Fulham – Arsenal (1-5) : La Gunners Academy livre ses notes

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Les Gunners continuent de sacrifier les petits sur l’autel d’Emery.

Mes amis, je crois qu’il est en train de se passer quelque chose.

Et coucou mes petits bisous,
En ce lundi qui, comme beaucoup de lundis doit être un peu morne, je suis content de vous retrouver. Je suis content de prendre la plume. J’ai le sourire, je suis joie car j’assiste depuis quelques semaines à la résurrection de mon équipe, l’un des soleils de ma vie juste devant le tchouk-ball niveau loisir et la dégustation de saucissons. Il y a de ça deux semaines à Fulham, Arsenal a enchaîné sa neuvième victoire de suite, toutes compétitions confondues. La sixième en Premier League. Ce n’est toujours pas parfait et on bénéficie bien entendu d’un calendrier plus détendu, après deux matchs d’ouverture secs comme une tarte dans la gueule. Mais on joue, putain. On joue bien. On montre des choses, on progresse, on intègre de nouveaux principes ambitieux et voir que ça commence à payer, bah, ça fait un bien fou.
Et en ce lundi, je vais faire un premier bisou d’amour à celui dont on a moqué l’accent, dont on a critiqué les méthodes et le savoir-faire sur les bases de pas grand-chose. Comme dans une sorte d’équivalent footballistique et un peu malsain des Sims, ma relation avec Unai vient de franchir un premier cran. Alors oui. Bon. Rien n’est gagné, rien n’est assuré, la saison va être longue, tatati, tatata… Je sais tout ça, je suis un grand garçon. Mais ce qu’il a réussi en trois mois, dans une situation extrêmement délicate, est déjà un bel exploit.
Non content d’avoir accompagné un recrutement cohérent, il a d’entrée imposé et assumé ses principes de jeu, aussi difficiles à exécuter soient-ils. On continue de payer cet apprentissage à chaque match. Mais il ne les abandonne pas pour autant, même contre City ou Chelsea. Il continue de bosser, il adapte et il s’adapte, il appréhende peu à peu son effectif. Et on peut déjà observer les progrès effectués à chaque rencontre. Ses choix sont logiques, cohérents, lisibles – qu’il s’agisse de composition, de remplacements, de turn-over, d’intégration des jeunes. Et sa communication, en conférence de presse ou sur le terrain, est exemplaire jusqu’ici. Les résultats sont là, la manière commence doucement à venir aussi et il se dégage du collectif un vrai plaisir de jeu. Quelque chose se construit et ça fait chaud dans mon petit cœur.


Pour le voyage à Craven Cottage, chez une équipe mal en point et fragile, le Basque avait choisi d’aligner un système curieux, malléable, entre le 4-2-3-1 et le 4-4-2, destiné notamment à faire souffler certains cadres. Cech, blessé pour trois à quatre semaines à la cuisse, avait donc laissé sa place à Leno pour sa première apparition en tant que titulaire en Premier League. A l’arrière, Holding, très solide dans ses précédentes apparitions, avait été préféré à Sokratis pour épauler le trop inévitable Mustafi. Et devant la paire Xhaka-Torreira, un trident Iwobi-Welbeck-Mkhitaryan, qui laissait la liberté à l’Anglais de venir à la hauteur de Lacazette, ou d’inverser leurs positions. Unai l’a confirmé depuis, la première période a souligné ce qu’il reste encore à corriger dans le jeu des Gunners : des erreurs coupables dans les sorties de balle et un manque de justesse dans les vingt derniers mètres adverses. Pourtant, on pouvait sentir une vraie progression aux deux extrémités du terrain, avec une construction depuis l’arrière plus sereine et des mouvements intéressants entre Welbeck et Iwobi notamment. Mais à la pause, Arsenal se retrouvait néanmoins contraint à un triste 1-1, à cause d’un manque d’occasions franches et d’une relance moisie de Monreal.

Mais à nouveau, l’équipe a montré un tout autre visage en seconde période. La répétition de ce cas de figure me fait dire qu’Emery y est forcément pour quelque chose. Obligé de s’employer sur une grosse frappe de Bellerin dès la reprise, Bettinelli doit céder face à la demi-volée surprenante et terriblement précise de Lacazette à l’entrée de la surface, après un bon travail de Welbeck à la tombée du ballon. Forcés à s’exposer sans pour autant réussir à se montrer dangereux, les hommes de Jokanovic vont se faire méthodiquement désosser par ceux de l’Espagnol en seulement quarante minutes. Il y aura évidemment les deux buts d’Aubameyang pour achever les Noir et Blanc mais le coup de latte interviendra vraiment à la 68e, à travers un mouvement fantastique parti de la surface de Leno et impliquant cinq joueurs constamment en mouvement, ainsi que des déviations et du jeu en une touche pour finir sur la madjer de Ramsey. Le Wengerball réadapté à la sauce Emery, avec davantage de profondeur et une juste exploitation des espaces pour amener la fluidité. Voilà ce qu’on peut appeler du pur « football heritage ».


LENO : 4/5
Il fait l’arrêt réflexe qu’il faut dans les cinq premières minutes, sur une occasion qui aurait pu nous plomber tout le match – une frappe déviée de Vietto. Il a ensuite montré ce dont il était capable balle au pied, surtout à travers son positionnement, la façon dont il réorganise sa défense et sa disponiblité suivant où se trouve le ballon. Naturel, quoi.

MUSTAFI : 4/5
Bon. Il mustafesse encore un peu – un marquage élastique sur Mitrovic, un ballon dangereux qu’il refuse de jouer parce qu’il estime qu’il y a faute – mais on va pas bouder un match qu’il a globalement réussi, qui plus est face à un client comme Mitrovic, complètement sevré de ballons sous sa garde.

HOLDING : 3/5
Encore une excellente prestation. On y croit depuis longtemps à son éclosion au sein de la Gunners Academy, mais là, on va peut-être enfin réussir à en faire quelque chose. Le jeune Anglais semble épanoui sous le format Emery. Match très propre, très serein. Souvent bien placé, simple dans ses interventions et dans ses relances. Attention toutefois aux petites sautes de concentration. Fulham ne les a pas fait payer, d’autres équipes n’hésiteront pas.

BELLERIN : 3/5
Une première période vraiment dégueulasse, une seconde nettement plus positive (notamment après le passage du jeune Sessegnon en latéral gauche). Il met toujours trop de temps à sortir ses ballons, à attaquer les passes de ses partenaires. Et techniquement, ses contrôles, sa conduite de balle, tout ça laisse l’impression qu’il joue avec des chaussures de sécurité. Moins pressé en deuxième période, il a bouffé l’espace, déclenchant une grosse frappe, participant au but de Ramsey et servant Aubameyang sur un plateau.

MONREAL : 3/5
La moyen pour un match solide. Sa passe décisive sur le premier but de Lacazette annule son dégagement minable qui amène la seule et unique réalisation de Fulham. Quitte à s’excentrer pour prendre le temps de dégager, au moins tu mets une chiche en tribune, pas une passe de vieille en plein milieu du pré.

XHAKA : 3/5
A l’exception d’un ou deux ballons rendus dans les circonstances habituelles (je suis pressé, je suis lent, je lâche pas ma balle, je tombe), il a fait le taf sans être trop pesant, ni trop crétin.

TORREIRA : 5/5
Ça fait trop longtemps qu’on attend l’arrivée d’un joueur comme lui – je ne t’oublie pas Francis, tu resteras dans mon coeur – pour ne pas apprécier son match à Craven Cottage. Une prestation kantesque, avec en plus une mobilité et une aisance balle au pied assez rare à son poste. Ce sera sûrement une des clés de cette saison, avec la réussite (ou non) de Lacazette.

MKHITARYAN : 4/5
Il m’a fallu un revisionnage pour capter l’importance de sa performance dans la victoire à Fulham. C’est pas forcément évident, mais l’Arménien a beaucoup apporté en termes de fluidité et d’orientation du jeu. Il est d’ailleurs à l’avant-dernière passe sur trois des cinq buts d’Arsenal. Il aurait d’ailleurs pu rajouter un pion par lui-même avec un peu plus de précision. Vraiment précieux en tout cas.

IWOBI : 3/5
Il y a encore pas mal de boulot pour épurer ses ratés et ses mauvais choix, mais il a retrouvé son utilité : faire parler sa vitesse, faire parler sa technique, venir chercher les mecs au duel, fixer et provoquer. Et à certains moments du match, il l’a fait admirablement. Son entente avec Welbeck a permis d’approcher le but un paquet de fois en première période. Et il a foudroyé André-Franck d’un petit pont fulgurax.

WELBECK : 4/5
Une note en forme d’encouragement, parce que Danny-Michel est peut-être pas le footballeur le plus doué de la planète – loin de là – mais c’est un garçon qui n’en veut, qui joue avec ses qualités. Et contre certaines équipes, elles peuvent s’avérer utiles. Unai l’a, semble-t-il, bien compris et compte donner à chacun un rôle à jouer. Y compris pour notre patineur préféré.

LACAZETTE : 5/5
Deux buts de tueur qui lui auraient déjà permis d’atteindre la note maximale, mais qui s’ajoutent à des efforts répétés pour revenir gratter des ballons, pour accélérer la circulation dans l’entrejeu tout en permettant à Welbeck ou Aumameyang de plonger. On dit quoi ? On dit ça :




AUBAMEYANG (pour Welbeck à la 62e minute) : Voilà en gros ce que j’attends de lui. Accélérer et centrer comme il faut quand tout le monde à fait le taf pour te décaler. Finir tranquillement quand on te lance vers le but. Etre assez adroit pour se défaire d’un défenseur pas forcément brillant. Aubam’ mettra des buts. Peut-être pas les plus beaux, ni les plus décisif, mais ils seront tout aussi nécessaires.

RAMSEY (pour Iwobi à la 65e minute) : Tout ne se passe pas idéalement en arrière-boutique mais le garçon reste assez concerné par le terrain pour participer à la construction d’un des plus beaux buts de l’année – qu’il magnifie d’une ultime talonnade – avant d’ouvrir le chemin du but à Aubameyang. Espérons, quoi qu’il advienne avec son contrat, qu’il apporte toujours autant à chaque apparition.

GUENDOUZI (pour Lacazette à la 80e minute) : Juste le temps de balancer deux ou trois ouvertures en velours. Pas besoin de se chauffer, peu importe le contexte, la Guendouze c’est du prêt-à-l’emploi.

J’avais gardé un meilleur souvenir de Craven Cottage. Je m’attendais pas à une ambiance aussi tiédasse pour ce qui reste quand même un derby. Ça sonnait creux par moments. Dingue.

En face, Fulham galère toujours autant mais à noter quand même les bonnes prestations de Maxime Le Marchand (ancien de l’OGC Nice) ou de Seri qui a balancé quelques belles diagonales.

Tandis qu’Holding commence à se faire une place, Chambers lui, continue de sombrer avec… Fulham justement. Les Cottagers se sont encore fait exploser, par Cardiff cette fois, et l’ancien de Soton a visiblement encore beaucoup déçu. Et en même temps, il faut peut-être arrêter de l’aligner à droite.

La grosse affaire qui agite la fanbase en ce moment, c’est évidemment la prolongation d’Aaron Ramsey, qui aurait visiblement pris un coup dans l’aile, dans la mesure où le club aurait retiré l’offre mirobolante proposée au Gallois depuis des mois. L’encadrement aurait estimé pouvoir trouver mieux pour le même coût. Je vais être clair : j’aimerais vraiment qu’on conserve Ramsey. Dix ans de club, un profil polyvalent, un bon professionnel. Cependant, je ne crois pas qu’il mérite qu’on casse la tirelire. Ni par ce qu’il a montré en dix ans, ni par ce qu’il peut potentiellement devenir, ni par son statut commercial. Un bon contrat oui. Parmi les meilleurs salaire du club, je crois en effet que ce serait déconné.

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