Dijon FCO – ASNL : « Je suis Charles Le Téméraire »

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Programme histoire de 5e

Je tiens tout d’abord à m’excuser pour la non parution de la Kir Académie après le match face à Brest. Ceux qui ont eu la « chance » de voir ce match pourront le confirmer, il ne s’est absolument rien passé. Il y a eu une action chaude pour Brest, rien côté dijonnais. Un match à oublier sur lequel, en conséquence, il n’y avait rien à dire.

Mais passons au choc de la 32e journée, le 1er contre le 2e, le match que toute la France attend… Dijon contre Nancy. J’ai toujours eu une véritable aversion pour Nancy. Alors évidemment vous allez me dire, Pablo Correa, le synthétique, Jacques Rousselot, ce sont bien sûr de très bonnes raisons de détester l’ASNL mais ce n’est pas ce qui me fait détester Nancy. Non le mal est plus profond, il est même ancestral et cela remonte au 5 janvier 1477. Les petits Dijonnais apprennent à l’école primaire que quatre Ducs de Bourgogne se sont succédés de 1342 à 1477. Le Duché de Bourgogne dominait alors l’Europe, s’étendant de l’Espagne aux Pays-Bas. La Bourgogne formait par ailleurs avec l’Angleterre une alliance face au Royaume de France, c’est ainsi qu’on a capturé Jeanne d’Arc et que les Anglais ont fini la pucelle au barbecue. Lors du règne du dernier Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, le roi de France se nommait Louis XI. Ce type était une véritable saloperie, allez vérifier par vous-même parce que je ne suis pas Stéphane Bern non plus. C’est en 1477, à Nancy, qu’a eu lieue la bataille finale entre Charly et Loulou. Charles a fini avec une hallebarde dans le front dévoré par les loups. Le Royaume de France a annexé la Bourgogne et nous sommes devenus une simple province. Si la Bourgogne avait gagné cette bataille, Dijon serait probablement aujourd’hui le centre du monde, notre équipe aurait gagné plusieurs fois la ligue des champions et nos nuits seraient rythmées par le son des djembés des étudiants en psychologie du collectif « Nuit Debout ».

L’Histoire en a voulu autrement, on se bat aujourd’hui pour monter en Ligue 1 et notre concurrent direct s’appelle Nancy. Le principal club de supporters dijonnais a pour nom « Les Téméraires ». C’est dans nos gènes et c’est pourquoi toute une ville espérait une victoire triomphante du DFCO.

Quand Charles niquait des mères.

 

  • L’adversaire

Nancy est clairement, après nous, la meilleure équipe du championnat. On a d’ailleurs reçu une belle correction au match aller. Après ce match désastreux (3-1), nos petits rouges avaient brillamment réagi puisqu’ils avaient enchaîné 15 matchs sans défaite. Nancy avait fait apparaître nos carences défensives qui ont depuis été gommées. Nous étions enfin prêt à les ré-affronter et puis vous savez, Corréa, Rousselot, Charles le Téméraire…

  • La Compo

Reynet – Souquet, Varrault (cap), Jullien, Bamba – Gastien, Marié, Lees-Melou, Sammaritano – Diony, Tavares.

Bernard n’a pas été retenu dans le groupe. Bamba, très bon lors des derniers matchs, a retrouvé une place de titulaire. Olivier lirait-il la Kir Académie ? Bamba est au club depuis des années, j’ai forcément de l’affection pour lui. Il a connu une période de moins bien mais il est enfin de retour et ça fait du bien. Les blessures d’Amalfitano et Bela poussent Olivier à changer son système. Prenons juste le temps de souhaiter un bon courage à Jérémie Bela qui s’est fracturé le coude et que l’on ne devrait pas revoir cette saison. C’est dur de perdre son meilleur joueur dans le sprint final mais peut être qu’ainsi il n’attirera pas les recruteurs un peu trop pressant. On reverra Jérémie très vite en Ligue 1 je n’en doute pas.

Si on joue habituellement en 4-2-4-2 (voyez-vous ça, on comprend mieux pourquoi vous êtes leaders ndlr), ODG a décidé de mettre en place un 4-3-1-2 évoluant en 4-4-2 losange lorsque l’on a le ballon. Sammaritano évolue donc derrière les attaquants, Marié et Lees-Melou prenant les couloirs en phase offensive, Gastien jouant devant la défense. Si je ne dis pas de bêtise, c’est la première titularisation de Lees-Melou en Ligue 2, on y reviendra.

  • Le match

On notera que la mairie a finalement cédé et a offert une nouvelle pelouse au club. Il était temps notre terrain ressemblait à une aire de jeu de Tchernobyl.

L’entame de match est clairement dijonnaise. Sammaritano alerte une première fois la défense sur coup franc puis à la 6e minute Bamba se fait faucher à l’entrée de la surface. Monsieur Varela, énième arbitre chauve, ne siffle pas. En toute honnêteté il y avait faute. Dans la surface ? Je ne crois pas. Le jeu est assez haché, les anciens parleraient de « match d’hommes ». Les coups pleuvent, c’est un match sous tension. C’est Dijon qui se procure la première grosse occasion, à la 15e, Diony déborde sur la droite et centre pour Tavares. N’dy Assembe sort bien empêche notre attaquant capverdien de cadrer, le ballon file au-dessus. On souligne au passage que Julio a joué deux fois 90 minutes contre le Maroc (pour deux défaites face au sorcier Hervé Renard), on le sent fatigué sur le terrain. Dix minutes plus tard notre duo d’attaque remet ça, cette fois c’est Tavares pour Diony qui est repris par le défenseur avant de tirer. Loïs s’écroule mais l’arbitre ne dit rien. Il y avait peut être quelque chose…

Cinq minutes plus tard, Marié récupère le ballon dans le rond central et lance Diony qui utilise parfaitement son corps pour se jouer du défenseur. Il fonce alors vers le but mais N’dy Assembe remporte son duel. Dijon continue à mettre la pression et à la 36e Tavares obtient un bon coup franc à 25m. Sammaritano s’en charge, le ballon frôle le cadre, le gardien était battu. Juste avant la mi-temps Lees-Melou envoie un long centre depuis la droite, Tavares qui se trouve étonnement seul pense alors pousser la balle au fond mais N’dy Assembe, revenu de nulle part, boxe la balle avant que Julio puisse la toucher.

Dijon domine clairement mais Nancy tient bon. Les hommes de Correa n’attendent qu’une chose, nous punir sur un contre.

La deuxième mi-temps repart sur un faux rythme, il est donc temps de jouer notre grand classique. 55e minute, corner de Sammaritano pour la tête de Jullien qui frôle le cadre. Deux minutes plus tard, Sammaritano tire un coup excentré sur la gauche, il trouve la tête de Tavares qui bat N’dy Assembe dans les airs, le ballon file alors vers le but mais un défenseur nancéien sauve sur la ligne. Dix minutes plus tard, Reynet effectue un long dégagement que Tavares prolonge de la tête, Diony récupère le ballon et prend de vitesse les défenseurs, il se présente seul face au gardien mais croise trop sa frappe qui effleure le montant. Autant sur l’action de Tavares j’avais vu qu’une saloperie de Nancéien allait sortir le ballon, autant là j’ai vraiment cru qu’il y avait but. J’en ai encore la culotte trempée.

72e, Tavares fatigué par la semaine internationale est remplacé par Yohan Rivière. A partir de là il était certain que Dijon n’aurait plus aucune chance de marquer, Rivière étant un ramassis de tas de merde.

La fin de match sera lorraine puisque Reynet sauve une première fois Dijon à la 80e en sortant une frappe lourde de Dalé d’une manchette. Reynet sera définitivement l’homme du dernier quart d’heure puisque sur la dernière action Guidileye récupère un ballon mal renvoyée et arme une frappe que Baptiste va aller sortir du soupirail au prix d’une magnifique horizontale.

Score final 0-0.

  • Les notes

Reynet (4/5) Homme du match : Un peu moins bien ces derniers temps, Baptiste avait commis plusieurs erreurs. Sur ce choc on a enfin retrouvé le vrai Baptiste. Il a été impeccable et a empêché Nancy de venir faire un hold-up chez nous. Une nouvelle fois merci.

Souquet (4/5) : Il est certainement le joueur le plus régulier. Il commet très peu de fautes. Il est juste techniquement et apporte offensivement. Dans un nouveau système où les latéraux sont beaucoup sollicités, Souquet a répondu présent.

Varrault (3/5) : Il n’a pas eu énormément de boulot, Dijon passant là-plupart du match dans la partie adverse. Notre capitaine a été sérieux, lui qui vient de fêter la prolongation de son contrat. Cédric a 36 ans et on l’a déjà un peu juste sur certains matchs, j’ai peur qu’il fasse la saison de trop, on verra bien.

Jullien (4/5) : A l’image de Reynet, Christopher est passé à travers des derniers matchs. Il nous a enfin proposé un match sérieux. Il est toujours aussi dangereux sur les coups de pied arrêté. Le doute plane autour de son avenir. Il appartient toujours au SC Fribourg qui tourne très très bien en ce moment en « Zweite Bundesliga » et qui devrait monter en « Buli » l’année prochaine. Leur charnière Höhn-Kempf est l’une des meilleures du championnat et surtout elle est très jeune, donc certainement partie pour durer. Selon toute vraisemblance Jullien va donc revenir en France définitivement, à Dijon ? Là est toute la question.

Bamba (3/5) : Ce nouveau schéma pousse les latéraux à monter très haut dans les couloirs, idéal pour Bamba qui a fait un bon match. S’il continue comme ça, on ne devrait pas revoir Bernard.

Marié, Gastien et Lees-Melou (3/5) : Dans un tout nouveau système ces trois là s’en sont bien tirés. Je m’attarde quelques secondes sur Lees-Melou. Longtemps blessé, il est une nouvelle bonne pioche de Seb Larcier. Evoluant en CFA2 l’année dernière il est encore un peu juste physiquement mais au niveau techniquement. Ce joueur longiligne a encore du mal sur les contacts mais ses passes entre les lignes font terriblement de mal à l’adversaire. Il rappelle un peu Pastore et s’il prend quelques kilos de muscles, on sera certainement amené à reparler de lui.

Sammaritano (3/5) : Ses coups de pied arrêtés sont vraiment une arme redoutable. Dans un nouveau rôle derrière les attaquants, il a été un peu moins visible que lors des derniers matchs, ce qui ne l’empêche pas de faire une bonne prestation.

Diony (4/5) : Sa vitesse et son jeu de corps en font un poison pour les défenses. Il s’améliore de match en match, il ne lui manque que la finition, ce qui est un peu embêtant pour un attaquant je dois le reconnaître. En tout cas il n’a vraiment plus rien à voir avec leur joueur qu’il était il y a un an. Sa progression est intéressante et l’on n’espère qu’il ne va pas s’arrêter là.

Tavares (3/5) : Julio, comme Jullien ou Reynet était dans le dur ces derniers matchs. On l’a senti émoussé après sa semaine africaine mais il a été bon. Il a été un bon point de fixation, il sait garder le ballon pour mettre Diony dans les meilleures conditions, le revoir jouer comme ça fait plaisir.

Remplaçants :

Rivière (0/5) : Rivière est l’une des pires recrues de l’histoire du DFCO. Je lui mettrai 0 à chaque fois qu’il foulera une pelouse avec le maillot de Dijon.

Belmonte et Thiam (entrés en toute fin de partie non-notés) : On se demande tout de même que doit faire Thiam pour obtenir plus temps de jeu ? Peut être marquer un triplé en 5 minutes puis sodomiser le gardien adverse devant la tribune Rougeot qui sait ?

C’est notre troisième match de suite sans marquer. On a pris 2 points sur 9 possibles. Sur le plan comptable ce n’est pas génial, oui mais le match a été bon. Si on a balbutié notre football avant la trêve, on est revenu avec de vraies bonnes intentions, ce qui est plutôt positif pour le sprint final. Il reste 6 matchs, on a 8 points d’avance sur Metz qui est quatrième. Si on ne joue pas aux cons ça va passer. La blessure de Bela est un vrai coup dur mais les joueurs ont démontré samedi que la motivation était toujours intacte.

Rendez-vous samedi à Clermont. On a l’habitude d’aller leur coller de grandes fessées chez eux et je ne dis pas ça pour Corinne Diacre. Si on peut sortir le martinet et leur faire rougir une nouvelle fois le derrière…

Alban Bourguignon

3 thoughts on “Dijon FCO – ASNL : « Je suis Charles Le Téméraire »

  1. Bof ce n’est pas un coup de malchance si Charlot a perdu, il avait juste déjà une mentalité de relégable (de duché puissant et traître à région gentille et insignifiante), comme votre club maintenant. C’est dans votre sang!
    Puis bon, vous auriez eu des Stoke City-Dijon à la place de Nancy-Dijon, pas sûr que vous y avez perdu au change.

  2. Le téméraire portait bien son nom. Son excès de courage lui a valu de se faire poutrer en contre, et à Tomblaine, en plus. Communsymbole de ce qui vous attendait à Picot.

    Sans cette victoire, Gainsbourg aurait fait une version reggae de la Bourguignonne. Le placement serait aléatoire dans Gaston Gérard. Ibrahimovic se comparerait à la chouette. Alors, on n’est pas content, Alban ?

    Bisou

  3. Victoire triomphante 0 à 0. Donc le Téméraire nique toujours des mères. Sur PS4.

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