Manchester United-Liverpool (2-1) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

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Les battre sans la manière, c’est encore plus marrant.

Salut à tous !

Vous avez cessé toute activité ce samedi pour assister au match de l’année, peut-être du siècle entre deux des équipes les plus titrées d’Angleterre, du monde, de l’univers (et on s’en tape du clasico espagnol franchement). Cette saison, notre adversaire joue le Klopp-ball à fond avec des furies offensives comme Mohamed Salah et Sadio Mané, ce qui les amène à Old Trafford avec la ferme intention de ramoner sans ménagement la chaudière de nos gagneuses. Y a-t-il un autre contexte que la rivalité ancestrale entre les deux clubs pour présenter ce match ? Moui, on peut juste affirmer vite fait qu’on jouait pour la deuxième place en cette 30e journée de Premier League, et qu’il s’agissait de la 200e édition de ce derby of England, rien que ça.


THE BOYS.

Stupeur et tremblements, la nouvelle vient de tomber, toute la terre retient son souffle en espérant une erreur du staff médical mais non, c’est confirmé, c’est bel et bien réel :

POGBA N’EST PAS LÀ !!

Mais bon, on a de la ressource et surtout un gamin du cru qui ne demande qu’à bouffer du scouser. Ce qui donne donc ceci :

Vous avez remarqué qu’il manquait Pogba ?


LE MATCH.

Une première mi-temps parfaite. Tout le monde a joué à son niveau, sans toutefois être monstrueux. Mourinho n’a pas prévu de faire le jeu, mais de procéder comme à son habitude : exploiter les failles de l’adversaire et annihiler ses qualités. Les failles sont facilement identifiables à Liverpool : la défense. Lukaku attaque en priorité Lovren, moins costaud et moins fort dans les airs que Van Dijk. Sur un dégagement de De Gea, le Belge trouve une première fois Rashford qui avale la profondeur et Trent Alexander-Arnold d’une seule bouchée et adresse une frappe limpide au deuxième poteau : 1-0, 14e.

À peine remis de notre explosion de joie, une nouvelle tentative nous fait carrément faire le tour du lupanar pour donner congé à toutes les poulettes, le membre tournoyant vigoureusement. Parti cette fois balle au pied, Lukaku trouve Mata dans le gruyère liverpuldien (imaginez ça fondu sur une tartine, eurk), mais le ballon est contré. Manque de pot pour les uns, félicité pour les autres : il arrive pile dans la course de Rashford qui récidive au deuxième poteau. 2-0, 23e.

Les Scousers attaquent, attaquent et attaquent encore, mais United défend comme un seul homme, debout et recroquevillé sur son but (mais un homme quand même). Résultat : hormis une domination sans partage sur la possession et notre territoire, Liverpool ne parvient ni à frapper ni même à mettre le ballon dans notre surface. Projet tactique réussi : contraints à faire circuler le ballon latéralement et privés de profondeur, les Reds jouent à l’opposé de leurs principes.

La deuxième mi-temps est crispante à tous points de vue, Liverpool accentuant sa domination tandis que l’on ne parvient plus à se créer la moindre situation. Le verrou ne cède toutefois pas, malgré l’acharnement de Klopp à nous voir plier devant son gegenpressing. Incapables de se dégager, les rouges diablesse laissent les ballons remonter à toute vitesse et ne trouvent plus le jus pour aller planter un troisième qui assommerait définitivement leurs adversaires.

C’est même le contraire qui se passe, quand sur un centre anodin qu’un défenseur normal n’aurait pas eu de mal à dégager, Eric Bailly (qui n’est définitivement pas un défenseur normal) teste l’étanchéité de De Gea en lui expédiant une Madjer inversée de toute beauté. 2-1, 65e.

L’étau se resserre au mauvais moment avec cette réduction du score inespérée. C’est le moment que choisit Mourinho pour fermer définitivement boutique avec une nouvelle adaptation tactique (j’entends les rires des détracteurs venir d’ici) : faire entrer le revenant Fellaini. Et le bougre fait ce que seuls quelques personnes sur terre lui reconnaissent tandis que les autres se moquent de son inélégance : il parvient à faire remonter notre bloc. Oh pas tout seul, bien sûr, mais avec le soutien d’une équipe toujours en place.

Les six minutes d’arrêts de jeu n’y changent rien : le score ne bouge plus, un peu comme notre défense qui a reconstitué le mur de l’Atlantique. Après une telle victoire, chacun est obligé de reconnaître le pragmatisme de Mourinho comme un fameux atout. Car s’il peut se muer en faiblesse lorsque le plan n’est pas parfaitement appliqué par les joueurs (voir le match à Séville par exemple), la tactique est absolument diabolique. Qu’on aime ou pas -votre serviteur n’étant pas spécialement fan du projet-, on ne peut que l’admettre : quand ça marche, c’est assez beau.

En l’espace de dix jours, Mourinho a retourné l’avis des fans comme il a retourné Chelsea puis Crystal Palace. Cette nouvelle n’est le début de rien, seulement la confirmation qu’il va falloir s’y faire : on joue bas, on joue moche, on donne des coups et ça passe régulièrement au coup de bol, mais on joue nous aussi pour la gagne, en dépit de ce que certains disent.

Quelques images trop succinctes et atrocement mal commentées ici.


LES NOTES.

De Gea 5/5
Pas de miracle sur le geste imparable de Bailly, mais une partie relativement tranquille. Il a semblé nerveux en début de match, probablement à cause des imprécisions de Smalling. Mais il s’est pour une fois rattrapé par un aspect de sa palette que l’on ne pensait pas le voir un jour améliorer : son jeu au pied, équipé d’une tête chercheuse réglée sur Lukaku qui a directement amené les deux buts.

Valencia 4/5
Toujour infernal en défense, il n’a quasiment eu que pour tâche de bloquer son couloir, ce qu’il a parfaitement fait, libérant Mata. Oui, il a aussi fait une belle main dans notre surface à un moment.

Bailly 4/5
Tout le monde a vu sa roulette sur Salah ? Alors d’une, il a perdu le ballon ensuite et de deux, il ne faut pas que cela éclipse une performance majuscule. Pas de note parfaite toutefois étant donné qu’on le soupçonne d’avoir fait un peu n’importe quoi sur le but contre son camp qu’il a inscrit. Et ce moment incroyable dans les secondes qui suivent : tout Old Trafford qui retient son souffle lorsqu’il donne l’impression de s’être blessé alors qu’il vient juste de relancer l’adversaire. L’amour.

Smalling 4/5
Ces matchs sont ses matchs. Pas besoin de relancer, de lever la tête pour trouver un partenaire, de faire étalage de sa technique de tracteur à vapeur, de remettre en une touche à son gardien ou son latéral, non. Juste dégager, balancer loin, repousser le danger.

Young 5/5
Pas besoin d’avoir grand chose à revendiquer offensivement quand on a contenu Mo Salah de la sorte.

McTominay 4/5
Titularisé par défaut, le jeune a sorti un match fabuleux. Intraitable en première période, il a baissé d’intensité au marquage ensuite mais a été très précieux dans la conservation de balle et la relance. Il monte, et vite.

Matic 4/5
La même que McTominay mais la classe en plus, avec quelques ouvertures que lui seul pouvait voir.

Sanchez 3/5
Il a raté beaucoup de choses et a perdu pas mal de ballons, heureusement dans des zones où cela n’a pas porté préjudice à l’équipe. Jusqu’à la fin, il a néanmoins été précieux dans son travail de pressing.

Rashford 5/5
Le retour de l’enfant roi . Derrière ce slogan nul et ce jeu de mot hasardeux se cache le plaisir insondable de le revoir planter un doublé face à un gros (souvenir forcément ineffaçable) et d’assister ensuite à sa communion avec le public d’Old Trafford.

Mata 3/5
Avec son gabarit, on a tendance à occulter son apport défensif. Dans ce match, on a pu voir que ce n’était pas qu’une question de largeur d’épaules. On lui en veut un peu pour ce ciseau manqué alors que la défense scouser cueille des œufs de pâques, mais rien que pour le symbole, il fallait essayer.

Lukaku 4/5
Stakanov était une péronnelle égoïste à côté de ce travailleur acharné. À l’origine des deux buts, investi dans toutes les actions, dans la défense, dans le recrutement, dans les contrats de sponsoring, dans l’approvisionnement en eau…future légende du club.

SUBS.

Fellaini NN
De retour après environ…quoi ? Huit mois d’absence ? On est incapable de dire. Eh bien il n’a rien perdu durant sa longue indisponibilité. Son entrée a donné de l’oxygène à tout le monde et a permis de contrôler la fin de la partie.

Lingard NN
Une des seules choses qui n’a peut-être pas été parfaitement réglée est d’avoir programmé son entrée aussi tard dans le match.

Darmian NN
Six minutes d’arrêts de jeu ? Inadmissible, on va réduire ça à cinq. Matteo, pars à l’échauffement !

Bobby Carlton.

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