Dijon-Nîmes (0-4) : La Crocro Académie se refait une santé

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Devise du jour : « Y a pas de problème avec Yohan Kourkuff »

L’AVANT-MATCH

Hey dis-donc collègue, on serait presque en crise ou c’est moi ? Plus aucune victoire depuis le mois d’août, des points qui s’envolent et le bas du classement qui se rapproche, où est passée la hype Nîmes Olympique, bordel à queue ? Bon, on est loin d’être ridicules sur nos derniers matchs (en fait, et c’est sans doute le plus terrible, on n’a été ridicules qu’à la Mosson), avec notamment une défaite en trompe l’œil à Lyon et un match nul pas cher payé contre Sainté. Désolé j’avais la grippe, et je n’académise que quand je vois le match, quand même. On notera que ce bel homme de Rachid Alioui est revenu et a ouvert son compteur buts. Cela dit,  se satisfaire d’une défaite encourageante chez plus riche que soi, c’est un argument de faible, que dis-je, de Marseillais. On se déplace donc à Dijon avec l’obligation du résultat et la trouille au cul, d’autant qu’on arrive dans un antre chauffé à blanc dont les tribunes portent des noms aussi flippants que « Tribune Dijon Céréales » ou « Tribune Caisse d’Epargne », face à une équipe qui vient quand même de taper Caen en Coupe Moustache (on devait pour notre part rejouer Sainté, mais les trombes d’eau sur les Costières ont fini par pousser la Ligue à annuler le match au dernier moment). Autant vous dire que je le sentais mal.

 

LE MATCH

L’escouade nîmoise se présente avec ce qui ressemble enfin à une équipe presque type. Y a juste Valls au milieu, mais on a personne d’autre à mettre à la place, il va falloir supporter sa gueule. Il porte vachement bien son nom le bougre. Et Ripart qui remplace Alakouch : je dis pourquoi pas.

C’est là un de nos premiers déplacements chez un adversaire direct pour le maintien, après avoir gaspillé des points aux Costières contre Guingamp et Reims, alors on se sort les doigts s’il vous plaît messieurs.

 

Bernardoni

Ripart  –  Briançon  –   Landre  –  Maouassa

Savanier   –   Valls

Thioub  – Guillaume – Bozok – Bouanga

 

Les locaux font tourner la balle quelques minutes avant de décider de façon fort aimable de nous lancer dans le match : sur une passe en retrait anodine, Runarsson rate son drible devant Bozok, qui récupère mais tergitergitergiverse un peu trop longtemps avant de frapper, c’est contré sur la ligne par Yambéré. Heureusement, Bouanga se pose moins de questions et envoie une lourde à ras de terre qui finit au fond (0-1, 5e minute) pour son deuxième but de la saison, dont l’importance nous fera oublier instantanément l’objective laideur. Et me voilà soudain saisi de la certitude que la soirée va être bonne. Quasiment dans la foulée, Guillaume réussit un dribble (OH PUTAIN) et obtient un corner, sur lequel Runarsson se troue à nouveau et manque offrir un nouveau but gaguesque à Briançon : on est toujours plus à l’aise quand le portier adverse est dans un grand soir. Une dizaine de minutes de relative domination dijonnaise plus tard, avec notamment une tête en cloche dégueulasse de Tavares qui finit sur la transversale de Paulo, et on découvre émerveillés que le Nîmol sait aussi jouer en contre : les projections sont bonnes, Savanier met ce qu’il faut d’intensité pour tenir le milieu, Bouanga et Bozok courent comme des poulets sans tête. Sur une ouverture de Ripart, Bozok n’est d’ailleurs pas loin de doubler la mise.

Le second but arrive peu après et mérite le détour. Une relance moisie des locaux profite à Bouanga, qui combine avec Bozok, lequel se fait sécher par Ciman. Carton et Coup-franc à l’entrée de la surface. Savanier ne se fait pas prier pour envoyer une mine qui nettoie la dans la lucarne gauche, prouvant au passage qu’avant d’être le « boucher » ayant eu l’outrecuidance de mettre un taquet à Saint Kylian, il est avant tout un excellent joueur de foot : les sacs à merde qui devisèrent sur la suspension « logique » de cinq matchs infligée à TJ suite à ce prétendu attentat sont priés de tous aller se faire enculer (0-2, 30e minute). On s’apprête à passer la mi-temps au chaud, après deux nouvelles occases en contre conduites par Guillaume, Bouanga puis Thioub.

La reprise est un peu plus chaude pour nous, Dijon confisque davantage la gonfle autour de l’heure de jeu et se procure quelques situations, avec surtout une action à la 52e où Saïd se fait reprendre in extremis par Briançon sur un tacle de bourrin de type JE JOUE LE BALLON aussi flippant que jouissif, puis une frappe de Tavares claquée par Bernardoni. Sur le corner, les locaux réclament une main de Landre, qu’ils aillent se faire cuire le cul. Finalement assez peu de danger même si on leur laisse le ballon. On se met ensuite définitivement à l’abri sur une contre-attaque parfaitement menée par El Chapo Savanier, qui récupère devant notre surface, avance balle au pied et envoie Bouanga seul face au but sur un amour de balle en profondeur dans le dos de la défense. Timing, dosage, vista : Messi n’a qu’à bien se tenir. Bouanga résiste ensuite au retour du défenseur et glisse la balle entre les jambes de Runarsson. Ca fait quand même deux fois que Denis marque avec un poil de chatte, je serais lui je poserais quelques questions à ma femme en rentrant à Nîmes. Toujours est-il que ça fait 0-3, 65e minute.

La suite est beaucoup plus emmerdante. Bozok sort pour Bobichon qui ajoute un verrou au milieu, Dijon pousse à peine malgré l’entrée de Keita, auteur de quelques belles percées. On se permet même de leur coller un dernier but en mode « pose ta bite sur mon épaule » : Thioub s’offre une petite balade sur le côté gauche et obtient un corner sorti de nulle part. Savanier ne le tire pas particulièrement bien, mais la défense dijonnaise se démerde toute seule pour renvoyer la balle dans les pieds de Briançon, qui n’en demandait pas tant pour ajouter un nouveau but gaguesque à cette fort sympathique soirée (0-4, 87e minute). Que demande le peuple ?

 

LES COLLEGUES

Bernardoni (4+/5) : Tié un bogoooooooosse ! Non, en vrai t’es assez  laid, mais tudieu que tu fais plaisir !

Maouassa (3/5) : Mais c’est qu’il commence à faire son trou le bougre.

Landre (3/5) : Oh collègue, un clean-sheet ! Allez pour la peine on oubliera quelques erreurs de placement. Il ne rechigne pas à aller au charbon, c’est tout ce qu’on lui demande.

Briançon (3+/5) : Même chose, avec un bémol (ou un plus, je sais pas) pour son tacle de brute qui aurait pu nous coûter un péno. Et un vrai plus pour le but du 4-0, aussi laid qu’agréable.

Ripart (4/5) : Possibilité de jouer dur sur l’homme et de mettre des taquets sans se faire gauler, possibilité aussi de masquer sa technique douteuse par de l’envie, du coffre et de la hargne : et si le poste de latéral était finalement celui qui convenait le mieux à notre ami Renaud ?

Savanier (4+/5) : Alors, c’est qui le caïd ? Un coup-franc de bonhomme, des transversales, du changement de jeu, une passe décisive fuoriclasse pour Bouanga sur le 3e but. Indispensable.

Valls (3/5) : Je peux pas lui mettre de note sanction vu le match : il a endossé le boulot ingrat et a assumé son rôle de casse-burnes. Le mec relou qui colle ta meuf à la Feria, c’est lui.

Thioub (3/5) : Toujours cette capacité à se créer des situations totalement improbables. Exemple sur le dernier but, où c’est lui qui provoque le corner tout seul comme un grand au milieu de trois dijonnais, tout en ayant l’air de jouer au ralenti comme sur la plage du Grau-du-Roi. Remplacé par Deprès, qui a eu le temps de s’aérer les bourses.

Bouanga (5/5) : Allez on va pas chipoter, tiens. Deux buts, une capacité de projection incessante et un paquet de bons replis défensifs: c’est ce qu’on appelle communément un mâche de référence.

Bozok (2+/5) : Je suis gêné quand il s’agit de le noter. Evidemment, c’est encore un match où il ne plante pas, ce qui a l’air de lui peser sur le moral. Mais il ne rechigne jamais à aller au pressing. Remplacé par Bobichon, qui a contribué à rendre le dernier quart d’heure aussi serein que soporifique.

Guillaume (2/5) : Je ne vais pas être dur avec lui non plus. Un jeu en déviation plutôt intéressant  en contre. Il aurait pu planter sur au moins deux occasions. Remplacé par Alioui, qui retrouve peu à peu ses jambes. Il va arriver en janvier remonté à bloc et motivé pour souiller les défenses.

 

ET SINON…

Un ami à moi fan de l’OGC Nice (et ouais, mais bon je l’aime bien quand même) m’a raconté un jour qu’un vieux supporter historique qu’il croisait au stade du Ray avait classé un certain nombre d’équipes de merde dans la catégorie « inutiles à la Ligaaaaaain », appellation qu’il hurlait à l’attention des équipes concernées – parmi lesquelles Dijon figurait en bonne place. Je n’ai jamais rencontré ce personnage, mais j’ai pensé à lui très fort. Niveau joueurs, j’avais gardé quelques jolis souvenirs de Naïm Sliti à l’époque où il jouait au Red Star et que le Red Star jouait à Bauer (ça remonte, fada), mais il semblait en pleine dépression ce soir. D’autre part, comment va Yohan Gourcuff ?

On avait environ 200 Nîmois en parcage (à vue de pif, le parcage visiteur était assez peu visible à la télé) : ça fait plaisir, il y a une vraie ferveur qui ne diminue pas malgré les moments compliqués, et c’est bieng. Pour que la mayonnaise prenne, pour qu’on s’installe en Ligain pour de bon, il faudra du temps, des soirées pénibles : ça passera aussi bien par des victoires à Dijon que par des défaites frustrantes. Changez rien les collègues.

Une victoire qui fait du bien donc. On est douzièmes. On a l’équipe pour aller chercher le maintien pépouzes, c’est évident. Maintenant, il s’agit de pas faire les cons. Place à Nice (justement) aux Costières : franchement, y a la place. Allez la bise.

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