Angers-OM (1-1), La Canebière académie garde le podium Anjou

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Dix héros fatigués (et le onzième hors-jeu).

Si tout le stock de slips du mois y passe pour un malheureux match contre Angers, qu’en sera-t-il donc jeudi ?

Aioli les sapiens,

Rappelons-nous l’OM du début de saison, ce médiocre conglomérat de gagne-petits mené par le mesquin, le pusillanime Rudi Garcia, l’équipe qui au moindre avantage s’arc-boutait sur son slip à grands renforts de cinquième défenseur, qui ahanait à franchir les poules de coupe d’Europe en tâchant de se montrer à peine moins pitoyables que ses modestes rivaux, s’accommodait de roustes épisodiques contre les plus forts pour peu que des points fussent péniblement glanés contre le tout-venant… bref, cet OM de comptables qui sacrifiait sa moindre parcelle de noblesse à l’hypothèse d’un résultat. Par quel phénomène en sommes-nous donc parvenus à ce printemps inverse ? Le rêve et le panache libèrent en Marseille une folie trop longtemps refoulée, et notre peuple de Cyrano pense sérieusement décrocher la Lune, quand bien même aucune prévision objective ne nous voit finir l’aventure autrement que dans le caniveau, nos illusions anéanties à grand coup de gourdin derrière la nuque.

Enfin ils l’ont compris : à Marseille, la raison, c’est comme la science, on la nique. Le pleutre Rudi s’est mué en conquérant de l’impossible, enculeur de probabilités, flambant sur tous les tableaux une mise dont, dès la mi-mai, il ne restera probablement rien d’autre que des souvenirs. Mais devant le pénible spectacle de l’après-midi, devant notre entraîneur affublé d’une casquette aux sinistres réminiscences, l’évidence est d’ores et déjà acquise : ces souvenirs, dussent-ils se clore dans le néant et la douleur, nous ne les échangerions contre aucune deuxième place d’Elie Baup.

 

L’équipe

Pelé

Sarr – Rami – Luiz Gustavo – Amavi

Zambo Anguissa (Mitroglou, 81e) – Lopez

Thauvin (Rolando, 60e)                                                    Ocampos

Germain (Payet, 60e)

Njie

Compte tenu des absences de Mandanda et Sakai, Rudi Garcia concocte une équipe mixte tentant de concilier performance et économie des organismes : Sanson, Payet et Mitroglou sont ainsi mis au repos, tandis que Luiz Gustavo est préféré à Rolando en défense centrale. En phase offensive, c’est une sorte de 442 qui est mis en place, dans lequel Njie joue un rôle mixte : moitié soutien de l’attaquant, moitié coach en musculation des triceps brachiaux pour les arbitres assistants.

 

Le match

Dans un paysage médiatique déjà suffisamment encombré sur le sujet, nous avons omis de donner les dernières nouvelles sanitaires de la Ligue professionnelle de football et de ses organes atteints d’aulastases au dernier stade. Infime espoir, mais espoir tout de même pour la malade : l’eyrauthérapie entreprise cette semaine semble donner de premiers résultats, avec ce pénalty sifflé en notre faveur dès la deuxième minute. Certes, le fait qu’à la retombée d’un corner, Bamba s’agrippe à Germain comme Valérie Boyer à un président d’association communautaire ne laissait aucun doute sur la réalité de la faute. Voir cependant l’arbitre empoigner ses gonades et son sifflet si tôt dans le match pour déposséder M. Brisard et les Dijonnais du bâton de Dildotte, fût-ce pour une décision juste, nous laisse dans un état de béatitude totale. Habile, Florian Thauvin se garde bien de gâcher l’instant et place son tir dans le petit filet (0-1, 3e).

Passé ce coup de théâtre initial, le match verse dans un rapport de force assez curieux, avec des Angevins trop peu adroits pour nous menacer, mais suffisamment pressants et organisés pour nous empêcher de développer la moindre action. A compter de la vingtième minute toutefois, nos adversaires avancent plus intensément, sans que notre milieu de terrain ne réponde au défi : le jeu vire au noir-et-blanc, les seconds ballons sont confisqués, et fort logiquement des nuages lourds de menaces s’amoncellent dans les cieux comme dans les slips. Un arrêt pas évident sur un tir dévié, suivi d’une belle collection d’interventions en l’espace de deux minutes : seul Yohann Pelé ne sombre pas dans la panique. La mi-temps prend fin dans un grand soupir de soulagement, en espérant que l’OM se montre plus combatif au retour des vestiaires.

Peine perdue, les quelques éléments frais inclus à notre collectif ne suffisent pas à revigorer une équipe physiquement et nerveusement rincée : nous jouons la 50e minute face à Angers sous la même pression que si nous menions contre le Barça à la 89e. Par la suite, si nos adversaires connaissent enfin un temps faible dont Amavi puis Thauvin profitent pour solliciter le gardien, notre production offensive comme défensive reste bien pauvre. Aussi Rudi Garcia change-t-il beaucoup de choses à l’heure de jeu : Rolando et Payet entrent à la place de Thauvin et Germain : Luiz Gustavo est envoyé faire la police au milieu, Maxime Lopez montant d’un cran et Njie allant promener son inutilité seul en pointe.

Malgré tout, seule une succession de petits miracles nous permet de préserver notre avantage. Toko Ekambi a beau chercher grossièrement le pénalty contre Rami, beaucoup d’arbitres n’auraient pas hésité à sanctionner notre défenseur. Puis, si Ocampos échoue à convertir face à Butelle le caviar servi par Payet, l’occasion n’est rien à côté de l’énorme loupé de Mangani quelques minutes plus tard : lancé à la limite du hors-jeu, un Angevin sème la zizanie entre Pelé et Rolando, mais son coéquipier rate le but pourtant grand ouvert.

A un quart d’heure de la fin, Pelé produit un nouvel exploit pour éviter l’égalisation mais la fin du match est encore loin, bien trop loin pour que l’OM s’en sorte sans dommage. Une perte de balle de trop, une faute excessivement maladroite de Lopez, et voici un nouveau coup-franc bien placé pour Angers : Tait dépose le ballon sur la tête de Traoré, qui mange Ocampos tout cru (1-1, 78e).

Echouant à récupérer la troisième place laissée à disposition par Monaco la veille, l’OM rassemble ses dernières forces pour arracher le résultat, mais ne parvient qu’à alourdir cette contre-performance de deux autres mauvaises nouvelles : Kostas Mitroglou sort aussi vite qu’il est rentré suite à une blessure musculaire assez inquiétante, et Luiz Gustavo est amené à couper une contre-attaque d’un tacle de pute lui valant carton jaune et prochaine suspension.

Objectivement, c’est donc une fin de saison éprouvante qui nous attend ; mais à Marseille, l’objectivité, c’est comme la science et la raison…

 

Les joueurs

Pelé (4+/5) : Seul regret, qu’il n’ait pas tenté de sortir sur le coup-franc de l’égalisation. Vu comme il était touché par la grâce sur ce match, nul doute qu’il aurait pu s’élever et capter la balle au son des trompettes célestes.

Sarr (3-/5) : Jeudi dernier Bouna nous a offert le grand jeu de la séduction avec restaurant et champagne, émois et exaltation des sens ; ce dimanche, c’était la vie de couple, son steak-frites hebdomadaire et un après-midi à se gratter les couilles en survêtement : l’heure n’est plus au conte de fées, mais tant qu’il nous offre la sécurité…

Rami (3/5) : C’est une performance solide qui vient clôturer sa saison de championnat, à moins que l’appel de l’OM ne parvienne à faire rectifier la faute de frappe le concernant dans le dernier PV de la commission de discipline (une bête coquille : le document mentionnait en effet « pour coup à l’encontre d’un lyonnais : trois semaines de suspension« , alors qu’il fallait bien évidemment lire « citation à l’Ordre national du mérite« ).

Luiz Gustavo (3+/5) : Ce qui est incroyable, c’est sa capacité à puer la classe par tous les pores, même au beau milieu d’un combat de besogneux ruraux sous dix centimètres de boue. Sa suspension à venir est une catastrophe pour les Guingampais, qui pour la première fois de leur vie auraient pu avoir l’occasion de se masturber sur quelqu’un d’autre que Karine Le Marchand.

Amavi (3/5) : Cela manque encore de coup d’éclat, mais si l’on se rappelle les moments récents où l’on aurait pu le remplacer par une portière de Peugeot 104 sans que le couloir gauche n’y perde grand chose, les constats actuels sont plutôt rassurants.

Zambo Anguissa (2+/5) : On peut être déesse vaudoue et se montrer friande de culture populaire : Erzulie a revu l’intégrale Ranma 1/2, et eu envie d’essayer le même type de sortilège sur son protégé. Elle a ainsi doté André-Frank du pouvoir de se métamorphoser au contact de l’eau, alternant entre deux formes : footballeur capable d’interceptions et de dribbles inspirés d’une part, pangolin géant de l’autre. Les averses incessantes qui se sont abattues sur Angers ce dimanche n’ont certes pas aidé André-Frank à maîtriser parfaitement ces dons.

Mitroglou (81e) : Rudi Garcia lui a dit « entre et montre tes muscles », le kiné lui a dit « sors et montre tes muscles ». Une telle cohérence dans les discours du staff était à saluer.

Lopez (2/5) : Subtiles comme un dessin de bite sur une copie du bac français, ses interventions défensives ont fini par ne plus bénéficier de l’indulgence arbitrale : il concède ainsi bêtement le coup-franc égalisateur, communsymbole de ses difficultés du jour à la récupération.

Thauvin (2/5) : Plus que lessivé, Florian était essoré, séché, repassé, plié dans l’armoire avec les petits sachets de lavande. Malgré tout, même s’il devait entrer sur le terrain avec un déambulateur et une bouteille d’oxygène, il se débrouillerait tout de même pour marquer.

Rolando (2+/5) : Le voir à froid se colleter à des attaquants virevoltants m’a fait penser à la blague du remède contre les moustiques (« Nous on a un truc hyper-efficace : on sort notre grand-mère. – Ah ça c’est orignal, mais elle ne se gratte pas trop ? – Non non, elle ne se gratte pas, elle est paralysée. »)

Ocampos (2/5) : Comme dans les mauvais jours, il parvient à compenser son manque de poids par une combativité de tous les instants. Son face-à-face manqué à 0-1 et son duel largement perdu sur l’égalisation laissent tout de même apparaître que, ce soir, le pitbull a un peu pissé dans les coins.

Njie (1/5) : On a bien vu que tu étais pro-européen, mais ce n’est pas un argument qui t’autorise à faire de la merde le reste du temps. Tu n’es pas François Bayrou que je sache.

Germain (1+/5) : Certes, Valère n’a pas marqué, mais il a créé des espaces, un peu comme Karim Benzema. A eux deux, ils ont d’ailleurs égalé le quota de production de l’usine Renault de Douai ce mois-ci.

Payet (60e, 3-/5) : Une brève mais agréable apparition, égayée de quelques coups de patte savoureux. Cette appréciation qui s’arrête aux corners, phase de jeu sur laquelle Dimitri a provoqué au moins autant de contre-attaques slipocides que d’occasions en notre faveur.

 

L’invité zoologique : Pierrick Patelle

D’aspect quelconque, d’une férocité assez peu remarquable, peu réputée pour son habileté et dotée d’un potentiel de séduction plutôt en-dessous de la moyenne, l’arapède n’a aucun intérêt, mais ne s’en trouve pas moins impossible à déloger. Qu’il s’agisse d’un rocher, d’une coque de bateau ou d’une émission de France Télévisions, la patelle est quasiment impossible à déloger de son support, auquel elle reste accrochée dans la seule ambition de casser les couilles. Notre mollusque était donc l’invité approprié pour livrer ses observations sur notre match contre ces empêcheurs de faire des podiums.

– Les autres : Sans génie, mais d’une capacité remarquable à faire déjouer l’adversaire et à plonger ses supporters dans un mélange de dépression et d’anxiété assez nocif.

– Le moment MTVMG : Pas de moment « taisez-vous Monsieur Garcia » pour Nicolas Rainville, qui a porté ses attentions sur l’entraîneur adverse. D’ailleurs, au lieu de se contenter de faire taire les protestations de Stéphane Moulin, l’arbitre semble avoir pris le temps de lui expliquer sa décision, un fait assez rare pour être signalé et salué.

– Le classement : Au moment où nous en sommes, l’espoir réside moins dans une succession de performances de notre part que dans un effondrement complet de Monaco, réduit au nul devant Amiens et stagnant un point devant nous tandis que, un point encore plus haut, Lyon se hisse à la deuxième place.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Didier A. remporte un concours zoologique de fort belle tenue.

 

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “Angers-OM (1-1), La Canebière académie garde le podium Anjou

  1. Comme trop souvent ont rate l’occasion de monter sur le podium.
    Ça reste donc entre fin de saison magique et fin de saison merdique.
    Une non qualification pour la c1 serait bien triste.
    Oui c’est le problème à donner espoir aussi.
    Merci pour cette akad encore une fois de haute volée (hommage aux rudy)

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