Niort-Nancy (1-1) : La Chardon à Cran Académie fait un feu de joie.

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A force de pas se mouiller, on se brûle.

La flamme de l’angoisse consume les dernières braises d’amertume au cœur du brasier des vanités. Seules restent les cendres d’une espérance moribonde qui viennent obstruer yeux, poumons et orifice fécal. De nos ambitions faites de bois de cagette ne survivront à ces soirées de décrépitude qu’une essence condensée résultant de nos larmes, d’une quantité déraisonnable d’alcool et d’une bile très pure, presque chimérique. Voici le combustible à très haut ratio du moteur premier de nos crises de nerf : cette bile jaune, méphitique, gluante à souhait. On s’en délecte à grands demi-litres (en Lorraine on appelle ça un baron) avant toute pratique collective, ce qui explique probablement notre médiocrité en pas mal de choses.


Les notes

Valette 1/5
Une expérience douloureuse a dû le rendre plus fort, plus confiant et plus vigilant ces derniers mois, mais nous avons oublié ce que c’est. Fort de cette envie de lui donner une seconde chance et de laver un honteux bilan dans sa vie sociale, nous nous trouvons désormais dans les meilleures dispositions pour affirmer qu’en dépit de certaines parades régulièrement spectaculaires, il encaisse des buts avec une régularité bien plus prépondérante encore, cette ignoble raclure de fond de bidet de chiotte de relais autoroutier.

Néry 2/5
À mi-chemin entre l’inutilité la plus crasse et la première touche la plus veloutée de l’équipe. Un demi-joueur, voilà ce qu’il est : capable d’une très bonne récupération dans le camp adverse puis de remonter le ballon le long de la touche pour aller, sous l’effet de l’adrénaline, balancer une chandelle parfaitement inepte dans des espaces infinis qui ne l’effrayent pas.

Seka 3/5
Lui est plutôt double que mi-portion, mais tant qu’à sa carrure de hooligan russe s’ajoute une élégance toute platinienne balle au pied, on l’aime bien.

El Kaoutari 2/5
Central débordé mais vaillant la première demi-heure, il a dû s’exiler côté gauche avec la sortie de son capitaine, ce qui l’a contraint à défendre vu qu’il ne sait pas vraiment faire autre chose (on ne lui en demande pas plus) et a stérilisé notre côté gauche de haut en bas tel un infaillible spermicide.

Muratori NN
Remplacé par Lybohy à la 31e après sa 84e blessure de la saison. Au bout d’un moment, bon, on ne voudrait pas avoir l’air d’insister mais Vincent ne serait-il pas tout simplement trop vieux pour ces conneries ?

Akichi 2/5
S’est encore illustré avec sa spéciale récupération classieuse-relance qui casse une ligne une ou deux fois dans le match afin d’éviter très intelligemment qu’on le transfère dans la section cache-cache (pourtant déjà bien fournie) du club.

N’Guessan 2/5
Une dernière chance avant le retour de Marchetti, qu’il aurait pu saisir pour fendre un péroné ou deux mais qu’il a préféré employer à maltraiter un plan tactique déjà pas jojo.

Rocha 2/5
Sa plongée se poursuit, il ne devrait pas tarder à trouver le cadavre de Jean-Marc Barre.

Bassi 2/5
Ah oui il marque un penalty, bravo à lui ce n’est pas si facile. Pour le reste, une bûche australienne cramoisie ferait mieux son boulot, et d’ailleurs on préférerait l’avoir chez nous plutôt qu’en train de cramer des wombats.

Bertrand 2/5
Gagner le penalty du nul restera sa seule consolation du match. La nôtre attendra.

Gueye 1/5
Toujours aussi impropre à la consommation, mais cette fois il a dézoné. Quel talent.


Note artistique de l’équipe : 1/5

Le pire dans tout ça c’est que le reste de la saison risque de s’obstiner à faire jouer ces branquignols encore un sacré bout de temps. On sait ce que c’est d’être monomaniaque dans cette colonne, nos insultes répétées à Amine Bassi et à cette couille flétrie de Valette en témoignent. Pourtant aucun remord ne semble attaquer l’inébranlable foi de Garcia dans les deux tas de crottins précités, ni en son système à une pointe des enfers, ni en sa ligne de défense moins mobile qu’une carcasse de camping-car sur un parking hollandais.

On gagne enfin un point depuis trois matchs ? Mais ce résultat cache-misère ne nous enchante pas du tout tant le contenu fut apocalyptique face à une équipe tellement nulle qu’elle a pris le chamois comme symbole dans une des région les plus plates de France.

Assister à de telles performances n’aide pas à sortir de notre dépression, encore moins quand on voit la gueule des matchs qui nous restent à jouer. On est nul, mais d’une nullité qui confine au génie. La communauté scientifique sent qu’on approche de très près d’une immense découverte : donner une définition positive au néant. Les métaphysiciens sont sur la brèche. Pour l’instant on ne peut pas espérer le concours de plus qu’un Onfray, mais sait-on jamais.

Marcel Picon

2 thoughts on “Niort-Nancy (1-1) : La Chardon à Cran Académie fait un feu de joie.

  1. La flamme de votre angoisse éternelle resplendit comme un phare pour nous guider tou.te.s sur la voie de l’académisme, mon bon Marcel. Cependant, soyez rassuré pour votre santé mentale : j’ose espérer que cette saison de football sera très bientôt proprement achevée.

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