ATTENTION : Ce questionnaire Proustballe contient de nombreuses références à un sport de balle orange qu’il faut faire rebondir avant de l’envoyer dans un panier. Et pour cette raison il est réservé à un public amateur de football émotionnellement stable et capable de tolérer que le football ne soit pas le sport préféré de tout le monde (ce qui est une pure hérésie mais bon)

Le Canaproust grince à nouveau et il est très heureux d’accueillir cette semaine un jeune qui en veut, un aventurier du football et pourfendeur de Pascal Praud devant l’éternel : Romain Molina.
Romain a grandi dans l’Isère profonde, avant de prendre sa voiture rouge de marque française et de partir habiter successivement en Angleterre puis en Ecosse et aujourd’hui au fin fond de l’Andalousie. Fils et petit-fils de maraichers, il a fait les marchés durant des années avant de bosser à feu Basket News/Maxi Basket, puis de créer Sharkfoot, Hat-Trick et de débuter comme indépendant, notamment avec une grosse enquête sur CNN autour d’un réseau entre la République Démocratique du Congo et la Belgique, illustré par le cas de Chancel Mbemba.

Parce qu’on ne l’arrête pas, il a aussi tenu Kick-Off, un blog sur les méandres du football britannique, pour le meilleur site de sport de l’univers, L’Equipe.fr et il fait quelques sujets de temps à autres pour France Football. Aimant vivre sous le seuil de pauvreté comme il le confie lui même, il s’est décidé d’écrire des livres comme Galère Football Club, puis ces derniers mois Génération Parker [ce n’est apparemment pas un footballeur ndlr] (avec Benjamin Henry, un journaliste couvrant le DFCO, ce qui vous classe un homme) et El Maestro [qui vient de sortir ! re-ndlr], sur Unai Emery.
Enfin, il est aussi basketteur à un niveau semi-professionnel et a déjà joué pour la sélection gibraltarienne, dans laquelle il fait partie du groupe élargi (c’est possible) pour l’instant, vu sa saison à Bayside, leader du championnat. « Tout le monde s’en tape » dit-il, mais il en est fier.

1.Le principal trait de votre caractère dans votre travail ?
Dès la première question, je ne sais pas quoi répondre, c’est bien… Allez, disons exigence. Je suis ultra-exigeant avec moi-même. J’essaye toujours de donner plus, d’aller plus loin, d’explorer une piste à laquelle personne n’a pensé. Exemple concret : si je fais un article/livre ou autre, je vais me dépatouiller pour interroger x personnes/témoins, afin d’avoir le plus de détails possibles. D’une, ça m’apprend des choses, donc c’est toujours ça de pris. De deux, si le lecteur te lit ou t’achète, c’est pour autre chose que Wikipedia, non ? De trois, en tant qu’indépendant, si tu n’apportes rien de plus… Et au risque de sonner arrogant, quand je termine quelque chose, j’ai envie de penser que j’ai été le meilleur possible. Si je n’ai pas cette ambition, pas cette exigence, je reste chez moi ou je vais aux champignons. Ça n’engagerait que moi et des bolets. Tandis que là, tu engages ta personne, des lecteurs et aussi les personnes intéressées dans l’article (le(s) protagoniste(s), les interviewé(s)…). C’est limite un contrat moral que tu as. L’écrit dépasse l’auteur, il faut en avoir conscience je pense.

2. La qualité que vous préférez chez un journaliste sportif ?
Je n’attends rien des gens, qu’ils soient journaliste ou tailleur de pierre. Donc on va faire une réponse très conne : que le journaliste, sportif ou non, se comporte comme il est réellement. Qu’il ne se renie pas, qu’il soit lui-même ; même si je me demande si certains ont une personnalité ou la simple conscience qu’ils sont une entité à part entière de l’humanité, comme vous, comme moi, mais c’est un autre débat.
Après, je ne suis pas utopiste et je sais que certains ont des besoins financiers ou existentiels leur imposant d’accepter des choses. Mais il y a des limites parfois, il y a des limites… Donc je rajouterai ça aussi : la décence. Du genre « je passe à la télé, donc je compte », du genre « t’as vu, je suis en photo avec tel gars », du genre « je défends les copains même si ce sont des ordures et qu’ils ont un contrat avec tel agent ou directeur sportif ». La décence, pitié…

2 bis. Et celle que vous souhaitez voir chez une journaliste sportive ?
Même chose, sauf que la décence, dans ce cas, c’est d’arrêter d’accepter ce métier pour servir de plante verte ou de « caution féminine ». Sérieusement, on dirait que c’est « bien », « tolérant » et « progressiste » d’avoir une femme dans les débats sports désormais. C’est limite un quota chez certains responsables de média. J’ai beaucoup de mal avec ça. Que tu sois une femme ou un mec, ça ne change RIEN. Exemple : Elise Mathieu, elle a beau être étudiante ou ce que tu veux, c’est la bible du football écossais en France. Donc si tu dois faire un sujet sur ce thème, tu t’en fiches qu’elle soit une jeune femme ou une étudiante, tu privilégies la compétence, non ?
Après, j’ai quand même l’impression qu’il y a de moins en moins de « plantes vertes » dans le métier. Enfin je dis ça, mais il y a toujours autant d’imposteurs et de personnes nichées dans leur tour d’ivoire, pensant détenir la vérité unique.

3. Votre principal défaut dans l’exercice de votre métier ?
Vu l’état de mon compte en banque, je pense que je suis un sacré tocard pour survivre décemment de mon métier. Heureusement que je vis en Andalousie où ça ne coûte pas cher, sinon je devrais retourner sur les marchés ou me prostituer à la gare de Glasgow (j’ai toujours cet exemple en tête car j’ai vu des ribaudes en jogging et avec des dents en moins dans cette ville. Un pote à moi m’a sorti un jour : »Oh tu sais, derrière une poubelle et en regardant le ciel, ça passe. » Mais je dévie).

3 bis Et sur un terrain de football ?
De basket je vous prie (mieux vaut ne pas me voir avec une balle au pied). Je vais donc citer mes coachs : »Romain, shoote bordel ! Shoote ! » Je suis trop obsédé par la passe et le collectif que je m’oublie (alors que j’ai un bon shoot). Et je pense manquer de confiance en moi parfois vu que j’arrive à un bon niveau semi-pro en étant parti de la dernière division départementale en France… Donc dans la tête (et tout le reste aussi, on doit toujours progresser et corriger ses défauts).

4. Votre rêve de bonheur footballistique ?
Que la bulle spéculative des droits télés explose, comme les « organisations » dirigeant le football. Car on tombe dans la pantalonnade, notamment le « modèle » Premier League.

5. Quel serait votre plus grand malheur de journaliste sportif?
De devoir retourner dans des émissions à la con pour la promo de mes prochains livres, où tu entends avant le direct : »Au fait, c’est qui le mec à gauche de Cavani déjà ? » Et savoir que ces mêmes personnes vont analyser PSG – Barcelone.
Petite précision d’ailleurs, si Horsjeu me permet (oh nous vous savez, on laisse faire souvent ndlr), mais la promo d’un livre est limite plus important que son contenu (c’est terrible, mais c’est comme ça). Un auteur est lié par contrat avec sa maison d’édition et il doit en théorie répondre favorablement à toutes les invitations promotionnelles. Parfois, je n’ai pas envie de répondre à telle ou telle personne, mais c’est aussi un principe que j’ai toujours défendu : on peut parler avec tout le monde. Je prends mon exemple. Je ne suis personne au fond et j’arrive à interroger quantité de personnes pour mes ouvrages, donc je ne vais pas refuser quand on me demande l’inverse, ça n’aurait pas de sens. Et vu les ventes d’un livre foot en France, je peux vous assurer que toute promo est bonne à prendre. Sinon, on gagnerait moins que Horsjeu (et ce n’est pas une connerie ; les gens ayant tâté à l’édition confirmeront) (moins c’est quand même compliqué ndlr).

6. Etes vous supporter et si oui, quel serait votre plus grand malheur de supporter ?
C’est un bien grand mot, mais j’ai une grande tendresse pour Queen’s Park Football Club, le premier club de football fondé en Ecosse (1867). Ils n’ont jamais changé leur devise : »Ludere Causa Ludendi », soit « jouer pour le plaisir du jeu ». En d’autres termes : ils n’ont jamais payé un joueur, perpétuant l’amateurisme des premières années du football (les joueurs sont défrayés et signent des contrats de £1 selon un accord avec la ligue afin d’être dans les clous).
Bref, de l’aveu de tous les historiens, Queen’s Park était « l’équivalent de Manchester United, la Juventus et le Real » au tournant du XIXe siècle. Ce sont eux qui ont inventé le jeu de passes et les premières stratégies, etc. Quand je vivais en Ecosse, j’ai fait plusieurs matchs des Spiders : Arbroath – QPFC, Montrose – QPFC, QPFC – Annan Athletic et la finale des play-offs pour monter en D3 écossaise : Stenhousemuir – Queen’s Park. C’était en mai, j’avais un anorak polaire et j’étais dans une terrace (tribune faite pour rester debout) derrière un des buts avec les 500 fans des Hoops venus pour l’occasion. Ils ont gagné, mais ça n’a pas été suffisant pour obtenir la montée à cause du résultat du match aller. Les joueurs en pleurs, les fans ovationnant leurs joueurs à l’aide d’un grandiose « Allez les Hoops ». Ces mêmes fans qui avaient amené des grands ballons de plage et des bannières… Sur le terrain, le capitaine mal dégrossi, Tony Quinn, milieu de formation qui a terminé sa carrière stoppeur ou attaquant, selon la tournure des matchs. Un plombier ayant connu deux fractures de la jambe et qui a arrêté sa carrière cette année, rejoignant le staff des Spiders, aujourd’hui en D3. Come on Queen’s Paaaaaarrrrk !
Sinon, le malheur… Aucune idée. J’adore ce club, mais je n’en suis pas dingue non plus. Je ne suis pas très fan/supporter d’un joueur ou d’une équipe en particulier globalement, même au basket.

7. Le pays où vous désireriez évoluer ?
Je ne sais pas s’il y a plus beau que les divisions inférieures écossaises. Un Brechin City – Forfar Athletic, l’Angus Coastal Derby, c’est quelque chose. Brechin se qualifie de « seul stade entouré d’une haie » (ce sont donc les « Hedgeman »). J’ai passé presque tout le match avec Fergus, le responsable de la boutique, la soixantaine bien tassée. Un 3-3, un superbe coucher de soleil à 16h30 et des anecdotes géniales, comme « Dolly », le chat du club, qui rentre parfois sur le terrain. Fergus me disait qu’un jour, un joueur a ramassé le chat pour le mettre hors du terrain et l’arbitre lui a mis un jaune. Beauty Scotland.
Après, c’est cool aussi le football espagnol, notamment dans le sud. Je connais des clubs de Segunda B (D3) où les salaires des joueurs sont à 200 euros par mois. Et faut voir l’état des stades et des terrains. J’ai fait un Algeciras – Huelva l’an passé, en D3 donc, et une des entrées a un énorme tag : »Algeciras, la ciudad del polvo. » Polvo a beaucoup de significations, mais là, c’est dans le sens drogue. Charming. Huelva a un groupe d’ultras qui encourageait le pauvre Ruben Mesa, un attaquant ayant mis un ou deux buts dans toute la saison, sachant que son seul concurrent, un Brésilien, s’était gravement blessé.

8. Peut-on supporter plus d’un club ?
Supporter, non. Avoir de l’affection pour certains clubs, oui. Pour ma part, c’est Huelva. Mais c’est la ville, les femmes, la nourriture, les gens, la Rabita, les mines du Rio Tinto, le capitaine Jesus Vazquez… Une des meilleures expériences professionnelles et personnelles. Plus vieux club d’Espagne aujourd’hui en D3, toujours sous la menace d’une liquidation… Putain courage El Decano !

9. Le plongeur/simulateur que vous aimez quand même ?
Alors là… On va dire Dougie Imrie, que vous ne devez pas connaître. C’est un ailier évoluant à Hamilton, en D1 écossaise. Un genre de teigne capable de péter un tacle les deux pieds en avant au milieu de terrain, sans aucune raison apparente. Et le mec, à chaque match, il trouve le moyen de provoquer des fautes alors qu’on le touche à peine. Il ne va pas vite, il est technique mais sans plus, il ne voit pas super bien le jeu, mais il est rempli d’agressivité et de vice. Il m’a toujours fait marrer, on dirait qu’il va se battre contre la terre entière.

10. Vos journalistes sportifs favoris en prose?
Sid Lowe, Philippe Auclair, Rory Smith, Jimmy Burns, Phil Ball, Jonathan Wilson, Daniel Gray, Simon Hughes, Nige Tassell, Duncan Hamilton, James Montague, Ron Ferguson, Roberto Arrocha, Carlos Romero…

11. Vos poètes préférés ? Dans le foot bien sûr.
J’ai vu Scott Brown de mes propres yeux, et dans la poésie, il est d’une douceur exceptionnelle. Sinon David Raven, un latéral droit d’Inverness. Raven, comment dire… Tu prends un mec donnant l’impression d’avoir 45 ans, lent, courant en faisant des gestes assez bizarres, sans technique, sans tactique et sans beaucoup d’autres qualités. Et le mec fait une petite carrière, toujours en rigolant. C’est lui qui marque en demi-finale de Scottish Cup contre le Celtic, une compétition qu’Inverness gagnera au final. Dans le kamoulox, David Raven, c’est très haut.
Sinon, j’adore le vrai Rooney, Adam, un attaquant qui met plus de gnons et de buts dans les six mètres que n’importe qui dans ce bas monde. Puis son chant à Aberdeen merde : »Adam Rooney having a party, bring your vodka and your charlie! » (Charlie, c’est de la cocaïne en Ecosse).
Allez, un dernier poète, malheureusement en retraite, c’est Mark Yardley. Deux photos pour justifier mes dires, et .

12. Vos héros de fiction footballistique favoris ?
Euuuuh…. Je n’en ai pas.

13. Votre (joueur) artiste favori ?
Je le suis depuis qu’il est à Hibernian et je ne m’en cache pas, j’apprécie beaucoup Steven Fletcher. Ce n’est pas pour faire hipster ou je ne sais quoi, mais j’ai toujours aimé sa patte gauche (pas pour finir les actions, mais pour trouver des ouvertures, des passes, des décalages) et son intelligence de jeu. Je pense qu’il n’est pas fait pour l’Angleterre. L’utiliser comme pur buteur ou target-man, faut être débile. Donc allez, je vais dire Fletch! Et même à Marseille, pour avoir vu pas mal de ses matchs, c’était l’un des seuls à avoir du QI foot. J’aurais bien aimé le voir avec un vrai coach, je suis sûr qu’il aurait fini l’année à 15 passes décisives (les buts, c’est moins sûr, c’est vrai, mais ça fait son charme. Comme son pied droit, qui ne lui sert strictement à rien).

14. Vos héros et héroïnes footballistiques actuels ?
Jon Parkin pour son physique mal dégrossi. C’est la vraie « Beast » du football anglais, le buteur bien gras et ne courant presque pas. Beaucoup de respect pour lui, mais aussi pour les mecs à la carrière improbable. Amjad Iqbal par exemple, un milieu plutôt technique des divisions inférieures anglaises, qui a réussi à jouer pour le Pakistan, tout en poursuivant sa carrière dans la recherche. Le mec s’est pété la jambe, a eu des blessures horribles et il a toujours laissé l’image d’un gentleman. Puis grand respect pour la famille Casciaro, Kyle, Ryan et surtout Lee, le policier buteur de Gibraltar.
Enfin, dans la catégorie mal dégrossie, je demande Steve McNulty, alias Sumo :

15. L’erreur d’arbitrage qui vous a fait sourire ?
Le coup du chat à Brechin City !

16. Vos noms favoris de joueurs (juste les noms) ?
Dmitri Popov, mais surtout car sa photo Whatsapp, c’est un genre de Carles Puyol en mode travesti.

17. Ce que vous détestez par-dessus tout dans le foot hormis les béni-oui-oui ?
Qu’on se prenne au sérieux, qu’on pense que le football se limite à onze gars sur un terrain, qu’on construise des stades pour la consommation et non pour le jeu, qu’on traite les supporters comme du bétail, qu’on continue à donner des contrats à Sam Allardyce, qu’on paye Bruno Roger Petit pour écrire sur le foot… La liste est longue, donc je m’arrête-là.

18. Le cas de dopage qui vous fascine / intéresse le plus ?
J’ai déjà vu des mecs se charger en semi-pro/début de professionnalisme, donc… Quand tu rentres dedans, tu vois des trucs incroyables. Des mecs se piquant avec de la testostérone de taureau, ce qui te donne une gaule pas possible. J’ai vu en Ecosse, dans un club de D1 de basket, un mec se doper avec un entraînement. Il était tellement nerveux qu’il a fracassé – au sens propre – un joueur. Le mec était en sang, les autres regardaient. Bel esprit. Donc quand tu sais ça, tu te demandes ce qui se passe plus haut. Mais je vais expliquer un petit truc con: Newcastle avait un genre de boisson protéinée à la noix que les joueurs devaient prendre trois semaines de suite, et relâcher pendant une, sinon ils allaient être contrôlés positifs. Regarde la transformation physique de certains, sachant que beaucoup font à peine de l’entretien physique ou que leur morphologie n’est pas apte à supporter un tel changement, et tu « rigoles ». La même méthode avait été utilisée à Servette il y a quelques années, et je connais un joueur qui a pris 8 kilos durant trois semaines de vacances. Voilà, voilà.

19. La réforme que vous admirez le plus dans le foot ?
Aucune ne me vient à l’esprit…

20. Où et comment aimeriez-vous exercer votre métier pour la dernière fois ?
En faisant ce que James Montague a réalisé dans « Thirty One Nil », un bouquin sur les « outsiders » pour les qualifications à la Coupe du Monde. Il a été à travers le monde et a rencontré des sélectionneurs, joueurs & co. C’est culturel, social, politique, football. C’est juste brillant en fait et j’ai toujours voulu faire quelque chose de similaire.

21. État présent de votre esprit professionnel ?
Impatient que la pluie s’arrête pour aller m’entraîner.

22. Votre statistique préférée ?
Les passes décisives dans le basket, car c’est là où je brille, donc mon égo est content en voyant ça.

23. Faute qui vous inspire le plus d’indulgence ?
L’erreur d’appréciation d’un arbitre, tant qu’il garde son honnêteté et sa décence (du genre, pas l’arbitre qui veut être la star des débats).

24. Votre devise et votre devise de club préférées ?
Ludere Causa Ludendi, jouer pour le plaisir du jeu.

25. Si votre média était une équipe, quel poste occuperiez-vous ?
Je n’ai pas de média en particulier, mais meneur de jeu, évidemment (en basket. En football, on va dire… défenseur central mettant des lattes et courant ici et là pour rattraper les coups, malheureusement sans succès).

26. Quel est votre stade préféré ?
Dur…. J’ai adoré Selhurst Park et ses sièges en bois un mardi soir de D2 anglaise pour Crystal Palace – Hull City, avec un triplé de l’inusable Kevin Philips. Mais j’ai aussi adoré Tynecastle, le stade de Heart of Midlothian, Pittodrie, à Aberdeen (pour un sublime Aberdeen – Kairat Almaty ; au moment de l’entrée des joueurs, les poutres en bois ont craquelé tellement ça gueulait. Sublime, sachant que c’est un stade calme en championnat)… Celtic Park et Ibrox sont impressionnants, évidemment, mais j’ai aussi adoré Sanchez-Pizjuan, notamment au moment de l’hymne ou de l’avant-match quand tu contemples les Sévillanes.
Dans les enceintes un peu déglinguées, grosse tendresse pour Glebe Park de Brechin (avec sa haie), le Links Park de Montrose, sans doute le stade le plus froid d’Ecosse…. Mais putain, regardez des photos de Central Park (Cowdenbeath) et imaginez que cette équipe se fait surnommer « the Blue Brazils ». Imaginez encore la mascotte, une vache, enfourcher une moto et faire un tour de la piste de Stock-Car en plein match pour haranguer la foule lors d’un match de Coupe contre Hibernian. Donc allez, Central Park pour son côté déglingué. C’est un stade sans âge, c’est sans doute pour ça qu’il est si beau d’ailleurs.

27. Votre occupation préférée en dehors du foot ?
Le basket ! Sinon, la lecture, l’écriture et voyager, c’est cool aussi (surtout en Andalousie).

28. Votre CSC préféré ?
Excellente question.

29. Si vous n’étiez pas journaliste, dans quel corps officieriez-vous ?
Je ne me considère pas journaliste cela dit… Mais sinon, auteur de théâtre, j’aimerais beaucoup.

30. A qui souhaitez-vous que ce questionnaire soit posé ?
Maxime Blanchard, je suis persuadé que ça l’intéressait en plus. Le joueur le plus drôle que je connaisse ; excellent joueur de guitare aussi. Sinon, Julien Denoël, un journaliste belge que j’apprécie beaucoup. Son humour me semble très HorsJeu.

9 thoughts on “Romain Molina répond au questionnaire Proustballe

  1. Ca fait grand plaisir de lire cette interview. A quand un revival de hat trick?

    Une question si tu passes dans les commentaires Romain: Je ne connais pas tous les journalistes que tu cites, mais j’en reconnais pas mal du Guardian. Je n’ai pas l’impression qu’on ait beaucoup de gars de cette trempe en France. Même Philippe Auclair, en Angleterre il est top et dès qu’il passe sur rmc il devient un journaliste qui se contente de faire des raccourcis et cesse toute analyse pertinente.

  2. Très très cool, même s’il balance des tas de noms dans tous les sens, on sent la grosse passion c’est bieng

  3. J’ai passé un très bon moment. Je suis vraiment surpris que ce genre de personne ne soit pas plus mis en avant dans l’univers sportif français.

    Galère Football Club est un très bon livre, tu apprends des choses, tu sors la tête du cul de la Ligue des Champions pendant qq heures et c’est ça aussi le football.

    Bravo Romain. Longue vie!

  4. Pire que la mention du basket, je donne l’éloge du football espagnol. Choisissez mieux vos interviewés, bordel!

  5. Pouce bleu en l’air.
    Le gars a pris le temps de soigner ses réponses, avec visiblement du plaisir à le faire, il semble avoir réalisé 2-3 trucs dans sa vie et démonte avec élégance les « collègues ». On lui pardonne à l’aise la pratique de ce sport étrange. Bravo et merci.

  6. Quand même bizarre qu’il faille faire appel à un spécialiste du basket pour avoir de vraies réponses au questionnaire. A croire que le petit monde des journalistes sportifs spécialisés foot n’est peuplé que de gros cons (coucou Praud, Balbir, Riolo and co)… Donc à partir de ce postulat et contrairement à l’homme cuillère, on peut craindre pour l’avenir professionnel de Romain. Lui ne se considère pas journaliste au contraire de ces nombreux usurpateurs qui sévissent sur différents médias et qui se présentent comme tel. J’ai beaucoup aimé sa trop courte intervention chez Praud, en espérant qu’il ne se soit pas grillé auprès de l’ensemble du microcosme journalistique bobeauf parisien.
    Mais t’es un bon Romain, change rien, continue de bosser ainsi et merci pour la réponse 28.

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