Paris SGEL / FC Nantis (4-1) – La Porte de Saint-Cloud Académie fête un décès

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La chute du (quatrième) mur.

 

Coup de tonnerre à la rédaction de la Porte de Saint-Cloud Académie (qui se situe en réalité dans un squat à la Porte de Clignancourt, c’était moins cher) : le 16 novembre dernier, nous célébrions le vingtième anniversaire de la mort de son (presque) auteur. Ce bon vieux Georges nous a quittés il y a maintenant deux décennies. Stupeur. Mais qui se cache alors sous les traits du secrétaire général préféré d’Alain Duhamel ? Qui se substitue ainsi à l’orateur du PCF pour parler footballétariat, travailleurs et masses populaires ? Qui tape donc ces lignes en ce moment même ? Vous ne croyez pas aux fantômes, et vous avez sans doute raison. Le fameux quatrième mur tombe, et révèle la supercherie : votre camarade-académicien ne serait donc ni vieux, ni métallo, ni même communiste, et encore moins secrétaire général. Il est plus ou moins normand, certes, mais il n’est jamais parti travailler en Allemagne de son plein gré. Était-il au moins venu au monde lorsque le grand Georges faisait le chemin inverse, en ce triste jour de 1997 ? De justesse.

Mais il n’aura jamais entendu de vive voix les saillies verbales, les envolées lyriques, les approximations syntaxiques et autres improvisations grammaticales de l’homme qui a rendu le communisme drôle. Ne reste pour lui que quelques compilations des plus beaux moments du politicien à la gouaille légendaire, figure tutélaire du socialisme à visage presque humain, dernier vestige du courant ouvriériste du communisme français. Demeure aussi l’héritage politique en demi-teinte du dernier des titans communistes qui, en ratant le virage de la rénovation progressiste du socialisme au profit du soutien inconditionnel à une Union soviétique en déclin, en passant à côté de l’affirmation des classes moyennes pour rester campé sur une position ouvriériste sapée par la désindustrialisation de la société française, a précipité son parti dans l’oubliette creusée pour lui par le PS et ce salaud de Mitterrand, et restera dans les mémoires comme le représentant de la Désunion de la Gauche.

Mais, malgré tous ses défauts, et pour singer les Wampas : quand je vois la France, je me dis qu’il faudrait qu’il revienne…

 

 


LA RENCONTRE


 

Trêve de plaisanteries. Après ces quelques doutes identitaires et autres considérations métaphysico-politiques, revenons donc au quotidien de notre académie et de son académicien, en chair et en URSS. Jour de mâche bien ordinaire en cet après-midi d’automne pour les camarades de la section séquanaise de l’Internationale footballistique. Les rencontres se suivent et se ressemblent pour nos amis bleus-violets, tout comme les adversaires, dont les noms commencent à tourner en rond. Où qu’c’est qu’il est le renouvellement promis par le gouvernement, hein ? On prend les mêmes et on recommence en changeant le nom, on fait des élections et on ne présente qu’un seul candidat (et après on dit que Mémélenchon est staliniste, non mais vraiment), on élit le cocker Castaner à la botte de son papa… Avec tout ça, on essaie encore de duper les travailleurs et les masses populaires. Scandale. C’est un scandale.

Je ne referai pas les présentations de l’adversaire du jour, j’ai déjà donné. La composition d’équipe ne mérite pas beaucoup plus de s’y étendre, on reste dans le grand classique (on notera cependant le retour de Ravière Pastoré dans le onze de départ, en position de relayeur/meneur de jeu, mais ça c’est parce que le 4-3-3 ressemblait un peu à un 4-2-3-1 en phase offensive, laissez tomber même moi j’ai pas tout compris). Et purée, mais même le déroulé du match était d’une ordinarité désespérante : on a eu droit aux premières minutes de pressing intense d’une équipe adverse qui croit encore qu’elle a une chance de faire un résultat, à la domination au petit trot de Paris Saint-Germain-en-Laye en première mi-temps, aux quelques contres dangereux des Nantis à la demi-heure, au coup franc tendu (comme ma bite) de Danny D, au doublé de Cavani (le troisième en autant de mâches de championnat, c’est vous dire si on se répète), au regain de forme de l’adversaire au retour de la pause pour revenir au score, au petit but qui ramène à 2-1 et qui redonne espoir, au troisième but parisiano-saint-germanois qui assène le bon petit coup sur la tête juste après (avec en prime le bonus « main pas très ferme » du gardien), et au dernier goal pour faire un beau score bien plein au tableau d’affichage face à une équipe qui a lâché prise dans le dernier quart d’heure. 4-1 à l’arrivée, on reste à jamais les premiers de Division 1, et comme dirait Edgar Faure : PSGEL et l’immobilisme sont en marche, et rien ne pourra les arrêter.

 


LE SOVIET CARTES SUR TABLE


 

À match banal, notes banales. La moyenne (haute) pour tout le monde.

 

Alphonse Aréopage (3/5) : Désespérément correct.

Daninahaha-ha (3/5) : “Odile Deray ? – Non. – Oh ! pardon…“

Thiago Silvouille (3/5) : J’ai pas tout compris, mais il était à droite…

Markiki (3/5) : Ben, du coup, la même, sauf qu’il était à gauche…

Youri Backchich (3/5) : C’est sur l’une de ses récupérations hautes qu’intervient le contre qui mène à l’ouverture du score.

Marcus Verratius (3/5) : Pas toujours très à l’aise sur le pressing adverse.

(Remplacé à la 80e par Le Celsius pour sa traditionnelle entrée en jeu à trois buts d’avance à dix minutes de la fin. Désespérément attendu, que je vous dis)

Adrien Rafiot (3/5) : Ce rôle bâtard dans le double-pivot avec son copain italien n’était pas pour me déplaire. Très intéressant dans ses remontées de balle, comme souvent.

(Remplacé à la 86e par Christophe N’Coucou, que ça faisait longtemps qu’on l’avait plus vu, vous trouvez pas ?)

Xavier Pasteurisé (3/5) : Une position cheloue (doit-on accorder un adjectif en verlan ? Vous avez quatre heures), entre le 8 et le 10, qui lui a permis d’être dans tous les bons coups entre les lignes, avec une passe dé et un but à la clé (une belle feuille morte à la trajectoire tout aussi chelouE, que le goal n’a pu qu’effleurer).

(Remplacé à la 80e par Jules Daßler, pour le petit rappel au S. T. O.)

Ange de Marius (3/5) : Il est tout content de marquer sur son corner à deux rentrant.

Némarre (3/5) : Je ne sais plus trop comment le noter, parce que je ne sais pas vraiment ce que je suis censé attendre ou non de lui. Problèmes de riches, dirons nos détracteurs (ou Détraqueurs, je sais plus).

Eddy Cavanilla (NN/5) : Je ne pouvais pas me résoudre à lui mettre seulement la moyenne tellement que je l’aime d’amour doctrinal, mais comme je m’étais fixé une règle de notation, je préfère m’abstenir. Deux buts, dont un sur un contre de Pasteur achevé par une belle feinte pour se remettre sur son pied droit et ouvrir le bal, puis un autre sur un billard dans la défense pour le clôturer. Le doublé hebdomadaire : check.

 

En espérant que vous n’aurez pas été trop déconcertés d’avoir appris ma mort avec vingt ans de retard,

Scandaleusement,

Georges Trottais 

 

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