Nancy-OM (0-0), La Canebière académie a vu la bête immonde

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Votez Monsieur Lapin.

Après les déplacements à Metz puis Nancy, nous ne savons toujours pas si la Lorraine est grenat ou chardon. Par souci d’équité, nous avons tenu à nous montrer nuls contre chacun. Tout ce que l’on peut dire à l’issue de cette aventure, c’est que la Lorraine n’aime pas le football, et que le football le lui rend bien.

Aïoli les sapiens,

Evidemment, la facilité voudrait que le chroniqueur honnête dresse un parallèle drolatique et impertinent entre l’actualité footballistique et le scrutin à venir. Nous n’en ferons rien ; de toute façon, je mets au défi quiconque de trouver une source d’inspiration dans cet affreux Nancy-Marseille. D’un côté, un prétendant horrible, mesquin, méchant, dont la seule raison de vivre semble l’anéantissement de tout ce qui fait la dignité de l’espèce humaine. De l’autre, un nouveau riche arrogant, faisant tout ce qu’il peut pour faire oublier qu’il est l’héritier de cinq années de faillite totale et nous invite, par « réalisme », à nous contenter de rien plutôt que du pire dans l’hypothétique espoir de lendemains qui chantent (date non contractuelle). Non, vraiment, il faudrait avoir l’esprit sacrément tordu pour rapprocher ce duel de dégénérés de la soirée qui nous attend ce dimanche.

Le 21 avril, ce sont surtout ces images horribles que nul n’espère revivre. N’oubliez jamais, jeunes gens.

 

L’équipe

Suspendu, Gomis est remplacé par Njie. Pour ajouter à l’horreur de la chose, Sertic est blessé, ce qui vaut à Rod Fanni une nouvelle titularisation.

 

Le match

L’inconvénient de la très belle victoire acquise contre Saint-Etienne, c’est que nos joueurs ne peuvent plus se cacher derrière le supposé faible niveau de l’effectif : pour qu’un club comme Nancy, qui rappelons-le est au football ce que l’herpès génital est à la sexualité, nous pose des problèmes, il faut forcément que nous nous comportions comme des branleurs.

Début du match : sous les yeux de M. Rainville, William Vainqueur et Alou Diarra se préparent à livrer duel pour la possession du rond central.

Et que croyez-vous qu’il arriva ? Bingo : nous nous comportons en effet comme des branleurs. L’OM ne met pas un pied devant l’autre et laisse les culs-de-jatte d’en face s’égailler librement sur leur moquette. Le panneau d’affichage en sort indemne, à la différence de nos slips lorsque les Nancéiens tirent d’abord sur le poteau, puis placent une tête puissante sur Pelé. Soucieux de ne laisser personne venir leur disputer à domicile leur quota d’analité, nos adversaires s’essaient à la blessure rigolote en la personne d’Ait Bennacer, contraint de sortir du terrain après avoir tenté de dribbler Rolando. L’incident n’est pas sans rappeler l’inénarrable histoire drôle du bédouin ratant son permis de conduire (parce que l’examinateur a choisi le parcours le plus difficile, celui où il y a un palmier).

Ceci est un moment d’insulte au football, je le conçois. Mais ne raisonnez pas à court terme : l’an prochain, ceci sera un moment Conforama d’insulte au football, et cette pensée doit suffire à nous remplir d’allégresse.

Rien à signaler à part ça. Ah, si, pardon, il y a eu ce ciseau somptueux de Njie sur corner, détourné par le bras de Cétout. Persuadé d’avoir la berlue, l’arbitre ne siffle pas le pénalty qui s’impose d’autant que, tout aussi incrédules, les Marseillais ne pensent même pas à le réclamer. J’en viens d’ailleurs moi-même à me demander si cela s’est bien produit.

Alors que Cabella, Sarr, Zambo Anguissa et Monsieur Lapin partent à l’échauffement, l’OM se réveille un peu en seconde période. Les transmissions vers l’avant sont enfin plus vives, ce qui nourrit des combinaisons nettement plus abouties que lors de 45 premières minutes. C’est un véritable festival offensif qui s’ensuit, dont l’objectif principal semble d’offrir au public le panorama le plus complet possible des mille et une façons de saloper une attaque. Tirs dans les panneaux publicitaires, choix individualistes ineptes, passes à qui il manque un mètre pour être qualifiées de « décisives »… le choix est vaste. Il manque peu de chose à Thauvin, par exemple un gros coup de chatte, pour que son tir en angle hyper-fermé trouve autre chose que le poteau sortant.

Pause publicitaire : cette capture d’écran vous est offerte par l’office du tourisme de Meurthe-et-Moselle.

Ce grand moment de souillure sportive serait bien fade sans un arbitre à la hauteur : c’est pourquoi M. Rainville se hisse au niveau de ses vingt-deux camarades de purge en ignorant successivement un authentique placage sur Rémy Cabella à l’entrée de la surface, puis une nouvelle main à l’intérieur d’icelle (de la surface, pas de Cabella). On en vient presque à regretter qu’il ait justement refusé pour hors-jeu un but nancéien en fin de match, le grand chelem était à sa portée. Mais nous n’épiloguerons pas davantage sur ces péripéties : pour battre une équipe comme Nancy, les décisions arbitrales devraient nous être aussi superflues que l’avis de l’ONU aux Etats-Unis pour attaquer l’Irak.

Il en va ainsi de Nancy, l’équipe, comme de Nancy, la prostituée transsexuelle cinquantenaire et diabétique de la rue Thiers : c’est sur leurs pelouses synthétiques que les jeunes prétentieux viennent briser leurs illusions.

BeIn sport nous fait le coup de la chaîne cinéma qui nous annonce la diffusion du Parrain à 23h50 après avoir programmé Alexandre Arcady en prime time.

Les joueurs

Pelé (3+/5) : Des ailes de géant et le cul bordé de nouilles. L’Albatros n’a pas démérité pour autant.

Fanni (2/5) : Il a passé son temps à adresser ses relances directement aux Lorrains pour une bonne raison : il a bien compris que l’OM était moins en danger avec le ballon dans leurs pieds plutôt que dans les siens.

Rolando (2/5) : Mélange graphique d’un chardon, d’un graoully et de Nadine Morano, notre défenseur serait capable de réconcilier la Lorraine, auquel il s’est d’ailleurs mis en devoir d’adapter son niveau footballistique.

Evra (2+/5) : Une première mi-temps honnête, mais là n’est pas l’essentiel, l’essentiel était Le Discours de Patrice Evra à la Mi-Temps® : un moment vibrant de tension humaine auquel il a visiblement consacré toute sa capacité respiratoire restante, au vu de sa seconde période.

Sakai (2+/5) : S’engatse avec un adversaire, envoie chier Clinton Njie… la marseillisation d’Hiroki se poursuit à grand pas et vaut bien de passer l’éponge sur ses quelques errements dans le jeu.

Vainqueur (2+/5) : Notre Paul Claudel à nous, celui qui a vu la Vierge apparaître dans les couloirs de Marcel Picot à la pause et lui offrir sa Révélation, en l’occurrence : « le football, c’est mieux quand ça se joue vers l’avant ».

Zambo Anguissa : Soucieux de ne pas mécontenter les Dieux, Rudi Garcia a pris soin de faire réapparaître André-Frank. En retour, la puissance du vaudou a porté le joueur pour livrer cette phase de jeu fulgurante :

Vous appelez ça comme vous voulez, moi je dis que finalement, c’est bien une passe entre les lignes.

Lopez (2+/5) : Très présent quoique sans grand tranchant, une caractéristique qui lui vaut d’être délégué par les camarades pour l’interview d’après-match et la complainte arbitrale réglementaire, assénée avec la conviction d’un représentant en tapis de bain venant d’apprendre son cocufiage.

Sanson (2/5) : A l’image de ceux qui ne bandent que dans des draps de soie, Morgan veut bien violer du milieu adverse comme dimanche dernier, mais seulement sur de l’herbe véritable.

Payet (1+/5) : Faire grève pour rentrer à Marseille, ça se comprend quand tu passes un an à West Ham. Ici, on ne te demandait que de passer 90 minutes à Nancy, tu aurais pu prendre un peu sur toi.

Thauvin (2/5) : Comme Cristiano Ronaldo, il s’énerve sincèrement quand son équipe est nulle. Comme Cristiano Ronaldo, il ne fuit pas son rôle de sauveur quand son équipe est nulle. Comme Bouna Sarr, cela se traduit surtout par un jeu perso et des tirs écrasés un mètre à côté du but.

Njie (1-/5) : Le sosie capillaire, technique et comportemental de Jordan Ayew.

Et sur une dernière fulgurance, Njio le Sconse quitte le terrain comme un prince. Et encore, vous remarquerez à 60:39 que c’est Sakai qui lui intime l’ordre de se bouger le maffre, sans cela Clinton aurait continué à jouer la montre jusqu’à la ligne de touche.

 

Cabella (61e, 2-/5) : Plein d’entrain, il s’est mis au diapason des collègues en concluant ses bonnes ébauches par des analités sans nom.

 

L’invité zoologique : Monsieur Lapin.

A en juger par l’invasion de lagomorphes dans mes réseaux sociaux, c’est par un plébiscite quasi-népoléonien que le lectorat exige la convocation de Monsieur Lapin à évoquer ce match. Ayant vu le match, notre rongeur préféré s’exécute de bonne grâce.

Il a même tenu à se présenter au format « bulletin de vote », à toutes fins utiles.

 

– Les autres : Ils obtiennent un bon point en vue du maintien, mais ne comptez pas sur mon camarade Marcel Picon pour en dire du bien.

Même rendre le ballon après une blessure représente une tâche trop compliquée pour eux.

– Les images : Vous y tenez vraiment ?

– Le classement : Ce qui serait cocasse, ce serait d’enfin gagner à Bordeaux, mais d’être à ce moment-là déjà trop loin de la 5e place pour que cela nous serve à quoi que ce soit.

– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter.

Méthode Blaahsimil : Imaginez que vous soyez en voyage au Japon, sans aucune notion de la langue. Grâce à la Canebière académie, vous saurez au moins comment dire : « Oh, bouge toi le cul pour sortir du terrain, vier de cire ».

Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “Nancy-OM (0-0), La Canebière académie a vu la bête immonde

  1. En fait Sakaï c’est vraiment la surprise inattendue de votre mercato défensif non ?
    Très bonne acad’ sinon, comme d’habitude serai-je tenté de dire.

    1. pour moi, un bon « Oh, bouge toi le cul pour sortir du terrain, vier de cire » feat. M. Lapin devrait suffire dans l’absolu. j’ai pas vu le match

  2. Toujours un plaisir de vous lire M. Blaah, surtout quand on apprend un mot de patois par acad’.

    1. Mélenchon en tête !

      (authentique)

      (bon, de pas grand chose, et avec la moitié de ses électeurs qui se reporteront sur le FN, mais tout de même)

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