Tu peux jouer des mécaniques en Premier League, faire le barbeau en parlant de power switch, taper le Real avant et Dortmund après, mais quand même trébucher sur un vieil Arsenal malade entre temps. C’est quand même chiant d’être Tottenham.

Vous avez passé un bon week-end ? Oui, moi aussi, définitivement. Au point que j’ai presque oublié qu’il fallait débriefer ce match aux allures de bouffée d’air. Il faut dire que ça faisait un moment que je n’avais pas eu à ressasser une prestation désastreuse après un match. Je me sentais libéré, délivré – j’espère que ces deux mots suffiront à vous mettre la chanson concernée dans la tête, de rien. Mais il n’est jamais trop tard pour rappeler que, en dépit de toute la pression médiatique et de notre saison calamiteuse, North London is still red, baby. Cependant, au moment d’aborder cette rencontre, je réalise que je suis quand même hyper mitigé avec le recul.

D’un côté, je suis ravi d’avoir enfin pu admirer une réaction d’orgueil chez cette équipe qui a la fâcheuse tendance à dire merci quand elle se fait marcher dessus. Comme je l’ai déjà dit sur le réseau du gazouillis, ce que j’ai vu de plus capital dans ce match, c’est la volonté des onze mecs qui ont été alignés. Ces gars-là, qu’ils soient dans une bonne dynamique ou non, tout juste arrivés ou déjà partis dans leur tête, ont compris l’importance de ces 90 minutes pour les supporters, pour le club, pour leur saison. Ils peuvent parfois paraître déconnectés mais là, les gonzes ont saisi qu’il n’était pas question de sortir de ce match en n’ayant donné que 97 ou 98% de soi. J’ai regardé onze mecs s’arracher la gueule pour faire un résultat, j’ai vu un Arsenal solidaire, un Arsenal avec un mental. Purée, jamais j’aurais cru écrire cette phrase un jour. Et le truc dingue, c’est que la qualité du jeu s’en est ressentie. Tottenham, on les a pas simplement emmerdés, on les a vraiment désossés par moments. Faut voir le match d’enfer qu’ont vécus Alli, Eriksen et Kane, mangés dans quasiment tous les duels. Faut voir comment ça jouait des maracas derrière. Alors certes, il étaient privés de Rose et d’Alderweireld, mais on nous a trop fait le reproche de l’infirmerie par le passé pour laisser les autres se cacher derrière ça. Cette équipe a du ballon, putain, même si il y a encore eu des ratés samedi. Ouais, on a un pas un effectif de malade, je ne vois pas comment on pourrait jouer le titre avec, mais on a des choses à montrer, des choses à tenter. Ce week-end, ils ont décidé qu’ils allaient jouer et putain, ils ont joué. Avec ou sans le ballon.

D’un autre côté, je me dis merde. Franchement, merde. OK, il est jamais trop tard pour prendre conscience de quelque chose et décider de réagir. Ce derby sera peut-être l’étincelle qui va relancer la saison. Mais sans déconner, quand je vois ce dont cette équipe est capable, en termes de volonté, en termes d’impact, en termes de jeu, je me demande vraiment ce qu’on fout depuis le début de saison. Putain, c’est ça alors ? Il faut que ce soit absolument contre Tottenham pour qu’ils comprennent l’importance de se défoncer sur le terrain ? J’espère vraiment que non. J’espère ne plus assister à des désastres comme ceux de Liverpool ou de Watford. Personne n’exige de les voir gagner tous les week-ends – tout le monde sait très bien que c’est impossible vu l’équipe qu’on embarque. Mais au moins, qu’ils se lèvent les doigts et qu’ils rentrent au vestiaire à chaque fois en estimant avoir fait le maximum. Déjà, je pense que le classement s’en ressentira.

 

CECH : 5/5
« Ouais mais le mec, il arrête jamais les penal… » BOUM.

 

KOSCIELNY : 5/5
Un fascinant documentaire animalier sur la domination. Rarement vu une prestation défensive aussi aboutie. Le type est peut-être pas bavard, mais c’est un fabuleux capitaine par l’exemple. Le daronnage total.

MUSTAFI : 5/5
Un très bluffant dernier rempart. Avec sa tendance à faire n’importe quoi et à foncer tête baissée, le voir aligné au centre d’une défense à trois aurait eu tendance à me faire suer des fesses. Mais ça pourrait visiblement être un poste parfaitement adéquat pour lui, dans le sens où il est 99% du temps face au jeu. Communicatif, volontaire, il a dégagé un nombre de ballons incalculables. Arsène lui a peut-être enfin trouvé une utilité.

MONREAL : 4/5
Plus discret que ses deux partenaires, mais très complémentaire. Toujours intelligemment placé, jamais pris à défaut, il a montré une grinta épatante et il a bouclé sa belle prestation par un fabuleux coup de latte sur Alli. Ce trio m’intéresse au plus haut point.

XHAKA : 3/5
Un début de match pas forcément évident, lui et Ramsey ont eu du mal à dominer le milieu, à gérer les assauts de Tottenham et à être présents sur les deuxièmes ballons. Néanmoins, le niveau d’agressivité était là (ce qui a valu à Xhaka son jaune) et il a peu à peu réussi à prendre le dessus et à s’imposer comme le premier étage de la fusée sur les sorties de balle.

RAMSEY : 3/5
Je suis un peu dur mais il a quand même eu pas mal de déchet à cause d’une grande densité dans sa zone de jeu Mais purée, refais-moi ça plus souvent. Joue simple, projette-toi, tente des ouvertures. Reviens en sprint pour défendre, qu’est-ce qu’on s’en fout putain, t’as l’endurance d’une Lada de toute façon ! Arrête de te prendre pour un 10 et joue enfin pleinement ta partition de 8, on arrêtera de te prendre pour un feu de paille.

KOLASINAC : 3/5
Pas le plus en vue individuellement, mais son placement défensif est à mon sens l’une des clés de la victoire de ce week-end, puisqu’il a permis d’équilibrer les montées constantes de Bellerin et Ramsey de l’autre côté du terrain.

BELLERIN : 5/5
Sa coupe de cheveux s’est stabilisée, ses performances avec. On l’avait deviné à la Gunners Academy, tout n’est qu’équilibre capillaire. Plus sérieusement, il a été brillant dans son rôle de piston et je tiens à souligner la qualité grandissante de sa dernière passe. Parce que ça saute pas forcément aux yeux, on a un peu l’impression qu’il joue avec des briques au bout des pieds mais il est étonnamment adroit.

ÖZIL : 5/5
Un match exemplaire. Avec le ballon ? Oui, déjà. Il finit avec une passe décisive, il aurait pu en avoir deux. Mais surtout sans, putain. Le type a fait tellement de replis, a participé à récupérer et relancer tellement de ballons… C’est juste dingue. On sent qu’il a à cœur de répondre aux critiques, de montrer ce qu’il vaut. Mais purée, s’il veut vraiment tirer le club vers le haut, qu’il signe son contrat. En attendant, je pourrais pas m’empêcher de voir ça comme un mec qui s’achète un bon de sortie.

ALEXIS : 4/5
Quelques gestes débiles, une poignée de passes à la con, mais lui aussi a tout donné et pour une fois, il a mis de côté son ego (ou presque, fallait le voir pester sur un ballon que Ramsey ne lui a pas donné ; complètement anormal). Il fait son match, son but est d’une difficulté technique assez folle – bloquer le ballon en pleine course, pour réussir à le reprendre et à le pousser au fond, tout ça sur un mètre, chapeau bas. Même remarque que pour Özil cependant, chacune de leur bonne prestation pose la question de leur sincérité. Mais bon, voyons le bon côté, il s’est plié en quatre pour ce derby et c’est déjà bien.

LACAZETTE : 4/5
L’intelligence de ses appels. L’utilité de son pressing. La justesse de ses transmissions. Si on arrête les blagues, et qu’on l’aligne en pointe à chaque match, on peut peut-être sauver nos slips et notre honneur par la même occasion.

 

COQUELIN (pour Lacazette à la 73e minute) : Voilà.

IWOBI (pour Özil à la 84e minute) : Histoire de laisser Mesut prendre son ovation et de laisser planer une menace dans le dos de la défense de Tottenham.

 

Pour Mauricio Pocchetino, il faut éviter de parler de l’arbitrage. Mais quand même, yapafote sur le premier but, et le second est hors-jeu. Ah oui, et apparemment, avant l’ouverture du score, Tottenham dominait.

Arsène a quand même daigné sortir la grosse équipe, et il faut lui reconnaître une belle réussite dans l’ajustement tactique, avec le replacement de Mustafi et le rôle plus défensif de Kolasinac. Par contre, laisser Xhaka sur le terrain en deuxième période alors qu’il avait déjà pris un jaune et qu’on menait 2-0, c’était complètement kamikaze.

Formidable réflexion de certains supporters des Spu*s, qui ont osé balancer que ce match était une finale de coupe pour Arsenal. Curieuse comparaison, dans la mesure où je ne suis pas sûr qu’ils sachent vraiment ce que c’est, une finale de coupe.

Allez, pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu passer, la dernière sortie d’un illustre membre des deux équipes. Garanti sans une once de respect pour le football.

Heureusement au pub, de sympathiques supporters nous ont parlé avec amour de Rosicky. Ca nous a réchauffé le cœur. On attend toujours le premier clampin à nous déclarer sa flemme pour cet idiot d’Adebayor. C’est ça, le plus grand trophée du foot, sac à merde.

1 thought on “Arsenal – Tottenham (2-0) : La Gunners Academy livre ses notes

  1. J’ai tellement envie de troller avec un gif d’Adebayor fêtant son but avec City… Mais je vais respecter cette victoire dans le derby. Au moins, vous, vous l’avez gagné.

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