Entretien paru dans le dernier So Foot, donc celui de novembre 2012 si on a tout compris.

 

So Foot : Le titre de ton précédent album, « La Superbe », allait bien avec ce que l’OL a pu vivre toutes ces années de domination. Le prochain, « Vengeance », pourrait raconter aussi quelque chose de l’équipe du moment ?

The Spooner : Première question vicieuse du journaliste. Les lecteurs ne s’y sont pas trompés, « La Superbe » et « La Vengeance » sont des références aux ex du chanteur.

 

Benjamin Biolay : J’aimerais bien qu’il y ait cette notion de vengeance, de revanche à prendre.

TS : De qui de quoi, on ne sait pas, sans doute une private joke, perso je ne comprends absolument pas. Alain Perrin est sans doute celui qui est visé.

 

BB : J’ai quand même l’impression que l’effectif est motivé. Après, quand t’es lyonnais, tu sais comment on est : on parle pas. Ou quand on parle, on parle mal. A en paraître arrogants parfois.

TS : Absolument pas d’accord avec toi BB, le « parfois » est indéniablement de trop.

SF : Un type qui ne parle pas, c’est Malbranque…

http://www.leprogres.fr/football/2011/09/08/steed-malbranque-je-n-avais-plus-de-plaisir-a-jouer
http://www.lesbossdufoot.com/Interview-de-Steed-MALBRANQUE_a912.html
http://www.eurosport.fr/football/ligue-1/2011-2012/steed-malbranque-%28ol%29-je-n-ai-jamais-dit-que-je-voulais-arreter-le-foot_sto3478235/story.shtml

 

BB : C’est le meilleur depuis le début de saison. J’ai eu les boules qu’il signe chez les Verts. Heureusement, il a signé dix minutes ! (Rires) Sur le coup, j’ai compris qu’il se passait quelque chose d’ingérable pour lui, aussi bien sportivement qu’humainement.

TS : Mais concrètement quoi ? Parce que moi j’ai senti que c’était psychologiquement, épidermiquement et cordialement qu’il se jouait quelque chose.

 

BB : Quand le club l’a fait revenir cet été, j’ai été un peu sceptique. Jusqu’à ce que je le vois jouer en CFA sur OL TV.

TS : Bien joué le placement de produit. L’école Aulas, il n’y a rien de mieux.


BB : Quand il joue, tu repères l’effet Pemier League : le mec qui va constamment de l’avant, qui te fout jamais la gonfle 50 mètres derrière quand il l’a récupérée.

TS : Ah oui ça c’est carrément Premier League. Mais de quelle époque ? Sans doute au Moyen-Âge, étant donné l’emploi du terme désuet « gonfle » qui signifie également l’effet que produit les gens qui l’emploient sur leurs interlocuteurs.

 

SF : Il y a aussi une histoire de come back à la maison-mère qui plaît à Gerland.
BB : Face à Brest, il a eu une belle ovation quand Rémi (Garde) l’a sorti. C’est quand même pas le genre de la maison, comme ça, aussi vite. Après, c’est l’intelligence de Rémi Garde de lui avoir proposé de rejouer avec la réserve au cas où. Gérald Baticle a checké l’affaire avant d’envoyer très vite des rapports : « Steed, il pète le feu ! Il faut le faire signer ! » Là, Rémi a tout de suite compris.

TS : Soyons beau joueur et reconnaissons qu’il a raison. Bien joué Gérald donc.

 

BB : Pour moi, ce retour après une année de break, c’est une leçon de vie. A méditer dans bien des métiers.

TS : Il faut remarquer ici l’introspection soutenue du monsieur. Pour le foot, ok, un an c’est pas mal. Pour les autres artistes, entre 22 et 27 ans, cela pourrait être pas mal, non ? A méditer monsieur.

 

SF : Grenier a surtout ce geste, la passe, sans doute le plus apprécié à Gerland.
BB : C’est vrai que c’est beau à regarder, mais ça n’a pas empêché de se faire enculer par Bordeaux. C’est peut-être pas toujours efficace, mais c’est quand même plus agréable à regarder que sous Puel.

TS : Oui enfin pour le moment, Garde a fait pire que Puel, pas de ligue des champions, pas sur que la direction soit du même avis très longtemps.

 

SF : Gagner moins, mais jouer mieux, alors ?

TS : Non mais on parle toujours de Lyon là ? Non parce qu’à un moment donné, il faudra se rendre compte que les victoires de Lyon sont autant de défaites des autres clubs et que cela ne peut pas durer tout le temps. Historiquement l’OL n’a un palmarès que sur une dizaine d’années.

BB : J’ai 40 ans. Je ne suis pas un footix. L’OL, je l’ai connu tellement mal…

TS : Incompréhension totale, amalgame gênant, il faut bien comprendre donc que les footix ont moins de 40 ans, ce sont des gens qui ont la grosse expérience, genre qui ont connu la guerre. Sinon tu as un avis de merde. Mais sinon, c’est quoi un footix ?? Je vois bien des blaireaux en parler, les stigmatiser sans savoir exactement qui c’est. Un peu comme les schtroumpfs, le dahu ou la ligue des champions à Lyon.

 

 

SF : C’est quoi tes premiers souvenirs de matchs à Gerland ?
BB : Le tout premier, c’était pour voir Villefranche, quand les deux clubs jouaient en D2, en 1982. J’avais neuf ans.

TS : 9 ans en 82. Alors qu’il dit avoir 40 en 2012 ?? J’ai vérifié, né le 20 janvier 1973. Il a 39 ans le garçon. Selon sa propre définition plus haut… c’est peut-être bien footix alors ?

 

BB : Mais le plus beau, ça reste encore la remontée en 1989 avec Raymond et le but de Jacky Colin. Tout ce qui vient après, pour moi, c’est caviar à volonté.

TS : Si tu n’as pas connu 89, tu n’as pas connu la misère.

 

SF : Tu fais partie des nostalgiques de la période de domination ?

TS : Imaginons la personne saine d’esprit qui répond « non non ce n’était plus l’esprit initial, celui de La Paillade et des entraînements à la Jonelière où le plaisir était avant tout de se retrouver ensemble, de s’amuser avec la gonfle et d’aimer le public. »

 

BB : Un peu, ouais.

TS : Honnête. Un peu, ouais.

 

BB : Ce qui m’énerve le plus, c’est la gestion de cette époque-là. Il y avait du fric de partout. Je crois même que les dirigeants négociaient à peine les joueurs. Ils prenaient une liste et ils disaient : « C’est combien Lloris ? C’est 5 ? Bon, on le prend à 8 ! »

TS : C’est quand même dommage de prendre le seul joueur réellement sous-évalué à l’achat comme à la vente de toute cette période.

 

BB : Et c’était signé dans l’après-midi. Ce que je déplore aussi, c’est qu’à cette époque, on ait enrichi le LOSC comme des cochons. (Sourire) Avec des transferts tous plus foireux les uns que les autres. Sauf Abidal.

TS : En même temps, si Aulas n’avait pas fait cela, Lille aurait été champion dès 2005. STRATEGIE MEC !!

SF : Qui reprend l’entraînement…
BB : Ce mec est un héros. Je me rappelle la première galère, il y a un an et demi. Tout le monde était effondré dans le vestiaire du Barça et on m’a dit que c’était lui qui était venu faire les blagues.

TS : Il faut noter ici l’emploi très malin du « on », parce que tout le monde va se demander « mais qui donc est la taupe dans le vestiaire du Barça qui rencarde BB ??? ». Messi, évidemment.

 

BB : A Lyon, je sais que certains lui en veulent toujours pour son quart de Ligue des champions face au Milan (en 2006, ndlr). Moi, je resterai toujours indulgent avec les défenseurs. Alors que pour un milieu de terrain qui perd un ballon facile avec un but derrière ou Bafé et Jimmy qui manquent des occasions impossibles, je deviens complètement hystérique.

TS : Et c’est donc à ce moment très précis que BB écrit ses chansons.

 

BB : Jimmy, j’ai envie de lui dire : « N’essaye même plus de cadrer et vise la tribune ! » Des fois qu’elle rentrerait. Comme il tire surtout sur la foule, les mecs ont même fini par l’appeler « Pinochet » ! (Rires)

TS : Perso, ça me fait rire, mais on dit que j’ai un humour déplacé. C’est donc une blague déplacée que tous les lecteurs chiliens vont apprécier. Au passage, Briand s’en prend une belle quand même.

SF : Il a aussi ce côté qu’on ne voit pas forcément, du joueur abrasif qui ne ménage pas sa peine.
BB : Quand il est à droite, c’est rare qu’on s’en prenne un de son côté. Comme avec Sidney, l’attaquant qui mettait le moins de buts au monde. François Clerc, le plus mauvais latéral de l’histoire de l’OL, lui doit sa carrière.

TS : Ah. Une analyse très intéressante, l’arrière latéral qui doit sa carrière au milieu qui est devant lui, si j’avais du temps, j’approfondirai, mais non, bien joué.

 

BB : Je le suis pas trop à Nice, mais il rame là, non ? Ah mais non ! Il est à Saint-Étienne ! Bon, il est mort ! (Rires)

TS : En 2 phrases, il casse tout… Mais là quand même, c’est une remarque de footix ou pas ?? j’aimerais comprendre où se situe le curseur. MAIS OUI : en fait c’est le jeu chat perché, il suffit de dire « je ne suis pas un footix », pour se permettre des analyses de footix en étant ayant l’immunité. Comme Bigard lorsqu’il se défend d’être vulgaire.

SF : T’as calmé le jeu avec les supporters stéphanois ?
BB : Je ne calmerai jamais le jeu ! Si je ne joue pas à Saint-Étienne, c’est par conviction. C’est le club que je déteste le plus ! J’aime pas leur maillot, ça me dégoûte !

TS : Oui alors ça c’est vraiment une putain de conviction. Non mais tu as vu la gueule des maillots de Lyon ? Sérieusement.

 

BB : Et puis, c’est un club qui n’a pas arrêté de nous faire la morale. Parce que moi, la caisse noire du président Rocher, je me rappelle très bien : double billetterie dégueulasse pour éviter de payer les taxes.

TS : Non mais la morale à la Aulas, c’est sûr que c’est la panacée. Bien joué le coup de la vierge effarouchée. On parle du cours des actions de Lyon et des supporteurs qui se font encore avoir ?

 

BB : Il y a eu aussi le mépris à notre endroit pendant des années. Après, ils ont su avoir une finesse dans le recrutement qu’on n’a pas eue forcément.

TS : Eh Piquionne, c’était bien quand même ?

 

BB : Quand ils prennent Matuidi à Troyes, le mec fait à peine 40 kilos. Je l’ai vu dans la rue l’autre jour, il est toujours gringue. Licha te fait la même impression hors du terrain.

TS : Eh ouais les mecs, c’est ça le recrutement malin, prendre des maigres.

SF : Un autre type qui ne parle pas, lui aussi mystérieux.
BB : Intelligent surtout.

TS : La légende du taiseux qui est intelligent, c’est toujours aussi navrant à lire.

 

BB : Parce qu’en privé, il parle, en français. La gloire, lui, il en a rien à secouer. Mais une fois sur le terrain, quel engagement ! Quelle colère ! Il est même sans pitié. Pour moi, c’est l’archétype du joueur argentin. Alors que je suis désespéré quand je vois Lavezzi et Pastore qui font passer les Argentins pour des starlettes brésiliennes.

TS : Je reconnais volontiers certains éclairs dans les propos de BB. On sait que les Brésiliens, enfin bon… on sait quoi.

SF : Il y assez peu de joueurs qu’on n’aime pas finalement à Lyon.
BB : Il y a assez peu de joueurs que j’ai dans le pif. Ederson, je pouvais pas le blairer, même si je sais que le mec est charmant. Et quand j’ai vu l’affaire des 30 millions à combler, je me suis dit, c’est exactement Gourcuff. Je sais pas ce qui lui arrive à ce garçon…

TS : Sans chercher la polémique, mais c’est l’année bordelaise 2009… on ne saura jamais vraiment ce qui est arrivé à Wendel, Ciani, Trémoulinas, Diarra, Cavenaghi, Chamackh…

 

SF : Son début de saison sentait bon la relance.
BB : Mais il y a encore quelque chose qui ne va pas. Pour moi, il est venu salement de Bordeaux. Et quand c’est pas propre, ça peut vraiment te casser.

TS : Bon. J’ai essayé d’éviter la polémique, mais voilà BB a résumé la chose.

 

SF : Il sortait aussi de Knysna.
BB : Ouais, le truc foireux, les claques de Ribéry… Moi, j’y étais pas. J’ai juste eu des échos de ce bus, par un pote de Mandanda. Lui voulait descendre. On lui a fait comprendre que c’était pas une bonne idée. La fin de l’ère Raymond.

TS : Oui on comprend bien. Il voulait descendre, d’autres aussi. Mais nous n’y étions pas.

 

SF : Comme d’autres Lyonnais, tu l’aimes un peu Raymond ?
BB : Je l’adore ! Avant l’arrivée de Rémi, je me disais même : « Pourquoi pas Raymond ? » Tu fais chier tout le monde. Un truc pas très lyonnais…

TS : Raymond, le héros de 89 mais qui se plante 20 ans après. Comme le maréchal en fait. Heureusement il y

a des irréductibles. Un truc très français. Gaulois même.

 

The Spooner.

 

13 thoughts on “Au courrier du coeur : Benjamin Biolay vs The spooner

  1. entre Biolay et Clovis Cornillac, putain, Lyon ça envoie du level, pas digne d’un Michel Neyret tous ça! baltringues…merçi qd même au Spooner.

  2. Apparemment, Biolay a eu les miquettes de donner le coup d’envoi de son club du Beaujolais, quelques supporters stéphanois s’étant passé le mot pour lui faire un petit comité d’accueil bien sympatoche.

    Au moins, il a réussi son coup : on parle de lui ailleurs que dans les salons de thé ou les maisons de retraite.

  3. j’aime pas Biolay, je m’attendais pas à le voir parler foot, bah je suis pas déçu. Toujours aussi nul.
    Tiens je vais citer une action précise de Vabec alors que je l’ai jamais vu jouer dans mon acad, histoire de piquer une histoire à mon père et de faire bien.

  4. Pauv’Biolay, il en finit pas de sombrer.
    Et puis, sil pouvait fermer sa gueule sur l’OL, on a suffisamment de problèmes comme ça.

  5. The spooner est toujours aussi haineux, inintéressant, pas drôle. Va vivre ta rancune ailleurs, tes articles ne servent à rien.

  6. ok…
    je vois pas bien l’intérêt que t’as a faire des commentaires d’un article qui en lui même présente pas grand intérêt (fondamentalement : on s’en tape de Biolay).

    On sent quand même que t’aimes pas les quenelles, c’est bien pour toi, moi ça me racle un peu l’oeil tes sarcasmes de bon matin.

    Le problème n°1 c’est que t’es franchement pas drôle garçon : la prochaine fois fais relire ton article par Menez, il te trouvera quelque phrase choc

  7. @MacGregor : Ménez ou Ménès ? Parce que si c’est Ménez, ses phrases seront orientées « insultes en italien ». Si c’est l’autre, ben ça sera à base de « Les bras m’en tombent »

    Sinon, pas la peine de s’énerver, on va pas se mettre sur la gueule à cause de Benjamin Biolay quand même. Benjamin Biolay quoi !

  8. C’est vrai Roland, mais merde quoi, je sais même plus d’où vient la menace moi… et puis voir ça de bon matin, c’est des choses à pas faire….

    Moi je dis: qu’on nous laisse notre rivalité rien qu’à nous :
    A quand l’interview de Lavilliers en réponse à celle de Biolay

  9. Shmagnifique innterview de Sofootr. Biolay devrait se contenter d’être le sextoy des 1ères dames de France.

  10. à l’ami Roland, c’est vrai que sur ce coup la je te plussoie:

    « Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intelligence et l’humour est le monopole de l’ASSE sur ce coup là. »

    ça me fait mal au cul un peu… mais bon le Biolay c’est pas ce qu’on fait de mieux comme humoriste lyonnais…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.