La fin de la malédiction du top 10 de la mort.

Aïoli les sapiens,

Entre les victoires surréalistes dues à une montée de LSD chez la salière de Botafogo et les défaites analissimes dans des terres où le football n’est jamais le bienvenu, il est aussi des matchs ordinaires, et c’est heureux. Voici une victoire acquise sans trembler face à un adversaire quelconque, pour un match vite oublié avant de passer à la suite. On se permettra tout de même de s’y attarder un minimum, ne serait-ce que pour en informer les très nombreux absents du stade qui ont préféré – et on les comprend – suivre la soirée des Van Nobel en direct. Tant que la LFP programmera des journées de championnat en même temps que les soirées de gala chez Horsjeu, il ne faudra pas pleurer sur la désaffection du public en Ligue 1.

 

L’équipe

Il faut dire ce qui est : nonobstant les frissons slipaux à la vue de notre défense et à l’idée de ce qu’il adviendrait si Gomis se blessait, notre équipe commence un peu à avoir de la gueule. Ah, à part ça Grégory Sertic est forfait pour avoir attrapé la gastro (authentique ; encore un touriste victime de la bouillabaisse décongelée ?).

Le match

Passé le cérémonial exigeant que le côté gauche adverse commence son match en se faisant violer par Thauvin et Sakai – viol rituel mais symbolique puisque jamais le but n’est inscrit, l’OM s’installe et tente plusieurs belles combinaisons aux abords de la surface bretonne. Un contre tranchant manqué de peu par Coco nous intime cependant l’ordre de ne pas trop jouer à la baballe : les paysans sont à l’affût.

Entre un Guingamp attentiste et un Marseille souvent approximatif, le match s’enlise quelque peu passé le premier quart d’heure. Un excellent Sanson réveille tout cela, après avoir hérité de la balle suite à un dézonage de Thauvin sur la gauche. Morgan adresse une merveille de centre enroulé qu’un Gomis en déséquilibre parvient à convertir au prix d’une tête acrobatique (1-0, 26e). Le but est magnifique, à peine contesté par certains pisse-froid déduisant d’un révélateur oblique passant à cheval sur le corps de Bafé que notre attaquant était hors-jeu. Les cuistres de Canal Plus se permettent même de comparer ce pinaillage millimétrique au but injustement accordé la veille au Parisien Lucas, alors que celui-ci se baladait un mètre devant la défense avec un gyrophare sur la tête et une plume fuchsia aux fesses. Dans la mesure cependant où même nos meilleurs éditorialistes peinent à apprécier le niveau de gravité respectif d’un détournement de fonds publics et d’un stationnement prolongé en zone bleue, on leur pardonnera aisément cette légère confusion des valeurs bien dans l’air du temps.

Mais baste, tout ceci n’est que tirage à la ligne alors que la situation peut se résumer de manière concise par : « le but est tout à fait valable, fermez vos gueules. » Nous reprenons alors le cours d’une rencontre pépère dominée par des Olympiens faisant admirer aussi bien leurs actions collectives que leur incapacité chronique à les conclure.

L’intensité physique déclinant au cours de la rencontre, c’est de manière tout à fait compréhensible que l’OM perd en maîtrise pendant la seconde période. Les offensives sont là – on n’ose parler d’occasions – mais les Bretons mettent plus souvent en difficulté notre défense. Salibur par exemple fait plusieurs fois danser la zumba des tractopelles à Rolando et Doria, mais nos adversaires sont eux-mêmes plombés par une finition anale qui les conduira à ne pas cadrer un seul tir avant le temps additionnel.

Honnête mais pas encore étincelant, Payet a l’occasion peu avant l’heure de jeu de régler sa mire lors d’un coup-franc à 20 mètres : dévié par le mur, le ballon part en corner. Plus tard, c’est le nouvel entrant Cabella qui lui procure une autre chance, plus éloignée. Le coup-franc de Dimitri est dévié derechef par le haut du mur, si ce n’est que le ballon a cette fois-ci le temps de retomber sous la barre en prenant Johnsson à contre-pied (2-0, 76e). On pourra bien s’interroger sur l’enthousiasme qui conduit immédiatement une bonne partie de la presse et du public à confondre ce bon gros coup de chatte avec un acte de candidature au Ballon d’or, mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir.

Assommé, Guingamp ne tente plus grand chose à l’exception d’un baroud d’honneur à la dernière minute, et s’expose même à un troisième but. Si notre maladresse, encore et toujours, nous empêche de l’inscrire, l’essentiel est bien acquis.

Les joueurs

Pelé (3/5) : Une ou deux sorties délicates et un tir cadré à parer, idéal pour une confiance convalescente.

Doria (2+/5) : Un ballon à négocier par Doria c’est comme une boîte de chocolats ou un dépistage de MST dans un bordel de campagne, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Rolando (3-/5) : Moins mobile qu’un professeur de mathématiques au 11e échelon, mais tout aussi autoritaire.

Fanni (3/5) : Efficace voire parfois élégant, la rusticité trégorienne ayant ceci de sympathique qu’elle ferait briller n’importe quoi à son contact.

Rod et les attaquants Guingampais (un hommage subtil à la Paysan Breton académie s’est glissé dans cette allégorie).

Sakai (3+/5) : Curiosité psychologique, son carton de la journée précédente lui a permis de recharger les batteries avant même d’avoir purgé sa suspension. Hiroki a cavalé, sauté, taclé, centré, avec pour revers de la médaille ce regret qu’il ne soit finalement pas si décisif que cela.

Vainqueur (3/5) : Discret tant que les minots assuraient le service devant lui, il s’est fendu de quelques déposes de gonades sur les nez adverses quand Lopez et Sanson ont commencé à décliner. Le patron, en quelque sorte.

Sanson (4+/5) : Après des siècles passés à en parler, nos superstitieux adversaires ont enfin rencontré la fée Morgan. Quelle ne fut pas leur stupeur, a fortiori quand ils découvrirent que sa légendaire baguette magique était en fait un merveilleux gourdin. Ils en sont repartis le cul chargé mais le cœur empli d’amour, et il se dit même que Régis Lionel pourrait en faire une bande dessinée à succès.

Lopez (3+/5) : Une forme physique apparemment plus éclatante qu’à Metz, un amour-propre intact malgré Cheick Diabaté, et un niveau retrouvé. Un diapason ne jouerait pas plus juste.

Diarra (88e) : Sa dépression saisonnière ayant pris fin le 31 janvier à minuit, Lass s’est retrouvé frais et dispos sur le terrain, en témoigne d’ailleurs une belle charge de gnou sur 40 mètres dès son entrée en jeu. On peut dire ce que l’on veut de ses qualités humaines (ceci est une figure rhétorique, en réalité je ne pense pas que l’on puisse en dire du bien), mais il faudrait être obtus pour ne pas préférer le voir montrer un beau niveau sur le terrain plutôt que d’être payé à ne rien foutre.

 

Payet (3+/5) : Pas toujours constant, autant d’influence sur le jeu que Cécile Duflot sur l’élection présidentielle, mais de belles actions et un but heureux. N’injurions pas son talent en criant au génie alors qu’il peut faire beaucoup mieux, et contentons-nous de savourer le moment présent.

Zambo Anguissa (79e) : Après moult services rendus, André-Frank revient sans rechigner à sa condition de combattant des dix dernières minutes grâce au sort lui assurant de figurer sur le terrain à chaque rencontre (à moins plus prosaïquement qu’il n’ait chié dans l’assiette de Grégory Sertic, mais je trouve plus romanesque d’imaginer qu’André-Frank pratique la magie noire).

Thauvin (2+/5) : A l’image de l’échangeur du même prénom, parfois c’est fluide et parfois ça bloque. A la différence de l’échangeur du même prénom, Valérie Boyer ne lui est a priori pas passée dessus, ce qui n’a rien à voir avec le sujet qui nous occupe mais qui reste une anecdote intéressante à signaler.

Cabella (70e) : Vingt belles minutes qui marquent peut-être l’instant où l’on peut peut-être enfin commencer à se passer de Nautamine pour regarder notre banc de touche.

Gomis (4/5) : Un joli but, et surtout une activité de tous les instants d’où découlent quelques maladresses bien excusables. Cet homme est pour le moment indispensable.

 

L’invité zoologique : Marcus Cocoala.

Mou et sympathique quoique rustaud, le koala était bien l’invité approprié pour évoquer avec moi ce match rafraîchissant mais fugace, communsymbole de suppositoire à l’eucalyptus.

– Les autres : Une certaine vivacité dans les contre-attaques au service d’une finition à la pisse, et finalement d’une absence de menace assez bienvenue.
– Les images : « PS : Your mum is Tricératops».
– Le classement : après les victoires de nos rivaux, il était important de faire appel de condamnation au ventre mou. Voilà qui est fait, et bien fait.
– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Non content de nous avoir souillés en même temps que le football vendredi dernier, notre académicien messin Kast&Deutsch remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “OM-Guingamp (2-0), La Canebière académie évacue

  1. Ce « Your mum is Tricératops» est d’une vilénie rafraîchissante. Et c’est mon premier concours zoologique, je suis bougrement fier.

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