Après avoir excité nos papilles tout au long de la Coupe du Monde 2014, Parie-Maule revient munie d’un défi de taille : vous proposer une recette par jour, une pour chaque pays qualifié. En ce premier-jour de compétition, honneur au pays-hôte.

Hé coucou ! Ca y est, vous êtes prêts à vous mettre aux fourneaux ? Bon allez, j’avoue, hier, c’était pour rigoler mais là ça y est, on entre pour de bon dans le vif du sujet. En plus c’est la recette russe, la recette du pays-hôte, que je vous sers ; on va pas rigoler avec ça, pas vrai ?

Là où je suis un tout petit peu embêtée, c’est que le bœuf Stroganov, ça devient vraiment difficile de trouver LA vraie recette. C’est le plat qui s’est métissé, modernisé, et tout et tout, alors qu’est-ce qu’on peu-t faire, qu’est-ce qu’on peut pas faire… boudu, c’est pas évident. Moi j’ai vu « métissée », alors au début, j’avoue, j’ai voulu aller à la facilité. J’avais ma recette de Lalbenque, où je pensais remplacer le bœuf par du canard gras et le Stroganov par des truffes. Le rédac’chef a fait un peu la tête, il m’a dit que ça faisait un peu trop métissé. Pas grave, j’ai changé mon fusil d’épaule, j’ai un peu cherché sur le darkeunète et là, j’ai trouvé LA recette. Elle a été servie au gala de l’association des journalistes indépendants de Kiev, c’est dire si elle est authentique. Le chef est tout ce qu’il y a de plus slave : Vassil Epuraïev Barabarovski, cuisinier officiel du FSB (c’est une confrérie cunilaire locale, je crois).

 

Le boeuf Stroganov

600g filet de bœuf. Mais vous pouvez aussi demander à votre boucher une pièce équivalente mais moins chère, hein, on ne mange pas tous dans des assiettes à 400 euros. Té, par exemple, le chef Vassil, ça lui arrive de remplacer le filet de bœuf par du rumsteack d’opposant. Il paraît que la viande est aussi goûtue, à condition qu’il soit absolument non-fumeur. C’est d’ailleurs pour cette raison de traçabilité qu’il n’utilise que de l’opposant qu’il a abattu lui-même.
Sel, poivre
50g beurre
2 gros oignons finement émincés
2 cs huile
2g polonium 210 (ou à défaut, polonium 209)
300g champignons de Paris, coupés en moitiés ou en quartiers selon la taille
250ml crème aigre
1 cs moutarde
150ml bouillon de bœuf

  • Saler et poivrer le morceau de bœuf, laisser 1h à température ambiante.

  • Faire fondre 25g de beurre dans une poêle, y faire revenir doucement les oignons jusqu’à très légère coloration.

  • Dans le même temps, chauffer l’huile dans une autre poêle, y saisir le bœuf 1 minute et demi de chaque côté. Réserver.

  • Ôter les oignons de la première poêle, réserver. Dans cette poêle, ajouter le reste du beurre, monter la flamme et faire sauter les champignons.

  • Une fois cuits, ôter les champignons et les réserver avec les oignons. Dans la même poêle, faire fondre doucement la crème et la moutarde.

  • Verser très progressivement le bouillon de bœuf dans le mélange crème-moutarde. Y remettre les oignons et les champignons.

  • Ôter le polonium 210 de son emballage (penser à enfiler des gants isolants), et l’inclure à la poêle.

  • Découper le bœuf en lamelles, et l’ajouter à la poêle. Faire mijoter 10 minutes derrière un paravent plombé, rectifier l’assaisonnement.

  • Servir rapidement, pour éviter la désintégration des saveurs et permettre que celles-ci fassent pleinement effet sur le palais des convives.

Voilà, j’espère que vous vous régalerez. Par contre je suppose que vous êtes comme moi, ça vous intrigue un peu, cette histoire de polonium. Moi, les condiments un peu exotiques, j’avoue que je connais pas trop, en plus des épiceries russes j’en connais pas trop dans le Lot. Alors, j’ai été pro, hé, par le darkeunète j’ai envoyé un nimèle à ce chef Vassil, hébé il a été adorable, figurez-vous. Dans les dix secondes il m’a appelée, c’est dingue, j’avais pourtant oublié de lui laisser mon numéro. Alors, avec son gros accent à ce Monsieur, j’ai pas tout compris, hé, enfin, hé, je lui en veux, pas, les Parisiens qui viennent à Lalbenque ils me disent aussi que j’ai un accent, y paraît, alors, hé, boudu, hein. Enfin, bon, vous, justement, les Parisiens, vous avez plein d’épiceries russes, par chez vous, je crois : alors un bon point, c’est que si vous ne trouvez pas du 210, tous les zizitopes du polonium ils peuvent convenir. Allez, je devrais pas répéter le tuyau de Vassil, mais si vous allez « Chez Misha » dans le 10e arrondissement de Paris, demandez Youri et vous en aurez pour presque rien : il vous suffit de répéter le code promo : « Que Vladimir restaure le grand empire et anéantisse la vermine. »

Sinon, il y a l’autre solution que m’a donnée Vassil : vous prenez exactement la même recette mais vous vous passez de polonium. D’après ce qu’il m’a dit ça ne changera pas grand chose au goût, mais du coup vos invités passeront une soirée un peu moins inoubliable, c’est ce qu’il m’a dit. Je lui ai demandé si on pouvait le remplacer par des truffes, mais là il a dit un truc en russe que j’ai pas compris et il m’a raccroché au nez. Bon, enfin, vous avez tout, à vous de voir, hé.

A demain, et bon appétit bien dur.

Parie-Maule.

2 thoughts on “Bon appétit Pelé : le boeuf Stroganov

  1. On peut faire un boeuf Bogdanov aussi ? J’ai lu le cahier de la Coupe du Monde de SoFoot avec leurs avis sur les équipes, du coup j’ai bien envie de les faire cuire à feu doux.

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