Firmitas, Utilitas, Venustas… 

…soient les trois vertus cardinales d’un édifice selon Vitruve (De Architectura, Ier siècle avant JC.) Robustesse avec Pique-Puyol en vérins utiles à la machine cognitive catalane tandis que, tel la Vénus de la Ciutadella, des naumachies émerge Messi. Bloquée dans l’axe depuis deux matchs, Barcelone se remet aux centres par Cuenca à droite et Iniesta côté opposé. Si l’enfant lune prend place dans la relance du moteur, Fabregas vient le suppléer aux abords de la surface et lui offrir le couloir gauche. Le jeu portant sur la gauche, Sergio en profite pour rejoindre Cuenca à droite. La manoeuvre permet ainsi de décoller les latéraux adverses de leurs centraux et déjà Iniesta centre (10ème) ou profite des déviations axiales de Fabregas (18ème.) Las! Désireux de se payer Drogba, Valdes s’est offert Pique (15ème) qui sort pour Daniel Alves. Un piston pour une flèche, Mascherano passe dans l’axe, Sergio l’y rejoint pour cause de Drogba et Fabregas glisse à droite pour le suppléer auprès de Cuenca. 30ème, dégagement de Cech, tête de Drogba pour Mata: Beauté et Utilité perdent en Robustesse et l’édifice vacille déjà…

 

L’Art du Siège… 

…est contemporain du plus vieux métier du monde et les saillies italiennes se célèbrent par-delà les Alpes. Se dessinant au gré des bastions qui le composent, le « tracé à l’italienne » instauré dès la Renaissance trouve ainsi en Di Matteo un fieffé représentant. Devant Cech, un socle de 4+3 augmenté de Ramires-Mata dans les couloirs et Drogba en proue occupe un espace de 40…35…30…25..parfois même 20 m². L’édifice plie et se déplie au gré des déferlantes catalanes entrecoupées de 6 mètres de Cech à destination de la tête de Drogba qui dévie pour Mata (30ème, 33ème.) Privation de ballon, bombardement (centres de Iniesta-Cuenca, tirs de Xavi-Iniesta), travail de sape de Fabregas-Alexis dans la surface, tête de Puyol, seul le jet de cadavres pestiférés ou l’envoie de cochons piégés est épargné aux Blues qui, organisés pour un corner, cèdent sur l’action qui s’ensuit: 1-0, Sergio, 34ème. Alexis sur vibreur, Terry pense à Cole et répond lorsque l’arbitre l’expulse (béquille fatale à son auteur, 36ème.) Dans l’obligation de marquer, les dix de Chelsea pensent rejoindre leur capitaine lorsque Messi décale Iniesta: 2-0, 43ème.

 

« La Vanité… 

…de Philippe de Champaigne contient un sablier », sibylline Jacques Attali interrogé sur le Football Total sauce catalane. Et tandis que l’aigre-doux renverse une pièce de sable et de cendres, Ramires s’appuie sur Lampard pour tromper Valdes: 2-1, 44ème. Le temps de voir Cuenca à gauche, Daniel Alves ailier droit devant Sergio et Fabregas perdu dans un moteur dont Iniesta est désormais à la relance, Messi place son penalty sur la transversale (2-1, 47ème.) Le temps s’écoule et tels les cendres du sablier d’Attali, les catalans passent de l’autre côté, densifiant jusqu’à saturation un espace toujours plus restreint. Ne faisant plus son chiffre, Messi erre tel un commis voyageur sur le pré où ne galopent plus que sept canteros depuis l’entrée de Keita (pour Fabregas, 73ème.) « Magnifique chiffre 7 +/- 2 » qui, selon le cogniticien George Armitage Miller, serait le nombre maximal de stimuli que l’esprit humain serait capable de traiter simultanément. Dès lors, si l’efficacité de l’autopoïèse catalane repose sur le principe d’émergence exposé par P. W. Anderson, de récents travaux font apparaître un seuil à partir duquel la saturation sensorielle aurait des effets inhibiteurs. Dix anglais occupent un territoire que ne cesse de surcharger le mouvement perpétuel catalan et l’impuissant encaisse par Torres: 2-2, 92ème. Condamné à l’enjeu, l’adversaire sort désormais la camisole et regarde le patient s’autostimuler avant de sanctionner. Certes, l’autiste reste un Asperger, mais les buts sont venus alors que Chelsea désirait le ballon, rappelant ainsi que le jeu est découverte de l’altérité. Aux cognitacticiens catalans d’emmener leur créature aux putes…quitte à choisir les positions.

 

Notre Footballologue.

Des images ? ici.

8 thoughts on “Notre Footballologue analyse Barcelone-Chelsea (2-2)

  1. Superbe match de la Squadra Azzura, et merci Cech et Drogba qui m’ont évoqué l’époque ou Bordeaux arrivait à être européen en n’ayant que Ramé et Pauleta sur le terrain.

    L’apothéose a quand même été le coup de grâce porté par Torres qui sur ces 2 dernières années à le même ration but/match qu’un Jimmy Briand ou Cyril Pouget des grands soirs…

    Le pire c’est que la perf de Chelski est presque héroïque… non je déconne. Je crois que je vais continuer à aller jouer avec mon caca…

  2. Cher Footballologue, c’est grand ce que tu fais mais ça sent quand même un peu la drogue : »Certes, l’autiste reste un Asperger, mais les buts sont venus alors que Chelsea désirait le ballon, rappelant ainsi que le jeu est découverte de l’altérité. Aux cognitacticiens catalans d’emmener leur créature aux putes…quitte à choisir les positions. »

  3. Le Barça a bien fait son boulot en menant 2-0. Vanité et faute de concentration laissent un boulevard à Ramires et la qualif à Chelsea. Le but de Torres est anecdotique.

  4. @JustWide : c’est pour se foutre de la gueule du footballologue que tu fais une analyse en deux lignes ?

  5. « mais les buts sont venus alors que Chelsea désirait le ballon, rappelant ainsi que le jeu est découverte de l’altérité. »

    C’est du Heidegger et Levinas au sommet ainsi qu’un parfait résumé du match d’hier soir et de ceux qui concernent le Barca.

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