Mes chers amis passionnés de (ballon) ronds,

Prenez place dans notre deuxième académie de cette Coupe du monde à tout point de vue dégueulasse avec 80% de buts sur penalty et autre CSC douteux. Votre petit rayon soleil est arrivé : la Suisse est dans la place, et elle n’est pas boursière. Quoique, nous nous sommes quittés sur les grosses couilles de Valon Behrami sur le front de Neymar lors du match précédent mais je m’égare, notre adversaire du soir est la nouvelle coqueluche des hipsters depuis son match léché face aux protégés de Kimberly. Voyons ce qu’ils ont dans le bide.

Ce soir et au vu du match Brésil Costa-Rica, entre simulations et lamentations de « 100% Jesus mais même taux de fragilité » les Brésiliens ont disposé de leur adversaire 2-0 en toute fin de match. Les pleureuses jaunes sont à 4 points et une différence de buts avantageuse et la Serbie a déjà trois points. L’équation est simple : une victoire est obligatoire pour préparer le match face à un éliminé dans les meilleures conditions.

La Compo :

Vladimir Petkovic reconduit à raison le 11 qui a héroïquement arraché le nul face au Brésil et fait à tort toujours confiance à Seferovic en pointe, je veux Embolo à ce poste et vite. longtemps incertain le héros Behrami est finalement couché sur la feuille de match.

Le match :

La première mi-temps fut en deçà de celle notre premier match (et il fallait le faire), avec à la clé un goal de Mitrovic (5e) faute à une nonchalance collective et une passivité qui rappelle celle de nos ancêtres au milieu du 20e siècle. Coupable de ne pouvoir mettre de l’intensité dans les duels et surtout débordé par des Serbes usant de verticalités fulgurantes, la suite resta du même acabit et le score demeura le même à la pause. La catastrophe était proche, j’aurais préféré prendre des stock options chez Eurotunnel que de miser sur un retour en grâce de notre belle et inconstante équipe.

Mais l’Histoire revient toujours dans le football. Trois de nos piliers,  Shakiri, Xhaka et Behrami sont d’origine kosovare, la Serbie ne reconnait pas le pays de leurs racines comme un Etat, et la plupart de leurs proches ont connu des persécutions serbes dans leurs terres natales. En vous laissant imaginer que leur envie fut décuplée sur ce match, la première période aurait dû les frustrer. Elle les a sublimés. Dans un retour au vestiaire tonitruant, Vladimir fait rentrer Garvanovic pour le spectre Seferovic et c’est avec le couteau suisse entre les dents que nos joueurs débutent leur formidable retour.

La possession de la première mi-temps fut enfin concrétisée dans les faits (62 %, 430 passes contre 135 côté serbe) avec enfin de l’allant à venir dans les derniers 35 mètres pour créer le danger face à un Stojkovic jusque là tranquille. Suite à une action rondement menée, Shaqiri tire sur la défense et le ballon revient dans le meilleur tempo possible à 25 mètres pour Xhaka qui, sans réfléchir et avec le brio qu’on lui connaît, loge un lourde qui laisse aussi impuissant le gardien de but Serbe (52e) que le Pape venu nous rendre visite la veille à Genève. La Suisse exulte, Granit le roc mime alors l’aigle kosovar dans la joie collective. Les tortionnaires d’en face n’en croient par leurs yeux, nos helvètes ont une nouvelle fois changé de visage pendant la pause par le mental, et non pas par des produits indétectables comme les Russes.

S’ensuit une ribambelle d’actions, le match est complètement fou et on va d’un but à l’autre dans un spectacle digne de mes soirées au Pussy-Cat, l’orgasme est proche. Embolo rentre pour un Dzemaili toujours aussi hésitant dans les zones de vérité, et celui dont les parents devaient être fans de musique Belge et de Disney a remué le milieu de terrain et permis, par son physique et sa fraîcheur, de créer des brèches. Breel-Donald mérite sa titularisation en 9 et il prouve à chacune de ses entrées. Après un nouveau festival de Shaqiri et une frappe enroulé sur la barre adverse, le match devient intenable. Et dans un nouveau souffle et un contre mené par le même Xherdan la messe est dite (90e 2-1). La Suisse saute de joie, et notre héros du soir imite Granit dans sa célébration en y ajoutant un hommage à Mario Balotelli, la testostérone en plus.

Contrairement à nos voisins français très fiers d’avoir renversés le tiers-monde du football de justesse, nous avons 4 points et notre destin en mains pour aller en 8e de finales.Et contrairement à eux, notre équipe en est vraiment une.

 

Les notes :

Sommer 4/5 : Toujours un grand niveau sur plusieurs aspects, mais son jeu au pied était un peu plus emprunté et une sortie kamikaze avec dribbles face aux attaquants a failli m’achever. Mais toujours des interventions décisives, alors tout est oublié.

Rodriguez 4/5 : Il a été les seul à surnager au marasme de la première période, et apporta la folie nécessaire en seconde. Précieux comme ce métal doré qui a fait ma fortune.

Akanji 4/5 : Pour moi le meilleur défenseur actuel du tournoi, il est partout et d’une intelligence rare à ce poste pour son âge. Guerrier.

Shär 3/5 : Son début de tournoi n’est pas digne de son standing. Je le veux plus tranchant.

Lichsteiner 3/5  : Notre capitaine et guide faisait son âge sur certains débordements serbes (je ne parle pas des insultes de ses fanachistes quand notre communauté albanaise avait la balle) mais a une nouvelle fois tout donné pour la croix blanche. Exemplaire.

Zuber 3/5 : Le buteur face aux salopes brésiliennes a été discret voire éteint en 1re mi-temps, il a épuré son jeu à l’instar des Serbes dans les années 90 pour gagner des duels importants en seconde.

Behrami 3/5 : Incertain avant le match, le mac de Neymar Jr a paru assez fébrile mais a augmenté le volume au fil du match pour livrer une bataille en milieu de terrain pleine d’envie et d’amour du sang. Epouse-moi Valon.

Xhaka 4/5 : Décisif dans un style qu’il affectionne, sa qualité technique et sa rage étaient aussi étincelantes que ma collection de diamants pourtant entachés de sang africain. Quand je pense que les footix d’Arsenal lui reprochent maintes lacunes en club, je suis au bord de la nausée.

Shakiri 5/5 : Notre lutin aux stéroïdes a été immense, c’était un aigle, que dis-je une nuée de rapaces venus venger les brimades serbes pour tout un peuple dont il est issu. l’Homme.

Dzemaili 2/5 : Prends des risques mon bel homme, libère-toi et fais parler ton talent. Bref, MUSCLE TON JEU BLERIM.

Seferovic 0/5 : Serbe.

Les adversaires :

Mes petits amour au chocolat je vous souhaite un beau week-end, libéré par ce résultat, je vais personnellement m’isoler du monde capitaliste dans mon chalet valaisan, entre escort serbe et champagne hors de prix pour finir le travail.  Vive la Suisse multiculturelle, vive le football anal et rdv pour le match contre les Ticos, valeureux mais certainement démobilisés.

Bise anale dorée.

2 thoughts on “L’évadé fiscanale académie prouve que rien ne Serbe de courir

  1. Lichsteiner et Shär (si c’est bien lui, je crois que c’est lui) mériteraient un point de bonus artistique pour la magnifique prise à deux de Mitrovic dans la surface et avoir réussi à échapper à la VAR sur le coup

  2. C’est incroyable cette histoire de VAR. Elle est là, utilisons-la. Comment mettre encore responsable de cela un humain. Cela me rend fou qu’on prenne encore de tels tocards.

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