OL-Reste du Monde : La Gones Académie parle du mercato

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Resistants lyonnais nouvelle génération.

Tel Batman traversant les fumigènes de Ra’s al Ghul, la Gones Académie évite l’enfumage signé Jean-Michel Aulas et OL Groupe. Point transferts donc, en toute indépendance d’esprit.

Salut les Gones,

Après un 2 sur 2 impeccable en début de saison, nous ne sommes pas revenus vous parler de Bordeaux et de Nantes pour 2 raisons très simples : nous n’avons pas vu les matches et nous n’avons pas eu le temps de les revoir. Nous avons néanmoins pris connaissance du carton rouge récolté par Sergi Darder et ne manquons donc pas, à cette occasion, de fustiger ceux qui ont osé dire du mal de l’Homme. J’espère que vous y avez pris du plaisir puisqu’a priori, ce sera la dernière fois. Depuis cet incident, le mercato a d’ailleurs eu le temps de se terminer et nous sommes donc en mesure de proposer un avis abouti sur la nouvelle tournure du projet lyonnais.

Point Excel. L’EBE est positif.

Un XI type pas significativement renforcé

L’illusion créée par le renforcement en nombre de l’effectif ainsi que par les communiqués rassurants délivrés avec soin tout au long de cet été n’ont pas eu raison de notre esprit critique. En effet, si l’on observe le XI des meilleurs joueurs en 2016-2017 et 2017-2018, on ne constate pas, dans l’absolu, de progression. Avant que vous hurliez au loup, regardons cela de plus près.

En 2016-2017, nous aurions pu (et aurions apprécié mais cela n’est pas le débat) avoir un 11 de ce style : Lopes/Rafael-Mammana-Nkoulou-Morel/Tousart-Darder-Tolisso-Fékir-Memphis/Lacazette. Pour cette saison, on s’oriente vers ceci : Lopes/Rafael-Marcelo-Morel-Mendy/Tousart-Diop/Traoré-Fékir-Memphis-Mariano. En supposant que Bruno ne vienne pas à sauter Rafael pour Tete, Ndombele pour Diop ou Memphis pour Cornet. A la vue de ces 2 onze, l’OL a amélioré le côté gauche de sa défense mais a perdu de la qualité technique au milieu ainsi qu’en attaque. L’arrivée de Traoré soulage certes Mariano d’une partie des responsabilités créatrices de Lacazette mais d’autre part, Darder et Tolisso sont troqués contre Pape Diop ou Tanguy Ndombele. L’amélioration ne semble donc pas évidente puisque deux cadres internationaux sont remplacés par 2 joueurs inexpérimentés. De plus, nous terminons avec une balance de transfert largement positive, pour un club qui annonçait vouloir se renforcer cela semble paradoxal : si on dépense deux fois moins que l’on vend c’est a priori que les nouveaux joueurs sont moins bien côtés que les anciens donc probablement moins bons à l’instant T. Une vente de Cornet à 20M€ outre-Rhin aurait pu remettre en cause notre argument mais celle-ci n’est jamais arrivée. Etonnamment.

Un effectif étoffé

Là où l’OL a marqué des points en revanche, c’est en parvenant à signer un bon nombre de joueurs déjà au niveau de la Ligue 1 pour des sommes assez faibles, lui permettant en conséquence de recruter 8 joueurs dans la force de l’âge. Avec l’ambition qui est sienne de se battre sur plusieurs tableaux, c’est une bonne nouvelle et cela permettra au groupe de rester frais et compétitif face aux équipes moins bien loties financièrement et donc moins bien pourvues en termes de rotation. Si on analyse de près le banc lyonnais, chacun des postes est doublé par un joueur possédant au moins un semblant de niveau Ligue 1 – Diakhaby et Cornet étant encore à ce jour très difficilement qualifiables ne serait-ce que de ‘footballeurs’. Ainsi, l’OL a certes perdu des joueurs de classe internationale mais reprend la saison avec un plus grand nombre de joueurs supérieurs à la moyenne de la Ligue 1.

Le quitte ou double pour Genesio

Au-delà de l’éternel débat entre un effectif fourni et moyen ou un onze fort et un banc fragile, il faut en réalité voir les raisons derrière des choix forts comme les départs de Mammana et Darder, le remplacement de Tolisso et Lacazette par des joueurs largement plus faibles, etc… Si l’on observe les profils des départs et des arrivés, on se rend assez rapidement compte que ce mercato est conçu pour faire fonctionner un certain type de football, à savoir le 4-5-1 compact, structuré et défensif de Bruno Genesio. Les joueurs doués dans la conservation et la transmission de balle, plus à l’aise dans le jeu de possession, ont quitté le navire, remplacés par des profils plus solides sur leurs 2 jambes et plus orientés sur la percussion et la projection rapide. A ce titre, Traoré et Ndombele sont réputés comme des joueurs cherchant le dribble, Diop a été vendu comme un relayeur, non pas pour ses qualités de passes mais pour sa faculté à remonter balle au pied, Mendy et Marçal ont prouvé depuis le début de saison qu’ils affectionnaient particulièrement prendre les couloirs. La conclusion est extrêmement claire : défensivement, l’OL jouera bas avec des ailes qui travaillent pour couper les dédoublements tandis que le milieu musclé empêchera d’entrer dans la surface. Offensivement, pour citer Gérald Baticle « on cherche à mettre les joueurs en 1vs1, on mise sur l’exploit individuel ». Cette phrase n’est évidemment absolument pas inventée et elle témoigne très simplement de la vision du football du staff lyonnais à l’heure actuelle. D’un point de vue personnel, nous pensons que si les années 1980 ont vu cette philosophie se populariser, le football depuis les années 1990 et un certain Johan Cruyff a montré à l’Europe entière qu’avec 11 cerveaux et 1 ballon on pouvait faire lever les foules et gagner des trophées en même temps. Cependant l’important n’est pas de débattre de qui est le vrai Pep entre Genesio et Guardiola, de qui a raison entre Raymond Domenech ou Marcelo Bielsa mais bien de montrer que Jean-Michel Aulas et son entourage à Lyon (Houiller, Maurice…) ont tout mis en place sportivement pour se conformer aux idées de Bruno et qu’en ce sens cette année soit à double tranchant pour lui. Soit ses principes fonctionnent et sa compétence est prouvée, soit il est défait et ne peut désormais plus s’en prendre à un Espagnol qui ne court pas assez, un Argentin qui fait trop d’erreurs, à une collation mal programmée… En bref, Jean-Michel Aulas a responsabilisé Bruno Genesio et il n’est donc guère étonnant de le voir rappelé à ses obligations de résultats (2 points par match) tous les jours en conférence de presse.

Cependant, un point reste en suspens : contrairement aux annonces faites en fin de saison dernière, l’OL n’a pas dépensé plus qu’elle n’a vendu, il y a même un différentiel très en faveur des ventes. Pourquoi ? Plusieurs raisons sont envisageables :

  • Les négociations se sont déroulées beaucoup mieux que prévu et les sommes dépensées ont été moindre par rapport aux prévisions.
  • Jean-Michel Aulas apporte les profils demandés par Bruno Genesio mais se prémunit d’un éventuel ratage faisant louper l’Europe à l’OL et générant non seulement un coût d’opportunité mais également des frais pour embaucher un staff et manœuvrer sur la période des transferts.
  • L’OL n’a jamais voulu plus acheter que vendre mais a fait miroiter un mercato à plus de 100M€ d’achat car la période d’abonnements approchait et Bruno Genesio avait contribué à la baisse d’affluence au Parc OL.

De ces 3 hypothèses, les 2 dernières semblent les plus plausibles sachant que Maurice est un recruteur rigoureux, il ne pourrait se tromper de 60M€ sur le prix des joueurs qu’il supervise. A l’inverse, la communication d’OL Groupe et de son président s’est souvent révélée trompeuse ces derniers temps et Jean-Michel Aulas, en bon comptable et en dépit de son absence totale de sensibilité footballistique, n’est pas sourd à la rumeur montante qui demande la cessation du contrat de son entraîneur.

Conclusion

En définitive, si cette saison ne nous enchante absolument pas dans la perspective du jeu qui sera proposé, force est de constater que l’OL a embrassé le plan le plus logique dans l’hypothèse où le club faisait confiance à son coach. En effet, plutôt que de recruter et de conserver des joueurs qui de toute évidence « l’embêtent » pour faire fonctionner son dispositif, Genesio a fait valider l’achat de profils adaptés à ce qu’il a en tête. Ainsi, si nous déplorons évidemment les départs de Sergi et Emmanuel par conviction footballistique personnelle, nous pensons qu’il s’agissait de la meilleure solution pour toutes les parties. A présent, Bruno Genesio et son staff qui aime les sketches de Gad Elmaleh et les patates sautées (nous n’inventons toujours rien, voyez vous-même) n’ont plus le droit à l’erreur. Dans cette lutte entre 2 écoles du foot et suite à cette bataille du Mercato 2017 finalement perdue par le camp du ballon, nous souhaitons à Bruno Genesio de ne pas se tromper trop souvent, d’abord pour le bien du club ensuite car la guérilla du Café du commerce est prête à l’embrasement.

BA,

LN & PI.

PS : Mention spéciale aux lofteurs Jordan Ferri et Clément Grenier qui vont donc passer la saison à ponctionner sans contrepartie leur club formateur, qui avait tous les droits de les mettre à la porte vu leur régression alarmante depuis 3 ans et leur désir inexistant de se remettre en question. Big up les gars, n’hésitez pas à continuer de croire que Nantes, Toulouse, Rennes, Malaga ou Nice c’est trop faible pour vous, on verra bien quand vous serez libres. Bises.

2 thoughts on “OL-Reste du Monde : La Gones Académie parle du mercato

  1. Beau résumé. on va voir les nouveaux MC (solar), mais le seul attaquant de pointe recruté me donne presque envie de supporter Arsanal, c’est dire!

  2. A la décharge du staff, remplacer Tolisso et Lacazette par équivalent, voir mieux, me semble très difficile. Du coup, il me semble que le staff à choisi l’option « ne pas remplacer, mais faire différent », ce qui me parait à priori un bonne idée. Comme vous le montrez bien sur le tableau, y’a eu quand même pas mal de mouvement. Du coup, ça risque de prendre quand même un peu de temps pour que la mayonnaise prenne, donc je pronne un peu d’indulgence – pour le moment. Ce qui m’inquiete c’est que en effet, le « projet » de jeu semble toujours très fortement reposer sur les exploits individuels, plutot que sur un bloc équipe performant.
    On verra où l’OL en est fin Décembre. Je parierai sur un jeu pas folichon et une 5 ou 6e place, qui permettrait à Génésio de sauver ses fesses jusquà l’été. Nous verrons.

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