Canet-en-Roussillon – AC Ajaccio (2-0) : la magie de la Coupe de France pour I Sanguinari

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Le vent, le froid, la défaite face à des amateurs. Le déplacement en Coupe de France à Canet-en-Roussillon est sans doute le pire de mon existence.

Le tirage au sort des 64e de finale de Coupe de France nous avait réservé une première bonne surprise : Canet-en-Roussillon. Un club amateur, un nouveau stade à visiter, un week-end entre potes dans le sud pas loin de l’Espagne. Bref, ça change de Lens. La joie laissera vite place aux menaces. J’ai eu le malheur de dire « On va jouer au Canet-en-Roussillon » plutôt que « On va jouer à Canet-en-Roussillon ». Et ça n’a pas plu aux Canétois.

Ce n’était que la première misère d’une longue série. La deuxième ? La neige. Allez rouler à 30km/h sur l’autoroute entre Clermont-Ferrand et Mende derrière la saleuse à 5h du matin. Une expérience à vivre avant de mourir. Heureusement, la 106 était encore au garage, on a pu lui éviter ce supplice.


L’arrivée se fait à 12h. L’occasion de visiter le magnifique centre-ville de Perpignan (c’est faux, n’y allez jamais). Une bière, un repas vite-fait, une sieste encore plus rapide et il est l’heure de prendre la direction du stade Saint-Michel de Canet-en-Roussillon. Pour le meilleur et pour le pire. Dès le parking, on sent l’entourloupe : on dirait le parking d’un festival obscur dans le fin fond de la Creuse, quand c’est le paysan du coin qui a prêté son champ pour pouvoir y garer les voitures. Mais peu importe, l’essentiel, c’est le stade.

Après une fouille, (si on peut appeler ça comme ça), on découvre notre tribune, ouverte aux vents, pas couverte et plutôt spartiate. En quelques mots : les joies de la Coupe de France. Les ultras du CRFC sont présents (bravo à eux) et l’ambiance est bon enfant. La preuve avec les « Et Ajaccio c’est des PD » qui nous accueillent. On retiendra surtout les curieux qui viendront nous questionner et nous féliciter pour notre déplacement.


Après le bâchage, on reçoit une visite bien plus agréable en la personne d’une jeune journaliste de L’Indépendant. Dommage, on se rendra compte que son talent était aux antipodes de sa beauté le lendemain du match.


Le match n’a pas encore débuté que le froid se fait ressentir. La tramontane souffle puissance 1000 et fait reculer les supporters d’I Sanguinari à chaque bourrasque. Autant vous le dire tout de suite : c’est la première fois en 103 déplacements (et surtout de toute ma vie) que j’ai aussi froid. Chaque partie du corps est gelée et la prestation des Acéistes ne permet pas de se réchauffer. Il fait tellement froid que le casse-croûte habituel de la mi-temps passe à la trappe. Personne d’I Sanguinari n’a le courage de se rendre à la buvette à l’autre bout du stade. Pourtant, il y avait du vin chaud…

Les phrases les plus entendues dans la tribune pendant Canet-en-Roussillon – AC Ajaccio :

  • « On fait quoi à la mi-temps ? On va dans la voiture ? »

  • « Putain j’ai envie de me pisser dessus juste pour me réchauffer »

  • « J’aurais dû rester chez moi »

La deuxième période sera plus animée, autant sur la pelouse qu’en tribunes. La faute au GROS RELOU de la soirée. On en a un comme ça dans tous les stades généralement, mais celui-ci a la palme. Le meilleur de tous. Nous l’appellerons « l’homme au tambour », du nom de l’instrument dans lequel il frappe toutes les deux secondes.

Dès la 46e minute, il s’approche de nous pour nous parler. Ou plutôt pour nous raconter sa vie. Cela faisait à peine 30 secondes qu’il était là qu’il nous montrait déjà une vidéo de son fils de 6 ans qui jouait au foot. « Tu sais mon gamin je l’ai mis dans un club en Espagne, il est fort, là-bas c’est pas le même niveau. » Et blablabla et blablabla. Il poursuit : « Si vous voulez, vous pouvez aller aux putes en Espagne, pour 30 balles t’as tout ce qu’il faut. Par contre attention, là-bas si tu payes pas, ils te tuent ! Des putes, il y en a partout. Un jour j’ai emmené mes gamins à Barcelone, il y avait des putes en string partout dans la rue. Mes p’tits m’ont demandé ce qu’elles faisaient, j’ai pas su quoi dire, j’ai attendu qu’ils demandent à leur mère ». Des histoires comme celles-ci, dont on a strictement rien à branler, il nous en racontera des dizaines. Plus tard, il accompagnera ses coups de tambour par des « Allez Gambi ! » par dizaines. « Hey, lui je le connais, c’est mon voisin, il est très fort ! », nous expliquera-t-il. On pense alors au suicide, d’autant plus que Canet-en-Roussillon gagne alors 2-0.


L’arbitre siffle la fin du match et du supplice. C’est la folie à Saint-Michel pour les joueurs et les supporters qui n’ont rien lâché. La défaite de l’ACA est méritée tant le jeu produit a été proche du néant (le vent n’a pas facilité la tâche, hein). Rares ont été les phases de jeu où les Acéistes ont su enchaîner les bonnes passes. La meilleure statistique ? Une seule frappe cadrée de l’ACA (selon OptaPerfettu).


Après le coup de sifflet final, seul Riffi Mandanda, qui faisait son retour dans les cages, est venu saluer les 10 membres (ou proches) d’I Sanguinari qui avaient fait le périlleux dép’. Il a même donné son maillot. Le déplacement à Canet-en-Roussillon se termine par une discussion avec Florian Pfertzel, joueur de la réserve de l’ACA et ancien du CRFC, qui a donné le coup d’envoi fictif de la rencontre. Mais le dernier mot revient à Léon Luciani.

À l’année prochaine, ACA.

Perfettu

4 thoughts on “Canet-en-Roussillon – AC Ajaccio (2-0) : la magie de la Coupe de France pour I Sanguinari

  1. Moi je t’emmerde le corse et je supporte mon équipe qu’elle perde ou qu’elle gagne et arènes a jour au foot pck nous les catalans on est plus fort que vous. Ps : l’homme aux tambours vous encule

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