Notre Footballologue analyse Lucho et OM-Saint Etienne (0-0)

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De la tactique et du mercato en un article ? Merci, Footballologue.

Pic de forme en septembre contre pic de forme en août…mais pas seulement.

 

Maintien… et plus si affinités

Joueurs après joueurs, St Etienne construit un groupe solide autour d’un projet simple : obtenir rapidement le maintien, tenir la cadence et faire les comptes en mai. En visite au Vélodrome, prise de risque nulle et Galtier aligne un 4411 sous la médiane (442 lorsque Diarra-Kaboré sont à plat) sans pressing.

Jouer bas empêche l’OM de profiter du jeu vertical en une touche de Lucho et oblige les Marseillais à prendre de front des Stéphanois en surnombre prêts à jaillir sur le porteur du ballon. A la récupération, le jeu se concentre sur le côté droit où Aubameyang met Morel sous pression et l’OM encaisse sans toutefois rompre (2ème, 11ème, 19ème, 22ème, 33ème.) En face, Deschamps aligne Kaboré aux côtés de Lucho et reconstitue le milieu de terrain champion de France 2010.

 

Lucho-compatibles…

Lucho porte le numéro 8. Milieu de terrain, il ne lui faut qu’une touche pour trouver son attaquant dans la profondeur. Droitier, son jeu est bonifié si l’offensif part de la gauche pour plonger dans l’axe, en témoigne les duos formés avec Niang, Lisandro (l’Argentin penche à gauche), voire Gignac janvier 2011. Alors, si l’adversaire campe dans sa moitié de terrain, que l’avant-centre est un ancien ailier droit, que l’offensif droit se rêve 10, et que l’offensif gauche est plus milieu qu’attaquant… Lucho ne sert à rien. Donc l’OM cherche une solution : jeu long de N’Koulou pour Rémy qui remise pour Lucho (12ème) ou Kaboré (27ème) ; de gauche à droite avec Morel-Ayew pour Diarra-Lucho au milieu du terrain, ouverture pour Rémy qui trouve le poteau (16ème) ; placer Lucho à la médiane pilotant un « commando » offensif disposé face à lui (30ème, 33ème.) L’Argentin finit même la mi-temps à gauche derrière sa Tropa de Elite renforcée des latéraux (43ème, centre de Morel, Diarra-Ayew aux 6 mètres se gênent.) Sans succès.

 

Gouverner, c’est prévoir…

Hypothèse : Mercato 2009, Deschamps arrive et construit un ready-made à coups de millions. Un projet sur deux ans permettant de redorer le blason olympien, ouvrir les portes d’une grande écurie au technicien et laisser la place nette pour son successeur. Las ! La crise bouleverse la donne et invite tout le monde à consolider ses acquis (cf politique de l’OL.) Deschamps prolonge, le club s’accroche à ses rares actifs en espérant un retour à la hausse du marché, l’obsolescence programmée oblige à multiplier les résiliations. Lucho restant faute de marché, Deschamps doit composer avec l’actif vedette de son équipe 2009, déprécié depuis le désastreux mercato 2010, et dont le départ permettait d’effectuer les ajustements tactiques nécessaires. En effet, l’OM aperçu en amical proposait un trio de puncheurs (Ayew-Amalfitano-Valbuena) plus adapté aux équipes regroupées et le profil d’Amalfitano (milieu droit, passeur) ouvrait même la place au recrutement d’un 9 ou d’un 9 ½ et à un départ de Valbuena. Un Lucho valant mieux que « t’en auras deux » recrutés par Anigo, Deschamps exhibe donc son Argentin sous Rémy dans un 4231 et lui espère des qualités de finisseur. Deux animations se succèdent : l’Argentin plonge dans la surface pour constituer un point de rebond aux petits gabarits…privés de rampe de lancement ; Lucho se couple avec l’avant-centre, les attaques partent d’un latéral vers son offensif, relai avec l’Argentin, centre pour l’avant-centre… laborieux et prévisible, Valbuena et Ayew ne sont pas des ailiers et l’OM se découvre sur les flancs.

 

Le néant…

Aubameyang permute avec Sako et l’ASSE insiste côté gauche. Le pressing de la paire Battles-Sinama-Pongolle invite l’OM à passer sur les côtés, les latéraux se livrent et St Etienne profite des espaces libérés. 54ème, Aubameyang centre pour Sako à 6 mètres, barre-ligne-Mandanda. 56ème, N’koulou s’essuie les crampons sur Sinama-Pongolle, la tension monte, Clément et Marchal sont avertis à la 61ème, Mignot est exclu pour un second carton jaune à la 84ème. Sinon, Valbuena glisse tête la première dans le panneau Quick, et il reste les prêts comme variable d’ajustement…

 

Allez, le Footballologue est sympa et vous laisse quelques images.

6 thoughts on “Notre Footballologue analyse Lucho et OM-Saint Etienne (0-0)

  1. Une très bonne analyse globale et qui a le mérite de donner des pistes explicatives sur plusieurs dimensions. Comme dirait l’autre aussi bien sur le plan techenique que taceutique!
    Plutôt inquiétant pour le futur du coup….
    L’animation sur les côtés hier était quasi nulle!!! A domicile avec des équipes regroupées si on se prive de cette solution comment va t on faire?? Surtout si les latéraux ne prennent pas haut le couloir. A ce sujet il est révélateur que la dèche ne demande à Morel de jouer plus haut qu’à 5 mn de la fin.
    Enfin pourquoi l’entraineur ne propose pas une organisation qui prenne en compte les qualités de ses joueurs? Prouve que t’es aussi bon que tu le pense et adapte toi!

  2. Bravo encore, Mr le Footballologue.
    Du coup un mec qui joue 10, mais qui a besoin d’un ailier gauche de tel type, d’un 9 de tel type etc. etc.
    Bah il est pas si fort que ca finalement.
    Ou alors il vit pas à la bonne epoque du foot. Genre Riquelme quoi.
    On oublie, je trouve, que la plupart de ses passes décisives l’année du titre sont sur coups de pieds arretés.

  3. Je pense pareil que tyrone downie, au risque de paraitre luchomophobe.
    J’ai trouvé l’engouement luchix trés exagéré, même après sa première saison.
    Et je préfère de loin voir Cheyrou débuter que Kaboré.

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