Le DFCO sur l’autoroute, direction la Ligue 1

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Ca, c’est fait.

C’était le 20 mai 2011, à Gaston Gérard, face à Boulogne, notre meilleur buteur/joueur Sébastien Ribas égalise en 2e mi-temps et nous envoie en Ligue 1. Le stade était plein à craquer, François Hollande était là (ne me demandez pas pourquoi), les feux d’artifices explosaient dans le ciel dijonnais. La ville était rouge. Des jeunes craquaient des fumis rue de la Liberté. Le lendemain, les joueurs défilaient sur le toit d’un bus dans les allées du parc. J’essuyais mes larmes, on y était enfin en Ligue 1. J’avais attendu 13 ans pour voir ça.

J’avais passé l’été à rêver, à l’idée de voir mon équipe se battre dans les plus beaux stades de France. Le mois d’août est enfin arrivé, mon premier match de Ligue 1 à Gaston Gérard ! J’imaginais une première fois romantique, du beau jeu et une victoire à la clef mais Rennes est venu déchirer ce rêve. Notre première fois a été violente, Pitroipa et Victor Montano ont arraché notre culotte pour nous faire subir les pires sévices. Défaite 5-1. La saison a finalement démarré après cette magnifique victoire chez nous contre Lorient et le retourné mythique de Jovial. On s’est battus comme des diables avec quelques coups d’éclats comme cette victoire au Vélodrome. J’ai vu des rencontres que je n’oublierai jamais mais les luttes internes (la guerre Patrice Carteron – Sébastien Perez) ont détruit l’équipe et malgré une belle première partie de saison, l’année a fini comme elle avait commencé, par une fessée face à Rennes.

Putain on va revivre ça!

Cette montée a donc un goût différent, celle des quelques bukkake que nous avons pris par quelques BBC de Ligue 1 (et je ne parle pas du trio du Real Madrid, vous savez très bien de quoi je parle). Nous savons à quoi nous attendre, fini les rêves édulcorés de jeune fille en fleur. Non, je n’ai pas essuyé de larmes cette fois, j’ai juste poussé un énorme cri puis je me suis enfilé une pinte cul sec. Ma virginité du haut niveau est bien loin. Je sais désormais ce que ressentent les taulards lorsqu’ils mettent leur premier pied dehors ou un marin lorsqu’il pose enfin le pied sur la Terre ferme après de longs mois en mer, car oui cinq ans en Ligue 2 c’est long. C’est long putain ! Je suis ce marin, je suis ce taulard, j’ai juste envie de me trouer le foie à coups de gnôle et de faire trembler tous les bordels du pays. Cette montée à le goût de liberté après des années de galère.

Un vent de liberté.

 

  • Dijon FCO – Paris FC (Lundi 18 avril 2016)

Reynet – Souquet, Varrault (cap), Jullien, Bamba – Gastien, Marié, Lees-Melou, Sammaritano – Diony, Tavares. Même compo que lors des deux derniers matchs.

Le Redstar et Lens ayant perdu durant le week-end, une victoire suffit à Dijon pour rejoindre la Ligue 1, enfin presque puisqu’il restera 12 points à prendre en 4 matchs, mais pas besoin d’avoir fait Math Sup/Math Spé pour comprendre qu’on y sera. Notre stade à 3 tribunes est plein, la 8-6 au frais…

Il nous donc faut une victoire, à domicile, face au dernier, qui plus est club entrainé par une des plus belles raclures du foot français, Jean-Luc Vasseur aka « J’encule ta soeur ». Vous allez me dire l’équation est assez simple. Oui mais les dijonnais ont la pression, pour là-plupart c’est la première fois qu’ils jouent la montée et vous savez ce que c’est une première fois, c’est maladroit et pas beau à voir. Il ne se passe donc absolument rien en première mi-temps. Diony a tenté une reprise acrobatique, facilement captée par le gardien. Tavares a tenté la même quelques minutes plus tard. A l’heure actuelle, le ballon doit être quelque part entre Uranus et Neptune.

ODG doit alors jouer son rôle à la mi-temps, rassurer les joueurs, leur dire de jouer simple et tout ira bien. Ils avaient besoin de cette petite tape sur les fesses et ce mot glissé dans l’oreille : « T’inquiètes pas, tu vas conclure ».

Dès la 46e, Souquet dégage la défense d’un long ballon. Les défenseurs parisiens vont au duel avec Tavares mais ils laissent passer le ballon. Diony qui avait bien senti le coup, le récupère et se trouve seul face au gardien. D’un lob subtil il fait chavirer de bonheur Gaston Gérard. 1-0 pour Dijon.

Dijon joue enfin libéré et trois minutes plus tard, la révélation de cette fin de saison, Pierre Lees-Melou s’élance côté droit, il sollicite Diony pour un une-deux et entre dans la surface. D’un magnifique tir croisé, il fait trembler les filets. Le stade exulte, un parfum de Ligue 1 embaume notre stade. 2-0 pour Dijon. 

C’était soir de fête et tout le monde devait briller. Sur l’engagement, le parisien Grange tente une frappe de plus de 30m que Reynet écarte d’une claquette splendide. Le Paris FC va se reprendre et se montrer dangereux à plusieurs reprises mais les dijonnais tiennent le coup.

90e minute, clou du spectacle. Sammaritano déborde côté droit, entre dans la surface puis sert Diony en retrait qui pousse la balle au fond d’un plat du pied. 3-0.

Il s’en suit des tours d’honneur, une communion avec les supporters. Vous pouvez retrouver un bout des célébrations ici.

Avec notamment le « pilou-pilou » version dijonnaise lancé par Baptiste Reynet et instauré par Stéphane Jobard, adjoint d’ODG et ancienne légende des années Rudi Garcia.

Il est encore un peu tôt pour les bilans mais une chose est certaine et pour exprimer cela je vais utiliser un bon vieux poncif footbalistique : « Le groupe vit bien ». La preuve en est, cette vidéo dans les vestiaires.

Vous noterez que Quentin Bernard est aussi bon journaliste que dans son couloir gauche et que Pierre Lees-Melou a vraiment un physique d’étudiant en IUT Informatique.

Tout ça est bien beau mais le football est avant tout fait de rivalités, de guerres de clocher, rien ne vaut un bon derby pour conclure une saison en beauté, d’autant plus quand on peut aller fêter notre accession en Ligue 1 chez nos voisins auxerrois qui nous ont si longtemps moqué. Le derby a eu lieu le samedi 23 avril, mais là-plupart des matchs ont eux eu lieu le vendredi 22.

Baptiste Reynet, sous acides, direction la Ligue 1.

 

  • La montée acquise à l’hôtel Mercure d’Auxerre

A ces fameux huit matchs diffusés en même temps, Bein Sport a rajouté une neuvième rencontre, les joueurs de Dijon face à la TV diffusant le multi Ligue 2. Saisissez-vous la mise en abyme ? Un neuvième de la soirée est donc consacré à voir Julio Tavares et consorts en claquettes, regarder ce que nous regardons nous et donc comme nous, ils ont vu le Red Star et Lens s’incliner, le Havre faire nul. Dijon est donc officiellement en Ligue 1. Les Dijonnais se congratulent, on voit discrètement quelques bière apparaître. La fête se poursuit puisque John Ferreira de Bein est convié à une partie de Fifa, il avouera même avoir passer une partie de la nuit à jouer dans la chambre d’Abdoulaye Bamba… Et ouai ça se mérite un poste à Bein ! Vous croyez que pour obtenir un scoop il suffit de mettre sur écoute Jean-Pierre Bernès ?

  • Le derby

Je ne parlerai pas de ce match, je n’en ai pas envie. Les joueurs ont un peu trop célébré la montée et ça se voit sur le terrain. Auxerre a parfaitement joué le coup, il n’y a rien à dire. On peut simplement retenir que le parcage dijonnais était plein, près de 1000 personnes avaient fait le déplacement, pas forcément des premiers prix de beauté je dois le reconnaître. Je me demande parfois si nous n’avons pas de proches liens de parenté avec les habitant du Nord.

On a écrasé la Ligue 2, on peut chier sur le derby.

 

C’est ainsi que prend fin notre semaine sur la route de la Ligue 1. Le prochain arrêt est le titre de champion de France. Je pense que ça me ferait plaisir mais au fond je m’en branle, je n’ai pas envie d’avoir le même palmarès que l’ETG. La montée me suffit.

Si vous avez un peu de temps, je vous invite à lire ce numéro spécial du Bien Public sur la montée. C’est une avalanche de sperme sur le DFCO : 

On y trouve de très belles perles comme cette citation de Jobard à propos de ODG : « C’est un humaniste dans l’âme, il aime les autres. Il a su faire confiance aux compétences locales et les utiliser. C’est quelqu’un qui ne se trompe guère sur les personnes ».

Il change l’eau en vin et il féconde des chèvres en les enculant aussi.

Ou encore cette citation d’un ancien entraineur d’ODG : « Quand il était joueur, il s’intéressait à ce qu’il se passait durant les entraînements et dans le vestiaire ».

Beh encore heureux qu’il venait pas se pignoler au bord du terrain pour finir par aller boire un jaune à la buvette, enculé.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’on est en Ligue 1 et ça fait du bien.

Alban Bourguignon.

2 thoughts on “Le DFCO sur l’autoroute, direction la Ligue 1

  1. La police, c’est un clin d’oeil au Bien Public ?
    Welcome back in ligain les BOUrgeois BOUseux BOUrguignols, en vous souhaitant un dénouement plus heureux que lors de l’expérience précédente !

  2. Mais si vous voulez le titre. Vous n’êtes pas assez bons pour l’obtenir, c’est tout.

    Ça a l’air bien, le Mal Public, comme journal. Je suis passé devant leur locaux à Fontaine d’Ouche y a pas longtemps, pas étonnant qu’ils écrivent de pareilles choses, dans un bâtiment aussi triste. Enfin, tout ça ne sera jamais du niveau abyssal du Républicain Lorrain…

    Bravo à vous pour la montée, quand même.

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