Châteauroux-AC Ajaccio (0-2) : un match de Coupe de France, à huis clos, un mardi, dans le Berry

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Ça faisait longtemps, hein ?

Pour ceux qui sont juste intéressés par le résumé du match, rendez-vous au cinquième paragraphe.

Enfin de retour sur les routes ! Mon dernier déplacement en date était le 12 décembre dernier, pour un match (et une défaite acéiste), à Niort. Un mois plus tard, me revoici. Depuis, de nombreuses choses ont coulé sous les ponts. Tout d’abord, de l’eau. Mais surtout, j’ai malheureusement raté deux déplacements de suite, à Amiens le 22 décembre pour le dernier match de 2020 et au Paris FC, le 8 janvier, pour le premier match de 2021. Des absences dues à une non-validation de mon accréditation par l’instance qui gère tout cela, l’Union des journalistes de sport en France.

Mais attention, ceci n’est en aucun cas une plainte de ma part : j’ai déjà énormément de chance de pouvoir continuer à faire quelques déplacements pour suivre mon équipe alors que tous les autres supporters en sont privés. Quand tu t’habitues au caviar, tu es déçu de manger des œufs de lump. C’est pareil pour moi : quand tu es habitué à suivre ton club dans les stades, tu es déçu d’être contraint à le regarder depuis ton salon, le cul sur un chaise Gifi, sur un écran 13 pouces.

Revenons à nos moutons. Mon accréditation journalistique (je vous prépare un gros truc pour la fin de saison) a été validée par la personne s’en occupant à Châteauroux. Quand j’ai reçu le mail qui me confirmait que je pourrais aller à Gaston-Petit, vous n’imaginez pas l’excitation qui est montée en moi. Ma copine a même dit au bébé : « Regarde ton père, il n’est jamais aussi content et excité que quand il va voir un match de l’ACA ». Et c’est vrai. Sevré depuis un mois, je replonge enfin dans ma drogue, même si ce n’est pas la meilleure : le déplacement est à une heure de chez moi, il se fait à huis clos donc et pour un match de Coupe de France, à 18h un mardi. Une rencontre dont tout le monde se fout (sauf les supporters des deux clubs) qui n’est même pas diffusée. Pour suivre la rencontre, un seule solution : la radio locale, France Bleu Berry. Habituellement, la Coupe de France est ma compétition préférée, mais cette édition au rabais, avec un tirage au sort géographique et pas intégral, entre clubs professionnels, à cette date et à ces horaires-là enlève énormément de charme à la Vieille Dame.

Je quitte le boulot (bon, je travaille de chez moi) plus tôt que prévu et me voici sur la route, avec la Polo de ma copine (la 106 est toujours au chaud dans ma grange, en attendant qu’un mécano veuille bien venir faire un diagnostic). Le GPS affiche 1h25 de route pour 95 km. Il s’agit de ma 5e venue au stade Gaston-Petit de Châteauroux et mon 168e déplacement au total. Allez, dernier chiffre pour la route : je n’avais pas raté deux déplacements de l’ACA de suite en compétition officielle depuis… le 4 mai 2014.

Pour cette rencontre de Coupe de France, Olivier Pantaloni a décidé de faire tourner le groupe. Exit les cadres comme Leroy, Avinel, Youssouf, Coutadeur, Laçi, Nouri, Moussiti-Oko. Marsella, Keita, Cimignani, Ndiaye font leur retour dans le groupe et Bayala y fait sa première apparition. La composition d’équipe est donc inédite, la voici :

Un seul joueur de ce onze était titulaire trois jours plus tôt contre Caen, Ismaël Diallo. Et cela ne s’est pas du tout vu dans les premières minutes. La première demi-heure a été totalement acéiste, avec une large possession de balle, des joueurs qui se trouvent bien, du mouvement, de l’impact.

Tout cela s’est concrétisé à la 19e minute, avec un but de Mickaël Barreto. Bien servi d’une longue transversale de Huard, le milieu s’infiltre facilement côté gauche, s’approche à trois mètres du gardien castelroussin et le fusille. 0-1, c’est mérité. Dès la 30e minute, l’ACA reculera. Deux minutes plus tard, une frappe de loin est bien détournée main opposée par Sollacaro, mais le ballon revient dans le tas et Sainati est puni pour une poussette : pénalty. Rémi Mulumba, ancien du Gazelec, que j’ai trouvé très énervé ce soir-là, s’élance et SOLLACARO SORT L’ARRÊT QU’IL FAUT ! Le pénalty n’est pas très bien tiré, mais le jeune Ajaccien sort la parade qu’il faut au bon moment. Clairement, le tournant du match.

D’ailleurs, petit débrief sur le match de Sollacaro : il a vite pris prend les décisions – et rapidement – comme des sorties dans les pieds et des protections de balles et les a bien exécuté. Il sort une frappe de loin et un pénalty dans la foulée. Il passera une deuxième période plus tranquille, les adversaires préférant dévisser leurs frappes dans les tribunes.

Autre joueur intéressant : Faïz Mattoir, qui a bien fait chier les défensifs adversaires avec ses dribbles, mais il aurait gagné plus à lâcher son ballon un poil plus vite, ce que les entraîneurs lui ont d’ailleurs reproché à plusieurs reprises. Il aurait mérité un petit but sur une action en solitaire conclue par un poteau sur une frappe enroulée. Autre homme du match, Mickaël Barreto, avec une belle activité, un but et une passe décisive (qui avait été précédé d’un contrôle orienté en porte-manteau splendide). Pas grand chose à dire sur la deuxième période, qui a été plus triste et plus ennuyeuse que la première. À noter toutefois le but de Courtet. L’ACA a été sérieux avec une équipe remaniée, la bonne série continue, les habituels remplaçants ont répondu présent, soulignant la profondeur de l’effectif acéiste. Bref, que du bon. Avant de partir, le stadium manager de la Berri, très sympa, m’avait demandé de passer le voir pour discuter. Une rencontre intéressante (je raconte ma vie désolé mais ces CR sont faits comme un livre de souvenirs, un journal intime. Dans 10 ans, quand je voudrais me rappeler d’un match, je viendrais les lire pour tout me remémorer). Puis enfin, Matthieu Huard m’a gentiment offert son maillot de match. De quoi agrémenter ma collection. Merci !

On va parler de l’accueil et des hospitalités castelroussines. Déjà, on est accueilli au guichet avec le sourire, qu’on devine derrière le masque, et avec bonne humeur. Devant les tribunes, une vieille dame (pas si vieille que ça) tient un stand avec des petits paquets de nourriture pour les journalistes présents. J’y ai bien sûr droit. C’est la première fois depuis que j’assiste aux matchs à huis clos que de la nourriture est à disposition. Et pas n’importe quelle nourriture, comme vous le verrez ci-dessous.

Mais avant de manger, direction les chiottes de la tribune d’honneur, qui sont situées tout au bout de celle-ci. Bon, je ne vais pas vous mentir : c’est vieillot, ça sent un peu la pisse mais c’est pourtant propre. Les nombreuses pissotières sont comme neuves, il y a de l’eau, du savon et du PQ dans les chiottes. Rien pour s’essuyer les mains, ni de miroir : moi qui voulait en profiter pour mettre mes lentilles, c’est râpé. Chez les hommes, on retrouve seulement des toilettes turques qui ferment. C’est pas très beau, ni très pratique mais elles ont le mérite d’être propres là aussi, tout le contraire de celles que l’on peut trouvait sur les aires d’autoroute, souillées par des routiers peu regardant sur la propreté et la brillance. En bref, c’est brut de décoffrage, mais c’est assez grand pour accueillir tout le monde lors des soirs de grande affluence.

L’heure du casse-croûte a sonné à la mi-temps. Comme dit précédemment, j’étais allé récupérer mon colis de bouffe avant le match. Ce qui s’y trouvait était surprenant. Déjà, on a eu droit à une grande bouteille de Volvic, qui n’est pas la meilleure eau du marché, mais qui est bien meilleure que la Vittel, par exemple. Du côté des accessoires, on avait une fourchette, une cuillère et un couteau en bois, recyclable et écolo donc. Et la bouffe alors ? Châteauroux a sorti le grand jeu. Je ne sais pas de quel traiteur tout cela venait mais tout était bon : dans le petit bout de pain moelleux se cachait une surprise, de la douce rillette d’oie étalée, une mousse au chocolat onctueuse dans un récipient et surtout une salade bien assaisonnée, un riz un peu gluant et un peu sucré qui était accompagné de deux tranchettes de ce qui ressemblait à un rôti en croûte. Il s’agit peut-être d’une spécialité berrichone que je ne connais pas. C’est la première fois que je mangeais quelque chose comme ça dans un stade. C’était bon, c’était frais, c’était dépaysant, donc bravo et merci !

Mais comme je suis un grand gourmand, sur la route du retour, j’ai voulu faire une expérience inédite pour moi, que je rêve de faire depuis des années maintenant. Attention, ce n’est rien de fou. Je laisse durer le suspense un petit peu plus longtemps. Allez, je le dis : je me suis arrêté prendre une pizza dans les distributeurs automatiques de pizza, qu’on trouve souvent le long des départementales, dans des bourgs de village sans commerce. Si mes souvenirs sont bons, j’ai pris une pizza savoyarde, dans cette machine habituellement squattée par des gros routiers aux doigts sales. Et j’ai été agréablement surpris : pour 5 euros, on a une pizza bien suffisante pour une personne, assez copieusement garnie et chaude. Bon, ça vaut pas une vraie pizza mais c’est à tester au moins une fois dans sa vie.

C’est sur ces notes culinaires que l’on se quitte, en espérant se revoir bientôt dans un stade (bon, ça commence mal, je n’ai pas pu aller à Dunkerque, faute d’accréditation).

Perfettu

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