OM-Lorient (4-1), La Canebière académie joue baroque

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Cette fois ça tourne bien.

Aïoli les sapiens,

La trêve est venue interrompre une période plutôt morose sur le terrain et franchement déprimante en dehors. Le football de club reprend ses droits, et avec lui son calendrier de taré qui s’apprête à nous offrir un match tous les trois jours d’ici à début novembre.

La venue de Lorient a vocation à servir d’aimable apéritif avant un enchaînement Lazio-PSG-Nice du plus beau dantesque. Tout autre résultat qu’une victoire serait une faute de goût, particulièrement en cette soirée d’hommage poignant à Bernard Tapie.


Les Longorious Basterds

Lopez
Saliba – Caleta-Car – Luan Peres
Rongier (Balerdi, 87e) –Kamara –Guendouzi
Lirola (Gueye, 75e) – Payet – De La Fuente (Dieng, 75e)
Milik

Ünder absent après son carton rouge contre Lille, Lirola est titularisé comme ailier droit. Caleta-Car est titularisé dans l’axe de la défense, tandis que Gerson prend place sur le banc au profit d’un milieu Rongier-Kamara-Guendouzi. Avec deux semaines de plus pour se retaper, Milik est attendu comme la machine à buts qu’il se doit d’être.


Le match

De La Fuente et Payet ne perdent pas de temps à se mettre en action, donnant l’occasion aux enfants non encore couchés de profiter d’un peu de pornographie footballistique. Dimitri est mis en échec, ce qui n’est pas le plus ennuyeux dans l’histoire. Non, l’ennui c’est que Kamara a encore la main dans le short quelques minutes plus tard, visiblement plus occupé à se monter la sègue qu’à protéger son ballon. Un Lorientais en profite pour s’infiltrer dans la surface, où il est descendu par Luan Peres d’un croc-en-jambe de gros bêta. Le pénalty s’impose, et est transformé façon Neymar par Laurienté (0-1, 13e).

Après s’être mis dans la difficulté tous seuls comme des grands, alors que Lorient ne nous mettait guère en danger, notre réaction se fait attendre. Si Payet a résolument décidé de procurer un orgasme au ballon à chaque fois qu’il le touche, l’efficacité du reste de l’équipe n’est pas au diapason. Pire, dès lors que notre première ligne est percée, des boulevards s’offrent à nos adversaires. Luan Peres doit ainsi dévier un tir breton in extremis, à la conclusion d’une perte de balle dans notre camp.

Reste que les Olympiens demeurent techniquement un ton au-dessus de leurs adversaires. Ajoutons à cela l’omniprésence de Guendouzi à la récupération, et les situations s’enchaînent devant la surface adverse, entachées cependant de notre sempiternelle finition à la pisse. Payet talonne pour De La Fuente, qui transmet à Milik, lequel dépose en retrait pour Kamara : de l’entrée de la surface, Boubacar voit son tir difficilement repoussé par le gardien. Passait par là Mattéo Guendouzi qui, rentré à pied du marathon de Paris qu’il venait de disputer le matin même, faisait quelques tours de terrain pour se dépenser un peu. Mattéo récupère près du piquet de corner et centre : Payet laisse passer pour Kamara derrière lui, et cette fois-ci le tir de Bouba est dévié juste ce qu’il faut pour battre Nardi (1-1, 27e).

La suite se déroule selon notre plus pur style foutraque, avec un festival de Guendouzi contré au dernier moment immédiatement suivi d’une RAIE de Pau Lopez sur une frappe enroulée bretonne. Quelques situations dangereuses s’enchaînent encore de part et d’autre, avant que la mi-temps ne nous permette de souffler au milieu de ce football de s’en-fout-la-mort.


La seconde période reprend les deux doigts dans la prise. Joliment lancé par Rongier, De La Fuente allume une frappe hors cadre. Juste après, les nuits se faisant fraîches, Luan Peres tricote à Laurienté un amour de couverture de hors-jeu afin que l’avant-centre bretonne prenne pas froid cet automne. Lopez remporte en patron son face-à-face, avant que Luan Peres ne tente de se rattraper par un tacle ordalique (i.e : je ferme les yeux et si Dieu et de mon côté j’attrape le ballon et pas la cheville). Le ballon revient sur un Merlu, de nouveau mis en échec par la RAIE de Lopez.

Les corners se multiplient en notre faveur, d’abord après une jolie percée individuelle de Lirola (sa première action réussie du match, au demeurant), puis après une combinaison Payet/Rongier conclue par un tir dévié de Valentin. Sur le coup de pied de coin qui s’ensuit, Guendouzi est occupé à faire des pompes sur une main en relisant Kant de l’autre, une activité à laquelle il se livre souvent lorsque le match est un peu facile. Le ballon de Payet lui parvenant, Mattéo jette un petit coup d’œil le temps d’évaluer au degré près la direction et la force du coup de tête à placer, puis s’exécute pour placer un petit ballon lobé dans le petit filet en disant « et hop » (2-1, 57e).

Dans la minute qui suit, Lorient remet comme il se doit le slipomètre dans le rouge, profitant des autoroutes laissées sur notre gauche pour adresser un centre manqué de justesse par l’attaquant. La suite est plus calme mais, comme dans les meilleurs films d’horreur, on ne peut même pas profiter des moments les plus légers dans la mesure où l’on sait très bien qu’un carnage peut nous péter à la gueule d’un instant à l’autre. L’OM de Sampaoli c’est ce principe, mais poussé à l’extrême, c’est Diamants sur Canapé mais avec les images subliminales de L’Exorciste qui apparaissent au hasard pendant le film. T’es là, tu savoures ton film et là, paf, d’une minute à l’autre tu sais pas pourquoi mais t’as Audrey Hepburn qui s’est transformée en Maryse Joissains.

Ajoutons à cela qu’un six-mètres joué long procure à Sampaoli le même effet qu’une caricature du Prophète sur un taliban. Nos joueurs en mesurent pleinement les conséquences, préférant perdre des ballons à vingt mètres du but plutôt que de courroucer l’intégriste du banc en envoyant le coup de tatane salutaire. Notre c’est aussi notre faute, on a tous vendu notre âme au diable l’an dernier en disant qu’on ne voulait plus s’ennuyer comme sous Villas-Boas, on a été entendus au-delà de nos espérances.


On resserre ainsi de nouveau tout ce que l’on peut serrer lorsque nous voyons Rongier débordé par une longue passe sur notre côté droit. Valentin active alors sa meilleure fonctionnalité, à savoir le mode « mes couilles maintenant ». Il revient à toute blinde pour calmer l’attaquant d’en face et promptement sortir le ballon. Guendouzi en hérite et voit le petit pas de côté de Payet : tchac, passe verticale pour flinguer la moitié du bloc lorientais, pouf, cavalcade de Dimitri et dernière passe pour fracturer le reste. À la réception, l’appel de Milik et notamment sa gestion de la ligne de hors-jeu sont une insulte aux générations de Jo le Sconse et Radonjic qui se sont succédé sur cette pelouse. Quant à la conclusion de l’action, inutile d’en dire davantage, c’est Milik, merde quoi (3-1, 85e).

L’OM mérite enfin de se relâcher un tantinet, ce qui n’est pas du goût de Guendouzi, qui commençait à peine à être chaud. Après une interception combinée de Payet et Dieng, Dimitri est contré mais peut récupérer et transmettre la balle à Mattéo. Celui-ci dribble, percute dans la surface, pourrait jouer le pénalty mais ne le fait pas parce que pour cela il faudrait tomber et qu’on aura assez de temps pour rester à terre quand on sera mort. Ceci dit, la ligne de but approche et il faut faire quelque chose : Matteo songe un instant à repartir en arrière pour dribbler une nouvelle fois toute la défense, mais se rappelle soudain qu’il a un fight club prévu à minuit dans les parkings du stade et qu’il serait bon de conserver un peu d’énergie. Il se résout donc à envoyer un centre que le défenseur Mendès, fatigué rien que d’avoir regardé l’action, dévie piteusement dans son but (4-1, 92e).

Un dernier double arrêt de Lopez plus tard, l’OM peut savourer ce match aussi riche en buts que pauvre en maîtrise. S’endormir en pensant que les espaces que nous avons offerts ce soir à Diarra ou Laurienté, nous les offrirons dimanche à Messi et Mbappé, c’est déjà un aperçu de l’ambiance d’Halloween.


Les joueurs

Lopez (4/5) : Il paraît que son jeu au pied justifie son recrutement et sa titularisation. Pourquoi pas mais faire des jolis arrêts qui rapportent des points c’est pas mal aussi, comme critère.

Saliba (3/5) : Deux manières de voir les choses : l’une, qui voit les Lorientais un peu trop tirer aux buts pour que la défense soit innocente dans l’affaire. L’autre, qui se dit qu’avec les espaces que nous avons laissés, Saliba ne s’est pas trop mal débrouillé pour colmater les brèches.

Caleta-Car (3/5) : Propre et sans fantaisie, pour assurer le quota minimal de non-émotions pour la soirée.

Luan Peres (2-/5) : Concède un pénalty de la même manière qu’un défenseur de district bourré de la veille qui se dit : « je vais tendre la jambe, c’est pas forcément une bonne idée mais si j’essaie de courir je vomis ». Actif mais parfois en difficulté dans les tâches défensives, sur ce côté gauche où il a pu compter sur l’aide de ses coéqupiers Dégun et Quetchi.

Rongier (4/5) : Pour vos sols,vos meubles et vos fenêtres, utilisez Le Rongieur®. Le Rongieur®, le seul produit inusable qui récure, qui nettoie, qui lustrer et fait briller.

Balerdi (87e) : En d’autres temps on aurait pu qualifier ce changement de rétractation gonadique mais bon, sur Sampaoli cela se voit moins.

Kamara (3/5) : Je ne sais pas à quoi il pensait lors de sa perte de balle – le solo de violon avant le match, le steak-frites de midi ou le cul de Scarlett Johansson – mais en tout cas ce devait être quelque chose de très agréable pour qu’il oublie à ce point le match.

Guendouzi (5/5) : C’est bien simple, cet homme peut se trouverpartout à la fois (sauf à Arsenal, faut quand même pas déconner).

Lirola (2-/5) : En l’occurrence, c’est le jouet au sujet duquel ton minot t’a tanné pendant des mois pour que tu lui achètes, jusqu’à ce que tu finisses par céder. Tout ça pour voir que ce petit con s’en sert à peine, et encore, sans lire le mode d’emploi.

Gueye (75e) : Un supplément de verrouillage bienvenu à gauche, additionné d’une sympathique présence offensive.

Payet (5/5) : Sandwich a donné son nom au sandwich. Poubelle a donné son nom à la poubelle. Colt a donné son nom au colt. Payet n’a pas donné son nom au ballon de football, ce qui représente l’une des innombrables injustices de l’Histoire.

De La Fuente (3/5) : On le voit beaucoup et il est très sympathique, mais il n’est pas très décisif en ce moment. Un peu comme Macron en visite à Marseille, quoi (sauf pour le côté sympathique).

Dieng (75e) : Si jeune et déjà si capable de se débrouiller pour être à la réception du ballon. Des larmes nous viennent au souvenir de certains de ses prédécesseurs avant-centres rigoureusement introuvables pendant 90 minutes.

Milik (3/5) : Des difficultés à reprendre ses marques, ce qu’il a manifesté par une absence totale d’un quelconque agacement. On est confiant, on patiente, et on finit par saisir l’occasion qui se présente pour marquer son but une main dans le slip.


L’invité zoologique : Enzo Le Faisan

Voyant et criard, le faisan n’a pas son pareil pour se mettre en évidence et faire le beau. Ce qui est un peu idiot de sa part, puisque son manque total de discrétion en fait une cible facile et, s’il est vanté pour sa subtilité et sa délicatesse, c’est avant tout par les gastronomes qui viennent de le bouffer. Le faisan est donc bien l’invité approprié pour évoquer Lorient, ses valeurs, ses ambitions de jeu, sa défaite.

– Les autres : On ne va pas trop chambrer et les laisser plutôt cauchemarder tous seuls de l’action qu’ils ont réussi à manquer à la 50e minute.

– Le classement : Nous remontons à la troisième place, dans le haut d’un peloton encore très regroupé.

Coming next : plus important encore que la réception du PSG, le match de ce jeudi contre la Lazio décidera en grande partie de la suite de notre parcours en Ligue Europa.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Max von Thb remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

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