités qui savent apprendre de leurs erreurs car sinon, le projet de jeu se déliterait en une sorte de bouillie footballistico-handballeuse à l’agonie attendant avidement sa perfusion d’exploits individuels. Jean-Michel Aulas soit loué, ce n’est pas le cas.

Quoiqu’il en soit, ça fait penalty et Lacazette s’en charge. Concentré, il a face à lui le colosse Gianluigi Buffon. Il doit sortir le penalty parfait. Un poil hâtif, il ne parvient pas à déstabiliser Buffon malgré une frappe bien placée. Neymar ayant raté le sien le lendemain, il devient difficile d’en vouloir d’une quelconque manière à notre attaquant vedette, d’autant qu’il revient de blessure. Néanmoins, il est encourageant de voir que l’équipe cherche à pousser la Juventus à la faute. La pause arrive à grandes enjambées, le temps pour Mario Lemina de broyer la cheville de Gonalons après que ce dernier lui ait fait un petit pont. Dommage pour lui, Captain Max n’a pas besoin de cheville pour pratiquer son football.

Voilà, enfin, c’est la mi-temps. Comme à la télé, nous vous proposons une petite analyse tactique, riche en couleur et en enseignement.

Qu’en conclure ? Très simplement, la formation turinoise est bien trop rigide. Quasi-symétrique, c’est du tableau noir que récite la Juve. A notre humble avis, il ne serait pas étonnant de voir une belle action lyonnaise entre ces lignes beaucoup trop fixes. Le plan est sur les bons rails.

Et justement, sur une action de toute beauté, Tolisso parvient à disposer de son adversaire avant de servir Fékir. Esseulé dans la surface, le gone tente un tir en pivot contré puis sorti par Buffon grâce à un arrêt formidable. Là, c’est certain, nous ne sommes vraiment pas vernis. Cependant, tout comme la maternelle de Gérard Houiller, ce traitre à l’institution, la chance tourne. Ainsi, sur une deuxième faute grossière, Mario Lemina écope du rouge. A 11 contre 10, il est clair qu’à présent nous allons pouvoir contre-attaquer de façon encore plus dangereuse vers le but forcément moins bien protégé de Buffon. Là encore, les mauvaises langues parlent sans savoir : le piège abscons tendu par les italiens est évidemment de nous faire sortir un de nos défenseurs. Heureusement, Bruno ne joue pas à Football Manager ou autre « simulation » bâtarde, il sait ce qui est juste, ce qu’appelle le jeu. Et ce qu’appelle le jeu, c’est l’entrée de Jordan Ferri pour Sergi Darder. Voilà.

Dans le même temps, la Juve sort son crack Dybala, preuve qu’Allegri a bien compris que son bluff ne prenait pas, et dans la foulée, Tolisso vient une nouvelle fois buter sur Buffon. A un mètre du but, de la tête, Gigi parvient à repousser. La faute à pas de chance pour nos braves lyonnais qui auront vraiment tout fait pour marquer. Mais qu’à cela ne tienne, Bruno Alazeubito n’est pas découragé, il sort Lacazette et fait rentrer Cornet dont la vitesse a déjà prouvé, durant cette même Ligue des Champions (à Zagreb), qu’elle était fatale à des adversaires fragiles et/ou fatigués. Et non, ce n’est pas du tout ce que vient de faire Allegri avec Cuadrado.

D’ailleurs, le Colombien est à l’action côté droit. Laissé le nez dans son duel et dans sa fange par Tolisso, Morel perd un rein et la moitié de ses sens. Cuadrado arme ce qui semble être un centre. A raison, Anthony Lopes anticipe. Malheureusement, c’était en réalité une frappe qui finit donc au fond dans un angle impossible. Vraiment pas de bol, n’importe qui aurait centré, d’ailleurs il est fort probable que l’ancien latéral droit reconverti ait voulu centrer. Un but casquette donc, qui laisse un goût amer tant Buffon a été impérial devant l’excellente animation lyonnaise. Le coup de poker est complet quand Mapou cède sa place à Ghezzal à la 82e. L’international algérien manque de sauver les siens sur un bon enroulé du gauche. Malheureusement, ça termine juste à côté.


Les notes

Lopes (5/5) : Pas de chance sur le but mais son intervention sur Higuain, même hors-jeu, prouve qu’il est bien là quand il faut.

Mapou (5/5) : Risée du stade devenu fin relanceur, même Cristina Cordula n’aurait pas fait meilleure transformation. Bruno, lui, y est arrivé. Chapeau.

Nkoulou (5/5) : Impérial sur bon nombre d’interventions, il a muselé le grand Higuain pendant toute la partie avec ses compères en défense. Le petit Nicolas et les copains.

Diakhaby (5/5) : Tandis qu’Emmanuel Mammana « alterne le bon et le moins bon », Mouctar a clairement « marqué des points ». Ça vient de la bouche de Bruno et on ne peut qu’acquiescer tant les dernières sorties de Mammana ont contrasté avec la sérénité du trio Mapou-Nkoulou-Morel.

Rafael (5/5) : Il avait envie, il a fait son taf mais heureusement que Grenier est « très actif avec la réserve » et « postule à une place dans le groupe » parce que Tolisso arrière-droit, ça nous manque déjà.

Darder (5/5) : De très belles ouvertures et un sens aiguisé du jeu mais quand il est l’heure de la lourde de Jojo Ferri, ça dégage.

Gonalons (5/5) : « Il faut être fier ce soir, même si on avance pas ». Captain Max, plus qu’un capitaine, un coach sexo contre l’impuissance.

Tolisso (5/5) : « Peu importe la tactique, ce qui compte c’est l’animation offensive », d’après Bruno. Et comme Tolisso est grand, assez technique et rapide, et bien il joue partout. Le football simple.

Fékir (5/5) : Ça fait plaisir de le revoir se concentrer sur le jeu parce qu’on a besoin de ses gestes de classe. Malgré tout, il peut encore progresser de la tête car quand il affronte Bonucci, le plan de jeu « donner le ballon à Nabil » est moins efficace. Mais c’est déjà très fort.

Lacazette (5/5) : Rater un penalty, ça arrive aux meilleurs. L’essentiel c’est de marquer le match suivant. Rendez-vous à Guingamp champion.

Rendez-vous à Guingamp toi aussi cher lecteur, qui suit les péripéties du deuxième centre de formation d’Europe derrière le FC Barcelone.

BA,

LN & PI

7 thoughts on “OL-JUV (0-1) : La Gones Académie est dans le déni

  1. Je crois que le nom de famille de l’espère d’inutile raclure qui nous sert de Directeur Sportif s’écrit différemment. Un minimum de respect, quoi, merci.

  2. Je sais que la réussite ça se provoque, mais bon faudra quand même réfléchir à faire marabouter le club un de ces 4. Peno raté, occases énormes que Buffon nous sort on sait pas comment, but improbable de Cuadrado à 10 Vs 11… C’est plus la spirale négative là, c’est la chkoumoune doublé d’un pas de bol galactique.
    Parce que bon on fait quand même pas un match dégueu face à une Juve qui n’est une bande de peintres non plus, et on perd sur le but de l’année. Va falloir songer à augmenter le nombre de cierges à Fourvière.

    1. Pars du principe que la chkoumoune se provoque aussi. Aulas le pompier pyromane, Genesio et son coaching rance, la melonite aiguë d’un grand nombre de joueurs, nombreuses sont les raisons qui peuvent expliquer les contre-performances lyonnaises. L’arrogance des dirigeants, la suffisance dans le jeu, le manque de cohérence à tous les étages du club, au feu les pompiers la maison qui brûle, au feu les pompiers la maison brûlée.

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