OM-Lyon (2-3), La Canebière académie fait la truie

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Le lapin de Pâques est en avance.

Pardonnez-moi d’être vulgaire, mais j’ai envie de les exploser.

Aioli les sapiens,

Il se confirmait ces deniers temps un phénomène surprenant quoique très agréable : depuis le départ de Patrice Evra, le groupe olympien ne comportait plus guère d’élément qui pût nous pousser à la détestation. Dans les temps plus ou moins faciles, on pouvait toujours relever un état d’esprit très positif, un esprit de groupe qui traduisait une volonté collective d’aller haut ensemble. Le pusillanime Rudi Garcia devenait un meneur d’hommes, le cerveau de Clinton Njie devenait, une énigme de la science non dénuée d’intérêt, notre défense de tractopelles était courageuse et appliquée à défaut d’être géniale, et j’en passe. Bref, cet OM-là ressemblait un un groupe d’humains appréciables. On vous aimait.

C’est pourquoi, il faudra nous expliquer à un moment, Messieurs, comment vous avez pu négocier à ce point l’avant, le pendant et l’après match comme des sombres connards. Non, pardon, j’abuse, les discours en conférence de presse d’avant match étaient bien, comme contre le PSG. On sent que vous maîtrisez l’exercice. La bagarre lancée au coup de sifflet final n’était pas mal non plus, vous avez tenu vote rang, on sent que ça vous tient à cœur, la notion de fierté. Non, finalement, c’est vrai, vous pouvez être fiers de vous, à part les 90 minutes passées sur la pelouse, vous avez été parfaits. Bande de fifres.

On a pu voir ces derniers mois que vous étiez ce que l’on peut nommer des gens bien. Alors, une fois pour toutes, expliquez-nous ce qu’il peut se passer dans votre putain de petite tête vide pour que vous multipliiez les déclarations martiales en prélude aux grands rendez-vous, si c’est pour vous défiler ensuite ? Expliquez nous quelle absence de dignité vous amène à vous répandre après la déroute en pleurnicheries et vagues menaces alors que vous, et vous seuls, avez été en-dessous de tout ? Les lyonnais ne vous ont pas respectés ? La belle affaire ! Vous êtes-vous seulement respectés, vous-mêmes ?

Mais, mes pauvres amis, si ce soir il fallait vraiment vous témoigner tout le respect que vous méritez, vider toutes les pompes à merde de la ville sur vos sales têtes n’y suffirait pas. Vous avez provoqué les lyonnais, ils vous ont écoutés en silence avant de vous prendre pour des carpettes dès que ça comptait vraiment, et il faudrait en plus qu’ils aient le triomphe modeste ? Mais rentrez-vous cacher, nom de nom, des gens vous écoutent, des gens vous lisent. Tout allait bien, nous avions tout à gagner ce soir, même une défaite n’aurait pas été catastrophique… vous tenez tant que ça à tout remettre en cause en vous comportant comme des sacs de lisier sur pattes ? Vous n’avez pas réussi à agir comme des joueurs, soit, mais ça ne vous dirait pas, a minima, d’agir comme des hommes ?

Bref.

 

L’équipe

Mandanda

Sakai (Sarr, 35e) – Rami – Rolando – Amavi

Lopez – Luiz Gustavo

Thauvin – Payet – Ocampos (Sanson, 74e)

Germain (Mitroglou, 64e)

Maxime Lopez gagne une place de titulaire eu égard à ses bonnes prestations récentes. Kostas Mitroglou n’a pas droit à ce privilège et doit se contenter d’une entrée à l’heure de jeu. Rien que du très classique par ailleurs.

 

Le match

L’OM domine très nettement un premier quart d’heure marqué par la tactique lyonnaise dite « du banc de moules ». Face à un bloc aussi regroupé qu’amorphe, nous possédons, contournons, nous percutons, sans grand résultat mis à part un tir hors cadre de Payet. Nos adversaires s’éveillent enfin à la quinzième minute, et sont d’ailleurs tout près de nous fister dans les règles de l’art quand Diaz reprend à côté un centre sur lequel Rami et Mandanda se montrent hésitants.

Le match s’équilibre et, si aucune des deux équipes ne montre une grande maîtrise du jeu, les attaques percutantes se succèdent des deux côtés. Lancé par Germain, Payet manque ainsi son duel avec Lopes, avant qu’Amavi ne se fasse proprement cisailler par un hippopotacle de Rafael sans autre conséquence qu’un carton jaune.

Mandanda doit, lui, s’employer de très belle manière sur un tir de Traoré qui venait de traverser Lopez comme un ectoplasme pour se retrouver seul devant notre portier. La balance penche en notre faveur quand un excellent travail de Payet aboutit à une faute sur Ocampos. Dimitri adresse le coup franc au second poteau, où Rami peut remettre de la tête pour Rolando, qui conclut entre les jambes de Lopes (1-0, 31e).

31e minute : décollage des montgolfières (en un seul mot ; quoique).

Le match bascule ainsi sur un coup de pied arrêté qui voit nos deux défenseurs centraux effectuer un excellent travail, dont le moindre des effets pervers n’est pas de transformer instantanément nos joueurs en immense tas de merde. Blessé, Sakai doit sortir se faire masser le cul par le kiné, tandis que les Lyonnais se chargent de prodiguer les mêmes soins aux olympiens restés sur la pelouse.

L’OM ne touche plus un ballon, et Mandanda doit sortir ce qui restera, de mémoire d’académicien et sans exagération aucune, l’un des plus beaux arrêts qui soient : après que Cornet a fait de Rami et Rolando ses jouets sexuels, le lyonnais enroule un tir que Mandanda dévie sur le poteau d’un réflexe extraordinaire.

C’est un véritable miracle qui vient d’empêcher l’égalisation, ce qui autorise sans doute Rolando à considérer que rien d’affreux ne peut nous arriver ce soir. C’est donc une main dans le slip que le Portugais remporte un duel à l’épaule face à Ndombele avant, trop sûr de lui, de perdre ses appuis et de laisser filer son adversaire. Rami se fend alors d’un petit saut de danseuses pour éviter de toucher le centre, confiant dans le fait que, derrière lui, Cornet vendangera sans doute l’occasion. Bien vu de la part de l’expérimenté Adil : la frappe du lyonnais part comme prévu à 90° de la direction souhaitée mais, ce faisant, ricoche sur lui et finit en but contre son camp (1-1, 42e).

Après ce coup du sort rageant mais ô combien mérité pour nos baudruches, la mi-temps s’achève sur une aimable prise de bec entre Ocampos et Rafael. Psychologue, Ruddy Buquet n’expulse ni n’avertit les joueurs.

L’OM tente ensuite de se montrer entreprenant mais, tout à ses préoccupations offensives, considère sans doute que la récupération du ballon fait partie des tâches subalternes. Je ne sais pas, peut-être que, compte tenu de leur statut de jean-foutre, ils ont dû songer qu’il y avait des femmes de ménage pour cela. Bref, Lyon se promène dans notre milieu de terrain sans y être gêné outre mesure, jusqu’à adresser le ballon à Traoré sur l’aile gauche. Pas gêné par la défense du sourcil d’Amavi, il décale Aouar aux 16 mètres. On apprendra après le match que le milieu lyonnais souffrait ce soir-là d’une gastro-entérite, ce qui explique probablement que Rami ou Luiz Gustavo se soient tenus à 5 mètres de lui par peur de se faire chier dessus. Evidemment, l’absence d’opposition lui permet de marquer dans un fauteuil, mais la santé publique est à ce prix (1-2, 52e).

Un bon retour de Rami juste après ce but évite de nous enfoncer encore davantage. Pour ce qui est d’égaliser, c’est bien simple : l’OM ne montre rien. Le jeu est en complète déréliction, et il faut un nouvel exploit de Mandanda pour priver Lyon du 3e but, à vingt minutes de la fin. L’entrée de Sanson, quelques minutes après celle de Mitroglou, sonne le réveil : l’OM occupe enfin le camp lyonnais. Après un une-deux avec Luiz Gustavo, Payet lance une passe dans la surface, déviée en cloche par l’inénarrable Jérémy Morel. A l’affût, Mitroglou fait parler son physique et son adresse pour égaliser de la tête (2-2, 84e).

Cinq minutes restantes, c’est beaucoup trop pour qu’il ne se passe plus rien. Sanson lance ainsi Mitroglou seul au but mais le Grec, pourtant parti de son camp, est stoppé par l’arbitre de touche. En cause, un hors-jeu n’existant que dans l’esprit des fameux Busiris de la Loi XI, toujours prêts à inventer un poil de couille qui dépasse afin de justifier n’importe quelle décision arbitrale pourvu qu’elle nous emmanche.

De toute façon, le litige ne vaut guère que l’on s’y attarde tant nos joueurs, sur le coup-franc qui s’ensuit, prouvent par leur attitude d’étrons sur crampons qu’il ne méritaient ce soir aucune considération de la part de quiconque. Le coup-franc consécutif au soi-disant hors-jeu est botté loin devant par Lopes. A la tombée, Sarr se planque et Rami perd son duel aérien. En retard sur le seul attaquant qu’il y avait à marquer, Rolando ne peut pas empêcher Depay de surprendre Mandanda d’une tête astucieuse (2-3, 90e).

Alors qu’ils se prennent pour des dieux grecs en conférence de presse, nos joueurs ont dégringolé en soldats fantoches, mais croyez-vous que la déchéance s’arrêtât ici ? Nenni ! C’est un ramassis de petites frappes pleureuses qui achève la rencontre. Comme si l’équipe n’avait pas perdu assez gros ce soir, Rami envoie un crochet au foie d’un adversaire, qui conclut le match en bagarre générale tout en le mettant sous la menace d’une lourde suspension. Déjà fouteurs de merde et mesquins en temps normal, les lyonnais ne se privent pas de l’occasion ainsi offerte de provoquer nos joueurs. Ceux-ci tombent dans le panneau à pieds joints, jusqu’aux interviews d’après match où Rudi Garcia et Florian Thauvin mettent un point d’honneur à refuser le seul moyen qui leur était offert de préserver un minimum d’élégance : fermer leur putain de gueule.

 

Les joueurs

Mandanda (4/5) : De la même manière que Van Gogh recevait trois rognures d’ongle en échange de ses tableaux, Steve a été récompensé de ses exploits par un CSC de Rami et un but partant d’un coup-franc du gardien adverse. Il se montre de surcroît le plus digne en interview, alors que lui avait toute légitimité pour vouloir enculer la terre entière.

Sakai (3-/5) : Parti sur blessure en oubliant de mettre la serrure et l’alarme à son couloir, qui est resté grand ouvert.

Sarr (35e, 1/5) : On va la réexaminer à tête reposée, cette histoire de coupe du Monde. C’est vrai ça, on s’enflamme, on s’enflamme, et puis…

Rami (0/5) : Infoutu d’aller au charbon quand ça compte mais premier à déclencher la bagarre après le coup de sifflet final. Je comprends que Pamela t’ait à la bonne, tiens, t’es soooooo French par moments.

Rolando (1/5) : Non mais t’as raison, toi aussi mets-toi à perdre des ballons faciles pendant que tu poses pour la photo. Vous voulez qu’on vous dise que vous êtes des beaux gosses, Adil et toi ? Vous êtes des beaux gosses, lààààà. Maintenant que vous êtes contents, on pourrait se reconcentrer un petit peu sur le football, je vous prie ?

Amavi (1+/5) : Plutôt bon dans notre temps fort. Bon, il faut dire que quand l’adversaire refuse de jouer au foot, ça aide, c’est dommage que de leur part ça n’ait duré que quinze minutes. Peut-être qu’on pourrait leur demander de ne rien foutre pendant tout le match, la prochaine fois, qu’est-ce que tu en penses, Jordan ?

Lopez (1+/5) : Trop léger pour un milieu de terrain, pas assez accrocheur pour une crotte de nez. Un match quelque part entre les deux.

Luiz Gustavo (2/5) : Trop fatigué, trop seul, cette fin d’hiver est un long chemin de croix. Ca tombe bien, Pâques approche, si tout se passe comme prévu il nous reviendra en pleine bourre à ce moment-là.

Thauvin (0/5) : Ca va Didier Lembrouille ? Tu t’es fait marave à coups de chaîne de mobylette par toute la cité Craigny II pendant qu’ils faisaient tourner ta sœur dans le local à poubelles mais là, maintenant qu’ils t’ont relâché, tu préfères les prévenir. Ouais, t’as raison, « ils te le paieront », juré, on te croit. Juste, ne le dis pas trop fort, on sait jamais, ils pourraient revenir.

Payet (3-/5) : Deux occasions manquées, m’enfin, il faut bien dire un peu de bien de quelques-uns, d’aucuns pourraient croire qu’on s’acharne, sinon.

Ocampos (1/5) : Echoue à faire expulser Rafael, si tant est que l’altercation ait été déclenchée à dessein (nous parierions plutôt pour un banal et imbécile échauffage de teston). Pour le reste, à l’image de l’équipe, l’expression « se battre comme un chien » signifiait aboyer beaucoup et mordre peu.

Sanson (74e) : Une belle entrée, qui nous a enfin permis de remonter des ballons dans le camp lyonnais.

Germain (1+/5) : Quelques promesses dans notre premier quart d’heure, avant de s’avérer aussi utile à note attaque que Christophe Castaner à la République française.

Mitroglou (64e, 4/5) : Arrache l’égalisation, aurait pu arracher le but de la victoire et la tête de l’arbitre assistant.

 

L’invité zoologique : Maxwel Corneille

Sombre, triste, insupportable à entendre, prête à se charcler avec les autres oiseaux à la moindre occasion, la corneille est bien l’invité approprié pour parler avec nous de ces faces de deuil.

– Les autres : Pas de génie mais un collectif sublimé, il faut bien le reconnaître même si cela fait mal, par le talent de leur entraîneur Bruno Genesio, dont la victoire de prestige ce soir montre plus que jamais qu’il est pour eux l’homme de la situation. Cet homme mérite son contrat longue durée. Ah, et à part ça, pour ce qui est de la qualification en Ligue des Champions je ne sais pas, mais pour ce qui est de leur objectif de ramasser des taquets par chaque club de Ligue 1, c’est en très bonne voie.

– Le classement : Monaco prend le large à la seconde place, et nous conservons deux points d’avance sur Lyon à la 3e. Malgré la douleur du soir, disons-nous que nous sommes mieux à notre place qu’à la leur (d’ailleurs on sera toujours mieux à notre place qu’à celle des lyonnais, il ne faut pas déconner, non plus).

– L’interview : Les Jours sont venus chez moi manger un poulet coco, et ils en ont fait un article.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

8 thoughts on “OM-Lyon (2-3), La Canebière académie fait la truie

  1. Pardon, mais j’ai ri autant que j’en veux à l’OM de ne pas avoir roulé sur les lyonnais. Memphis s’était déjà payé Paris et j’avais pleuré des larmes de sang, vous étiez prévenus pourtant !
    Une des meilleures acad’ de cette saison ceci-dit.
    Bisous à la biafine.

  2. Ok les mecs en face placent Genesio sur le banc mais était-ce besoin de surenchérir en posant Rami sur le terrain ?

  3. Lopez s’est fait manger tout le long du match. Pas compris pourquoi Erzulie n’est pas intervenue dès l’heure de jeu. Fallait poser un minimum de couilles et mettre quelques taquets pour calmer le jeu (paradoxe). Et on dirait que Bouclettes d’Or est moins bon sans Zambo.

  4. Si l’OM avait un joueur à la hauteur de cet académicien, l’OM serait devant le PSG.

    Si Thauvin est sélectionné pour la coupe du monde je lance une rumeur qui fait de lui un agent du service secret anglais. Homosexuel et partisan d’une Tchétchénie indépendante.

  5. absolument pas d’accord avec toi!
    il fallait qu’on réponde à la fin du match faute de ne l’avoir pas (tout à fait) fait pendant.
    je l’aurais eu bien mauvaise si en voyant ces salopes lyonnaises, nos joueurs avaient pris la pause avec eux tout sourires!
    depuis que je te suis, c’est bien la première fois que je ne suis pas d’accord avec toi!
    et oui j’espère qu’ils le paieront la prochaine fois.

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