Où l’on commence à éprouver de nouveau ce rare sentiment de confiance et d’optimisme.

Aïoli les sapiens,

Qui se souvient encore de ce début de saison poussif, de ces points arrachés – ou non – au bout de purges sans nom, des remplacements de pleutres, de Patrice Evra… et par-dessus tout, de ces avant-matchs passés à redouter 90 minutes d’ennui absolu face à l’un ou l’autre sous-fifre de notre championnat ? Petit à petit les souvenirs de 2017 s’éloignent et l’on se réveille avec ce sentiment enfoui depuis longtemps : l’optimisme. Optimisme au moment de rencontrer ce que l’on peut qualifier, pour ne vexer personne, de club de merde ; espoir de passer une bonne soirée conclue au mieux par une dérouillée, au pire par une victoire sobre et nette ; et, par-dessus tout, satisfaction de ne pas être déçu de l’issue de la rencontre. L’OM roule sur les faibles comme un 33 tonnes calaisien, et à voir le calendrier qui nous attend, ce n’est pas une mauvaise idée d’économiser ainsi nos nerfs.

 

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rami – Rolando – Sakai

Zambo Anguissa – Luiz Gustavo

Thauvin (Germain, 78e) – Payet (Ocampos, 72e) – Lopez

Njie

De retour de suspension, Rolando et Lopez sont titularisés : moins grave que redoutée, la blessure de Sanson contre Strasbourg lui vaut tout de même quelques jours de repos forcé. L’équipe dans son ensemble est d’ailleurs remaniée. La blessure d’Amavi amène la reconduction du duo Sarr-Sakai sur les ailes alors que devant, Njie est préféré à Germain et Mitroglou. Le tout oscille entre le 4231 ou un 433, en fonction du placement de Lopez.

 

Le match

Il apparaît assez rapidement que les Caennais sont l’équivalent des allergiques aux cours d’EPS dans notre enfance : quand on leur demande de jouer au foot, ils font acte de présence contraints et forcés mais n’accomplissent aucun effort pour feindre d’aimer ça. L’OM joue donc à sa main (dans le slip) dès les dix premières minutes, mais pèche par manque de précision. Par la suite, Caen monte d’un cran, à défaut d’avoir plus envie de pratiquer du sport : nous nous trouvons donc assez embêtés pour remonter la balle, qu’il nous arrive de perdre plus que de raison. C’est d’ailleurs l’occasion pour Caen de visiter notre surface, en marquant même un but refusé pour un net hors-jeu.

Manquant d’idées et d’application pour perforer le bloc bas-normand, nous ne pouvons pas nous reposer sur des coups de pieds arrêtés d’une qualité médiocre. Face aux amorphes du Calvados, les seconds ballons sont en revanche pourvoyeurs de munitions, comme lorsque Thauvin récupère en pleine surface et se voit tout près d’obtenir un pénalty. Dans le doute, l’arbitre n’octroie pas de troisième coup de pied de réparation en trois matchs ; vu ce que nous avons fait des précédents, de toute façon, nous ne pouvons guère le lui reprocher. Peu après, Njie place une tête hors-cadre à la réception d’un beau mouvement Luiz Gustavo-Lopez-Payet.

On n’en dira pas davantage sur une mi-temps largement dominée, mais jouée de notre part sur un certain faux-rythme. Après tout, nous avons vu contre Strasbourg que l’OM aime accélérer après la pause.

Cela ne rate pas, les Olympiens attaquent la seconde mi-temps comme Woody Allen une fête de famille. Thauvin rate une belle situation par manque de spontanéité, Njie tire sur le poteau et nous évite ainsi d’insulter le juge de touche que son strabisme a amené à signaler un hors-jeu, bref ça canarde du quasi-breton dans tous les coins.

Pris d’un retour de perso comme d’autres chopent des retours de palu, Thauvin s’emplâtre sur trois défenseurs à l’entrée de la surface. Le ballon est éjecté dans le coin d’icelle, où Bessat envoie un grand dégagement. Seul problème pour le lourdaud, le temps que l’influx nerveux parvienne à sa jambe, Sarr s’est déjà précipité pour attraper la balle avant lui. Le geste du défenseur se transforme alors en un savatage parfait de Bouna, si grossier que même l’arbitre le plus réticent ne peut faire autrement que d’accorder le pénalty.

[Bâton de Dildotte : tout s’enchaîne. Après plusieurs mois de calme plat, le bâton vient de changer deux fois de dépositaires en seulement trois jours. François Letexier l’ôte ainsi des mains de Ruddy Buquet, qui l’avait lui-même pris à Clément Turpin la journée précédente. De même, Caen prive Strasbourg du privilège d’être la dernière équipe en date à concéder un pénalty contre l’OM.]

Après les échecs de Thauvin puis de Germain lors des matchs précédents, inutile de préciser qu’un  raté de Payet serait source d’une légère irritation, surtout face à l’une des têtes de cons favorites de cette académie. Fort heureusement, de malédiction du péno il n’y a point ; Dimitri attend tranquillement que Viercoutre entame son plongeon pour déposer le ballon au centre du but (0-1, 55e).

A la vue du tableau d’affichage, la déception des Caennais ne tient pas tant au score qu’aux 35 minutes leur restant à passer sur le champ de betteraves qui leur tient lieu de pelouse. La réaction d’orgueil de nos adversaires consiste donc à souffler d’ennui en attendant que ça se finisse, ce qui nous offre tout le loisir de quelques gestes croquignolets : Zambo Anguissa dévore tout ce qui passe à sa portée, Sarr exécute des dégagements en aile de pigeon, et Njie jongle un défenseur avant de gâcher son geste somptueux par son traditionnel extérieur du droit.

Seul bémol, nos passes et nos tirs sont trop souvent contrés par la défense : qu’à cela ne tienne, Thauvin décide alors de jouer directement les rebonds. Passe pour Sarr, contrée : le ballon revient dans les pieds de Florian, qui envoie un tir tendu. Nouveau contre, Florian bouffe le second ballon à un Caennais sous Tranxène, et envoie un tir enroulé : cette fois personne n’est là pour contrer et Viercoutre peut comme à son habitude engueuler ses défenseurs (0-2, 74e).

Le reste est anecdotique et le mot de la fin peut revenir à Patrice Garande : « on n’a pas vu un grand Marseille ». Le technicien caennais a tout à fait raison, et c’est un plaisir nouveau pour nous de voir notre équipe écarter ce genre de club de viers marins sans avoir besoin de forcer outre mesure.

 

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Faute d’occasions de briller, il s’est contenté d’être sûr.

Rami (4/5) : Les avants caennais ont disparu sans laisser de traces, victimes eux-aussi du Nordahl Lelandais des attaquants de bas-de-tableau.

Rolando (3/5) : Encore un carton regrettable qui trahit sa maîtrise incomplète. Mais on aura le temps de s’inquiéter contre Monaco.

Sarr (4-/5) : Tout n’est certes pas parfait, mais à moins d’une offre de transfert d’un montant aussi britannique qu’indécent, il est hors de question qu’il nous quitte cet hiver. On saurait ce qu’on y perd et certainement pas ce qu’on y gagne.

Sakai (3/5) : Une totale absence de fantaisie, qui fait énormément de bien après les heures sombres que nous avons vécues à ce poste en début de saison.

Luiz Gustavo (4/5) : Je veux bien qu’il soit très pieux, mais à la fin de son passage chez nous il aura sans doute converti moins de supporters au christianisme qu’à l’homosexualité.

Zambo Anguissa (4+/5) : Monstrueusement simple et simplement monstrueux. En 2018, ce n’est pas la peine d’adresser vos prières à Erzulie, elle a tout donné à André-Frank. #EéF.

Thauvin (4/5) : Hyperactif, malgré ce petit côté brouillon vite pardonné après le nettoyage de lucarne de Rémy Viercoutre.

Germain (78e) : Entré quand tout était plié.

Payet (3+/5) : Sûr de son talent, ce qu’il l’a autorisé à manquer d’application en ratant notamment la quasi-totalité de ses coups de pieds arrêtés. Il transforme cependant le pénalty, ce qui n’a rien d’anodin vu notre passif dans l’exercice.

Ocampos (72e) : Peu de choses à relever si ce n’est un tir bloqué par Viercoutre

Lopez (2+/5) : Certes pas enthousiasmant et auteur agaçant de certaines fautes ou pertes de balle. De là à le descendre en flammes comme les réseaux sociaux ont pu le faire, c’est peut-être un peu excessif. Etre jaloux de Maxime parce qu’il se tape une starlette de télé-réalité, c’est assez peu valorisant, Messieurs.

Njie (3/5) : Le drame de Clinton, c’est de croire que la règle du hors-jeu et l’existence de son pied gauche sont des théories conspirationnistes au même titre que la terre plate.

 

L’invité zoologique : Ronny Ragondelin

Après la loutre strasbourgeoise, restons dans l’animal humide, sans omettre toutefois de descendre d’un cran à l’échelle de l’élégance. Associée à sa tronche en biais et à son odeur de vase, l’inutilité du ragondin en fait l’invité approprié pour évoquer ce match contre un club hautement dispensable.

– Les autres : Mais en fait, pourquoi avez-vous monté un club de football si ça vous ennuie d’y jouer ?

– Le classement : En attendant OL-PSG, dénommé aussi l’Emético, à quelle position sommes-nous ? Eh bien figurez-vous que nous sommes DEUXIEMES. Oui Madame.

– La redif : Chacun sait que l’important est de prendre les matchs uns après les autres sans se poser de question. Néanmoins, si vous avez manqué l’académie d’OM-Strasbourg mardi, voici la rediffusion.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Georges Cloonesque remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “Caen-OM (0-2), La Canebière académie est solide

  1. C’est marrant mais ont s’habituraient presque.
    D’accord avec tes notes.
    Zambo en monde rambo .
    Le petit Lopez effectivement à du mal. Mais reste un joueur plein de talent et de qualiter.
    Njie bon seulement en sub.
    Payet plus que bof.
    Toto juste awsome.
    Bref on est bien.
    Pourvu que ça dur. La rencontres face aux enculeur d’impôt sera un bon indicatif sur notre potentiel réel.
    La bises.
    Allé l’OM !

  2. Payet a été extrêmement énervant : loupant des choses très simples et réussissant des choses plus difficiles (que ses partenaires avaient la bonne idée de saloper).
    Lopez s’est un peu ressaisi après la mi-temps, sans doute car il est revenu vers le centre du terrain, là où il peut combiner dans de petits espaces, ce qui est tout de même son point fort.

    Et n’oublions pas de rendre hommes à Pierre Menes qui, une fois n’est pas coutume, m’aura fait esquisser un sourire puisque, à la mi-temps, il s’est permis de dire « la pelouse et grasse… et il n’y a pas qu’elle ».

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