Purée, ça y est. Ce foutu mercato est enfin terminé, six journées après le début de la Ligue 1. Ok, crise sanitaire oblige, mais quelle tannée de devoir attendre aussi longtemps pour avoir un effectif stable. D’autant que côté Rouge et Noir, on a été aussi actifs sur le marché qu’un caniche sur un pied de table.

Allez, on fait le bilan, calmement (ne me jugez pas).

Les arrivées :

Avec huit recrues et plus de 70 millions d’euros claqués, le SRFC a fait tourner la planche à billets et a été le club le plus dépensier de Ligue 1. Make it rain, qu’ils disaient.

  • Gomis (Dijon, 10 millions) : réussir à recruter un gardien aussi prometteur après le départ-surprise de Mendy, c’est un très joli coup. Hâte de le voir à l’œuvre.
  • Dalbert (Inter Milan, prêt avec option d’achat, 2 millions) : là aussi, blessure de Maouassa oblige, il a fallu se sortir les doigts pour trouver un latéral gauche. Ayant déjà joué à Nice et sortant d’une saison pleine à la Fiorentina, Dalbert (le 5e mousquetaire) semble être un bon choix, déjà opérationnel.
  • Rugani (Juventus, prêt sans O.A., 1,5 million) : là, on peut s’interroger un poil plus. Le recrutement d’un troisième défenseur central était une priorité de longue date, je suis surpris qu’on nous sorte un gars qui a à peine joué 10 matchs la saison dernière et 15 la saison d’avant. Cela dit, Maurice le suivait depuis longtemps et, parait-il, c’est le joueur lui-même qui a refusé qu’une option d’achat soit incluse, car il compte s’imposer à la Juve. On peut donc imaginer qu’il aura les crocs chez nous. J’attends de voir.
  • Aguerd (Dijon, 5 millions) : bouclé assez tôt, ce transfert n’est peut-être pas clinquant, mais je le trouve très cohérent. Un bon joueur de Ligue 1, fiable et qui plante régulièrement de la tête. Bon complément à Da Silva et, cerise imprévue sur le gâteau, qui retrouve son ex-gardien. En plus il a un nom à jeux de mots, toujours un plaisir.
  • Nzonzi (As Roma, prêt) : on était quelques-uns à se marrer légèrement en apprenant que Steven avait une clause d’un an supplémentaire en cas de qualification pour la Ligue des champions. Genre on allait se qualifier. Ben là on rigole moins et on est surtout bien contents que la grande saucisse reste dans sa galette une saison de plus.
  • Terrier (Lyon, 12 millions) : la Maurice touch. Il l’avait fait venir de Strasbourg à Lyon, il l’amène maintenant dans ses bagages à Rennes. Moi je l’aime bien, Martin. Certes il peine encore à être décisif, mais il est polyvalent, a une belle vision du jeu, il se met au service du collectif et crée pas mal de situations dangereuses de façon indirecte. Manque plus qu’un but.
  • Guirassy (Amiens, 14 millions) : Niang ayant annoncé ses envies de départ, il fallait absolument recruter un neuf. On avait à peine eu le temps de se battre dans la boue entre supporters sur le supposé manque d’ambition d’un tel recrutement (en même temps le mec vient d’Amiens, qui n’aurait pas envie de fuir ?), que Serhou claquait trois buts et une passe dé en cinq matchs. Dans nos faces. Au-delà de son intégration plus que réussie, Guirassy ressemble à un coup de maître. Non seulement ça a l’air d’être un bon mec avec un super état d’esprit sur le terrain, mais en plus il a un profil très complet : un poison pour les défenses avec son jeu en pivot et en remises, mais aussi capable de prendre la profondeur, de dribbler ou de claquer des transversales de trente mètres dans les pieds. Volontaire et intelligent, ça a l’air d’être un régal de jouer avec lui.
  • Doku (Anderlecht, 26 millions) : boum, les couilles sur la table dans le money time. Papy Pinault sort le chéquier, comme il l’avait fait pour Izo Sarr, afin de nous offrir la fameuse « pépite », joueur le plus cher de l’histoire du club au passage. International belge de 18 ans, il est promis à un avenir brillant autant qu’à des jeux de mots tous plus intelligents les uns que les autres. Tout le monde l’annonce comme un futur crack, j’espère juste qu’il s’adaptera vite et qu’il gèrera la pression liée au prix de son transfert. On ne demande qu’à l’aimer.

Les départs :

Là aussi, le Stade Rennais a été le Monsieur Loyal du marché, avec 20 départs dont huit ventes, pour un total avoisinant les 50 patates, la 3e plus belle somme de Ligue 1.

  • Mendy (Chelsea, 24 millions) : l’une des deux mauvaises surprises de ce mercato. Arrivé l’année dernière, « Edou » n’a pas pu résister : on connait son histoire – chômage, éclosion tardive en Ligue 1 – l’attrait sportif et financier, ainsi que la Lollichon-Cech connexion ont fini de le convaincre. Au moins, le club a récupéré une belle somme et a eu le temps de le remplacer dans de bonnes conditions. Et comme l’histoire ne pouvait pas mal se finir, on le retrouvera très bientôt en Ligue des champions.
  • Mandanda (Kongsvinger, fin de contrat) : Oui, alors là, bon…
  • Doumbia (Angers, 3 millions) : arrivé à l’hiver 2019, Souleyman n’a jamais vraiment fait partie des plans. Bye.
  • Gnagnon (FC Séville, retour de prêt) : on est tous prévenus et pourtant on replonge tous : ce n’est jamais une bonne idée de se remettre avec son ex. S’il a rendu service durant son prêt, Joris n’a jamais retrouvé le niveau qu’il avait lors de son départ. Sans rancune.
  • Morel (Lorient, fin de contrat) : arrivé pour ambiancer le vestiaire, Jérémy aura été une très belle surprise et aura fait largement mieux que du dépannage. Un bon mec en plus, le retour au bercail à Lorient le prouve.
  • Brassier (Brest, prêt avec O.A. si maintien) : il n’a pas convaincu Stéphan pendant la prépa, allez hop, direction la grisaille brestoise.
  • Gélin (Antwerp, prêt sans O.A.) : habitué à boucher les trous en défense et au milieu, il pâtit d’une saison 19/20 bien terne et file s’aguerrir chez les Belges.
  • Boey (Dijon, prêt sans O.A.) : le grand perdant du début de saison. Deuxième dans la hiérarchie des latéraux droits derrière Traoré, il paie cher son rouge dès la 1re journée à Lille et voit Soppy – puis Truffert – lui griller la place. Un prêt sans option d’achat pour aller engranger de l’expérience. Je serai curieux de le voir revenir, peut-il nous faire une Maouassa ?
  • Johansson (Göteborg, fin de contrat) : pas épargné par les blessures, il ne se sera jamais imposé chez nous. Pas un mauvais bougre, mais il sera vite oublié.
  • Bernauer (Le Mans) : déjà prêté en National la saison passée à Concarneau, il va continuer à découvrir les joies de ce championnat avec le Mans, où il a signé définitivement.
  • Jabol : je découvre son existence à l’occasion de son départ. Il avait signé un premier contrat pro d’un an, rideau.
  • Poha (Guimaraes, 400 000 euros) : il faisait partie des petits jeunes auxquels on croyait. Mais quand la concurrence s’appelle notamment Camavinga, mieux vaut aller voir au Portugal si le soleil brille.
  • Picouleau (Valenciennes) : avec seulement un an de contrat pro proposé, il a senti qu’on n’y croyait pas. Il a préféré signer à Valenciennes en L2, dommage il avait le nom parfait pour devenir la mascotte de la rue Saint-Michel.
  • Guitane (Maritimo, prêt sans O.A.) : pas d’option d’achat ? Quand est-ce qu’on arrêtera de se voiler la face et assumer que c’est un échec ?
  • Laurienté (Lorient, 2,5 millions) : déjà prêté aux Merlus la saison dernière, il ne pouvait pas jouer ailleurs avec un blase comme ça.
  • El Mokkedem (Sète, prêt) : recruté l’été dernier puis prêté coup sur coup en National. Euh…
  • Siebatcheu (Young Boys Berne, prêt avec O.A.) : le voilà le beau raté ! Recruté pour 9 millions, il restera comme l’homme du doublé en coupe de France contre Lille, et puis plus rien. Ca sera toujours mieux que certains.
  • Tell (Clermont) : la Ligue 2 c’est bien aussi.
  • Güçlü (Valenciennes, prêt sans O.A.) : l’énigme. On ne sait pas trop pourquoi on l’a recruté, on ne sait pas trop ce qu’il vaut. On ne sait pas trop non plus où est Valenciennes.
  • Kerouedan (Rodez) : bien trop loin dans la hiérarchie offensive, direction la Ligue 2.
  • Da Cunha (Nice, 1 million) : ça, c’est dommage. Gros espoir, il a préféré s’assurer du temps de jeu plutôt que de s’accrocher face à la concurrence. Espérons pour lui qu’il ait fait le bon choix. Le grand gagnant de ce départ – et de celui de Raphinha – devrait être Gboho, qui doit exploser cette année.
  • Raphinha (Leeds, environ 25 millions si tout se passe bien) : Aje me suis gardé le « meilleur » pour la fin. Le mercato se déroulait trop bien, ça ne pouvait pas se terminer sans fausse note, on reste le Stade Rennais quand même. Beaucoup a été dit, écrit, crié, pleuré sur ce transfert, dont un paquet de conneries, sans doute aussi par votre serviteur. Le fin mot de l’histoire est aussi triste que prévisible : Raphinha a préféré céder aux paillettes et aux valises de pognon de la Premier League plutôt que jouer la Ligue des champions avec les Rouge et Noir. On le sait, on ne retient pas un joueur contre sa volonté et le club s’y retrouvant financièrement dans le deal, l’a laissé partir. Plusieurs choses : un, on apprend un peu douloureusement ce que ça fait d’entrer dans la cour des clubs soudainement en haut de tableau et médiatisés : oui, on peut se faire piquer des bons joueurs comme ça. Deux, Raphinha jouait de mieux en mieux et quoi qu’on dise de sa régularité, on perd un joueur majeur de notre ligne offensive, en témoigne son dernier match avec nous contre Reims. Trois, si l’on ne peut rien sur le fond, on peut s’émouvoir de la forme : finir le mercato là-dessus, ça laisse un léger goût d’urine dans la bouche. Quatre, la Premier League commence à nous les briser menu. Quand je pense que Sarr jouer chez le 7e de Chamionship, ça me donne envie de me poignarder le cul avec un fish and chips. Et enfin : Raphinha n’était pas un enfant du club, ce n’est pas un mercenaire non plus. Il aurait pu écrire un merveilleux chapitre du club, il n’en aura écrit qu’une page.

Sur cette métaphore digne du rayon « culture » d’un Leclerc, il est temps de dresser le bilan : oui oui et oui, le Stade Rennais a réalisé un mercato extrêmement satisfaisant. Tout en gardant son ossature, le club s’est renforcé à tous les niveaux, en quantité comme en qualité. Et même si l’on a fait péter le chéquier, on a aussi bien vendu. On a clairement les armes pour faire une belle saison de Ligue 1, ne pas être ridicules en Europe, et surtout, pour vibrer comme on le fait depuis maintenant quelques saisons.

Tout-va-très-vite-dans-le-football ©, mais prenons le temps de regarder dans le rétro et de savourer la période actuelle de notre club, parce que l’on vit assurément ses plus belles heures.

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Marco Grossi

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