Entre ici un homme plein de questions, et une réponse.

« A quoi bon ? »

Une question qui m’a profondément taraudée ces dernières semaines. A quoi bon s’infliger tout ça ? La honte récurrente. Les brimades, le dédain, l’ironie. Les comportements antisportifs de certains. La presse qui s’en branle, ou pire qui multiplie les erreurs sur notre compte. Les défaites déshonorantes. Les fins de match dans lequelles on distribue les points comme des caramels. Le non-football, simplement. Pourquoi ? A trainer mon spleen de match en match, de bars en bars, de verres en verres, sans comprendre l’intérêt et l’utilité de s’infliger tout ça. Est-ce que ce club mérite notre investissement compte-tenu de ce qu’il nous inflige ?

Je ne savais plus. Je perdais la flamme. L’étincelle qui faisait crépiter le palpitant chaque nouveau jour de match. Je prenais les derniers affrontements comme autant d’obligations à tenir, des contraintes de mon emploi du temps plutôt que des parties de plaisir. Le Feu Sacré se mourrait. Puis j’ai compris. La réponse est venue ce samedi, au fond de plusieurs verres houblonnés avec plusieurs camarades d’infortune, puis dans un stade à la passion éphémère.

Il a fallu refaire l’histoire d’un club au milieu de pintes à 8,80€ dans un PMU. Se souvenir d’un doublé de Maïga, d’une barre de Jouffre puis d’un contre conclu par Matuidi, d’un selfie de Malouda avec Krivets, d’Hervé Tum, Guirane N’Daw, Sezer Ozmen… De notre montée honteuse, de cette équipe qui n’a jamais été aussi technique en 15 ans, des élans lyriques d’Hinschberger, de l’affection pour Nolan Roux. Vivre pour ces fragments de football, ces bribes de souvenirs si impétueux qu’ils en deviennent heureux.

Puis au Parc. Des acclamations pour les non-centres de Rivierez. Un chant à la défaveur des croisés de Mbappé. Des applaudissements nourris après une manita, alors que certains locaux avaient déjà quitté le stade. Ressortir de là avec la culotte pleine, mais le sourire lorsque les Parisiens saluent notre dévotion. Des remerciements sincères, de la compassion, un peu d’étoile dans les yeux.

Voilà ce que je suis. Un perdant de l’Histoire. Un éternel loser. Votre faire-valoir. Le paillasson sur lequel vous essuyez vos pieds plein de merde. Celui subjugué par un une-deux réussi quand vous sifflez votre entraineur. Celui que vous adorez humilier deux fois par an et que vous oubliez le reste du temps. Celui qui se repait de vos désastres et qui est transcendé par une victoire étriquée. L’anecdote de votre machine à cafés. Celui qui vit de tous ces petits moments de gloire quand vous oubliez votre propre famille. Qui a tellement gouté au poison de la défaite qu’il est immunisé. Qui est tellement tombé et qui se bat toujours pour se relever. Celui qui se souvient. Et qui continuera à y croire. Peut-être pas cette année, ni la prochaine. Mais celui qui croira toujours en de vrais moments de football. De football vrai.

Et je ne pense pas parler uniquement que pour moi. Je pense que nous sommes et serons encore beaucoup. Bercés par les hauts et les bas, tabassés par les aléas de notre quotidien surfant du maussade au médiocre, mais pourtant toujours là. A vivre le football comme une vie et non comme un consommateur. Du National à la Ligue 1. De 2-6 en 0-5. A toujours insulter nos dirigeants, joueurs, supporteurs. Puisque ça fait parti de notre ADN, puisque c’est nous. De Stras’ à Guingamp, de Lille à Bastia. Voilà les Grenats. Voilà notre histoire, notre raison d’être là. Et on l’assume.

 

29e journée : PSG – Metz

 

Compte-tenu des blessés et de la forme du moment, rien d’extravagant dans cette composition. Rassemblée en un 4-5-1, l’équipe a beau avoir une petite allure technique, elle n’en est pas moins basée sur une défense juvénile et certainement pas taillée pour ce genre de mise à mort.

 

Metz Que Un Match :

Je ne m’étendrai pas sur un match où les filets tremblent à chaque accélération. Encore moins sur un doublé de Nkunku. Il existe un univers d’écart entre les deux collectifs. Chaque récupération et balles en profondeur fracasse l’arrière-garde messine comme le Roi de la promo au bal des pucelles. Le PSG s’est appliqué à soigneusement essuyer ses crampons princiers sur nos visages de prolétaires à chaque occasion. Et ce dès la 4e minute où Meunier venait conclure une tentative de Mbappé repoussée par Kawashima.

Un frisson a bien parcouru la tribune lorsque Dossevi est allé trouver la barre d’Areola. La suite n’est qu’une vidéo pour adulte, catégorie humiliation. Et bondage hardcore avec le doublé de Nkunku. On en retiendra que Niakhaté ne devrait pas faire de vieux os en Moselle, que Mbappé est une belle salope et que Kimpembé est un très grand.

 

Metz Que des Notes :

Kawashima, 3/5 :
Ca aurait pu être largement pire. Alors merci Eiji.

Balliu, 2/5 :
Il a failli partir l’été dernier. Son talent lui, semble bien avoir filé.

Selimovic, 2/5 :
Trop grand, trop rapide, trop fort. Une barre bien trop haute pour une Vahid et sa première saison en Ligue 1.

Niakhaté, 3/5 :
Au pays des aveugles, le borgne est Roi.

Rivierez, 2/5 :
Le chien aboie, la caravane fracasse.

Poblete, 2/5 :
J’ai trouvé qu’il a eu beaucoup le ballon. Surement trop.

Cohade, 2/5 :
Comme celui qui court après les voitures. Et qui ne les attrape jamais.

Diagne, 2/5 :
Taillé pour la Ligue 2.
Remplacé par Rivière (64e), 1/5 :
L’intérêt de ne pas exister a eu au moins le mérite de mettre ses coéquipiers en valeur.

Milicevic, 2/5 :
Une place à gauche qui n’est pas la sienne, un match sans relief donc.
Remplacé par Niane (86e), non noté :
Un jour, ce sera plus que les 20M€ de Sarr. Mais pas contre le PSG. 

Dossevi, 3/5 :
Comme souvent, le plus en vue. La barre transversale tremble encore.

Roux, 2/5 :
Rien à manger. En même temps, à la pointe dans un 4-5-1 contre le PSG, c’est pire que la famine.

Le prochain match : Réception de Nantes. Pour la dernière et ultime chance.

Kast & Deuch

Pour aller plus loin :

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