La Paillade Académie note Montpellier-Bastia (2-1)

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Il est là.

Il est bien là, gueule décharnée par le temps et le chagrin, dents jaunies de nicotine perpétuelle, arpentant ce centre qui porte le nom de son père. Il est bien, là. Il est chez lui. Et les deux petits bonhommes qui suivent ses pas, religieusement, silencieusement, le sont tout autant.
Il observe de son œil perçant ce qui est désormais sa tâche, sa quête, son fardeau. Il a un regard pour chacun de ses soldats. Il part bientôt à la guerre. Et ses deux lieutenants qui se tiennent derrière lui le savent. Tous aiguisent leur baïonnette, tassent la poudre, cirent leurs bottes. Il passe dans les rangs, tête haute, regard féroce, et il harangue au son de La Paillade. Pour que tous sachent qu’à compter de cette minute où Jean-Louis Gasset a posé son pied sur cette pelouse, ils sont en guerre. En guerre contre tous ceux qui peuvent les expédier dans les bas-fonds voire en-dessous. Que Ghislain Printant et Pascal Baills seront derrière leur général pour lancer les assauts contre la décrépitude de leur bastion formateur.

Alors, bien sûr que l’on se sent rassuré lorsque de tels Périclès débarquent sur les coteaux clapassiers. Mais n’oublions pas qu’ils remplacent quelqu’un qui aurait peut-être mérité de rester encore un peu plus sur le banc pailladin. Les humeurs présidentielles sont ce qu’elles sont. Mais parfois elles viennent à lasser dans les rangs mêmes des fidèles. Hantz n’est pas un mauvais entraîneur et il faisait du bon boulot.
Et puis cette manie d’utiliser les médias pour balancer ses quatre vérités. Lassant, oui, toujours.

Mais monseigneur Gasset est là, maintenant. Un des princes les plus respectés de notre modeste club. Messire Printant est arrivé avec lui. Messire Baills était déjà là depuis un… bail, oui. Les trois seigneurs de guerre ont commencé leur chevauchée à la fois tranquille et éperdue à domicile, contre Bastia.
En faisant démarrer les grognards puis, ceux-ci s’essoufflant plus vite désormais, en faisant rentrer les jeunes fantassins pleins de vigueur et de talent. C’est ce qui fit la différence. La première bataille remportée, tout ce qui nous fallait pour nous rassurer encore un peu plus.

 

Les notes :

Jourdren (3/5) : Ah bin tiens, regardez qui voilà ! Avec ses sorties aériennes dégueus et ses prises de balles malhabiles, c’est Joujou le cachou !

Roussillon (3/5) : A le même rendement qu’un épagneul un dimanche au parc en courant partout trop vite et n’importe comment, mais en rapportant quelques balles qu’on croyait perdues.

Pokorny (2/5) : Première titularisation et première grande démonstration de ses capacités à faire n’importe quoi quatre-vingt-dix minutes durant. On a hâte de voir la suite.

Hilton (2/5) : Tous les commentateurs de la Terre mettent en avant son « hygiène de vie impeccable ». Arrête de manger des endives et recommence à défendre correctement s’il te plaît.

Deplagne (1/5) : Un niveau de débilité pareille, c’est une chose assez rare. Il se jette comme un tabouret les deux pieds en avant en plein milieu de la surface, fout des semelles et commet des fautes toujours inutiles.

Skhiri (2/5) : C’est con mais, quand t’es footballeur professionnel, t’es pas censé paniquer dès que tu récupères la balle, non ? Ou alors c’est une technique de déstabilisation de l’adversaire hyper pointue.

Lasne (2/5) : T’es mignon, t’es sympa, tu m’as l’air sincère, mais je vais mal te noter. Inexistant.

Boudebouz (3/5) : Bon c’est vrai que sans lui, ça ressemble pas à grand-chose. Mais attention de pas trop en faire non plus. Du genre des passements de jambes tout seul dans le rond central quoi.

Sessegnon (2/5) : On l’a vachement vu parce qu’il faisait le leurre sur les coups francs de Boudebouz.

Camara (1/5) : Vieil asticot resté trop longtemps accroché à l’hameçon.

Mounié (3/5) : Il a super bien fini les deux actions qu’il fallait, par contre dans le jeu, c’est une catastrophe. Même une catastrophe s’en sort mieux que lui en fait.

Entrés en jeu :

Ikoné : Purée ça fait bizarre de voir un joueur de foot en vrai.

Mbenza : Ersatz jeune de Camara. Super.

Sylla : Cadenas de luxe.

 

 

Le bisou vigneron,
Marcelin Albert

 

1 thought on “La Paillade Académie note Montpellier-Bastia (2-1)

  1. C’est beau. J’aime beaucoup Ghislain Printant, c’est dit. On parie que le prochain à revenir c’est Rolland avec 2 « L » ? Pour mieux voler dans les plumes de Loulou au bout de 6 mois.

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