Nancy – Red Star (2-0) : La Jules Rimet Académie livre ses notes

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récits de Nouvelle-Austrasie

Pendant que notre confrère Marcel Picon s’offrait un après-midi de luxe en tribune VIP, un verre de champagne dans la main droite, un petit four au saumon dans la main gauche, et la main d’une hôtesse cinquantenaire dans le pantalon ; c’est Pierre Lapoutre qui s’est tenu debout dans une venteuse tribune populaire, afin de vous livrer une tribune populiste.

Ce match, il ne fallait pas le rater, un enjeu comme celui-ci, le Red Star n’en avait pas connu depuis des lustres. Le Red Star, promu et surprenant troisième affrontait l’AS Nancy-Lorraine, second. Et oui nous voilà en terre d’Empire, convoitée par les Bourguignons, conquise par les rois de France (des mecs qui sont enterrés dans le neuf trois) pour conquérir un billet vers le paradis car seulement trois points nous séparent. Enfin restons sur terre, les Lorrains, ils se la jouent ambitieux, ce depuis le début, normal, ils ont gagné quatre championnats de Divison d’Eux.

Donc pour résumer, un club qui aura surtout pratiqué le ventre mou de l’élite et aura pas mal connu les affres de la descente… En fait ils pètent plus haut que leur cul, les Nancéens, ça leur est monté au ciboulot … Tout ça sous prétexte qu’ils ont sorti un super joueur qui a fait des pubs pour Fruité, et puis un autre qui passe à la télé et aurait fait son outing… Les Nancéiens, leur destin, leur histoire et leurs secrets d’alcôve, on s’en branle…

Et puis même si Charles le Téméraire fut tué à Nancy c’est pas une raison pour craindre cette équipe dont l’illustre entraineur, un jour de parler vrai affirma qui si l’on voulait voir du spectacle mieux valait aller au cirque qu’aller voir l’AS Nancy-Lorraine … Et comme au cirque de Moscou il y a la belle statue d’un clown, on s’est dit qu’au cirque de Nancy il doit y avoir une statue aussi… Quel Youri Nikouline avaient bien pu choisir les Nancéyens ?

Comme on est historien viril et pas faussaire, on s’est renseigné… Porthos Molise, il prétendait que c’était pas au cirque la statue, mais place Stanislas et que c’était la statue de Lyautey, et oui car la première fois qu’il s’est fait casser le cul, c’était place Stanislas, tout petit il était tombé d’un balcon. Il s’en est toutefois remis et fut un brillant académicien… Quand à Jean-Claude Pied, il se souvenait plus, d’abord il m’a dit qu’au stade, il y avait la statue de Zavarov, un mec qui jurait en italien et en russe à l’entraînement, et après qu’il pensait que c’était en fait la statue de Stanislas de Gaita… Un mec bien chelou, occultiste et poète, il était tellement défonce-man qu’il en est mort prématurément, il prenait trop de coke… Et on a jamais su si il venait se ravitailler dans le neuf trois… Là s’arrête un peu l’histoire entre les deux clubs…

Et bien à Nancy dans leur stade y a pas de statue et puis place Stanislas c’est la statue de Stanislas, et puis celui auquel on doit l’information il est académicien comme Lyautey et Olivier Rouyer, il se nomme Marcel Picon. Et puis la statue de Stanislas, elle fait un doigt… Mais il parait qu’on sent rien… Je tiens ce fait de Porthos Molise toujours très en rut quand le Red Star se déplace à l’est….

Mais l’essentiel est ailleurs, car si au stade de Nancy y a pas de statue, ils avaient vu grand. Ils avaient érigé un Hall of Fame pour y loger les statues de leurs gloires et confié l’ouvrage à l’École de Nancy.. Ils avaient fait dans le raffiné, finesse inégalée, de la ferronnerie à la fois épurée et fortement ornementée, des nénuphars cucurbitacées, formes végétales réinventées qui caractérisent si bien l’art nouveau… Et puis des statues à la gloire des idoles de l’AS Nancy-Lorraine, Platini, Rouyer et Correa… Mais bon pas coulés dans du bronze leurs ouvrages… Non, pâte de verre de Gallée pour Platini, cristal du maître verrier Daum pour le sexe de Rouyer, et travail de Lalique pour le nez de clown de Correa… Et puis il y a eu l’inauguration, la pâte de verre et le cristal n’ont guère survécu à la frénésie des participants, membres du comité d’éthique, érudits de l’art contemporain et conceptuel, intellos reconnus… Ils ont tout cassé, tout salopé on a ensuite retrouvé que des fragments des statues. Celle de Platini fut épargnée lors de cette partouze mondaine, trop sulfureux le gars, trop corrompu, plombé comme on disait autrefois des proies qui ont des maladies vénériennes… Mais ça a servi à rien car la statue de Platini elle a été mise au rebut peu après, pour les raisons que l’on sait.

Mais revenons au football et à ce match contre Nancy, il faut dire que le Red Star n’a pas été gâté par le sort, dès la 22ème minute faute dans la surface et double peine, expulsion de Fournier et penalty, heureusement arrêté de main de maître par Balijon… Et puis au vu de l’action même pas la peine de se dire que la vidéo aurait changé quoique ce soit, histoire d’œuvrer dans le sens d’un joueur de Nancy devenu hiérarque des instances footballistiques et un peu au piquet car pris la main dans le sac. La faute était indiscutable, demeure la double peine mais bon Fournier était dernier défenseur et puis l’arbitre, il était bien jeune, des joues de chérubin et un postérieur qui en ravirait plus d’un pour peu qu’il soit soumis à la disette qu’impose la prison ou d’autres lieux où la gente féminine ne se fait pas nombreuse, comme un stade de football par exemple.

La suite, le Red Star prendra deux buts dont un grâce à une passe millimétrée dans l’axe réalisée par Sliti dont le tir sur la barre quelques minutes plus tard n’effacera pas sa prestation en demi-teinte. Une action en fin de match viendra alimenter les espoirs des verts et blancs, mais bon Palun récoltera un coup de pompe dans la tronche et manquera perdre ses chicailles.. Cela ne sera pas sanctionné, va savoir si il y avait eu la vidéo. Nancy fidèle aux consignes de son entraîneur n’appréciant pas les jeux du cirque, aura dominé ce match sans livrer un réel spectacle, simplement en mode pragmatique…

Enfin, toute défaite est riche d’enseignement, les joueurs à l’étoile rouge se souviennent de celle fort salutaire contre Valenciennes, espérons que cette défaite permettra aux joueurs de redescendre sur terre, de ne pas sombrer dans l’excès de confiance, de ne pas se prêter à la condescendance, et qu’elle communiquera l’humilité nécessaire pour poursuivre ce parcours surprenant qui permet de rêver à la Ligain… Bon… Sans budget, sans stade, sans centre de formation c’est pas facile mais le Red Star est un club pas comme les autres.

Les notes à virgules :

Arnaud Balijon, 4/5 : un minimum pour celui qui stoppa un penalty et retarda l’échéance.

Lloyd Palun, 3.5/5 : un bon match, une belle occasion et encore une fois un coup dans la tronche.

Julian Jeanvier, 3/5 : de bons jaillissements , de l’impact.

Jérôme Hergault, 3/5 : il est juste techniquement et souvent lucide.

Pierrick Cros, 3/5 : il a débuté milieu défensif pour coulisser arrière central et remplacer Fournier, un bon match.

Danilson Da Cruz, 4.5/5 : rien à ajouter, il défend, il attaque, il détruit, il construit. Tout en chantant.

Xavier Chavalerin, 2/5 : certains lui accordent une occasion de but, ils ont de l’imagination, enfin il progresse.

Hameur Bouazza, 2.5/5 : il aura tenté mais moins inspiré qu’habituellement.

Naïm Sliti, 2/5 : une passe décisive pour l’adversaire, il touche du bois, quelques belles envolées et hélas trop de tricotage.

Anatole Ngamukol, 4.5/5 : quel joueur, quel équipier, il se sera battu jusqu’au bout, comme d’hab.

Rémi Fournier, 1/5 : expulsé, donc difficile d’apprécier sa performance.

Les remplaçants : Le Red Star c’est comme le rock’n’roll, 90 minutes à fond et pas de remplaçants.

Vive le Red Star, vive le sport et vive l’art nouveau,

Pr. Pierre Lapoutre

4 thoughts on “Nancy – Red Star (2-0) : La Jules Rimet Académie livre ses notes

  1. Conformément à la nouvelle législation en vigueur, ce texte ne contient que 3% de private jokes.

  2. Nous n’étions point en VIP. Nous étions à son côté. En présidentielle centrale tout de même, mais les canapés et le champagne ne faisaient pas partie du programme. La main de ma soeur était bien dans mon slip, en revanche.

    1. Comme le chantaient des poètes de votre région, « j’aurai mieux fait de peloter ma soeur plutôt que niquer Marie-Odile »… Mes respects les Lorrains.

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