Salut les moches,

Affres de la vie londonienne et de ses prix indécents, disons que je vous aime pas suffisamment pour vous offrir des revues de stades de Premier League ; j’ai d’autres chose à glander que de claquer 30 piastres pour voir Francis Coquelin avec des jumelles. En plus la Switch vient de sortir. Vous me direz je viens bien de faire un match en parcage à Stamford Bridge, mais je pense pas que cet autel de la pleutrerie ne mérite plus que 3 lignes de ma divine prose.

Du coup j’suis allé poser mes basques 2 arrêts d’Overground plus loin c’est pas comme si j’allais faire des efforts pour des prolétaires crasseux comme vous. Du coup c’est bien Queen’s Park Rangers que vous découvrirez, le cœur vaillant de l’Ouest de Londres, dans un stade petit mais tellement raide qu’il vous donne l’impression d’être submergé. Reste qu’un nom claqué comme Les Gardes Forestiers du Parc de la Reine ça donne pas méga envie, encore moins que Jambon de l’Ouest ou Palais de Cristal. Décrypeutage.

 

DU MÉTRO AU STADE : 3/5

La station de métro la plus proche c’est White City, ce qui malheureusement pour toute personne respectable n’est pas vraiment une allégorie de sa population, mais qu’importe. Loin d’être aussi iconique que la marche de Putney Bridge à Craven Cottage, celle de White City à Loftus Road n’en est pas moins désagréable. Un décor londonien classique, une odeur de saucisse grillée (+1 parce que ça me rappelle la divine galette saucisse), des rues étroites de maisons aux bow window qui entourent le stade. Et un pub. LE pub.

Si rien n’égalera jamais à mes yeux la longue marche à travers Rennes pour se rendre de Thabor à la rue de Lorient, c’est quand même loin d’être de la merde.

 

LA GUEULE DU TRUC : 4/5

Oui bon voilà gneuh gneuh foot anglais gneuh gneuh stades iconiques où t’es près de la pelouse ; loin de moi l’idée de ressasser des clichés utilisés par des gens dont la seule référence footballistique est Stéphane Guy, mais pour le coup on est assez proches de la vérité.

Un petit œuf en deux étages, pas plus grand qu’un abri de jardin mais raide comme la mort, Loftus Road a quelque chose d’immersif. Ce petit moment qu’on connaît tous, quand passe le pas de la porte donnant sur les gradins, quand on aperçoit enfin un petit bout d’herbe et que ça sent bon la verdure, est rendu encore plus fort par la structure architecturale du stade.

Par contre évidemment, comme c’est quand même un pays de gros mastres, t’as cette putain de poutre qui te bloque la vue alors que t’as payé l’équivalent de 4 grecs et demi (salade tomate oignon, sauce blanche, algérienne pour les frites) pour poser ton cul sur un morceau de plastique froid. M’enfin bon c’est pareil partout, du coup j’éviterai de leur en tenir rigueur.

Ici pas de Tatie Soazig qui regarde le match de l’immeuble comme à Guingamp

 

L’AMBIANCE : 2/5

Voilà le moment qui vous permettra de faire claquer le clapet de votre con de collègue de bureau qui crache sa haine d’impudent ignorant sur le supportérisme français à coups de stéréotypes à la « oh mais tu sais moi j’aime l’ambiance à l’anglaise ». Et bien si c’est le cas, il faut quand même être grand amateur de Roi du Silence. Ou un gros con, ce qui n’est pas mutuellement exclusif.

Rien, que dalle, nada. Mieux qu’à Fulham soit, mais tout le monde sait que Craven Cottage est une bibliothèque. 2-3 « Come on you R’s » qui sont repris certes par le stade tout entier et pas limités à un kop, mais 7 secondes et demies d’ambiance et bien laissez moi vous dire que c’est de la merde en bâton.

Alors oui c’était un mardi, mais le stade était globalement plein, à quelques sièges près. Et il faut se dire que QPR est considéré comme une des belles ambiances de Londres. Je vous en foutrais moi putain.

Côté visiteurs, pas grand monde, ils sont venus de loin (Wigan) et c’est en semaine. En plus ils sont relégables. Donc on va éviter d’être désobligeants. Puis je pense qu’un «Will Grigg’s on Fire » de plus m’aurait fait sombrer dans l’oblivion.

En plus il y avait des français, cette race d’enculés, qui faisait des snaps en disant « on prend trop cher » pendant tout le match. Bevet Breizh dizalc’h je me désolidarise de ces sinistres individus.

 

LE MATCH : 4/5

C’était absolument n’importe quoi. QPR ouvre la marque après 5 minutes sur un alignement de minimes district et une main plus molle qu’une bite du Cap d’Agde de la part du portier. 10 minutes plus tard Wigan égalise sur un pénalty d’une stupidité assez consternante. Après 20 minutes de vide sidéral, QPR dominera pendant toute la deuxième mi-temps et reprendra l’avantage d’une jolie frappe à ras de terre de 20 mètres.

Ça a couru dans tous les sens, j’ai vu Yéni Ngbakoto et Will Grigg je vais pas faire la fine bouche.

 

LE POINT GUIDE DU ROUTARD : 3/5

Voilà la seule chose qui vous intéresse. Je sais bien que les gauchistes ne pensent qu’à boire et à s’empiffrer sur le dos des honnêtes gens. Le bilan est plutôt mitigé. Avant le match, mon poteau Rémi-zer et moi-même, en Bretons pas piqués des hannetons, on s’est rendus au pub au coin de la tribune. The Springbok. Il fallait un ticket pour le match pour rentrer, ce qui avait un charme désuet.

L’ambiance du pub était plutôt pas agréable : des vieux exploits en filigrane sur un rétroprojecteur au fond, un mélange de vieux avec écharpes mangées aux mites et casquettes au logo délavé et de jeunes aux coupes de cheveux au cordeau et aux vestes Stone Island immaculées, ça donnait vraiment l’impression de rentrer dans un monde. Sans être exceptionnelle, la bière n’était pas anglaise et du coup à peu près buvable (Straropramen, ça te fera pas relever la nuit mais tu peux pas te tromper).

Quant à la bouffe au stade, elle était servie dans l’emballage du coup ça te sortait un peu de ton délire. Le burger était banal mais rien à redire, la tourte bœuf à l’oignon était fade, huileuse et m’a brûlé la bouche. Peut mieux faire.

 

Tu peux même jouer aux fléchettes, quelle vie

 

Est-ce que je recommanderais l’expérience ? Pas si £20 pour la place c’est un peu tendu pour vous, elle les vaut à peine. Tu sens que le club a quelque chose, un match de Championship un mardi soir contre Wigan c’est peut-être pas le bon moment pour les voir sous ses meilleures couleurs.  Peut-être faut-il être avec eux à Wembley, qui sait.

A bientôt bande de fientes cosmopolites,

Laezh Dour

3 thoughts on “J’ai testé pour vous : Loftus Road

  1. The Demer en bastons, c’est le sceptre de SuperAcad!, alias Ray/Fex et son bouclier Troudix.-?

    1J’aime beaucoup ce que vous avez fait.

  2. Ca fait plaisir de revoir ce genre d’articles, depuis la disparition des nouvelles de l’Est.

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