Dijon FCO – Nîmes Olympique (0-1) : rencontre avec le Dieu de la Ligue 2

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You’ve been nimoised.

On ne se remet pas facilement d’une défaite à domicile face à Nîmes. Je n’étais pas capable de prendre la plume après le match. Il m’a fallu quelques jours pour comprendre, pour m’en remettre.

Nîmes a pourtant pris la vilaine habitude de nous punir à Gaston Gérard et j’espérais au fond de moi que ce match efface les événements terribles du 23 janvier 2015, on y reviendra. Le docteur Jehrill nous avait pourtant prévenu, les Messins ayant connu la même déconvenue : http://horsjeu.net/academies/nimes-fc-metz-2-1-metz-club-academie-se-refaire-fion/ .

Mais l’histoire s’est encore répétée.

J’ai alors pris ma voiture et j’ai roulé sans réfléchir, j’ai eu besoin de me vider la tête, de trouver des réponses. A la sortie de Chagny, sur la D981, mon moteur s’est mis à fumer. Je me suis arrêté sur le bas côté et là j’ai été aveuglé par un grand flash blanc pendant quelques secondes. La lumière s’est estompée et un clochard est apparu. Il avait une « Faxe » dans la main et sentait fort la merde. Il portait un maillot de Laval et son visage ressemblait étrangement à celui de Jimmy Hebert. J’engageais alors la conversation :
– « Mais qui êtes-vous ?
– Je suis le Dieu de la Ligue 2.
– Que faites-vous ici ?
– Tu t’es perdu dans le triangle bourguignon de la Ligue 2. Tu te trouves à équidistance entre Dijon, Gueugnon et Louhans.
– Vous êtes ici pour exaucer mes vœux de supporter ?
– T’as cru que j’étais la fée Clochette, connard ?
– Mais pourquoi ressemblez-vous à un clochard ?
– Je suis le Dieu de la Ligue 2, pas le prince du Qatar enculé. Je fais la pluie et le beau temps sur la deuxième division, ça ne rapporte rien.
– Alors pourquoi avez-vous été si cruel avec nous face à Nîmes ?
– Parce que vous devez apprendre bande de FDP. Regarde Troyes, ils ont été champions et maintenant ils se font défoncer par tous les trous comme chez Pascal OP. Ils n’ont pas retenu la leçon. Il faut apprendre de ses faiblesses pour comprendre comment se battre à l’étage supérieur.
– Mais alors pourquoi avoir fait trébucher nos adversaires directs ?
– Vous méritez de monter mais ne jouez pas aux cons. La Ligue 1, c’est comme chez Dodo la Saumure, de riches fortunés viennent abuser de jeunes filles perdues. Vous devez savoir vous défendre. Bon allez je me casse, file moi 5 balles que je m’achète une Navigator. »

Sur ce, il disparut. Comme par magie, ma voiture redémarra et je pus rentrer dans la capitale des Ducs. Je connaissais désormais la vérité.

clodo1
Oui le Dieu de la Ligue 2 est un clochard unijambiste.

 

L’adversaire
Le 23 janvier 2015, comment oublier cette date ? Nous étions leaders à la trêve et puis le mois de janvier a été catastrophique, avec en point d’orgue la réception du Nîmes Olympique. Nous menions 2-0 après un quart d’heure et nous avons trouvé le moyen de perdre 4-5. Nous ne nous sommes jamais remis de cette défaite, qui nous coûtera très cher dans la course à la montée. Coach Olivier, passé par Nîmes rappelons-le, avait pourtant prévenu en conférence de presse : « En 2016, avec nous et Ajaccio, Nîmes fait partie des trois meilleures équipes. C’est une équipe qui a de la qualité. Certes, elle est partie avec un sacré handicap, mais ça a ressoudé le groupe. (…) Ça devient une équipe dangereuse pour tout le monde, même les leaders. Nancy a perdu contre Nîmes à domicile. ».
Le décor est planté. On notera tout de même l’absence d’Anthony Koura, l’une des révélations de la saison, ce qui permet à l’immortel Toifilou Maoulida d’être titulaire.

La compo
Reynet – Souquet, Jullien, Varrault (cap), Bernard – Marié, Gastien – Sammaritano, Amalfitano – Tavares, Diony.
Du classique de chez classique. Bela encore sur le banc, ce qui est un peu triste quand c’est ton meilleur joueur.

Le match
Il ne se passe rien jusqu’à la 7e minute, ce qui permet à tout le monde de constater l’état catastrophique de la pelouse, on va en reparler. C’est donc à la 7e minute que les choses bougent et que Toifilou « Highlander » Maoulida déborde Quentin Bernard, ce qui devient presque un euphémisme. Mais lors de ce duel le ballon sort entièrement du terrain. Le juge de touche qui se trouve juste devant ne voit rien. Maoulida centre, Jullien repousse mal le ballon. Ripart le récupère, le glisse à Valls (je ne ferai aucune blague pourrie) qui transmet à Mounié, qui punit Reynet. 0-1 pour Nîmes. Mounié célèbre pendant que le juge de touche essuie la merde qu’il avait dans les yeux.
Dijon va se reprendre cinq minutes plus tard et, si vous êtes un lecteur assidu de la Kir Académie, vous savez ce qu’il va se passer : corner de Sammaritano pour la tête de Jullien, mais malheureusement pour nous c’est le début du festival Mathieu Michel qui, je dois l’avouer, est l’un des meilleurs gardiens du championnat. Il sort la tête de Jullien façon « manchette à la Gordon Banks ». Michel va ensuite bloquer une frappe de Diony à la 29e, puis sortir une claquette monstrueuse sur une frappe de Souquet à la 36e. C’est ensuite Varrault qui manque sa tête juste avant la mi-temps alors qu’il se trouvait seul à la réception d’un corner de Sammaritano.
0-1 à la mi-temps. Dijon essaye de pousser mais le terrain rend le jeu compliqué. Nîmes joue parfaitement le coup en défendant bas pour mieux se projeter en contre.

Bela prend la place d’Amalfitano apparemment touché. Un mal pour un bien. Le scénario reste le même, Dijon se lance à l’attaque et tombe sur un Mathieu Michel en état de grâce. La 55e minute l’illustre parfaitement quand Sammaritano, après avoir éliminé deux joueurs, arme une frappe puissante repoussée par le portier nîmois. A la 61e, à la suite d’un long ballon, Diony se retrouve seul face au gardien mais croise trop sa frappe. Dix minutes plus tard, Varrault reprend de la tête un corner de Sammaritano, la balle frôle le poteau. Dans la minute qui suit, Diony se retrouve une nouvelle fois seul face à Michel qui gagne son duel. Dijon continue à mettre la pression. A la 78e, Souquet lance Diony dans le couloir droit, qui centre pour Tavares. Julio manque la balle de peu. Notre meilleur buteur va d’ailleurs lui-même mettre la touche finale à ce festival d’occasions ratées. A la 88e, après un débordement couloir droit, Diony adresse un long centre pour Tavares qui manque sa reprise, Michel saisit alors la balle sans difficulté.
L’arbitre siffle la fin du match. Après une série de 15 matchs sans défaite, le DFCO s’incline à domicile 0-1.

J’aurais pu prendre le temps d’attribuer une note à chaque joueur, mais personne n’aurait dépassé le 2/5. Je préfère me pencher sur les pourquoi de cette défaite. Le Dieu de la Ligue 2 me l’a dit, il faut que l’on apprenne de nos erreurs.
Premièrement, le terrain. Alors oui, vous allez me dire, Nîmes jouait aussi sur ce terrain, mais nous on va y jouer jusqu’à la fin de la saison. De plus, mis à part Tavares, tout notre secteur offensif est constitué de joueurs ne passant pas le mètre 75. On se base sur un jeu au sol rapide. On a essayé pendant une heure et demie, en vain. Sur ce terrain, c’est quasiment impossible. Ce qui est très inquiétant pour la fin de la saison. Les dirigeants, ainsi que la mairie, semblent dire qu’il faudra faire avec. On annonce une pelouse hybride pour l’année prochaine, un investissement coûteux, donc personne ne veut investir dans une nouvelle pelouse pour la fin de saison. Je me rappelle pourtant de Clermont qui avait eu le même problème en fin de saison passée et qui avait perdu beaucoup de points à domicile. Dirigeants dijonnais, il va falloir se bouger.
Deuxièmement la concentration. J’avais déjà tiré la sonnette d’alarme la semaine dernière contre l’ETG. Ce but encaissé aujourd’hui est rageant. Certes la balle était sortie, mais surtout Bernard se fait une nouvelle fois déborder sur son côté et Jullien se troue derrière, exactement comme la semaine dernière. On n’apprend pas de nos erreurs.
Troisièmement, le mental. C’était déjà criant contre Laval ça l’est encore plus aujourd’hui. Lorsque l’on encaisse un but, nous sommes perdus et avons toutes les peines du monde à réagir. Ce qui n’est pas sans rappeler la saison dernière. Ce n’est pas une attitude de leader. Cette équipe manque de patrons. Varrault est trop tendre et sur la fin de carrière. D’autres joueurs sont certainement trop justes techniquement/physiquement/mentalement : Bernard, Gastien ou encore Amalfitano.
Des mecs comme Reynet ou Tavares ne doivent pas avoir peur de bousculer leurs partenaires pour hausser le niveau de jeu. Serait-on monté en 2011 sans un Ribas ? Je ne crois pas.

Sauf catastrophe industrielle, nous allons monter en Ligue 1. Mon but n’est pas de tirer sur l’équipe à chaque défaite, mais il me paraît essentiel de pointer les carences. Les joueurs, les dirigeants ont leur part de responsabilité. Je ne veux pas vivre comme un Troyen l’année prochaine. Il faudra un recrutement intelligent et des infrastructures à la hauteur. Je fais tout de même entièrement confiance à Seb Larcier qui nous déniche chaque année de belles pépites. Rendez-vous vendredi à Brest pour une petite visite chez Sir Alex Dupont. Une équipe de milieu de tableau qui ne fait de mal à personne, c’est exactement ce qu’il nous faut pour rebondir.

BONUS : Je vous conseille de prendre le temps d’aller jeter un œil à ceci : https://www.youtube.com/channel/UCPoRbX0fEJR9HEdJj0w2haw
Ce dénommé « Di’John » tente de jouer au Bengous dijonnais. Il recopie à peu près tout, la clope, le mégaphone, le décor… Tout en parvenant à être moins drôle. C’est triste, c’est pathétique, on choisit ses amis, pas ses camarade supporters.

Alban Bourguignon.

5 thoughts on “Dijon FCO – Nîmes Olympique (0-1) : rencontre avec le Dieu de la Ligue 2

  1. « Il recopie un peu près tout, la clope, le mégaphone, le décors… »
    Toujours en grève le service relecture ?
    Di-John (que je rebaptiserai Ben-bouse), on vit une bien triste époque. Si celui-ci était fidèle aux siens, ses vidéos ressembleraient plus à celles des Deschiens que de Bengous.
    Faudrait voir à ne pas trop lui faire de pub, sa dernière vidéo a déjà dépassée les 1000 vues.
    Halala, Bengous dont la carrière est arrivée à son firmament chez J+1 et qui restera pour longtemps le moment le plus gênant de cette émission : https://www.youtube.com/watch?v=-niUV-jCqBU
    Et je ne peux que te rejoindre concernant ta conclusion : « C’est triste, c’est pathétique, on choisit ses amis, pas ses camarade supporters. » Tellement vrai.

  2. Des nouvelles de Ribas d’ailleurs ? J’ai perdu sa trace après son passage fulgurant à Strasbourg.

  3. Il est retourné dans son país.

    Di’John, le Bengous dijonnais…j’ai honte, j’ai mal et j’ai peur.

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