La Bud’Académie, 3e.

Hungarian Huligàn

Il faut le savoir. Sur l’échelle de Richter de la connerie footballistique, le supporter hongrois de base se situe entre 8.8 et 8.9. Sachant que la note maximum n’a été obtenue que par un seul autre type de supporter. Le supporter corse. Et ce à plusieurs reprises, mais passons.
De nombreuses franges de supporters se tirent la bourre à travers le monde pour savoir qui pourra pousser la stupidité à son niveau maximum. Parmi les prétendants, nos petits coups de coeur, choisis pour leurs exploits divers et variés avec tendance à la récidive : les Russes, les Serbes, les Laziales, et surtout les Montpellierains (nan là on déconne. La Mosson était pas remplie à moitié même quand l’équipe était leader pour la première fois en 429 ans).

En Hongrie, on est bien loti, le hooliganisme est un sport national. Bien plus que le football. D’ailleurs, en 1998, un entrepreneur hongrois avait eu l’idée de génie de construire le musée du hooliganisme. Leur musée du Louvre à eux (on fait ce qu’on a…), avec plein d’objets cool et historiques comme des armes confisquées aux hooligans. Il fallait oser… Mais le projet a finalement été annulé. Dommage.

Rage, désespoir et calbar

Si vous avez suivi un peu l’actualité, vous savez peut-être pourquoi on parle de tout ça. Nous qui étions tous heureux de vous annoncer notre présence au derby Hongrie-Roumanie du 22 mars, vlà-t’y-pas que la FIFA décide de condamner le pays hôte à un match à huis clos. Et merde. On le voulait ce match, on était comme des gosses. Ces salauds de la FIFA nous ont volé notre sucette. Faut dire aussi que les supporters hongrois n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Ils ont copieusement vilipendé les fans et joueurs adverses pendant le dernier Hongrie-Israël du 15 août 2012. La boulette. Forcément, en ces périodes de scandales racisto-antisémito-footballisitiques, ça la fout mal, et les instances dirigeantes sévissent : huis clos pour la Hongrie, pour la Bulgarie, et des amendes de respectivement 33 000 et 29 000 € (moins d’un jour de salaire pour Ibrahimovic). Kevin-Prince Boateng approuve. On ne mentionnera d’ailleurs pas le fait que la sanction de Bendtner lors du dernier Euro pour avoir montré son calbar à la télé était plus élevée que celles de toutes les affaires de racisme lors de la compétition réunies (Croatie, Pologne & co) : 100 000 euros, entièrement remboursés par la marque Paddy Power. Saloperie de justice à deux vitesses, t’es encore là toi ? Big up @rioferdy5 !

Bref, entre temps, la fédération hongroise a fait appel et, à ce jour, on ne sait pas si le stade sonnera creux ou pas. Au pire, on essayera de se faufiler dans un bar typique, avec des Hongrois bourrés, balançant les pires insultes envers ces sales Roumains, sans risquer des sanctions de la FIFA cette fois-ci. Histoire qu’on s’imprègne bien de l’ambiance d’un derby chaud, chaud, chaud (cacao).

Buda’bars

Et croyez moi qu’à 0.80€ la pinte de bière, on va pas se priver. En plus, elle est bonne : Arany, Dreher, Borsodi, Soproni… si vous êtes passés par ici, ça vous parle forcément. La reubié fait partie intégrante de la culture hongroise. Mais ils en boivent plus volontiers en été sous le soleil ; en hiver, ils s’attaquent à plus corsé, un alcool fort qu’on appelle la “palinka”. Il faut au moins ça pour survivre au froid ambiant (jusqu’à -20°C constatés l’hiver dernier : vous comprenez maintenant pourquoi la trêve hivernale dure trois bons mois). Il y en a pour tous les goûts et tous les foies. De la framboise à 30°, de la pomme à 40°, de la prune à 55°… ça prend au moins une page dans les menus de tous les bars qui se respectent. Dans le même genre, et tout aussi typique, il y a aussi l’Unicum. Un alcool à base de plantes, immonde et imbuvable si votre foie n’a pas un passeport hongrois. Mais ils en sont fiers, alors, s’il vous plaît, faites-leur plaisir et goûtez si vous venez à Budapest.

“Chéri, je suis enceinte”

De là à établir un lien entre alcool et hooliganisme, il n’y a qu’un pas, qu’on ne se privera pas de franchir. Les fans hongrois sont rarement frais quand ils vont au stade. Et puis les problèmes ne datent pas de ce match contre l’Israël.Revenons quelques années en arrière. Juillet 2009, match de tour préliminaire d’Europa entre Ujpest et le Steaua Bucarest. Les roumains les cherchent au match aller en brandissant une immense banderole en tribune: “Mennyi ideig tartja egy magyar nö a szart megába? 9 hönapig” En gros, ça donne : “Combien de temps met une hongroise pour chier ? 9 mois.” Amis poètes, bonsoir.



Au retour, outre les insultes et chant nazis proférés pendant toute la rencontre et les fumigènes visant la tribune des visiteurs, un journaliste hongrois est allé jusqu’à cracher sur Romeo Surdu, un joueur roumain, alors qu’il rentrait au vestiaire. Le journalisme militant et bien vénère comme on aime. C’est pas Paganelli qui ferait ça ; nous on a juste droit à “Joe Cole, Joe Cole, euh, magnifico, euh, magic, ze public is for you”. Triste. Dans son cas, c’est peut-être plus les joueurs qui ont envie de lui cracher dessus que l’inverse…

M’enfin, nous à la Bud’Académie on est chauds, et c’est pas quelques sieg heil balancés à droite à gauche qui vont nous faire peur, hein ? Alors on vous donne rendez-vous fin mars pour un compte-rendu du derby. En attendant, on aura largement le temps de pondre plein d’autres articles et de vous apprendre à prononcer Dzsudzsák.

Buda & Dzsoni

Buda est sur twitter ICI et Dzsoni ICI. Kiss.