OM-Montpellier (0-0), La Canebière académie décroche

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Les sots montrent la lune, Lesage y met le doigt.

« Maintenant, je sais ce qu’il faut faire pour gagner une troisième place de Ligue 1 Conforama. »

Aioli les sapiens,

Coincée entre les joutes européennes, cette réception de Montpellier a tout du match piège, entre l’obligation de prendre les points face à une équipe difficile à manœuvrer, et nos blessés en pagaille (Mandanda-Rami-Rolando-Thauvin). Ainsi, notre pauvre prestation aurait bien eu besoin, comme à l’aller, d’un petit coup de pouce de l’arbitre. Généreux, celui-ci a tenu à nous offrir le poing entier. Nous le méritions.

L’équipe

Pelé

Sakai – Kamara – Luiz Gustavo – Amavi

Lopez – Sanson (Njie, 82e)

Sarr – Payet (Zambo Anguissa, 64e) – Ocampos

Germain (Mitroglou, 59e)

Confronté aux mêmes absences que jeudi à Leipzig, Rudi Garcia reconduit le même groupe, à deux exceptions près : Lopez remplace Zambo Anguissa, et Germain est préféré à Mitroglou.

 

Le match

Confits dans la certitude que tout match contre une équipe dirigée par Michel Der Zakarian représente une heure et demie d’insulte à la notion de plaisir, c’est avec surprise que nous voyons l’OM bousculer d’entrée les Héraultais. Pressing, combinaisons sur les côtés… seules nos frappes manquent de tranchant pour inquiéter Leconte. Montpellier rectifie toutefois le tir assez rapidement, et nous oppose dès le quart d’heure ce fameux quadrillage arménien, celui-ci même qui nous ferait appeler leur surface de réparation Valérie tellement elle est impénétrable.

Emprunté, peu créatif, techniquement douteux et jouant dans un schéma inapproprié, l’OM s’abîme dans l’impuissance la plus totale, tandis que Montpellier ne propose pour ainsi dire rien du tout. L’ennui est que ce schéma se répète à l’entame de la seconde période. Certes, Payet peut adresser l’un de ses seuls bons ballons du match à Sanson qui, après une jolie série d jongles place un tir en pivot sur le poteau. Notre prestation n’en reste pas moins faible, et c’est seulement à une demi-heure de la fin que Mitroglou remplace Germain, aussi utile face à cette défense qu’un oeuf mollet pour fracasser la muraille de Chine. Soucieux de se ménager les bonnes grâces d’Erzulie, Rudi Garcia fait également entrer l’inévitable Zambo Anguissa, permettant enfin à Lopez et Sanson de jouer plus haut.

Très rapidement, notre attaquant se trouve en position de faire la décision, mais sa reprise en extension sur un centre de Sarr est « trop parfaite », si l’on peut dire, et permet à Lecomte de réaliser un arrêt exceptionnel. Gageons qu’à sa place, Ocampos aurait réussi une déviation minable du pointu, qui serait allée mourir dans le petit filet. Deuxième acte mitroglesque dix minutes plus tard, cette fois-ci à la réception d’un centre à ras de terre de Sakai. Le Grec contrôle, pivote, et se fait arracher le pied d’appui par un magnifique hippopotacle d’Hilton. Saisi d’un doute, M. Lesage fait appel à la VAR (Voice of Aulas Referee), laquelle est sans appel : hors de question de siffler pénalty. L’occasion de rappeler qu’en début de saison, les plaintes conjuguées de Garcia et Eyraud avaient abouti à une nette amélioration de notre traitement pénaltistique : visiblement, l’effort de lobbying s’est essoufflé et nécessite d’être réactivé sur le long terme. Dans une discipline où le jugement humain s’avère aussi subjectif qu’en danse sur glace, est-il pertinent de s’épuiser à réclamer une hypothétique justice ? Non. Les rivaux nous emmanchent davantage que nous ne les emmanchons ? Cela n’a rien à voir avec la justice, et tout avec un manque d’influence de notre club : et l’influence, c’est un paramètre du haut niveau que nos dirigeants se doivent de travailler comme le reste.

L’entrée de Njie intervient peu après pour détendre l’atmosphère et nous remémorer le fait que le haut niveau, c’est aussi disposer de joueurs qui ne convulsent pas à chaque ballon d’attaque. De dribbles pitoyables en reprises du genou, Clinton achève de nous convaincre qu’en ce soir de déconvenue, l’arbitrage n’était pas la seule tare dont souffrait l’OM.

 

Les joueurs

Pelé (3/5) : Sachant qu’il ne se passerait quasiment rien, tout l’enjeu pour Yohann était de répondre présent lors de ce « quasiment ». Mission accomplie, sans grand dommage pour le slipomètre (hormis les frissons préalables à chaque intervention, mais ça, ça tient surtout à notre côté pessimiste).

Sakai (3+/5) : Un match intense, on l’a senti ému par la conversation que lui a tenue Michel Der Zakarian avant la rencontre :

« Vous savez, M. Sakai, ce soir j’ai construit mon schéma de jeu en hommage à un monument de votre culture, dont on a beaucoup parlé cette semaine.

– Olive et Tom ?

– Non, le Tombeau des Lucioles. »

Kamara (4/5) : Parfait dans ses interventions et, petit bonus, place sa tête deux fois sur corner offensif. Ah, et on ne vous l’a pas dit, mais c’est le fils caché d’Adil Rami et Pamela Anderson, aussi.

Luiz Gustavo (4/5) : Complètement rincé il y a peu, il lui faut sa mise en retrait pour rencontrer des manifestations d’adulation massives de la part du peuple. La méthode Lula, en quelque sorte.

Amavi (2+/5) : Après s’être fait violenter par tous les orifices possibles jeudi soir, Jordan a montré une grande faculté de résilience pour conserver son intégrité physique et morale face aux attaquants adverses. Pour ce qui est de faire du jeu en revanche, il faudra attendre encore quelques séances de thérapie.

Lopez (2+/5) : Plutôt que de s’emplâtrer dans la défense comme le premier Ocampos venu, Maxime a préféré faire parler sa vision du jeu. Je veux dire par là qu’il a beaucoup regardé.

Sanson (2+/5) : Il a une tête à s’arrêter au feu orange. C’est bien, mais ce n’est pas Marseille.

Njie (82e) : Sur Fifa 18, le seul personnage dont les bugs paraissent réalistes.

Sarr (3+/5) : Jouer latéral ou ailier ne lui suffisait pas, aussi Bouna s’est-il baladé au milieu de terrain une bonne partie de la première période. J’imagine que les changements de poste sont comme les pratiques sexuelles : une fois qu’on a goûté à la nouveauté, on a envie de tout essayer. Il en est bien vite revenu, d’ailleurs, se recentrant sur sa spécialité « combinaisons / débordements / centres aléatoires » ; son missionnaire à lui, en quelque sorte.

Payet (1+/5) : Livres > Utilitaires > Méthodes de langues > Apprendre Le Russe en 60 jours > Valider votre panier / Abandonner la commande

Zambo Anguissa (64e, 3/5) : Entrer en jeu pour assurer les arrières de Lopez et Sanson, en leur donnant éventuellement quelques coups de pieds au cul : le prétexte n’avait pas encore été utilisé par Erzulie pour assurer le sort de titularisation éternelle d’André-Frank, mais il a été efficace (sauf pour ce qui est des coups de pieds au cul).

Ocampos (1/5) : C’est dommage qu’on l’ait sevré trop tôt de sa Ritaline, il commençait à peine à se maîtriser.

Germain (1/5) : Ceux qui prétendent que Valère n’a aucune influence offensive n’ont pas vu le match : d’après mes notes, trois de ses remises ont donné lieu à une action dangereuse. Pour Montpellier, d’accord, mais ce n’est quand même pas rien.

Mitroglou (59e, 3+/5) : Une belle reprise sortie par le gardien, et une cheville sacrifiée en vain à la cause du Saint-Pénalty.

 

L’invité zoologique : Nordi Mukoala

Sympathique mais particulièrement casse-couilles, le koala est une grosse peluche à câlins qui aime s’agripper. Pour tout dire, une fois que le koala a décidé de nous brouter l’eucalyptus, il est très difficile de s’en défaire pour vaquer à nos occupations. Le marsupial était donc bien l’invité approprié pour nous raconter ce match contre les empêcheurs de faire des podiums.

– Les autres : on sent la patte Georges Frêche, cet amour pour la construction de trucs massifs.

– Le classement : Metz confirme son statut de club inutile, en se laissant complaisamment rouster par Lyon qui nous chipe la troisième place à la différence de buts (+33 contre +26).

– Le moment MTVMG : Légère faiblesse par rapport au dernier match de championnat, ce n’est qu’à la 77e minute que l’arbitre s’est dirigé vers la touche pour déclarer « Maintenant taisez-vous Monsieur Garcia ». Deux minutes plus tard, au moment du pénalty refusé, je jurerais l’avoir entendu ajouter « maintenant au moins tu pleures pour quelque chose, mon con. »

– Publicité-copinage : Puisqu’on parle de nos cousins de l’Hérault, je tins à vous signaler que le nouvel album de Mauresca est sorti, et qu’il est bien. Et je dis pas ça parce que mon beau-frère est dedans.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Padls remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “OM-Montpellier (0-0), La Canebière académie décroche

  1. On les a fait douter, on n’a pas à rougir de ça. Bon on les a surtout fait douter de nous mais quand même.

  2. Le ratio penalty évident refusé et penalty douteux accordé face à Montpellier est de nouveau à l’équilibre. Sauf qu’à l’aller, les décisions litigieuses nous ont rapporté un point et que le penalty oublié hier soir aurait pu nous en rapporter 3. Et à la fin ça profite une nouvelle fois aux lyonnais, et nous de finir avec le bâton de Dildotte au plus profond de notre fion.

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