Alès – AC Ajaccio (0-1) : I Sanguinari s’est déplacé et l’Aiacciu Académie livre ses notes

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Entrer dans le stade Pibarot d’Alès c’est un peu comme entrer dans une machine à remonter le temps, direction le début du XX ème siècle. Ou même plus loin encore. Le parcage visiteur, placé dans le seul et unique des virages de l’enceinte, rappelle les arènes. De la pierre brute, des marches hautes et rien d’autres. Ah si, des toilettes portatives de chantier, sans lumière, viennent nous rappeler que nous sommes bel et bien en 2014.

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Pour la police municipale, c’est le branle-bas de combat. Sans doute le jour le plus important de l’année pour eux. Devant l’entrée des visiteurs, c’est l’émeute : il y a 4 fois plus de flics que de supporteurs de l’AC Ajaccio. Mais ils ont tout de même la pression. « On prévoit 17 supporteurs corses » disaient-ils une heure avant le coup d’envoi. Assez pour appeler du renfort encore et encore. Même en voyant qu’I Sanguinari n’était venu qu’à 3…

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Le charme de la Coupe de France, c’est quoi ? C’est l’accueil réservé par les locaux. Pas celui des caïds alésiens qui lanceront des « enculés », des « bâtards » ou des doigts d’honneur pendant tout le match dans notre direction mais celui des autres. Des deux membres de la Croix-Rouge venus en tribune avec nous. Bon, ils sont chiants à te demander « Vous venez d’où ? », « vous êtes venus comment ? » mais leur naïveté et leur méconnaissance de l’ACA les rend touchants.
Ensuite, l’accueil des « gens de la buvette ». Buvette est un bien grand mot. A Alès, dans le coin visiteurs, on parle plutôt d’une planche et de deux tréteaux. Derrière « 8 sandwichs » sont préparés. Autre différence avec le championnat, la bouffe n’est pas hors de prix. Là où à Troyes le menu bière sans alcool/sandwich jambon-beurre coûte plus de 10 euros, à Alès, il vous en reviendra à 4 euros. 2 euros pour la boisson, 2 euros pour le sandwich. Nous ne sommes pas là pour un épisode de « Cauchemar en cuisine » mais il faut quand même dire la vérité. Les sandwichs au jambon ou au fromage sont en fait des sandwichs au pain. Tu manges ça, tu t’étouffes. Et pour les hot-dog, inutile de chercher le ketchup et la moutarde à l’intérieur, il n’y en a pas.

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Heureusement que le bénévole en charge de la buvette est sympa. Même s’il ose des comparaisons foireuses. « Ce match c’est un peu comme une partie de pétanque. Il y a des plus forts et des moins forts. Mais le plus faible, quand il joue contre plus fort, il va pas jeter ses boules et dire ‘j’abandonne’, il joue quand même ». Ce sont sur ces belles paroles que le match pouvait débuter. Dans la tribune présidentielle, environ 2500 personnes, en face, 3 ultras alésiens avec un mini-mégaphone et un fumi, en virage, 5 acéistes dont 2 membres de l’Orsi Ribelli venus de Marseille. Sur la pelouse, 22 joueurs. Dont deux un peu différents des autres. Tout d’abord le gardien alésien, Eddy Véra, 1m20 sous la toise, « les bras plus longs que les jambes » selon le célèbre Alex le lion d’Ajaccio et incapable de toucher la barre en levant les bras. L’autre, c’est Guider, entré en jeu à la 81ème minute, et qui a participé à l’émission 4 mariages pour une lune de miel sur TF1 il y a peu. Ca aussi, c’est le charme de la Coupe de France.

Place au jeu. Car il y en a eu. Dés les premières secondes de la rencontre, le Acéistes monopolisent le ballon et se projettent immédiatement vers l’avant. Dans les 5 premières minutes, Diop manque tire deux fois à côté du ballon. La chance est passée. Alès sort timidement de son camp. Et Marester, juste après avoir échauffé les esprits d’une faute au milieu de terrain, fait tomber un Alésien dans sa surface. L’arbitre hésite mais ne siffle pas. Peu importe, car il se rattrapera une poignée de minutes plus tard en sortant le rouge pour Micka Leca, sur sa première faute. Le coup-franc ne donnera rien. Comme les nombreuses occasions acéistes par la suite. Que ce soit Abergel à la 15ème ou Madri aux 38 et 39èmes, aucune des frappes ne trouvera le chemin des filets. L’ACA domine sans que l’OAC ne soit ridicule. Tout cela sous les yeux de Rémy Cabella, présent dans les tribunes.

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En début de deuxième période, le rythme est reparti sur les mêmes bases. Quintilla voit son coup-franc être arrêté par le gardien nain après une occasion loupée de Diop. Le tournant du match a eu lieu peu avant l’heure de jeu. Un joueur de l’OAC est à terre suite à une faute ajaccienne mais le ballon n’est pas sorti. Quintilla en profite pour dribbler trois ou quatre adversaires. L’Espagnol résiste à un Alésien venu le faucher et sert Lesoimier dans la surface. Lui ne résistera pas au tacle assassin de Rodriguez. Pénalty. L’arbitre de la rencontre, Mr Falcone, prendra sa seule bonne décision du match. Marvin Diop s’empare du ballon et prend le gardien à contre-pied. Le spectre des prolongations s’éloigne. Mais pas pour longtemps car désormais, l’OAC va attaquer. Recroquevillé en défense, l’ACA pourra compter sur sa charnière centrale solide mais aussi sur son gardien. Si Scribe verra Ferreira trop croiser son tir à la 69ème minute, il devra se déployer pour sortir une frappe de Guider des genoux à la 86ème minute.

Entre-temps, Alès avait failli marquer sur une tête après un corner mais c’est un autre Alésien qui détourna la frappe cadrée sur sa ligne. Dans le parcage, on peut souffler. Mais pas trop se déconcentrer non plus sous peine de profondément s’ouvrir les jambes sur le grillage séparant la tribune du terrain. Non loin de là, Issa Baradji venait d’aller pisser – sur le grillage – avant de rentrer en jeu. Mr Falcone siffle la fin du match et c’est la libération. Les ramasseurs de balle, qui portaient des maillots de l’ACA se précipitent sur le terrain pour récupérer les maillots des joueurs. Les joueurs d’Alès en profitent pour faire des échanges. Le premier joueur de l’ACA à traverser le terrain pour venir nous saluer ? Benoît Lesoimier suivi de Marvin Diop, tous deux torses nus, pour le plus grand plaisir de madame. Anthony Scribe viendra aussi taper la discussion avant que Micka Leca ne débarque, propre sur lui mais la mine des mauvais jours pour clore ce beau déplacement en nous donnant son maillot. Il est alors temps de jouer les équilibristes pour débâcher. Les pieds gelés et le bout du nez congelé, il faut s’en aller. En attendant avec impatience le prochain déplacement en Coupe de France.

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(Ricardo) FATTI DIVERSI

– Pour ce qui est de la composition, cela s’est déroulé comme ceci :

Compo OACACA 1Puis comme ça :

Compo OACACA 2

 

– « Bleu, jaune ou vert… on a pris le jaune ! » En Coupe de France, c’est la Fédération qui propose la couleur des maillots, et c’est Alain Orsoni qui s’explique sur son choix.

Alès-ACA

– Un grand merci à @Damien_Dudu, qui est devenu un vrai supporter de l’ACA. Un énorme merci à Joseph, Alex et Cyril, toujours présents et à Marvin Diop et à Micka Leca, qui m’ont gentiment offert leur maillot plein de boue et de transpiration (plus pour l’un que pour l’autre). Et enfin, bravo à Julien et Lucas, de l’Orsi Ribelli. Inseme vinceremu.

ANNUTAZIONI

Anthony Scribe 4/5 : Comme si Scribe s’était échappé du cirque voisin. A moitié jongleur de ballons , à moitié dompteur d’adversaires. Il a commencé doucement en captant ou en repoussant les ballons puis il a fini en trombe, en stoppant le tir de l’égalisation de Guider à la 86ème.

Eric Marester 2/5 : Si un joueur avait dû être expulser, c’est bien lui. Et si Leca a été expulsé, c’est en partie de la faute de Marester. Pourquoi ? Auteur d’une grosse faute dans les 5 premières minutes, Marester avait allumé la mèche avant de passer tout proche de la correctionnelle en déséquilibrant un Alésien dans la surface. L’arbitre n’a rien sifflé malgré les protestations du public mais s’est sans doute rattrapé en punissant Leca. Jamais très rassurant, l’ancien de l’AS Monaco a laissé trop d’espace dans son dos à ses adversaires par la suite.

Cédric Kanté 3,5/5 : C’est fou comme, sur un terrain de CFA2 et à 60 mètres du parcage visiteurs, Cédric Kanté et Gary Coulibaly se ressemblent physiquement et dans le jeu. S’il a touché moins de ballons que Coulibaly, Kanté a également écarté le danger à plusieurs reprises. Et il s’est même permis de dribbler 2 ou 3 joueurs dans sa surface dans les 10 dernières minutes.

Mickaël Leca NN : Il n’a même pas eu le temps de salir son maillot. Et pour cause, il s’est fait sortir dès la 11ème minute par l’arbitre. Pour sa première faute du match, un tacle le pied en avant aux abords de sa surface. A la fin du match, à la question «il est mérité ton rouge ? », il répondra, déçu, « On y va tout les deux… ».

Paul Babiloni 3/5 : Une seule erreur, qui a failli coûter cher : laisser Guider un peu trop seul dans son dos à la 86ème minute. Heureusement que Scribe était là pour stopper le tir. Sinon, pendant les 85 minutes précédentes, Babiloni avait été irréprochable, ne laissant que peu d’espace à ses adversaires et surtout en défendant debout, sans se jeter.

Gary Coulibaly 4/5 : Titularisé à la récup’, Coulibaly restera encore moins longtemps au milieu que Gravelaine à l’ACA. Repositionné dans l’axe de la défense après l’expulsion de Leca, Coulibaly a sauvé énormément de situations chaudes, coupant la trajectoire des joueurs adverses et de leurs ballons.

Laurent Abergel 3/5 : Comme depuis plusieurs matchs, Abergel délaisse le côté de la défense pour le milieu de terrain. Et il commence à s’y sentir plus à l’aise. Pourtant, il a très vite été laissé seul à la récupération avec le repositionnement de Coulibaly. Une tâche qu’il a accompli avec honneur, parcourant le terrain dans toute sa largeur pendant 90 minutes.

Benoît Lesoimier 3/5 : Eclipsé par la vitesse et la technique de Madri, Lesoimier n’aura eu que très peu de ballons à se mettre sous la dent pendant les 45 premières minutes. Mais il se rattrapera vite plus tard. Avec des crochets, des petits ponts et d’autres dribbles plus chanceux les uns que les autres. C’est moche, mais ça fonctionne. En position d’électron libre en deuxième mi-temps, c’est lui qui se retrouve sur le côté gauche (!!!) pour obtenir le pénalty.

Jordi Quintilla 3/5 : Si un industriel sud-coréen a dépensé 1 800 000 euros pour s’acheter un chapeau de Napoléon, combien serait-il prêt à mettre pour s’acheter les pieds du petit Napoléon de l’ACA ? Si le Catalan a peiné à créer des décalages en première mi-temps, il s’est rattrapé en seconde, avec notamment un slalom magnifique à l’origine du pénalty de Diop. Quatre minutes plus tôt, il avait failli ouvrir le score d’un beau coup-franc de 20 mètres bien sorti par le gardien adverse.

Mouaad Madri 3,5/5 : On a longtemps cru que l’heureux dénouement du match viendrait de Madri tant il a été à son avantage en première période. Sur son côté gauche, il a plus percé la défense adverse qu’une perceuse Black & Decker en fin de vie. C’est même lui qui s’est procuré les occasions les plus dangereuses avec une frappe écrasée au deuxième poteau à la 38ème et une frappe enroulée de 20 mètres qui a frôlé le poteau une minute plus tard. Repositionné dans l’axe en deuxième mi-temps avec le jeu des permutations des attaquants, il disparaîtra complètement de la circulation. Si bien qu’on a failli appeler Patrick Sabatier pour un numéro spécial de ‘Perdu de vue’.

Marvin Diop 4/5 : Quand Marvin loupe deux balles de but dans les 10 premières minutes, on se dit que le match va être très très long. Qu’on n’arrivera jamais à marquer et que les prolongations et les tirs au but sont une option qu’il faut envisager. Mais Diop ne baisse pas les bras. Que ce soit en attaque ou en défense. Devant – repositionné sur le côté gauche -, il prendra ses responsabilités en tirant victorieusement le pénalty. Derrière, il n’hésitera pas à venir aider Babiloni pendant les 15 dernières minutes du match avec pas mal de têtes sur les longues transversales alésiennes.

I RIMPIAZZANTI

Julien Remiti, 75ème minute, NN : « Remiti n’est pas grand, mais il est vaillant ». Précieux quand il fallait défendre en n’hésitant pas à aller au contact et à mettre des petits coups.

Brandon Deville, 76ème minute, NN : Posté côté droit de l’attaque, il n’aura pas touché beaucoup de ballons.

Issa Baradji, 83ème minute, NN : Une ou deux balles dangereuses mais impossible d’aller au bout.

Perfettu Erignacci.

5 thoughts on “Alès – AC Ajaccio (0-1) : I Sanguinari s’est déplacé et l’Aiacciu Académie livre ses notes

  1. tu est un peut méchant sur le stade et les commentaire,je suis venu chez vous,il y avait 300 suporters pour un match de ligue 1 ,nous ont aient 2500 pour la cfa2

  2. Holala Ma ville !
    Je ne savais qu’on était si nombreux « supporter » d’Alès sur HJ.net !!
    Plus belle ville du monde, à n’en pas douter…

    Padls, tu y es resté plus de 24 heures ??

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