Grenoble-Nancy (1-0) : La Chardon à Cran Académie en souffrance.

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Une défaite plus belle qu’une victoire.

La vie est souffrance, exclusivement. Nous l’apprenons à nos dépens bien que cette connaissance ne soit portée à notre conscience que sur le tard, par le biais du langage. Le langage, outil permettant de verbaliser en mots cette excitation désagréable des nerfs, produit des signifiants que les phonèmes, mots exprimés sous forme audible, transmettent fort à autrui, par le biais du sens de l’ouïe. Au sommet de la pyramide des signifiés ainsi inventés par le génie humain qu’il suffit de criailler à l’oreille du voisin pour lui procurer la plus vive souffrance et aussi le mettre en face, paradoxalement, de la plus éclatante lueur de vie pâlissant à chaque seconde, quatre mots : Association Sportive Nancy-Lorraine.


Les notes

Chernik 2/5
La blessure de Ndy le remet en selle au volant de son tank rouillé, et le voilà encore souillé par un but venu d’ailleurs, qui plus est de cette sordide tête de bidet de Romain Grange. Sa souffrance est belle, sa mine contrite amène la pitié nécessaire pour l’aimer. Il dormira encore attaché ce soir.

Saint-Ruf 1/5
Ajoutez à l’impromptu de son existence l’improbable de ce changement de poste subit, et vous découvrirez sans doute les causes premières arcanes de l’existence les plus absurdes, de celles qui vous font vous dire que le football est quand même une sacrée farce.

Seka 2/5
Quand il part bille en tête comme ça, balle au pied…avec la ferme intention d’arracher le gazon…je ne sais pas docteur, ça me picote le bas ventre…, j’éprouve l’irrésistible envie de me dresser sur sa route, qu’il me bouscule, qu’il me carambole.

El Kaoutari 3/5
Sexy pour d’autres raisons : s’il y en a un qui paraît sérieux, appliqué et consciencieux, c’est bien lui.

Moimbé 3/5
Un peu plus de succès offensif ferait de lui un de nos hommes de base, ceux sur qui l’on peut compter sérieusement. Pour l’instant, il est seulement là parce qu’il n’y a personne d’autre.

Abergel 2/5
Un courage toujours sans faille, mais une déchéance technique pas franchement réjouissante. Se projeter balle au pied après l’avoir arrachée des griffes de l’adversaire au prix de ses os et de la moitié de ses organes vitaux, c’est bien. Faire n’importe quoi une fois que ce qui reste de la défense de l’adversaire se dresse pour le défier, c’est bof bof.

Poha 3/5
Des ballons grattés, des coups de pieds arrêtés presque bien frappés. Il lui reste quelque matchs de cet ordre à produire avant d’éliminer le souvenir de ses débuts catastrophiques dans nos têtes.

Bassi 3/5
Leader technique il est redevenu, et pas de doute, le jeu offensif est drôlement plus fluide quand il assure dans son rôle.

Triboulet 2/5
Plus Dugary que Vinni dans ce match, mais quoi, personne n’est parfait.

Vagner 2/5
L’énergie d’un croiseur stellaire et les pieds de l’AT-AT qui va avec.

Ngom 2/5
Pas en réussite, il n’a eu que pour seul mérite de coller un hick kick retourné sauté dans le front d’un Grenoblois, ce pour quoi il a été récompensé d’un carton jaune.


Note artistique de l’équipe : 2/5

A voir les notes, on pourrait presque croire qu’on a gagné, non ? C’est dire à quel point cette équipe a changé. Car face aux troupes hargneuses et décérébrées de l’ignoble Hinschberger, nos petits chardons ont fait preuve de vaillance, de courage et d’initiative : pas question de se faire dicter le tempo par ces médiocres venus au football chaussures de ski aux pieds. On finit le match nettement dominateurs, le sentiment d’un gâchis phénoménal prédominant, mais aussi l’idée qu’il arrive de perdre ce genre de matchs, oui.

On aurait pas tout ce retard, on serait presque optimiste. Oui, perdre un match de cet ordre, ça peut arriver, surtout face à un misérable ancien dépourvu de toute race et face à un abominable fourbe à la haine anti-Lorraine du Sud chevillée au patrimoine génétique. On excuserait presque nos nullards de ne pas avoir réussi à convertir leurs nombreuses occasions.

Mais qu’on ne nous la fasse pas. On est toujours encore et sempiternellement dans la mélasse jusqu’au trognon. On pue toujours tellement du bas slip qu’on s’effrayerait presque du fumet nauséabond qui, maigre victoire, efface celui de nos arpions dégoûtant. On patauge dans une flaque de notre propre urine dont les éclaboussures humectent nos frusques comme une fragrance naturelle. Partout où nous marchons s’étend la fange. Nous sommes le merdier.

Marcel Picon

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