(Episode 13/32) Après avoir excité nos papilles tout au long de la Coupe du Monde 2014, Parie-Maule revient munie d’un défi de taille : vous proposer une recette par jour, une pour chaque pays qualifié. Aujourd’hui, Parie-Maule enfile son plus beau casque à cornes.

Hécoucou les amis,

Aaaah, l’Islande… j’ai un excellent souvenir de l’Islande. Non que j’y sois déjà allée, hein, bouducon, les pays où on se les gèle, là, merci bien. Non, c’était il y a deux ans en juillet, on a fait un petit-déjeuner tripoux pour fêter l’arrivée des premiers touristes. Ils étaient arrivés la veille au soir, après 12 heures de route sur l’A20 et donc, on a fait le rituel de bienvenue, on est allés les réveiller à 6 heures au camping. C’est une idée qu’on avait eue quelques semaines avant, avec les copaings du comité des fêtes.

Ce qui a failli être dommage, c’est qu’on avait oublié l’ambiance musicale. Bon, la moitié des campeurs avait déjà été réveillée par l’odeur des tripoux mais bon, ça faisait pas très convivial, hein. On avait bien le mégaphone pour faire les discours, mais on avait oublié la musique. C’est là que Gustave il a eu une idée de gé-nie. Il a pris son smarphone, là, et il a réussi à trouver une compile Yvette Horner dedans (boudu, ça m’a fait quelque chose, d’apprendre pour elle, l’autre jour). Hé, il a soixante-dix ans, Gustave, mais avec son smarphone c’est un vrai guique. Il a collé son smarphone au mégaphone et là, le cortège entre les tentes avec l’accordéon à fond et nous qui suivions derrière, avec la marmite de tripoux qu’on avait mise sur la brouette à Raymond.

Ca n’a pas raté hé, on a tous les Néerlandais qui ont vomi dès qu’ils ont mis le nez dehors, sauf ceux qui n’ont même pas eu le temps d’ouvrir leur tente. Il y avait des enfants qui pleuraient, nous on passait entre les tentes à servir les assiettes de tripoux, et Gustave qui passait Yvette Horner en boucle. A un moment il y a un Allemand qui a craqué, il a démarré son camping-car en trombe et, bouducon, ça a été l’exode, hé. Ils sont tous partis en laissant leurs affaires, et en nous laissant comme des cons avec nos tripoux, hé. Ils ont même failli renverser le maire en partant, il arrivait tout affolé, boudu, il avait juste pris le temps de passer une veste sur son pyjama. Il nous a dit d’arrêter les conneries, alors nous on n’a pas compris, hé, on avait voulu être sympa avec les touristes, et tout, les tripoux, Yvette Horner, la France quoi. Hébé il nous a dit qu’il saluait l’intention, mais que tout ça ensemble à 6h du mat’ au camping ça faisait peut-être trop d’hospitalité d’un coup et que, bon, si on voulait que le commerce tourne un peu en été, fallait un peu y aller mollo aussi.

Et croyez-le ou pas, hébé c’est là qu’il y a un touriste qui est tout tranquillement sorti de sa tente, un blond. Il nous a salués et là, voilà-t-y pas qu’il nous a demandé une assiette de tripoux, hé ! Et il en a redemandé, bouducon, il a bien entamé la marmite, pour son petit-déj. Le maire, il était étonné, il a dit que c’était la première vois qu’il rencontrait un Néerlandais qui dégueule pas devant les tripoux. Et là, le touriste il nous apprend qu’il est pas néerlandais mais islandais. Bouducon, j’en avais jamais vu un en vrai. Il a dit au maire de pas s’inquiéter, qu’avec le genre de trucs qu’il s’enfilaient au pays, c’était pas nos tripoux qui allaient lui faire peur.

Alors on a sympathisé, puis on a parlé gastronomie entre deux assiettes de tripoux et là ya Gustave, pour déconner, il l’a mis au défi de préparer le plat national islandais. Et en une nuit seulement, comme on avait fait. L’Islandais il a dit « tope-là, mais à une condition : vous mangerez tout ». Alors nous on a tous rigolé, on s’est dit que le tripoux lui était monté à la tête, hé. Faut dire qu’à Lalbenque, comme ça, de but en blanc, j’aurais du mal à dire qu’on trouve tout ce qu’il faut pour un plat islandais, genre le gras de baleine ou les nageoires de phoque, ça se pêche pas dans le Lot, hé.

Hébé vous voulez que je vous dise ? Il nous a bien couillonné, le viking. Il avait bien parlé de préparer tout en une nuit, mais en une nuit islandaise, le truc qui dure six mois. Bref, un beau jour, il est revenu à Lalbenque avec tout un tas de trucs de chez lui et là, bouducon, on a compris notre douleur. Déjà, leur plat, ça s’appelle le Þorramatur, même le nom est ignoble, hé. J’avais jamais vu cette lettre, un « thorn » ils appellent ça, bouducon, j’hésitais même à l’écrire de peur que ça fasse péter le site. Bon, on a eu du mal à tout manger, mais on en est venus à bout, hé.

Et là, histoire de ne pas avoir souffert pour rien, on va faire un petit jeu. Parmi tous les trucs dégueulasses ci-dessous, vous avez trente secondes pour dire ceux qui entrent dans la composition du Þorramatur :

 

 

Allez, zou, je vous laisse vérifier la solution par vous-mêmes, et pendant ce temps je vais préparer ce qu’il faut pour votre recette islandaise du jour : le Þorramatur, donc. Hé, non, je plaisante, hé, ne partez pas, j’ai trouvé un truc de civilisé, avec que des choses qu’on peut trouver à Lalbenque. Et si je peux le trouver à Lalbenque, vous pouvez le trouver partout. Ca s’appelle la kjötzupz, et c’est une soupe de mouton ; mais une normale, hein, sans la tête ni les couilles.

 

 

La kjötzupz

800 g à 1 kg agneau (4 jarrets p.ex., mais en tout cas pas la tête ni les couilles), avec os

1 gros oignon

1/2 chou blanc

2 choux-raves ou 2 rutabagas

5 carottes

2 nageoires de phoque

3 pommes de terre

1 poireau

120 g haricots blancs

30g riz (ou flocons d’avoine ou flocons d’orge)

1 cs persil

Beurre, Sel, poivre

 

Hébé, ça va pas être compliqué, hein ; c’est d’ailleurs pour ça que je vous ai raconté cette petite anecdote au début, hé, pour meubler. Hé… « meubler »… clin d’œil, hé ! Habé non, je suis sotte, c’est suédois, ça. Bon, la kjtz… la kyotso… la soupe de mouton, là : vous commencez par chauffer du beurre dans une grande marmite, vous émincez l’oignon et le faites revenir avec les jarrets d’agneau jusqu’à ce que l’oignon devienne tendre.

Vous recouvrez de 2l d’eau froide, et vous écumez quand l’eau bout. Salez, poivrez, laisser frémir 25 minutes. Ensuite vous ajoutez le riz, puis vous coupez les légumes en petits morceaux, que vous ajoutez à la marmite.

Vous laissez frémir jusqu’à cuisson parfaite de la viande (env. 1h), en écumant de temps à autre. Si vous voulez vous mettre dans l’ambiance, c’est le moment que vous choisirez pour aller fendre le crâne d’un ou deux ennemis ou bien faire un clapping, au choix.

Avant de servir, vous détachez la viande de l’os à la fourchette, et vous ajoutez le persil au dernier moment.

Allez, zou, j’espère que tout ça vous aura mis en appétit, un bon appétit bien dur.

Parie-Maule.

5 thoughts on “Bon appétit Pelé : clap ! clap ! Kjötzupz !

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