C’est la folie à la maison de repos, les fêtes approchent et la salle de la cantoche s’est parée des guirlandes les plus lumineuses, bourinant la cataracte des grabataires de l’âge de pierre. Les infirmières se sont toutes foutues les bonnets rouge à pompon, ridicule uniformité devant tant d’infirmité, ça en devient grandiloquent.

Nous, Mangiacaca et Fistoculo, par la patente, déclarons que ces fêtes c’est de la merde en barre de 5 kg, qu’on commence à en avoir par dessus la litière et qu’on pisse dans la hotte du vieux en collants rouges. Attends, c’est quoi ça, en plus personne ne nous fait plus de cadeaux depuis belle lurette, on a plus que nous comme seule famille, on s’est fâchés avec tout le monde depuis que le Père Batani a vendu l’âne au fils de la voisine, une histoire à pisser debout qui n’intéresse même plus le docteur.

Alors pour se consoler on allume la télé couleur, on regarde le Calcio à s’en faire péter la prostate. Et on vous écrit à vous, vous notre dernière famille, les ultimes à s’intéresser à nos vieilles gueules de gants de toilette. Triste, triste comme une fleur sans soleil un matin d’aurore banale, soudés au bastingage comme le capitaine Alatriste.

Le dimanche c’est le jour du seigneur, le dimanche c’est surtout le jour des cannellonis à la cantine, une espèce de palette de plastique translucide qui fait seulement envie aux patachons atteints de la cécité sans odorat, le palais atrophié par la tonne de sel que le personnel se plaisait à balancer dans les plats. Alors ce soir, on a dit passe et on s’est planqués dans la salle de projection pour se délecter du choc que nous offrait notre beau championnat. Et on a été bien servis, au contraire des pimpins devant leur assiette à côté.

Dans un match intense et rugueux comme le slip de Mangiacaca en fin de journée, le Napoli a laissé passer l’occase d’affirmer chichement sa place de poursuiveur en chef des Juvenpipi, qui caracolent sur les sommets comme un bouc asthmatique sur le mont Thabor. Mais diable que le gâchis revient dans la gueule comme un boomerang, et che cazzo que l’efficacité reste la meilleure manifestation du cul bordé de nouilles. Les interistes nous ont montré qu’ils excellaient dans l’art du meurtre chirurgical, et nous, pauvre de nous, et bien nous avons montré que nous savions gâcher nos chances, comme un symbole de Romano Prodi. La possession était notre, et le pléonasme n’en fut que plus douloureux. Nos dix premières minutes amorphes, où nous jouions beaucoup trop bas, ont été suffisantes aux stronzi d’en face pour planter. Ensuite, Napoli déploya son jeu comme un aigle de Vitruve dans la plaine des oubliés mais rien n’y fit. L’Inter en profita même pour nous placer à deux longueurs après deux frappes simplement, comme pour nous faire bernique de la manière la plus parfaite. Les napolitains enfin réduisirent la marque mais même pas après une de ces belles actions dont ils nous faisaient montre depuis le début du match, non, mais après un cafouillage digne d’un débat parlementaire.

Alors passons sur les deux mains dans la surface oubliées par le corps arbitral, dont une juste à 50 cm du cono derrière la surface, car ce serait ôter du brillant à la performance des interistes. Défaite, nous nous offrons à toi, comme Fistoculo s’offre au lavement tous les matins à 7H pétantes.

 

Titolari :

 

De Sanctis (2/5) : Balance la main sur le premier pion alors qu’il pouvait se la jouer à la Thierry Omeyer, touche le ballon envoyé à 3km/h par Milito sur le deuxième, et reste fébrile jusqu’au dix dernières minutes où il fait deux sorties délicates mais solides. On attend plus de toi coco.

Britos (3/5) : Très très solide durant pratiquement le match, il se troue à la fin du match sur Zanetti, qui a l’âge de Mangiacaca et de Fistoculo additionné. Tout est dit.

Cannavaro (4/5) : Monsieur Propre en action ça donne des taquets à gogo, demandez à Guarin et Cassano, des interventions énormes dans les pieds, des relances toujours justes. Oh Captain my captain !

Gamberini (2/5) : Son coup au pif lui a fait perdre son flair, on aurait dit un chien limier qui a chopé une rhinopharyngite. Il est passé à la pneumonie grâce au courant d’air que lui a gentiment fait passer l’ami Milito. (remplacé par Pandev)

Zuniga (3/5) : Moins gesticulant dans son couloir qu’à l’accoutumée, le sosie officiel de MC Solaar nous a déçu. Quelconque en deuxième période lorsqu’il lui a fallu redescendre d’un cran et défendre un poil plus.

Maggio (2/5) : Fantomatique, il est quand même passé maître dans l’art de réclamer systématiquement un corner, même sur une touche. Et ça, c’est fort.

Berhami (4/5) : Le mâchicoulis à crête blonde est prêt à en découdre avec la terre entière, et on peut vous dire que le mec taille du jambon par paquet de vingt. Une activité monstre au milieu, sans jamais se calmer, ce qui est bizarre pour un Suisse.

Inler (2/5) : Il doit y avoir une énorme scission géographique dans leur pays parce que c’est le jour et la nuit avec son poto Valon. Mou comme ado sans yop, le presque homonyme du grand Heinrich se contente d’une frappe dangereuse détournée en corner par le Slovène en chef qui amène le but napolitain. C’est pas parce que t’as le crâne de Paolo que t’as son talent, stronzo di merda. (remplacé par Dzemaili)

Hamsik (4/5) : Toujours juste dans tout ce qu’il entreprend, métronome dans l’âme, le requin crétin est un exemple pour nous tous. Dommage, il n’a pu le montrer jusqu’à la victoire. (remplacé par Meto)

Insigne (4/5) : Constamment dans un couloir pour apporter le surnombre, le lilliputien est un grand homme et son talent est aussi énorme que la tumeur de la chambre d’à côté.

Cavani (4/5) : T’en connais beaucoup des quidams qui perdent le ballon dans la surface adverse et qu’on retrouve 30 secondes plus tard récupérant un ballon dans sa propre surface ? Nous pas beaucoup. En plus il vole un but à Maggio, alors là pardon ! Mais c’est l’extase! T’es un génie, t’es une tête d’ampoule, Edison.

 

Sostituzioni :

 

Pandev (2/5) : Retourne dans ton abbaye, sale trappiste ! Toujours en retard, pas dangereux pour deux soutanes, on t’emmerde enfoiré de macédonien !

Dzemaili : A tenté de faire oublier Inler, et y est parvenu. Faciiiiile.

Meto : Entré pour éviter une attaque du syndicat des coiffeurs.

 

 

Baci a tutti,

Mangiacaca e Fistoculo

 

 

 

2 thoughts on “Inter – Napoli (2-1) : L’Accademia Piemontese livre ses notes.

  1. T’en connais beaucoup des quidams qui perdent le ballon dans la surface adverse et qu’on retrouve 30 secondes plus tard récupérant un ballon dans sa propre surface ?
    –> vous touchez le point sensible les gars, je crois que je… oh oui je viens !!!

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