Nantes-OM (0-0) : la Canebière Académie pèche dans la finition

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Unis contre le football.

Aïoli les sapiens,

Aujourd’hui plus que jamais, soutenir l’OM est un acte de foi. Les néo-Marseillais en quête de spiritualité font face à cette alternative : effectuer le pèlerinage à la Bonne-Mère, ou devenir supporter de l’OM. Le Vatican voit cette tradition d’un mauvais œil, puisque selon la parole de Jésus-Christ notre Sauveur : « eh mon vier, un chemin de croix à 13 stations  ça suffit, si vous en mettez 38 plus les coupes j’appelle plus ça un martyre mais du masochisme. Surtout si je dois ressusciter pour revivre ça chaque année. » (extrait de l’Évangile selon Saint-Jacques-Henri). Le seul avantage de l’OM par rapport à la montée à  Notre-Dame, c’est que le fidèle n’a pas besoin de mettre des pois chiches secs dans ses chaussures, ce sont les joueurs qui s’en chargent.

Or donc, nous voici parvenu au 1/19e de notre calvaire, avec cette étape chez des gens qui eux-mêmes s’y entendent en mortifications raffinées. Waldemar Kita partage en effet avec Jacques-Henri Eyraud la même attitude vis-à-vis de son club, que l’on retrouve aussi chez Jair Bolsonaro envers la forêt amazonienne : le plaisir de massacrer méthodiquement son patrimoine, comme ça, juste pour le plaisir.

A l’image des rivalités légendaires des grands présidents d’antan, l’affrontement entre joueurs nantais et marseillais a fidèlement reflété ce combat des deux  personnalités qui les dirigent, l’escroc allongeur de pénis à ma droite, et le fayot du club Mickey à ma gauche. Et pourtant, malgré l’assurance totale de perdre une heure et demie de leur vie, plusieurs tarés inconditionnels se trouvaient encore devant leur écran pour n’en perdre nulle miette, et c’est ce dont nous allons vous faire profiter incontinent.


L’équipe

Thauvin toujours blessé, Villas-Boas reconduit son 433 en lui apportant quelques changements. Nos recrues Alvaro Gonzalez et Dario Benedetto sont alignées aux places respectives de Caleta-Car et Germain. Sarr remplace Radonjic, et Strootman sort au profit de Lopez. Théoriquement, Payet reste à l’aile gauche, où il ne sert à rien ; dans les faits, il se recentre heureusement à son poste de meneur de jeu.

Mandanda
Sakai – Kamara – Alvaro – Amavi
Lopez – Luiz Gustavo – Sanson (Strootman, 69e)
Sarr (Radonjic, 77e) – Benedetto (Germain, 85e) – Payet


Le match

Les faits, c’est encore Dimitri Payet qui les rapporte le plus justement, en estimant je cite : « Cela a été beaucoup mieux que contre Reims. On a pêché dans la finition. On a montré qu’on pouvait bien jouer. À part le temps faible qu’on a eu, où Steve nous a sorti de grandes parades, on aurait peut-être mérité mieux qu’un point. On s’est rassuré. » Après tout, dans une ville où un préfet explique sans trembler de la narine que si des fêtards tombent dans la Loire à 4h du matin, c’est parce qu’ils ont eu envie de pêcher le silure à mains nues, c’est le genre de bobard qui peut passer.

Ceci dit, on pourra concéder qu’en effet, la copie rendue fut un peu moins pâle que contre Reims, pour des raisons que nous situerons à 5% du côté d’un sursaut des joueurs, et 95% dans le fait que l’équipe du Football club de Nantes est absolument dégueulasse.


Les Olympiens dominent donc gentiment la première période, mettant à profit leurs longues séances de préparation vidéo (lesdites vidéos consistant en des pornos pour pandas géants, vu la promptitude de leurs assauts). Seules quelques fulgurances menacent un peu les canaris, comme ce délicieux contrôle orienté de Payet conclu par une frappe difficilement repoussée. Peu après, une situation litigieuse se produit à la retombée d’un corner. Comme cela est désormais prévu, l’arbitrage vidéo est appelé à vérifier si l’arbitre n’a pas été victime d’une erreur d’appréciation flagrante. Tellement flagrante, en l’occurrence, qu’il faut à M. Bastien deux minutes de palabres avec sa régie et huit visionnages de l’action pour estimer que oui, peut-être, le fait que Touré monte au duel avec son coude écarté façon danse des canards valait vaguement pénalty en notre faveur.

Se souvenant que Christian Gimenez avait marqué dès son apparition avant de poursuivre sa carrière de la manière que l’on sait, Benedetto refuse de tomber dans le même piège que son compatriote et, dédaignant les succès de façade, catapulte le coup de pied de réparation trois mètres au-dessus de la cage.

Au lieu de rentrer au vestiaire en puant la merde mais avec l’avantage au score, l’OM arrive à la pause en puant la merde et à 0-0, ce qui change à la fois peu et beaucoup de choses. C’est fort logiquement que nos joueurs reviennent sur la pelouse on ne peut plus revanchards. L’ennui, c’est qu’ils ignorent finalement ce que signifie ce mot, eux qui dans le dictionnaire se sont arrêtés au mot « revalorisation salariale ».

Dans cette seconde période, le premier quart d’heure voit les incursions nantaises se préciser, au milieu de nos échanges toujours aussi  lents. À l’heure de jeu, les rapports de force changent, et pas en bien : notre milieu de terrain tombe dans une déliquescence accélérée, ne contenant plus rien des approches canaries. Notre entraîneur tente d’y remédier par les entrées de Strootman et Radonjic, un duo qui serait parfait dans le rôle du clown blanc et de l’auguste mais qui sied moins bien à ces fins d’après-midi où l’envie de rire n’est pas ce qui caractérise le plus les supporters.

Déjà pauvre, le jeu n’en finit pas de s’anéantir, et seul un Mandanda revenu au meilleur de sa forme empêche à de multiples reprises le but de la seule équipe restant présente sur le terrain. Notre premier point est acquis ; pour notre premier but il faudra attendre l’avenir, si toutefois nous en avons un.


Les joueurs

Mandanda (5/5) : Académie participative : crée toi-même ton appréciation décalée et drolatique en employant les mots « Steve », « retrouvé », « Nantes » et « plongeons ». À gagner : 300 messages d’insultes sur les réseaux sociaux.

Sakai (2/5) : Toujours aussi sérieux mais bon, quand le projet collectif est aussi imbitable offensivement comme défensivement, ce n’est pas ce modeste garçon qui va tirer l’équipe à lui tout seul.

Kamara (1/5) : Je suis un vier en négociations mais normalement, quand on est en phase de discussion sur son contrat, on n’est pas censé se montrer sous son meilleur jour ? Je veux dire, si Bouba se reconvertit en vendeur de voitures d’occasion, il ne va pas défoncer les phares et chier dans l’habitacle dès qu’un client est intéressé ?

Alvaro (3/5) : Prêt à reprendre la place, laissé vacante par Rolando, de « mec pas très bon mais titulaire vu que c’est le seul à se montrer un minimum sérieux à côté des autres pitres ».

Amavi (3-/5) : Pénétré par les consignes martelées par Villas-Boas, en l’espèce : « tu te mets là, tu bouges pas, tu te concentres, et peut-être que comme ça tu feras pas de connerie ». Cette stratégie a beau frôler le néant pour ce qui est de l’apport au jeu, en tout cas elle est reposante pour nous.

Luiz Gustavo (1+/5) : Rudi Garcia a mis deux ans à faire de Luiz Gustavo ce que la nature a mis 80 ans à faire de Brigitte Bardot. C’est pas un partenariat avec une eau de source qu’il nous fallait, c’est une fontaine de jouvence.

Sanson (1+/5) : Un peu comme un solo de cornemuse par Grégory Lemarchal, il y a quelques notes spectaculaires mais on sent vite que ça ne peut pas aller bien loin.

Strootman (69e, 1-/5) : Totalement paumé avec sa caravane au milieu du terrain, à un moment j’ai cru qu’il allait demander le chemin de Vallon Pont d’Arc.

Lopez (1+/5) : C’est vrai, on l’a vu comme les autres, actif en première période. Comme l’a en effet souligné Dimitri Payet, il y a du mieux, on a réussi à tenir le choc une mi-temps contre onze poulpes morts, voilà qui révèle notre mérite.

Sarr (1-/5) : Ailier du FC Metz, ailier de l’OM, arrière droit de l’OM, aux portes de l’équipe de France, non mais en fait on déconnait, arrière droit de l’OM faute de mieux, ailier de l’OM faute de mieux, futur transféré au FC Metz car tout est né de l’humus et tout y revient un jour ou l’autre.

Radonjic (77e, 0/5). J’ai deux hypothèses sur son transfert, l’une rassurante, l’autre effrayante. L’hypothèse rassurante, c’est que l’arrivée de Nemanja n’est qu’une opération de blanchiment d’argent de la drogue par la mafia Serbe avec la complicité de Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta. L’hypothèse effrayante, c’est qu’ils aient vraiment cru que son recrutement valait bien 12 millions d’euros.

Payet (3/5) : Jamais en retard d’une contrariété, Dimitri s’est évertué à produire des gestes de football au beau milieu d’une soirée pourtant consacrée à la destruction totale de ce sport.

Benedetto (1-/5) : Ses déplacements ne manquent pas d’intelligence ; de globules rouges nettement plus. Certes, il n’avait pas besoin de courir pour transformer son pénalty mais bon, après ce raté il sera bien revanchard comme il faut, nous n’en doutons pas.

Germain (85e) : Ne sert à rien, mais moins longtemps.


L’invité zoologique : Nicolas Palourde

Parce que.

– les autres : Gourcuff avait juré ses grands dieux qu’il ne retournerait dans un club que si le projet sportif lui en convenait ; à savoir, donc, apprendre des rudiments de football à des inaptes au sport congénitaux, le tout sous la direction d’un psychopathe notoire. Le goût du défi, donc.

le classement : Lyon s’envole déjà à cinq points de nous, en attendant sans doute que le PSG fasse de même ce dimanche. Nice se détache également, si bien que seul Monaco réalise un départ pire que le nôtre. Surprenants, les Messins gagnent aussi une large avance, même s’ils auront sans doute du mal à tenir la distance.

le classement qui nous concerne réellement : Dijon et Nîmes restent sur deux défaites, tandis que Bordeaux stagne à domicile. Seul Amiens réussit à nous prendre des points en battant Lille. Monaco réalise un départ pire que le nôtre tandis que les surprenants Messins mettront sans doute plus de temps que prévu à se joindre à notre lutte pour le maintien.

les boutons : les petites choses ci-dessous intitulées « faire un don » et « rejoins-nous » te font de grands yeux attendrissants pour que tu viennes cliquer dessus.

les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Florent L. s’est montré le plus vif pour remporter le concours zoologique.

Bises massilianales,
Blaah.

4 thoughts on “Nantes-OM (0-0) : la Canebière Académie pèche dans la finition

  1. Nous plongeons dans la vacuité précipitée des réseaux sociaux pour ne pas avoir à penser aux scandales de Nantes, d’Afrique ou d’Amazonie et voilà que nous pensons avoir retrouvé la douce et rare sérénité, mais que nenni mes amis, ne nous affalons pas dans la vile niaiserie de la fausse blonde bourgeoise roulant en 4×4 le gilet jaune sur le pare brise par honte de coller un sticker FN MNR RN, n’ayons point peur de la brûlante et aveuglante vérité : la seule sérénité que nous n’ayons jamais connue; c’est celle du génial et adoré protège slip Steve le Chat.

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