Allemagne-Mexique (0-1) : La Uno Two Tri académie se présente et gonfle les pecs

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J’avais fait un truc à la bien, chiadé comme jamais, j’avais pris un dico des synonymes pour être sûr et certain de jamais utiliser les mêmes mots. Franchement c’était soigné. Et puis paf, sans crier gare, voilà qu’ils se payent des filles de joie, ces bonhommes. J’ai tout refait. En moins bien.

Moi ? C’est Chicha Rito. Bah non c’est pas mon vrai nom frangin, tu crois que je vais te balancer mon blase ? Ça fait six mois que je me laisse pousser une moustache à la sergent Garcia et que je balance des « pendejo » à toutes les phrases, je vais pas me griller pour tes beaux yeux.

Parce que ouais, je suis pas mexicain. Je suis né à Béjaïa, je te laisse le soin de retrouver ça sur ta mappemonde. Ouais, je sais, ça fait une sacrée trotte jusqu’à Mexico City, mais il me fallait un nouveau point d’attache. Un qui soit qualifié pour la coupe du monde, de préférence. Ouais parce que par chez moi, on y est pas.

Ça m’a tellement foutu en l’air que j’ai décidé de me tirer. J’ai réfléchi et je me suis souvenu de cette Niçoise rencontrée sur la plage un été et qui, regardant ma serviette-drapeau, s’était écriée : « Trop cool ton drapeau du Mexique ! » Et là j’ai tout plaqué. J’ai pris mes maigres économies et j’ai ouvert un bar à chicha, ici, dans l’ancien pays du tacos. Parce que le premier, maintenant, c’est le 18e de Paris.

Bon, je vais pas te cacher que ça a été difficile au début. Je parlais pas la langue, y avait personne pour me nourrir en sandwich escalope-boursin, et les pendejos ne comprenaient pas le principe de, je vous fais la version traduite, « fumer un vase ». Mais c’est par le football que je me suis intégré. Venant d’un pays d’esthètes du ballon rond, j’ai fait mon trou. Je suis attaquant vedette d’une équipe que j’ai créée, le FC Saladetomatoignon, avec un cousin et des clochards de ma rue.

J’ai eu récemment comme client Capitaine Raï, qui est venu taper le carton en tirant sur une chicha pomme. Il m’a dit qu’on cherchait un spécialiste du Mexique. Me voici.

Le parcours :

Ça s’est promené allègrement sur la Concacaf, avec une seule défaite contre le Honduras, mais en dernière journée donc pour du beur. Meilleure défense de la zone, une sorte de formalité qui n’a pas soulevé les foules ici, le suspense était tué depuis longtemps. Pas merci pour mon affluence et mon chiffre d’affaire.
Pour les amicaux, des belles perfs. Notamment ce 3-3 de zinzins contre la Belgique qui m’a permis d’écouler mon p’tit stock de charbon, c’était plaisant. On finit par une défaite au Danemark pour bien arriver avec les fesses qui font bravo.

Le coup d’éclat :

Ouais bah fallait bien que j’en parle. Après avoir fait la même en 2010, les voilà qu’ils remettent le couvert. Bon là, pas de suspension de 6 mois, comme avait écopé Vela il y a 8 ans. Ils sont pas beaux ces animaux, à vouloir taper des ballons de silicone avant celui en composite ? À faire la chenille dans une piscine comme des blédards à Aqualand ? À te filmer ça avec une qualité dégueulasse ? D’ailleurs, pourquoi ? Pourquoi filmer ? Ils vont se passer la vidéo dans la salle de projection de l’hôtel avant chaque match ? Remarque, ils répétaient peut-être une combinaison en 4-4-2, qui sait… Toujours est-il que c’est une fierté non dissimulée que de suivre des génies pareils.

La sélection :

La hiérarchie gardiennale est normalement établie avec ce zinzin d’Ochoa (Standard de Liège) qui devrait être titulaire et rater toutes ses sorties aériennes mis à part pour choper les nénés des filles à la piscine, même si la concurrence du portier de Cruz Azul, Corona (ça me rappelle les soirées à Palavas avec les frères), est sans pitié. L’animation de la fête sera confiée à Talavera (Toluca), gardien expérimenté et numéro 2 en 2014.

La défense sera probablement composée de quatre soldats prêts à la castagne. La charnière c’est Moreno (Real Sociedad) à gauche, capitaine courage avec une superbe vista et des passes toujours bien senties. À droite, on devrait retrouver Reyes (Porto) avec sa grosse présence dans les airs et ses tacles de cabochard. Pour les latéraux, ce sera sûrement le guerrier Gallardo (Nacional) à gauche même s’il peut aussi jouer de l’autre côté, où on devrait avoir le chien fou Salcedo (Eintracht Francfort) qui revient d’entre les morts après une blessure à la coupe des confédérations.
Ayala (Tigres) reste en embuscade pour une place sur le côté, comme le polyvalent Álvarez (Club América).

On pourrait se retrouver avec un milieu à trois que j’espère composé du vieux loup Guardado (Betis) qui saura consolider l’assise défensive de l’équipe. La sentinelle sera confiée au grand Herrera (Porto) en espérant que son entrevue avec madame n’ait pas viré au drame. À droite, c’est un peu flou pour moi. Je vois J. Dos Santos (LA Galaxy) voire son frère Giovanni (LA aussi). L’organisation sera sans nul doute pour le grand Vela (LA FC) qui semble enfin répondre aux immenses attentes de son tout aussi immense talent.
La légende antédiluvienne  Márquez (Atlas) pourra apporter calme et sérénité en cas d’entrée. Fabián (Eintracht Francfort) est un dynamiteur potentiel intéressant pour une fin de match fermée.

L’attaque est donc constituée de mon homonyme (par pure coïncidence) Chicharito (West Ham) dont les talents de finisseur ne sont plus à présenter. Il serait épaulé par deux mobylettes sur les ailes dont le diamant brut Lozano (PSV Eindhoven) sur la gauche. Attention pépite, ce type est fort comme personne. À droite, je vois plus Layún (Séville) même s’il a l’habitude d’évoluer plus bas.
Pour les remplaçants, on la solution Peralta (Club América) voire Jiménez (Benfica) en pointe, Corona sur l’aile droite et Aquino (Tigres).

 

Voilà les jouyas, allez le Mexique, et si vous êtes dans le coin, venez vous mettre bien en suçant l’charbon goût vodka pomme de chez Chicha !


Sans transition, le premier match : 

Je m’adapte vraiment bien à ce pays de fous, ils m’ont adopté là-bas, j’ai même un surnom : « Maricón ». J’ai beau leur dire que je viens pas du tout du Maroc, ils continuent. « Maricón » par-ci, « Maricón » par-là, ils s’arrêtent jamais ces cons !
Quand j’ai dit à mon voisin Paco que je suivais La Verde pour un site français, il était comme un fou ! « No sabes nada, maricón » qu’il me disait. Bah muchas gracias mi amigo que je lui ai répondu, ça fait plaisir de se voir soutenir.
J’ai réussi à trouver une épicerie qui vendait du Selecto, j’ai levé le rideau et là, surprise ! Y avait personne. Ils ont tous préféré rester chez eux en famille, ça se comprend. Ils viendront sûrement tirer le tison à la fin du match ! Les chips goût merguez samouraï sont sorties, l’écran est allumé, c’est parti !

La compo :

 

On part sur un 4321 avec deux sentinelles pour briser les côtes des milieux allemands. Vela est aux commandes pour l’organisation offensive, les deux BX hydrauliques Lozano et Layún pour courir partout tout le temps sur les ailes, et le grand Javier devant.

Le match :

Wallah cousin j’ai tellement vibré que j’ai séché tout le Selecto ! Ça c’est une équipe de football. Les Allemands n’ont jamais vu le jour, surtout au milieu où l’air ne passait même plus. Ça partait dans tous les sens, j’étais en pleine extase.
Ils attendaient l’erreur, le petit détail qui enrayait la machine pour placer des contres chirurgicaux. Ouais, chirurgicaux, mais chirurgicaux du bled, l’opération se passe bien jusqu’à ce que le docteur dérape avec son scalpel élimé au bout. Il fallait qu’à chaque fois un Mexicain fasse le mauvais choix et enterre immédiatement le contre. Même sur le but, Lozano fait 8000 crochets pour finir par frapper en se couchant, à l’arrache.
Mais avec une défense pareille, tu peux bien louper toutes les occases que tu veux, il t’arrivera rien. Quels cabochards, sur La Mecque ! Les petites blondinettes se faisaient presque dessus à l’idée de devoir encore et encore y retourner ! Quel pied, putain, quel pied !

Les notes :

Ochoa (4/5) : rien à dire, il a fait le taf, sans même rater trop de trucs dans son jeu au pied !

Gallardo (3/5) : il a super bien fermé son côté et relancé vite et bien pour créer des situations de contre, c’est parfait ! Remplacé par Marquez, le soldat du narcotra… du milieu.

Moreno (3/5) : a fait des Allemands sa chose, une main dans le cul et on ventriloque !

Ayala (3/5) : cette démence dans les duels, c’est le sheitan du chicano !

Salcedo (3/5) : toujours très propre et il a en plus apporté pas mal de surnombres intéressants !

Guardado (4/5) : il est presque aussi vieux que Tonton Chahid qui a fait « toutes les guerres », mais qu’est-ce que c’est solide !

Herrera (5/5) : le patron, c’est lui.

Vela (5/5) : ah bah non, c’est lui aussi. Remplacé par Alvarez, mini-patron de bar.

Lozano (4/5) : qu’est-ce qu’il est fort. Ses dribbles chaloupés m’ont fait recraché le Selecto à chaque fois. Remplacé par Jimenez, que ma voisine Rosa m’a assuré être un sacré mangeur.

Layún (3/5) : moins à l’aise techniquement que son comparse de l’autre aile, mais c’est puissant et ça fait bouger la Germanie au son des maracas !

Chicharito (3/5) : il a raté et mais il a usé les centraux adverses avec ses continuelles courses dans leur dos.

 

Voilà les jouyas, si vous êtes de passage à Mexico, demandez « El Maricón », vous trouverez facilement.

2 thoughts on “Allemagne-Mexique (0-1) : La Uno Two Tri académie se présente et gonfle les pecs

  1. La vie est étrange. Malgré cette victoire, le Mexique n’est toujours pas favori. Est-ce à dire que cette victoire est d’une chatte deschampesque ?

    Oui absolument.

    De quelle couleur était l’urine ?

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