Nancy-Caen (2-0) : La Chardon à Cran académie a laissé son sourire en Lorraine.

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Un voyage inattendu.

Marcel Picon a franchi la frontière qui le séparait de chez lui, pour retrouver bonheur footballistique et heureux événements familiaux. Et bien d’autres choses encore.

 

et comme à l’unisson de l’ASaNaL, la vie du Picon n’était dernièrement que succession de frustrations et de Ça-y-était-presque-!. Et puis la bonne nouvelle enfin est tombée, libératrice : les deux entités les plus grotesques, les plus bêtes et les plus mal fringuées du monde et de la Lorraine allaient être enfin réunie dans un exercice de bête à deux dos baveuse, boiteuse, trisomique sans commune mesure dans l’histoire des erreurs les plus criantes de la nature avec le chat, Luc Besson ou les manifestations de flics. Oui, depuis mai votre auteur préféré  à l’est de Paris n’avait pu mettre les pieds dans l’écrin de la joie authentique, mais cette fois ça y est les enfants : Picon retourne à Picot.

 

Dans un premier temps, il est toujours doux de retrouver sa Lorraine natale. D’apprendre, par exemple, que le gros Tony qui vous terrorisait au collège a fini par épouser un mur dans sa Laguna en fouillant sous son volant pour retrouver sa boulette de shit. Bien sur il n’a rien, car ce genre de tocard a la peau dure, mais, quand même, la nouvelle s’accueille avec un franc sourire. Autre exemple d’heureux événement typique du coin, votre père et votre frère qui officialisent une fois pour toute leur union, à l’abri des regards et dans la paix d’un chalet vosgien, entouré de la simplicité des épicéas et de consanguins bienveillants. On apprend parfois aussi que le monde tourne sans vous attendre, et que le gros Rossinot a fini par passer la main à son sous-fifre insignifiant, qui se croit spirituel en épousant les desseins de l’AS Nancy-Lorraine. Mais nous ne sommes pas d’accord, et ne cèderons pas à la démagogie facile en insultant Laurent Hénart dans ces lignes, car sa tronche de fin de race boursouflée de la suffisance de son parti radical lui porte déjà bien assez préjudice comme ça. Bref, des unions heureuses ou malheureuses, ma Lorraine en regorge, mais celle dont nous parlons aujourd’hui, si elle a beau être forcée, se trouve être bizarrement pure, un peu comme quand quelqu’un de votre famille fout le gris de Toul dans un seau à champagne sans prévenir.

 

Et avec du matos de glacière, non mais oubliez.

Oublier la bêtise humaine, ignorer la crasse infinie charriée par ses frères bipèdes, sortir un instant des routines imbéciles et larmoyantes de la société de ses grands singes égoïstes de compatriotes…pour retomber nez-à-nez avec un précipité densifié de tout ça, version caparaçonée sous des tonnes de laine polaire. Quelle magie de croiser le regard torve de son prochain défoncé au mauvais shit au détour d’un corridor bétonné ; quel entrain de subir les mugissements avinés de ses voisins plus préoccupés du destin de Steed Malbranque que du jeu fétide de son club rouge et blanc et gris…et puis quoi, on n’a pas le droit de régresser un peu en tapant dans ses mains et en beuglant comme un âne qui s’est coincé la queue dans la porte ? Le foot, qu’on se le dise, est un sport de cons, par des cons et pour des cons, en Lorraine comme partout ailleurs. Et c’est bien bon d’en être de plain-pied de temps à autres. Ce n’est d’ailleurs pas un respecté président de club de Ligain anciennement respectable qui me contredira, lui qui a choisi de rabrouer continuellement ses supporters même pas turbulents sur les réseaux sociaux plutôt que de se préoccuper de la bonne santé de son club de branquignoles.

 

ET LE FOOTBALL DANS TOUT ÇA ?

 

On y vient, on y vient. Pour l’arrivée en grande pompe à bière de la team Picon, Pablo a mis les petits pieds dans les grands plats. En guise de majordome, il a son meilleur Ndy Assembé à ses côtés : l’ami noir préféré de la Meurthe-et-Moselle qui se prépare à en recevoir plein d’autres tout en souriant comme dans le Chagrin et la Pitié.

 

Pour la défense, le second Mickael Chrétien retrouve une place dans l’axe à côté de son chef Clément Lenglet, orné du brassard. Sur les côtés, le commis Cétout est reconduit à droite, tandis que le troisième de plonge Tobias Badila continue à usurper la place de Vincent Muratori, toujours porté diaspora disparu.

 

Pourquoi cette métaphore filée culinaire ? Aucune idée. Cessons tout de suite ce bête exercice.

 

Au milieu, le pivot Alou Diarra fait office d’axe planétaire, autour duquel tourne l’intégralité du monde connu. Devant ce nord magnétique de Bamako s’élance le duo corse sont la moitié est frappée de racines doubistes malheureuses, racines qui cristallisent les moqueries de l’ensemble des internets : Vincent Marchetti, (canal historique) et Benoît Pedretti (canal de la Marne au Rhin).

 

En attaque, on retrouve l’illustre Christophe Mandanne, débarrassé de son blocage psychologique (qui peut être profond dans le cœur froid du pays lorrain, il est bon de s’en dégager au plus tôt) depuis son doublé de mercredi, à la pointe d’un triangle reposant sur Issiar Dia le Très Véloce, et sur le poulet atomique Loïc Puyo qui s’offre un retour tonitruant sur le linoleum de Picot, et sans mettre les patins, rien à foutre.

 

La feuille de match a été exhumée lors d’une fouille en Meuse.

Ah au fait, j’ai retrouvé pourquoi je faisais des blagues culinaires : l’arbitre s’appelle Chaperon. Voilà. Ah qu’il est drôle quand il est sobre.

 

EUL MÔTCH, AVEC L’ACCENT.

 

Bien calée dans son 4-3-3 confortable, la Lorraine qui se remet à gagner a vite pris le jeu à son compte, et n’a pas attendu que le spectacle se tasse pour fusiller Vercoutre deux fois.

 

La première par Mandanne, apparemment dans sa semaine, qui a bénéficié d’un débordement fou furieux d’Issiar Dia, faussé compagnie à son défenseur grâce à un appel contre appel re-appel totalement déboussolant même pour lui, et obtenu le concours de la technologie des caméras sur la ligne de but, puisqu’il avait décidé de tirer sur le gardien malgré la grande ouverture qu’il avait devant lui. C’est un Tony Chaperon fort bienfaisant qui lui octroyait le but en indiquant fièrement à tout le stade qu’il avait reçu un sms (probablement d’un de nos académicien pour lui annoncer qu’on rudoyait gravement l’anus de sa femme et de sa mère réunies à ce moment) puisque sa montre connectée vibrait. Mais on s’en cogne de ton apeulouatche, mon gros. 1-0 (6è).

 

Quelques instants plus tard, le demi-dieu vivant des ados à pento adressait un de ses splendides coup-francs rentrants dans la surface caennienne. Nul joueur de foot n’était là pour en faire quoi que ce soit, c’est donc le nord tellurique de tous ces glands qui se chargeait d’humilier Vercoutre : Alou Diarra, messieurs dames. 2-0 (12è).

 

Voilà. Une joie véritable, sans effets secondaires pouvait irriguer toutes les parties du cerveau malade des Lorrains authentiques, qui fêtaient en plus l’occasion de se moquer de Rémi Vercoutre, ce qui n’est pas une satisfaction à prendre à la légère quand on doit affronter au quotidien le chômage, le climat, la pollution, Nadine Morano, l’héritage bancal de Michel Platini et Olivier Rouyer, Arcelor Mittal, la Moselle, l’Alsace, les Ardennes, bref, tout ce qui constitue désormais le grand est alors qu’il y avait mieux à faire avec tous ces braves connards, comme par exemple nous en débarrasser et laisser la Meurthe et Moselle vivre en paix comme une petite principauté sereine qui pique des esclaves cordialement de temps à autres et envoie ses soldats tout brûler quand ça ne va pas. Comment ça, « on dirait l’histoire de France » ?

 

LES NOTES.

 

Ndy 4/5 : Pas grand’chose à faire, si ce n’est sur cette allongée parfaite en fin de première mi-temps. C’est presque chiant de devoir l’encenser ces temps-ci, étant donné le potentiel de gaudriole que recèle le bonhomme. Mais c’est plus cool de le remercier.

 

Cétout 3/5 : Volontaire et solidaire malgré son adresse balle au pied à faire passer un motoculteur pour Roberto Baggio.

 

Chrétien 3/5 : Pas franchement à l’aise avec le ballon lui non plus, ce qui devrait achever de convaincre ceux qui en doutaient encore qu’il n’est pas vraiment footballeur, qu’on nous mentait bien, et que Jean Jacques Rousselot est un homme-lézard, c’est certifié.

 

Lenglet 4/5 : Le brassard lui va si bien. Quiconque pourrait croire que j’ai envie de l’attacher, mais en fait je le trouve juste meilleur quand il est capitaine. Un truc dans la tête, surement…

 

Badila 3/5 : Un vrai bon match, si, si. Dès qu’on l’empêche d’attaquer, on se rend compte qu’il défend correctement. Ou du moins, qu’il est allergique au ballon, ce qui le pousse à le dégager assez loin de lui pour éviter le crise d’asthme.

 

Diarra 3/5 : Un but, un petit trek autour du GR 54 (le Grand Rond), un carton débile mais utile. L’Alou qu’on aime.

 

Pedretti 5/5 : Le demi dieu du stade a peut-être une tête de gland, des cheveux en pics, une carrière ingrate…, mais il n’y a que lui qui soit le foutu caïd de cette équipe. Qu’il faille déposer des ballons, presser ou éclater du Normand téméraire, il est toujours là, monsieur.

 

Marchetti 2/5 : Pas dans le rythme, pas de réussite, pas vraiment d’appétit pour poser le ballon une bonnne fois. Son choix de ne pas se servir de sa supertechnique, c’est comme quand Superslip ne se sert pas de ses pouvoirs dans les films : ça dépasse l’entendement du spectateur.

 

Puyo 3/5 : Même pas dégueu alors qu’il a fait un bon match trois jours plus tôt, notre poulet atomique a récidivé avec le sourire. Ses brefs accès de football champagne ont d’ailleurs terrifié pas mal d’enfants, vite consolés par des frappes en tribunes ensuite. Cela n’a pas servi à dissimuler à l’œil averti sa personnalité duplique. Méfiance.

 

Dia 3/5 : Le feu au gros cul le long de sa ligne, il a consciencieusement violé et reviolé le petit esclave latéral qui lui faisait face. Puis comme tout pervers sexuel, il l’a jouée profil bas jusqu’à ce qu’on lui offre l’opportunité de disparaître…pour mieux recommencer plus tard.

 

Mandanne 4/5 : VOILÀ un vrai match. Rien à battre de cette coupe moustache où il a planté un doublé. Surmonter ses peurs de l’oppressante Lorraine, ça passe pas profiter de l’absence de Koura pour enfin jouer en pointe, et planter. Et accessoirement, courir comme un trépané pour presser et tenter d’exploiter des ballons longs que les 10 autres balancent de loin derrière en serrant les fesses quand les adversaires se rebiffent. C’est du sérieux, et enfin, il l’a été.

 

REMPLAÇANTS

 

Robic NN : il va revenir et botter des culs bientôt, comme Iron Maiden (je vous entends rire, cessez).

 

Yao NN : la folie de la jeunesse, mais aussi la folie de la démence occupe chaque cellule de ce tout petit corps nerveux qui fait peur aux vieilles dames qui le croisent dans la rue.

 

Dalé NN : Toujours pas un duel gagné cette saison, cela doit expliquer son ratio. Peut-être qu’en courant…?

 

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 5/5. Je crois en Pablo Correa.

 

Incomparable jouissance que tout cela, on en viendrait presque à aimer l’humanité. Celle qui court pour donner du plaisir à son prochain, qui échappe filoutement à la dernière place tout en se rapprochement gredinement de la 18è, et qui ramène l’espoir du bon côté de la frontière, tandis que de l’autre, on se morfond au point de penser à virer de la tête de son équipe l’homme qui lança Alou Diarra. Quelle ironie.

 

Et puis on se rappelle quand même de toute cette fange agitée pour aboutir à ça, des décisions absurdes qui ne vont pas tarder à mener le club à sa perte (comme celle de le vendre à des consortiums internationaux de la finance mondialisée qui pue du cul), des monstruosités que l’on a soi-même prononcées durant ce match qui n’engageait finalement pas tant de choses que ça (pas le fait d’introduire une brique dans les enfants des joueurs adverses par les orifices les moins conseillés pour ça, en tout cas), ou encore de l’existence de Monaco.

 

Toute cette énergie dépensée pour venir là, crier, pisser de joie et pleurer de la mirabelle au matin, était-ce bien raisonnable ? Fallait-il vraiment en arriver à ces extrémités de fatigue pour célébrer une victoire ? Cette Lorraine épuisante peut bien se reposer pour digérer ma dignité, maintenant qu’elle s’est délectée de mes dernières joies. Je n’en ai plus pour vous, la bête est repue. Alors allez vous faire voir. Laissez moi tranquille.

 

Marcel Picon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 thoughts on “Nancy-Caen (2-0) : La Chardon à Cran académie a laissé son sourire en Lorraine.

  1. Quand le soir bourré tu sens la vinasse, j’te fous sur la gueule avant qu’on s’embrasse.
    C’est ça que j’aime chez toi, ton côté pas rabat-joie.

    Merci Monsieur Picon.

    1. Même si ça rend beauf, L’hiver ça me réchauffe, l’été ça me rafraîchit. Santé.

  2. Ah, mais c’était même pas une blague, la vente du club à des consortiums internationaux de la finance mondialisée qui pue du cul ?

    1. Eh bien non. Je sens qu’un fluide de plus en plus dense nous unit. N’y voyez rien de dégoutant.

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